Assassinat de Djamel Bensmail: début des auditions à Alger

L’opinion publique algérienne ne cessent d’exiger que justice lui soit rendue  (Photo, Instagram: @mhsstudioart).
L’opinion publique algérienne ne cessent d’exiger que justice lui soit rendue (Photo, Instagram: @mhsstudioart).
Short Url
Publié le Mercredi 16 novembre 2022

Assassinat de Djamel Bensmail: début des auditions à Alger

  • Le lynchage par une foule qui l’accusait d’être l’auteur d’incendies criminels avait choqué l’Algérie entière
  • On peut voir sur des vidéos postées sur internet, Djamel tentant de faire entendre raison à ses bourreaux

ALGER: Le tribunal correctionnel de première instance de Dar El Beida à Alger a officiellement ouvert le procès des  102 suspects impliqués dans le meurtre sordide de Djamel Bensmail, un volontaire venu soutenir la population de la région kabyle durant les feux de forêt de 2021 qui ont fait une centaine de morts en Algérie.

Le lynchage par une foule qui l’accusait d’être l’auteur d’incendies criminels, entièrement filmé et d’une violence inouïe, avait choqué l’Algérie entière lors de l’été 2021. 

La mort de ce jeune musicien, artiste,  peintre et militant de 35 ans, qui était venu prêter main forte à la mobilisation citoyenne contre les feux de forêt dans le village de Larbaâ Nath Irathen près de Tizi Ouzou avait, à l’époque, exacerbé les tensions dans le pays. 

Arrêté par la police, on peut voir sur des vidéos postées sur internet, Djamel tentant de faire entendre raison à ses bourreaux avant d’être poignardé puis extirpé de force du fourgon de police dans lequel il était détenu, traîné jusqu'à la place publique, battu  puis immolé par le feu.

Outre la cruauté de sa mise à mort, les nombreuses vidéos de cette exécution publique ont bouleversé le pays ce 11 août 2021.
Par ailleurs, de nombreux internautes ont condamné la profusion d’images et de vidéo de cette assassinat, publiées sans égard pour la famille de la victime. 

Plusieurs personnes ayant participé à ce mouvement de foule meurtrier ont pu être identifiées grâce à ces vidéos. Au total, 102 personnes, dont quatre femmes, ont été arrêtés par la police algérienne et mis en cause à différents degrés.

Parmi eux, se trouvaient des partisans extrémistes du mouvement pour l’autodétermination de la Kabylie (MAK). Ce qui a valu à l’Etat d’imputer cet assassinat à ce mouvement indépendantiste kabyle aujourd’hui considéré comme un parti  « terroriste » par les autorités algériennes. 

Une semaine après son assassinat, l’Etat algérien accuse le MAK d’être derrière les incendies et le meurtre de Djamel Bensmail. Le même mois, Alger émet un mandat d'arrêt international contre son président Ferhat Mehenni qui a son tour crie au complot et accuse « le pouvoir algérien d'être dernière l'assassinat du jeune homme». 

Début des auditions 

Les accusés devront faire face à de lourdes accusations. Entre autres, «homicide volontaire», «lynchage et immolation par le feu d’un cadavre», «violation de l’enceinte d’un poste de police», «actes de vandalisme portant atteinte à la sécurité de l’État» et « incitation à la violence et discours de la haine ». Une dizaine d’autres accusés, actuellement en fuite, seront jugés en contumace. 

Le procès, reporté à plusieurs reprises, a finalement débuté hier. D’après le journal algérien Echourouk, plusieurs accusés ont été entendus, notamment ceux qui ont contribué à la circulation des photos et des vidéos choquantes du meurtre. 

Parmi les mises en cause, «Z.S», un prétendu volontaire qui a pris le tristement célèbre selfie avec le corps de la victime carbonisé, a nié les faits, assurant qu'il se tenait fortuitement devant sa dépouille, car il cherchait «du réseau afin de contacter un collègue» . 

