Emmanuel Macron reçu à Tokyo par le Premier ministre japonais

Le Premier ministre japonais Yoshihide Suga (D) et le président français Emmanuel Macron le 24 juillet 2021 à Tokyo. AFP
Le Premier ministre japonais Yoshihide Suga (D) et le président français Emmanuel Macron le 24 juillet 2021 à Tokyo. AFP
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Publié le Samedi 24 juillet 2021

Emmanuel Macron reçu à Tokyo par le Premier ministre japonais

  • Emmanuel Macron, en visite depuis vendredi à Tokyo pour l'ouverture des Jeux olympiques, s'est entretenu samedi avec le Premier ministre japonais Yoshihide Suga avant de rencontrer quelques grands patrons d'entreprises nippones, dont celui de Nissan
  • Sur Twitter, M. Macron a vanté le partenariat «d'exception» unissant la France et le Japon. «A l'heure où nous luttons tous contre le virus, où nous engageons la relance, ce partenariat est une force»

TOKYO : Le président français Emmanuel Macron, en visite depuis vendredi à Tokyo pour l'ouverture des Jeux olympiques, s'est entretenu samedi avec le Premier ministre japonais Yoshihide Suga avant de rencontrer quelques grands patrons d'entreprises nippones, dont celui de Nissan.

Dans la matinée, le chef de l'Etat français a assisté à un combat de judo dans le cadre des JO. MM. Macron et Suga, qui se sont rencontrés dans le palais néo-baroque d'Akasaka au coeur de Tokyo, n'ont pas fait de commentaire à la presse.

Sur Twitter, M. Macron a vanté le partenariat "d'exception" unissant la France et le Japon. "A l'heure où nous luttons tous contre le virus, où nous engageons la relance, ce partenariat est une force".

Dans une déclaration conjointe publiée après leur entrevue, MM. Macron et Suga ont rappelé l'importance de réaliser un "Indo-Pacifique libre et ouvert, inclusif et fondé sur l'Etat de droit", alors que les ambitions de la Chine dans la région suscitent des inquiétudes tant du côté japonais que parmi les puissances occidentales.

Ils ont aussi évoqué la coopération franco-japonaise dans la lutte contre le réchauffement climatique qui n'est "pas une contrainte mais un vecteur d'innovation et de création d'emplois", et ont exprimé le souhait de "renforcer" les liens économiques et commerciaux entre les deux pays.

Sur le dossier épineux des enlèvements parentaux au Japon, le communiqué commun est laconique: la France et le Japon "s'engagent à renforcer leur dialogue, dans l'intérêt supérieur des enfants".

Cette pratique tolérée et courante au Japon, où le principe de la garde partagée n'existe pas légalement, a été de nouveau médiatisée avec la grève de la faim entamée il y a deux semaines par Vincent Fichot, un Français résidant à Tokyo qui n'a plus vu ses deux enfants depuis que sa femme japonaise a quitté leur domicile avec eux il y a bientôt trois ans. Des conseillers de M. Macron avaient rendu visite jeudi à M. Fichot qui campe nuit et jour devant une gare proche du stade olympique de Tokyo.

Interrogé jeudi par l'AFP, M. Fichot s'était dit "déçu" de cette rencontre et compte continuer son action. "Les autorités françaises "n'ont pas de mauvaise volonté, mais cette volonté n'est pas assez forte" pour faire réellement pression sur le Japon, qui selon M. Fichot et de nombreux autres parents dans sa situation, ne respecte pas ses engagements internationaux sur le droit des enfants. "J'ai besoin de résultats, pas d'actes symboliques", avait-il ajouté.

Le président français a ensuite vanté l'attractivité économique de la France auprès de quelques patrons de grandes entreprises japonaises conviés, dont le directeur général de Nissan, Makoto Uchida. Dans la matinée, M. Macron a assisté au combat de la judokate française Shirine Boukli (catégorie des -48 kg), battue d'entrée par la Serbe Milica Nikolic. 

Il devait voir du basket féminin 3x3 en fin d'après-midi avant de s'envoler pour la Polynésie française en début de soirée.


Israël "obstrue" l'accès aux victimes de l'attaque du 7 octobre, selon des enquêteurs de l'ONU

