Netanyahou « est peut-être en retrait, mais il n’est pas hors-jeu»

Le Premier ministre israélien sortant Benjamin Netanyahou (portant un masque) serre la main de son successeur, le nouveau Premier ministre Naftali Bennett à la Knesset, à Jérusalem, le 13 juin 2021. (Photo, AFP)
Le Premier ministre israélien sortant Benjamin Netanyahou (portant un masque) serre la main de son successeur, le nouveau Premier ministre Naftali Bennett à la Knesset, à Jérusalem, le 13 juin 2021. (Photo, AFP)
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Publié le Lundi 14 juin 2021

Netanyahou « est peut-être en retrait, mais il n’est pas hors-jeu»

  • Le Premier ministre sortant et ses partisans « feraient tout leur possible pour faire tomber ce nouveau gouvernement de constitution fragile »
  •  « Les Palestiniens n'ont aucun espoir » car, comme son prédécesseur, Bennett défend la colonisation et l’«israélisation» de Jérusalem et s’oppose à la solution à deux États

JERUSALEM : Le vote de la Knesset a mis fin dimanche à 12 ans de règne du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou, en accordant la confiance à un nouveau gouvernement de coalition dirigé par un faucon de droite.

Se sentant vaincu, Netanyahou avait juré un peu plus tôt que « si c’est notre destin d’être dans l’opposition, nous le ferons la tête haute jusqu’à ce que nous renversions ce mauvais gouvernement et que nous retournions diriger le pays à notre façon ».

Khaled Elgindy, chercheur non-résident au Center for Middle East Policy de la Brookings Institution, déclare à Arab News : « Netanyahou est peut-être en retrait, mais il n’est pas encore hors-jeu »

Elgindy déclare que Netanyahou et ses partisans « feraient tout leur possible pour faire tomber ce (nouveau) gouvernement très fragile, que cela prenne une semaine, un mois ou un an ».

Le nouveau cabinet a été bricolé de toutes pièces par le chef de l'opposition centriste Yair Lapid et l'ultranationaliste Naftali Bennett.

Ce dernier, un millionnaire de la Hi-tech et un faucon en politique, devrait être Premier ministre pendant deux ans avant que l'ancien animateur de télévision Lapid ne prenne la relève.

Wadie Abounassar, directeur du International Center for Consultation basé à Haïfa, a déclaré à Arab News qu'il est difficile de parler de la « fin de l'ère Netanyahou » car il devrait être le chef d'une opposition agressive.

« Beaucoup de choses pourraient arriver dans l'arène politique israélienne, y compris l'effondrement du gouvernement Bennett-Lapid », déclare Abounassar.

Les célébrations des opposants à Netanyahou pour marquer la fin de son mandat ont commencé devant sa résidence officielle à Jérusalem, lieu de manifestations hebdomadaires depuis un an.

Dimitri Diliani, porte-parole du Courant de la réforme démocratique, ​​un mouvement palestinien, déclare à Arab News que le nouveau gouvernement israélien n'était pas né d'une lutte entre les camps pro et anti-paix.

« En général, le gouvernement précédent et le gouvernement nouvellement désigné sont en faveur de l'expansion des colonies et de la poursuite de l'israélisation du Jérusalem palestinien, et contre la solution à deux États », affirme-t-il. « Les Palestiniens ne placent aucun espoir ni n’attendent de changement dans les politiques les concernant. »

Bennett, un ancien ministre de la Défense, avait promis qu'« Israël ne laissera pas l'Iran posséder des armes nucléaires ».

Mais Netanyahou déclare que « l'Iran célèbre » actuellement la perspective du nouveau gouvernement israélien « dangereux » et faible.

C'est la plus inhabituelle des coalitions, couvrant l'éventail des partis sionistes israéliens et incluant le Ra'am, un parti arabe.

Mansour Abbas, chef du Ra'am, a réussi à obtenir une promesse de 16 milliards de dollars pour les communautés arabes et la reconnaissance d'un certain nombre de villes bédouines dans le sud d'Israël.

