Au Liban en proie aux pénuries, les prix des carburants augmentent de 30%

Une vue aérienne montre des véhicules sur la voie de droite à côté d'une station-service faisant la queue pour du carburant alors que la circulation circule sur l'autoroute Tripoli-Beyrouth dans la ville côtière de Batroun le 25 juin 2021 au milieu de graves pénuries de carburant. (Photo, AFP)
Une vue aérienne montre des véhicules sur la voie de droite à côté d'une station-service faisant la queue pour du carburant alors que la circulation circule sur l'autoroute Tripoli-Beyrouth dans la ville côtière de Batroun le 25 juin 2021 au milieu de graves pénuries de carburant. (Photo, AFP)
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Publié le Mardi 29 juin 2021

Au Liban en proie aux pénuries, les prix des carburants augmentent de 30%

  • Cette révision des prix constitue une première étape vers une suppression totale des subventions sur les carburants
  • Le prix des 20 litres d'essence 98 octanes a lui grimpé de 16 300 livres (9.1 euro) pour atteindre près de 61 000 livres (35 euros)

BEYROUTH: Au Liban en plein effondrement, les prix des carburants ont augmenté mardi de plus de 30% après une levée partielle des subventions et des semaines de pénuries ayant provoqué d'interminables files d'attente devant les stations-service.

La hausse va se répercuter sur d'autres secteurs et alimenter l'inflation, notamment pour les transports collectifs, les livraisons de marchandises, voire le prix du pain ou la facture des générateurs d'électricité privés, très répandus. Certains fournisseurs ont déjà annoncé une hausse des tarifs.

Il s'agit d'un nouveau coup dur pour des Libanais éreintés, exaspérés par des dirigeants politiques accusés d'incompétence et de corruption. Le pays est englué selon la Banque mondiale dans une des pires crises économiques au monde depuis 1850 et plus de la moitié de la population vit déjà sous le seuil de pauvreté, selon l'ONU.

Jusqu'ici, la Banque centrale fournissait aux importateurs de carburants 85% des dollars nécessaires à leurs activités au taux officiel de 1 507 livres libanaises pour un dollar, un taux bien plus avantageux que celui du marché noir où le billet vert s'échange désormais à plus de 17 000 livres.

Le système de subventions avait permis de juguler les prix à la pompe et d'atténuer les conséquences de l'effondrement monétaire.

Mais face à l'épuisement des réserves de la Banque du Liban, celle-ci échangera désormais avec les importateurs le dollar contre 3 900 livres.

Le prix du bidon de sans plomb 95 a donc augmenté mardi de près de 16 000 livres libanaises (9 euros au taux officiel) pour atteindre 61 000 livres (35 euros), selon l'agence nationale de l'information (ANI).

Le prix des 20 litres de sans plomb 98 a lui grimpé de 16 300 livres pour atteindre près de 63 000 livres, tandis que le bidon de diesel a bondi à 46 100 livres, contre 33 300 livres auparavant.

« On déteste la vie ici »

Cette hausse des prix intervient alors que les pénuries de carburant paralysent le pays depuis des semaines, les automobilistes stationnant tous les jours des heures durant devant les stations, souvent dès l'aube.

« On déteste la vie ici, on n'en peut plus » s'est emporté mardi Noureddine Radwan dans une longue file d'attente à Beyrouth.

« Tous les jours ont fait la queue, plus humiliant que ça, il n'y a pas. Bientôt on va s'entretuer pour de l'essence », fulmine-t-il.

Selon les importateurs, les pénuries sont dues à un retard pris par la Banque centrale dans l'ouverture de nouvelles lignes de crédits, les autorités libanaises les attribuant quant à elles au stockage de grandes quantités de carburants par les commerçants qui attendaient les nouveaux tarifs et à la contrebande vers la Syrie.

Le président du syndicat des distributeurs de carburants, Fadi Abou Chakra, a indiqué mardi à l'ANI que six pétroliers avaient commencé à décharger leurs cargaisons.

« Alléger la crise »

« Ce qui s'est passé ces derniers jours devant les stations essence est inacceptable, c'est une humiliation pour les citoyens », a indiqué mardi le président Michel Aoun, une des figures politiques conspuées par la rue.

A l'occasion d'une réunion sécuritaire qu'il présidait, il a estimé que la nouvelle grille des tarifs devrait « alléger la crise ».

Durant le week-end, des manifestants en colère dans deux grandes villes ont tenté de prendre d'assaut des institutions publiques, notamment des agences de la Banque du Liban, pour dénoncer la dépréciation record de la monnaie nationale.

Lundi encore, les contestataires ont bloqué plusieurs routes à travers le pays. Le Liban avait été secoué à l'automne 2019 par un soulèvement populaire inédit, qui dénonçait une classe politique corrompue, quasi-inchangée depuis des décennies.

Le pays commémore le 4 août le premier anniversaire de l'explosion au port de Beyrouth qui a fait plus de 200 morts. Le drame avait poussé à la démission le gouvernement actuel, désormais en charge des affaires courantes.