Cet argument a très vite été rejeté par le juge et le procureur, « comment prétendre faire partie d’une association d’aide aux victimes d’incendies quand il voit devant lui un homme brûler et n’a pas daigné l’aider ne serait ce qu’en lui jetant de l'eau ? ». 

Un autre accusé, «T.Z»,  a admis qu'il était présent sur le lieu du meurtre «par curiosité» et d’avoir pris des photos du meurtre pour les envoyer sur Messenger.

Après avoir entendu, la majorité des accusés, qui pour la plupart, ont nié toute affiliation au MAK, le juge a assuré qu'ils seront tous confrontés à des vidéos qui appuieront leurs degrés d’implication ou prouveront leur innocence. 

Une pluie d’hommages

Abasourdie par ce drame, la société algérienne continue, deux ans après sa disparition, à rendre hommage au jeune homme affectueusement surnommé « Djimmy» par ses proches. 

Considéré aujourd’hui comme un martyr, Djamel Bensmail est devenu un exemple d’altruisme et de bonté. Malgré le deuil ressenti par tous, la vie du jeune artiste continue à être célébrée et ce, par le biais de à son art. 

L’on citera sa toile inspirée de l’Amandier en fleur de Van Gogh, en référence à l’arbre emblématique de Miliana, sa ville d’origine. 

H
A droite, Djamel Bensmain en train de peindre (Photo, Djamel Bensmain).

Ce tableau est partagé tous les ans par des milliers d’Algériens à la date anniversaire du décès du jeune homme en hommage à l’artiste philanthrope. 

Autre hommage percutant, la fresque murale réalisée par l’artiste de rue Mekky Deffas à Miliana et inaugurée en présence du père de Djamel, Nourredine Bensmail a énormément ému la toile. 

 

 

À l’époque, la sagesse et le recul de son géniteur, avait grandement contribué à calmer les tensions dans le pays, au lendemain de l’assassinat de son fils.«Djamel était votre frère» avait-il déclaré à Tizi Ouzou, «j’ai perdu un fils, mais j’ai gagné des enfants, car vous êtes tous mes enfants». 

Élevé aujourd’hui au statut de héros national, l’opinion publique algérienne ne cesse d’exiger que justice lui soit rendue.  


Un Américain retrouve sa famille saoudienne après 40 ans – larmes de joie

Eid Alsoumani et sa famille ont finalement été réunis le 9 mai. Plusieurs d’entre eux rencontraient pour la première fois leur proche de 42 ans. (Photo fournie)
Eid Alsoumani et sa famille ont finalement été réunis le 9 mai. Plusieurs d’entre eux rencontraient pour la première fois leur proche de 42 ans. (Photo fournie)
Short Url
  • Eid Alsoumani, aujourd’hui âgé de 42 ans, avait deux ans au moment des faits
  • La mère américaine de son frère aîné a rompu les liens avec la famille pour des raisons qui n’ont pas été révélées au public

DJEDDAH: Quatre décennies de recherches ont finalement conduit à d’émouvantes retrouvailles entre un citoyen américain et sa famille saoudienne, mettant fin à une période douloureuse d’attente qui semblait vouée à l’échec.

Eid Alsoumani, aujourd’hui âgé de 42 ans, avait deux ans au moment des faits. La mère américaine de son frère aîné a rompu les liens avec la famille pour des raisons qui n’ont pas été révélées au public.

Elle avait rencontré Saoud Alsoumani alors qu’il était étudiant aux États-Unis. Ils se sont mariés et ont eu deux fils.

Eid Alsoumani et sa famille ont finalement été réunis le 9 mai. Plusieurs d’entre eux rencontraient pour la première fois leur proche de 42 ans. (Photo fournie)
Eid Alsoumani et sa famille ont finalement été réunis le 9 mai. Plusieurs d’entre eux rencontraient pour la première fois leur proche de 42 ans. (Photo fournie)

Après son retour en Alabama avec les garçons, la mère de Eid a coupé toute communication entre leur père – qui est retourné en Arabie saoudite – et eux.