Aaron David Miller, chercheur principal au Carnegie Endowment for International Peace, déclare à Arab News : « De son point de vue, la réalisation la plus étonnante de Netanyahou a été son succès dans l'expansion des relations d'Israël en Asie, en Afrique, en Amérique latine et avec des grandes puissances, tout en élargissant les colonies et confinant la question palestinienne dans un gel profond ».

 

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com

 


Deux millions de visiteurs par an à AlUla d’ici à 2035, selon un haut responsable

Le Dr Stephen Browne, vice-président de la faune et du patrimoine naturel au sein de la Commission royale pour AlUla, partage la vision d’AlUla pour le développement des zones protégées lors du forum Hima à Riyad. (Photo AN/Abdelrahmane Alnajim)
Le Dr Stephen Browne, vice-président de la faune et du patrimoine naturel au sein de la Commission royale pour AlUla, partage la vision d’AlUla pour le développement des zones protégées lors du forum Hima à Riyad. (Photo AN/Abdelrahmane Alnajim)
Une session sur les aires protégées et le développement économique lors du forum Hima à Riyad (Photo AN/Abdelrahmane Alnajim)
Une session sur les aires protégées et le développement économique lors du forum Hima à Riyad (Photo AN/Abdelrahmane Alnajim)
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  • «Notre mission est de permettre à AlUla de prospérer au profit de ses communautés et de ses visiteurs en régénérant et en protégeant son paysage culturel»
  • «Nous favorisons la mise en place d’une communauté dynamique et prospère pour soutenir le développement d’un avenir durable pour AlUla grâce au renforcement des capacités»

RIYAD: La Commission royale pour AlUla a pour objectif d’accueillir deux millions de visiteurs par an et à créer 40 500 emplois d’ici à 2035: c’est ce qu’a déclaré un haut responsable de la commission. 

Lors du deuxième jour du forum inaugural des zones protégées de Hima, à Riyad, lors d’une session intitulée «Zones protégées et développement économique», l’intervenant principal, le Dr Stephen Browne, vice-président de la faune et du patrimoine naturel au sein de la Commission royale pour AlUla, a exposé la vision d’AlUla pour le développement des zones protégées et son impact économique. 

«Nos efforts s’inspirent d’une vision inspirante et notre mission est claire. Nous nous sommes fixé trois objectifs globaux pour 2035: deux millions de visiteurs par an, 40 500 nouveaux emplois à créer et 150 milliards de riyals saoudiens [soit 40 milliards de dollars; 1 dollar = 0,94 euro] de contribution cumulée au produit intérieur brut», a-t-il expliqué. 

«Notre mission est de permettre à AlUla de prospérer au profit de ses communautés et de ses visiteurs en régénérant ainsi qu’en protégeant son paysage culturel et en offrant une certaine qualité de vie», a-t-il ajouté. 

«Nous favorisons la mise en place d’une communauté dynamique et prospère pour soutenir le développement d’un avenir durable pour AlUla grâce au renforcement des capacités: fournir une formation de classe mondiale, créer des possibilités d’emploi pour les résidents d’AlUla dans le tourisme et d’autres secteurs économiques, promouvoir les entrepreneurs locaux en établissant des incubateurs de start-up et améliorer la qualité de vie en fournissant des services de santé de haute qualité et en créant des possibilités passionnantes en matière d’engagement communautaire», a soutenu M. Browne. 

«La nature et la vie sauvage sont des piliers essentiels de la stratégie d’AlUla. Elles sont tout aussi importantes que le développement économique et social, le tourisme, le patrimoine, l’art et la culture. AlUla aspire à devenir une destination mondiale. Les réserves naturelles et la faune sauvage en sont une grande partie», a-t-il précisé. 

«Notre stratégie repose sur sept piliers stratégiques: le tourisme, le patrimoine, l’art et la culture, la nature et la faune, le développement économique et social, le développement spatial, ainsi que la promotion des services et de l’excellence institutionnelle.» 