Depuis, le Liban et la communauté internationale attendent toujours la formation d'un nouveau gouvernement.


Al-Azhar Al-Sharif condamne les crimes terroristes contre les civils à Gaza

Des Palestiniens récupèrent des corps enterrés à l’hôpital Nasser à Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza, le 21 avril 2024. (Reuters)
Des Palestiniens récupèrent des corps enterrés à l’hôpital Nasser à Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza, le 21 avril 2024. (Reuters)
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  • Al-Azhar réitère la nécessité pour la communauté internationale d’assumer ses responsabilités et de «mettre fin à l’agression frénétique contre la population de Gaza»
  • Al-Azhar mentionne que les corps de centaines de Palestiniens, parmi lesquels des patients, ont été retrouvés dans des fosses communes au complexe médical Nasser à Khan Younès

LE CAIRE: Al-Azhar Al-Sharif, la plus ancienne et la plus importante institution d’enseignement de l’islam sunnite, a fermement condamné «les crimes terroristes commis contre les civils dans la bande de Gaza».

Dans un communiqué, Al-Azhar condamne ces attaques «dont l’atrocité a été révélée par les nombreuses informations selon lesquelles des centaines de corps d’enfants, de femmes, de personnes âgées et de membres du personnel médical ont été enterrés dans des fosses communes dans les environs des complexes médicaux Nasser et Al-Shifa».

«De même, des dizaines de corps ont été retrouvés “éparpillés” dans des centres d’hébergement et de déplacement, des tentes et des quartiers résidentiels dans la bande de Gaza.»

Al-Azhar affirme au monde que «ces fosses communes sont une preuve indéniable que ces atrocités et ces horreurs sont devenues un comportement quotidien normal pour Israël».

L’institution appelle les peuples du monde à s’unir pour protester de manière à dissuader les régimes qui soutiennent ces crimes.

Elle réclame un procès international urgent contre «le gouvernement terroriste d’occupation, qui ne connaît plus le sens de l’humanité ni du droit à la vie et qui commet des génocides tous les jours».

Al-Azhar réitère par ailleurs la nécessité pour la communauté internationale d’assumer ses responsabilités, de «mettre fin à l’agression frénétique contre la population de Gaza et aux souffrances et catastrophes humanitaires sans précédent qui en découlent, et de garantir la protection des civils et l’acheminement d’une aide humanitaire suffisante et durable dans toutes les parties de la bande de Gaza».

L’institution présente aussi ses «sincères condoléances au peuple palestinien et aux familles des martyrs, priant Allah Tout-Puissant de leur accorder son immense miséricorde et son pardon, à rassurer les cœurs de leurs familles et de leurs proches, et à accélérer le rétablissement des malades».

Citant des articles de presse, Al-Azhar mentionne que, depuis samedi, les corps de centaines de Palestiniens, parmi lesquels des patients, ont été retrouvés dans des fosses communes au complexe médical Nasser à Khan Younès.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le plus grand projet de restauration corallienne au monde dévoilé en mer Rouge

La pépinière, construite sur la côte de Neom, dans le nord-ouest de l’Arabie saoudite, devrait transformer les efforts de restauration corallienne grâce à une capacité de production de 40 000 coraux par an. (SPA)
La pépinière, construite sur la côte de Neom, dans le nord-ouest de l’Arabie saoudite, devrait transformer les efforts de restauration corallienne grâce à une capacité de production de 40 000 coraux par an. (SPA)
La pépinière, construite sur la côte de Neom, dans le nord-ouest de l’Arabie saoudite, devrait transformer les efforts de restauration corallienne grâce à une capacité de production de 40 000 coraux par an. (SPA)
La pépinière, construite sur la côte de Neom, dans le nord-ouest de l’Arabie saoudite, devrait transformer les efforts de restauration corallienne grâce à une capacité de production de 40 000 coraux par an. (SPA)
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  • «KCRI est le plus grand projet de restauration corallienne du monde et constitue une étape importante vers la restauration des récifs à l’échelle mondiale»
  • «Les événements récents nous rappellent brutalement la crise mondiale à laquelle sont confrontés les récifs coralliens»

RIYAD: Des scientifiques de l’université des sciences et technologies du roi Abdallah (Kaust), en collaboration avec Neom, ont inauguré la première pépinière de l’Initiative de restauration corallienne de la Kaust (KCRI).

«KCRI est le plus grand projet de restauration corallienne du monde et constitue une étape importante vers la restauration des récifs à l’échelle mondiale. Une première pépinière est officiellement opérationnelle et une seconde est en cours de construction. Elles sont toutes deux situées en mer Rouge», indique un communiqué publié jeudi.

La pépinière, construite sur la côte de Neom, dans le nord-ouest de l’Arabie saoudite, devrait transformer les efforts de restauration corallienne grâce à une capacité de production de 40 000 coraux par an.