«Pendant cette période, qui a duré 40 ans, les membres de la famille cherchaient leurs proches par l’intermédiaire de l’ambassade américaine. Ils ont essayé de rechercher la famille à plusieurs reprises, mais aucune piste ne leur a été a bénéfique», déclare Bander Alsoumani, le cousin de Eid.


Le prince héritier d’Arabie saoudite rencontre Sullivan, conseiller à la sécurité nationale de la Maison-Blanche

Le prince héritier d’Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane (à gauche), a rencontré le conseiller à la sécurité nationale de la Maison-Blanche, Jake Sullivan. (Agence de presse saoudienne/AFP)
Le prince héritier d’Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane (à gauche), a rencontré le conseiller à la sécurité nationale de la Maison-Blanche, Jake Sullivan. (Agence de presse saoudienne/AFP)
Short Url
  • Au cours de la réunion, les deux dirigeants ont passé en revue les relations stratégiques entre les deux pays et les moyens de les renforcer dans divers domaines
  • La SPA soutient que les efforts visant à trouver une solution crédible à la question palestinienne ont également été abordés

DHAHRAN: Le prince héritier d’Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane, a rencontré le conseiller à la sécurité nationale de la Maison-Blanche, Jake Sullivan, dans la ville orientale de Dhahran, rapporte dimanche l’Agence de presse saoudienne (SPA).

Au cours de la réunion, les deux dirigeants ont passé en revue les relations stratégiques entre les deux pays et les moyens de les renforcer dans divers domaines, indique la SPA.

L’agence soutient que les efforts visant à trouver une solution crédible à la question palestinienne, y compris un cessez-le-feu durable et l’entrée sans entrave de l’aide humanitaire à Gaza, en vue d’une «solution à deux États qui réponde aux aspirations et aux droits légitimes du peuple palestinien», ont également été abordés.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Libye: retour au calme près de Tripoli après de violents combats

Ces affrontements déclenchés vendredi soir, s'étaient poursuivis le lendemain à Zawiya, à 45 km à l'ouest de Tripoli (Photo, AFP).
Ces affrontements déclenchés vendredi soir, s'étaient poursuivis le lendemain à Zawiya, à 45 km à l'ouest de Tripoli (Photo, AFP).
Short Url
  • Samedi, les écoles de Zawiya n'ont pas ouvert et certaines routes menant à la ville ont été fermées
  • La Libye se remet difficilement des années de guerre et de chaos qui ont suivi la révolte de 2011

TRIPOLI: Les violents affrontements qui ont opposé des groupes armés rivaux à Zawiya, près de la capitale libyenne, ont cessé samedi soir grâce à une médiation tribale, a indiqué dimanche à l'AFP un responsable de cette ville de l'ouest libyen.

Ces affrontements déclenchés vendredi soir, s'étaient poursuivis le lendemain à Zawiya, à 45 km à l'ouest de Tripoli, faisant "un mort et plusieurs blessés ainsi que des dégâts aux habitations et sièges publics", a précisé ce responsable de la Direction de sécurité sous couvert de l'anonymat.

Les violences "ont cessé (samedi) soir, grâce à une médiation des notables et chefs tribaux de la ville", a-t-il ajouté, sans donner de précisions sur  les raisons des affrontements.

Samedi, les écoles de Zawiya n'ont pas ouvert et certaines routes menant à la ville ont été fermées.

Routes fermées 

La Mission des Nations unies en Libye (Manul) avait appelé "à la fin immédiate des hostilités", exhortant les autorités à "assurer la protection et la sécurité des civils", selon un communiqué succinct publié sur X.

La Libye se remet difficilement des années de guerre et de chaos qui ont suivi la révolte de 2011. Elle est divisée entre un gouvernement établi à Tripoli, reconnu par l'ONU, et une administration rivale dans l'est du pays.

Malgré un relatif retour au calme observé depuis quelques années, des affrontements se produisent périodiquement entre la myriade de groupes armés présents dans le pays.

Mi-avril, de brefs affrontements ont opposé des groupes armés influents au coeur de la capitale libyenne.

En août 2023, des combats entre deux puissants groupes armés à Tripoli avaient fait 55 morts.