L'ambassadeur palestinien auprès des Nations Unies à Genève, Ibrahim Mohammad Khraishi, s'exprime lors d'une réunion d'information aux États membres de l'ONU sur les enquêtes en cours de la "Commission internationale indépendante des Nations Unies".
L'ambassadeur palestinien auprès des Nations Unies à Genève, Ibrahim Mohammad Khraishi, s'exprime lors d'une réunion d'information aux États membres de l'ONU sur les enquêtes en cours de la "Commission internationale indépendante des Nations Unies".
Présidente de la "Commission internationale indépendante d'enquête des Nations unies sur le territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, et en Israël", la Sud-Africaine Navi Pillay (R) s'entretient avec l'ambassadeur égyptien Ahmed Ihab Abdelahad(AFP)
Présidente de la "Commission internationale indépendante d'enquête des Nations unies sur le territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, et en Israël", la Sud-Africaine Navi Pillay (R) s'entretient avec l'ambassadeur égyptien Ahmed Ihab Abdelahad(AFP)
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  • La commission, mise en place en 2021 par le Conseil des droits de l'homme de l'ONU, faisait le point sur l'avancée de ses travaux devant les diplomates à Genève, lors d'une réunion organisée par l'Egypte.
  • nous avons été confrontés non seulement à un manque de coopération, mais aussi à une obstruction active de nos efforts visant à recueillir des preuves auprès des témoins et des victimes israéliens

GENEVE : Israël "obstrue" l'accès aux victimes de l'attaque du Hamas du 7 octobre, ont dénoncé mardi des enquêteurs de l'ONU, pointant du doigt le "manque de coopération" des autorités israéliennes.

"Je déplore le fait que les personnes en Israël qui souhaitent nous parler se voient refuser cette possibilité, parce que nous ne pouvons pas entrer en Israël", a déclaré Navi Pillay, la présidente de l'enquête onusienne sur les atteintes aux droits humains dans les territoires palestiniens occupés et en Israël.

La commission, mise en place en 2021 par le Conseil des droits de l'homme de l'ONU, faisait le point sur l'avancée de ses travaux devant les diplomates à Genève, lors d'une réunion organisée par l'Egypte.

Réagissant aux déclarations de la commission, la Mission permanente d'Israël auprès des Nations unies à Genève a souligné que "des institutions et mécanismes indépendants, notamment des représentants des Nations unies, se sont rendus en Israël et ont rencontré des survivants et des victimes de l'attaque terroriste".

Mais "les 1.200 personnes tuées, les femmes et les filles violées, les otages emmenés à Gaza, savent très bien qu'ils n'obtiendront jamais justice ni le traitement digne qu'ils méritent de la part de la commission d'enquête et de ses membres", a ajouté la Mission israélienne, les accusant d'avoir fait dans le passé "des déclarations antisémites et anti-israéliennes".

En 2022, un des enquêteurs de l'ONU, l'Indien Miloon Kothari, avait présenté ses excuses pour avoir parlé de "lobby juif" dans une interview, des propos vivement dénoncés par Israël qui avait exigé sa démission ou la dissolution de la commission.

- Appel aux victimes -

Mme Pillay, ancienne Haute -Commissaire aux droits de l'homme, ancienne présidente du Tribunal pénal international pour le Rwanda et ancienne juge à la Cour pénale internationale (CPI), a expliqué que la commission qu'elle préside examinait "les crimes" commis lors de l'attaque du mouvement islamiste palestinien Hamas du 7 octobre sur le sol israélien, ainsi que ceux commis depuis par les forces israéliennes à Gaza et en Cisjordanie.

La commission présentera ses conclusions en juin, a-t-elle précisé.

"Jusqu'à présent, en ce qui concerne Israël, nous avons été confrontés non seulement à un manque de coopération, mais aussi à une obstruction active de nos efforts visant à recueillir des preuves auprès des témoins et des victimes israéliens des événements qui se sont produits dans le sud d'Israël" le 7 octobre, a renchéri un autre enquêteur, l'Australien Chris Sidoti, s'exprimant en visioconférence.

"Je saisis cette occasion pour lancer un nouvel appel à la fois au gouvernement israélien pour qu'il coopère et aux victimes et témoins des événements survenus dans le sud d'Israël pour qu'ils contactent la commission d'enquête afin que nous puissions entendre ce qu'ils ont vécu", a-t-il ajouté.

La commission a été mise en place à la suite de la guerre de 11 jours que se sont livrés Israël et le Hamas en mai 2021, mais elle a aussi pour mandat d'étudier toutes les causes profondes du conflit israélo-palestinien.

 


«C'est notre Notre-Dame»: la vieille Bourse de Copenhague dévorée par les flammes

Les pompiers danois tentaient mardi d'éviter l'effondrement du bâtiment historique de l'ancienne Bourse de Copenhague, datant du XVIIe siècle, en proie aux flammes et dont la flèche emblématique s'est effondrée devant des Danois médusés. (AFP)
Les pompiers danois tentaient mardi d'éviter l'effondrement du bâtiment historique de l'ancienne Bourse de Copenhague, datant du XVIIe siècle, en proie aux flammes et dont la flèche emblématique s'est effondrée devant des Danois médusés. (AFP)
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  • La flèche haute de 54 mètres s'est écroulée dans les flammes en début de matinée et les pompiers tentaient de sauver la structure du bâtiment qui subissait des travaux de rénovation
  • Le sinistre n'a fait aucun blessé et il n'y a pas de risque de propagation à d'autres bâtiments

COPENHAGUE: Les pompiers danois tentaient mardi d'éviter l'effondrement du bâtiment historique de l'ancienne Bourse de Copenhague, datant du XVIIe siècle, en proie aux flammes et dont la flèche emblématique s'est effondrée devant des Danois médusés.