Les chercheurs se serviront de cette installation pilote pour lancer des initiatives de restauration corallienne à grande échelle, avec notamment la pépinière de coraux terrestre la plus grande et la plus avancée au monde.

Située sur le même site, cette dernière aura une capacité décuplée et pourra produire 400 000 coraux par an. Le projet devrait être achevé en décembre 2025.

Abritant 25% des espèces marines connues, bien qu’ils couvrent moins d’1% des fonds marins, les récifs coralliens sont le fondement de nombreux écosystèmes marins. Les experts estiment que jusqu’à 90% des récifs coralliens de la planète subiront un stress thermique grave d’ici à 2050.

«Les événements récents nous rappellent brutalement la crise mondiale à laquelle sont confrontés les récifs coralliens. Nous avons donc pour ambition de trouver un moyen de faire passer les efforts de restauration actuels, à forte intensité de main-d’œuvre, à des processus industriels afin d’inverser le rythme actuel de dégradation des récifs coralliens», a expliqué le professeur Tony Chan, président de la Kaust.

Cette initiative s’aligne sur la Vision 2030 de l’Arabie saoudite et sur ses efforts pour renforcer la conservation marine en tirant parti des recherches réalisées par la Kaust sur les écosystèmes marins et en servant de plate-forme pour tester des méthodes de restauration innovantes.

«Grâce à notre partenariat de longue date avec la Kaust, nous mettrons également en lumière le rôle des récifs coralliens, qui comptent parmi les systèmes environnementaux marins les plus importants, ainsi que l’importance de leur préservation pour les générations futures», a confié le PDG de Neom, Nadhmi al-Nasr.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


L’UE assouplit les règles en matière de visas pour l’Arabie saoudite, Oman et Bahreïn

L’ambassadeur de l’Union européenne en Arabie saoudite, Christophe Farnaud. (Photo fournie)
L’ambassadeur de l’Union européenne en Arabie saoudite, Christophe Farnaud. (Photo fournie)
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  • Les citoyens saoudiens, omanais et bahreïnis peuvent désormais bénéficier de visas à entrées multiples d’une durée de cinq ans
  • Il s’agit d’«une étape importante dans la promotion des contacts interpersonnels», affirme l’ambassadeur

RIYAD: Les citoyens saoudiens, omanais et bahreïnis pourront se rendre plus facilement en Europe à la suite d’une décision de la Commission européenne visant à assouplir les règles en matière de visas.

Jeudi, l’ambassadeur de l’Union européenne (UE) en Arabie saoudite, Christophe Farnaud, a déclaré à des journalistes à Riyad que les nouvelles règles relatives aux visas Schengen constituaient «une étape importante dans la promotion des contacts interpersonnels et la facilitation des échanges entre les citoyens de l’UE et du Conseil de coopération du Golfe [CCG]».

En vertu des nouvelles règles, un visa à entrées multiples sera normalement délivré pour une durée de cinq ans aux demandeurs retenus, y compris à ceux qui présentent une demande pour la première fois.

«Le processus est le même, mais la durée du visa est plus longue, ce qui leur permet de se rendre dans 29 pays européens en utilisant le même visa à entrées multiples, valable pour une durée de cinq ans», a expliqué M. Farnaud.

Ce dernier a déclaré qu’il était important de placer le changement de visa «dans le contexte des relations stratégiques entre cette région et l’Europe».

L’espace Schengen regroupe 29 pays européens, dont 25 sont des États membres de l’UE: la Belgique, la Bulgarie, la Croatie, la République tchèque, le Danemark, l’Allemagne, l’Estonie, la Grèce, l’Espagne, la France, l’Italie, la Lettonie, la Lituanie, le Luxembourg, la Hongrie, Malte, les Pays-Bas, l’Autriche, la Pologne, le Portugal, la Roumanie, la Slovénie, la Slovaquie, la Finlande et la Suède, ainsi que l’Islande, le Liechtenstein, la Norvège et la Suisse.

Les États membres mettront en œuvre cette décision dès qu’ils auront reçu les notifications, a assuré M. Farnaud.

«Comme nous le savons, la notification a été faite mercredi. Donc, à partir de maintenant, les États membres peuvent délivrer ces visas, à moins qu’il n’y ait une raison technique qui les oblige à attendre quelques jours», a-t-il précisé.

«Je suis très heureux d’avoir pu travailler sur ce projet et je dois dire que j’ai reçu de nombreuses réponses très positives de la part des citoyens, notamment des Saoudiens. Je pense que c’est une excellente nouvelle», a ajouté M. Farnaud.

L’envoyé a indiqué que l’Europe travaillait également sur la mise en place de visas électroniques, «mais cela prendra un certain temps».

«Je ne peux pas vous dire combien de temps exactement, car cela implique des décisions de la part des États membres sur des aspects techniques. Ce projet se concrétisera donc, mais cela prendra un certain temps», a-t-il indiqué.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com