Le Dr Talal al-Harigi, PDG de la Réserve royale de l’imam Abdelaziz ben Mohammed, a fait savoir lors de cette session: «De nombreuses zones protégées fonctionnent souvent comme des centres de coûts. L’enjeu est de passer de ce modèle à un modèle générateur de profit ou de trouver un équilibre harmonieux entre les deux. Le fait de tirer parti de l’écotourisme et d’explorer d’autres activités économiques présente des voies viables pour atteindre cet objectif.» 

Nada al-Tamimi, adjointe aux affaires nationales au ministère saoudien du Tourisme, a évoqué les répercussions positives du tourisme durable sur les zones protégées et les communautés locales. 

«L’écotourisme durable, méticuleusement organisé et géré de manière réfléchie, répond aux désirs des voyageurs, mais il constitue également un moteur essentiel pour la génération de revenus, la création d’emplois et la prospérité économique», a-t-elle précisé. 

Le Dr Stuart Williams, conseiller principal à la direction des zones protégées du Centre national pour la faune sauvage, a déclaré pour sa part: «Nous devons adopter une perspective à long terme: lorsque le bien-être et le bonheur de notre population seront assurés, nous aurons plus que démontré aux économistes que chaque riyal investi permettra de réaliser des bénéfices importants.» 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com 


Diriyah Co. dévoile son dernier projet, Zallal

Zallal proposera également un accès direct à Wadi Hanifah. (Photo fournie)
Zallal proposera également un accès direct à Wadi Hanifah. (Photo fournie)
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  • Ce projet comprendra deux immeubles de bureaux peu élevés d’une surface locative combinée d’environ 6 000 m²
  • Il comprendra douze commerces et restaurants, répartis sur une superficie de quelque 8 000 m²

RIYAD: La société saoudienne Diriyah Co. a révélé les plans de son premier projet de développement de bureaux commerciaux et de commerces à usage mixte, Zallal, qui devrait être lancé dans le district de Bujairi au cours du premier semestre de l’année 2025. 

Ce projet comprendra deux immeubles de bureaux peu élevés d’une surface locative combinée d’environ 6 000 m². En outre, il y aura douze commerces et restaurants répartis sur une superficie de quelque 8 000 m². 

Situé à côté des célèbres terrasses Bujairi, Zallal bénéficiera de la proximité d’un lieu qui attire quotidiennement des milliers de visiteurs. 

Le projet est également situé près de l’espace Diriyah Art Futures, récemment achevé, et de l’hôtel Bab Samhan, qui ouvrira bientôt ses portes. 

Jerry Inzerillo, PDG du groupe Diriyah Co., confie: «Nous sommes ravis que Zallal ait été si bien accueilli au sein du secteur commercial et nous sommes en négociations avancées avec des entreprises internationales et locales désireuses de tirer parti de l’emplacement central au cœur de Diriyah ainsi que de la gamme diversifiée d’espaces commerciaux, de restaurants et de bureaux disponibles.» 

Il ajoute: «La construction suit son cours et Zallal maintient l’élan prometteur de Diriyah. Une fois lancé, le projet accueillera des milliers de visiteurs au quotidien dans les terrasses de Bujairi, devenant ainsi le dernier espace achevé dans le cadre de notre plan directeur en développement rapide.» 

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com 


Avec le conflit à Gaza, la quête d’un État palestinien est à nouveau sur le devant de la scène

Les relations entre dirigeants israéliens et palestiniens n’ont pas toujours été acrimonieuses. (AFP)
Les relations entre dirigeants israéliens et palestiniens n’ont pas toujours été acrimonieuses. (AFP)
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  • Le sort de l’État palestinien dépend également des actions du gouvernement israélien et des opinions d’une population divisée
  • La solution à deux États a été proposée pour résoudre le conflit israélo-palestinien pour la première fois en 1947, dans le cadre du plan de partage de la Palestine de l’ONU

LONDRES: L’offensive militaire israélienne à Gaza soulève des questions quant aux scénarios potentiels en matière de gouvernance et de sécurité d’après-guerre. Le consensus qui émerge – du moins pour le moment – semble être la nécessité de mettre en place une solution à deux États

Plusieurs obstacles entravent la création d’un État palestinien indépendant aux côtés d’Israël. L’un des écueils immédiats réside dans le fait que le rêve d’un État palestinien repose sur le bon vouloir des administrations en place en Israël et aux États-Unis. 

Les alliés, habituellement proches, sont apparus plus divisés que jamais depuis que l’abstention de Washington lors du vote du Conseil de sécurité de l’ONU du 25 mars a abouti à l’adoption d’une résolution exigeant un cessez-le-feu immédiat. 

Les relations se sont détériorées encore plus après que sept travailleurs humanitaires de l’ONG World Central Kitchen ont été tués le 1er avril lors d’une série de frappes aériennes israéliennes alors qu’ils distribuaient de la nourriture dans la bande de Gaza, ce qui a entraîné des blâmes supplémentaires du côté de Washington. 

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Le président américain Bill Clinton (à gauche) assiste à l’entretien entre le dirigeant palestinien Yasser Arafat (au centre) et le Premier ministre israélien Ehud Barak (à droite), le 11 juillet 2000. (AFP) 

Même avant ces événements, le gouvernement américain avait exprimé ouvertement son soutien à un État palestinien. Dans son discours sur l’état de l’Union le 8 mars, le président américain, Joe Biden, a clairement indiqué que «la seule vraie solution est une solution à deux États». 

Cependant, l’élection présidentielle prévue le 5 novembre s’annonce serrée pour Biden. S’il perd face à son rival républicain, Donald Trump – ardent partisan de la politique d’extrême droite d’Israël lors de son mandat présidentiel –, une solution à deux États semble peu probable. 

En effet, les discussions parmi les fidèles alliés de Trump suggèrent que l’ancien président pourrait être enclin à soutenir le déracinement une fois pour toutes des Palestiniens de Gaza, l’indication la plus frappante venant de son gendre et ancien conseiller pour le Moyen-Orient, Jared Kushner. 

À la question de savoir s’il s’attend à ce que Benjamin Netanyahou empêche les Gazaouis de revenir au cas où ils seraient expulsés en masse, Kushner a répondu en mars dernier à la Harvard Kennedy School: «Peut-être», avant d’ajouter: «Je ne suis pas sûr qu’il reste grand-chose de Gaza.» 

Le 5 mars, Trump a déclaré à Fox News qu’Israël devait «en finir avec le problème» à Gaza. Lorsqu’on lui demande son avis sur une solution à deux États, Trump élude la question et se contente de dire: «Cette horrible invasion n’aurait jamais eu lieu si j’avais été président.» 

Le 18 avril, au Conseil de sécurité de l’ONU, douze pays ont voté en faveur d’une résolution recommandant une adhésion palestinienne à part entière. Seuls les États-Unis ont voté contre, utilisant leur veto pour bloquer la résolution. 

Le projet de résolution appelait à recommander à l’Assemblée générale «que l’État de Palestine soit admis comme membre des Nations unies», remplaçant ainsi le statut actuel d’«État observateur non membre» qu’il détient depuis 2012. 

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Des Palestiniens regardent de la fumée s’échapper lors de bombardements israéliens sur le marché de Firas, dans la ville de Gaza, le 11 avril 2024. (AFP) 

La majorité des 193 États membres de l’ONU – 137 selon un décompte palestinien – ont reconnu un État palestinien. 

Quelle que soit l’issue du projet de résolution, le sort de l’État palestinien dépend également des actions du gouvernement israélien et des opinions d’une population divisée. 

Les données d’un sondage mené par le Pew Research Center suggèrent que la diminution du soutien à la création de deux États en Israël est principalement due à la population arabe du pays. 

En 2013, environ 74% des Arabes israéliens soutiennent que deux États indépendants, l’un israélien et l’autre palestinien, pourraient coexister. Ce chiffre est tombé à 64% en 2014 avant de chuter à 41% en avril de l’année dernière. 

À l’inverse, la croyance en une coexistence pacifique parmi les Juifs israéliens a fluctué entre 46% et 37% au cours des dix dernières années, tombant à 32% avant les attentats du 7 octobre.