La flèche haute de 54 mètres s'est écroulée dans les flammes en début de matinée et les pompiers tentaient de sauver la structure du bâtiment qui subissait des travaux de rénovation.

"Les façades sont encore debout, mais elles commencent à céder sous l'effet de l'incendie", a dit le directeur des services de secours, Jakob Vedsted Andersen, à la mi-journée.

"Nous faisons tout notre possible pour protéger les façades, mais nous ne pouvons donner aucune garantie", a-t-il ajouté.

L'incendie s'est déclaré pour une raison inconnue sous le toit vers 7h30 locales (5h30 GMT), selon les secours qui ont dépêché plus d'une centaine de pompiers sur place, tandis que la police bloquait des parties de la capitale à la circulation.

Le sinistre n'a fait aucun blessé et il n'y a pas de risque de propagation à d'autres bâtiments.

"Nous nous sommes réveillés avec un triste spectacle", a dit le roi du Danemark Frederik X dans un communiqué, "une partie importante de notre patrimoine architectural était et est toujours en flammes".

"Cela fait mal à l'âme des Danois, des années d'histoire se consument dans les flammes", a abondé la Première ministre Mette Frederiksen auprès de la télévision publique danoise.

Une riveraine, Elisabeth Moltke, 45 ans, est venue assister au sinistre: "c'est notre Notre-Dame, c'est notre trésor national", a-t-elle confié émue à l'AFP.

Toit en cuivre

De nombreux camions entourent l'édifice qui abrite aujourd'hui la Chambre de commerce danoise, à deux pas du Parlement et du siège du gouvernement.

"C'est un toit en cuivre, et il est tout simplement impossible d'y pénétrer", avait déclaré plus tôt le directeur des services de secours.

"Le feu a donc eu tout le temps de s'intensifier et s'est propagé dans tout le bâtiment", a-t-il expliqué.

Edifice incontournable de Copenhague, la vieille Bourse, qui abrite aussi une vaste collection d’œuvres art, était en cours de rénovation pour célébrer ses quatre siècles d'existence.

"Images terribles (en provenance) de la Bourse ce matin. 400 ans de patrimoine culturel danois en flammes", a déploré sur le réseau social X le ministre de la Culture danois Jakob Engel-Schmidt.

Des forces de l'armée danoise, Den Kongelige Livgarde, ont aussi été dépêchées sur les lieux, notamment pour essayer de sauver des œuvres.

Reconstruction 

"Je n'ai pas les mots. C'est un bâtiment de 400 ans qui a survécu à tous les autres incendies qui ont ravagé Copenhague, c'est une perte terrible", s'est désolé un habitant, Carsten Rose Lundberg.

"Nous travaillons actuellement d'arrache-pied pour sauver notre art historique de la Bourse", a indiqué la Chambre de commerce.

La maire de Copenhague, Sophie Haestorp Andersen, a déjà annoncé qu'en collaboration avec la Chambre de commerce, ils "essaieront de reconstruire le bâtiment".

L'édifice fait partie de "l'histoire de la construction de notre ville, une histoire que nous ne pouvons pas laisser dans une mer de flammes, et c'est pourquoi nous ferons aussi tout ce que nous pouvons pour la reconstruire ici", a-t-elle ajouté.

Plusieurs personnes ont été filmées et photographiées en train de sauver des œuvres, notamment un tableau représentant le bâtiment, selon des images du média danois DR et des photos de l'agence Ritzau.

"Comme il est touchant de voir comment les employés de Børsen, les bonnes personnes des services d'urgence et les habitants de Copenhague travaillent ensemble pour sauver les trésors artistiques et les images emblématiques du bâtiment en feu", a ajouté le ministre de la Culture.

Commandée par le roi Christian IV, la Bourse de Copenhague a été construite entre 1619 et 1640, constituant l'un des édifices les plus anciens de la ville.


Le Golden Gate Bridge de San Francisco bloqué par des manifestants pro-palestiniens

Le Golden Gate Bridge est photographié après que des manifestants pro-palestiniens l'ont bloqué pendant des heures à San Francisco, en Californie, le 15 avril 2024. (AFP)
Le Golden Gate Bridge est photographié après que des manifestants pro-palestiniens l'ont bloqué pendant des heures à San Francisco, en Californie, le 15 avril 2024. (AFP)
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  • Les manifestants, qui empêchaient les entrées ou sorties par ce côté de la ville californienne, arboraient une banderole "Arrêtez le monde pour Gaza"
  • Des actions doivent se dérouler dans de multiples pays, dont le Canada, la Belgique, l'Italie, la Colombie et la Corée du Sud

SAN FRANCISCO: Le Golden Gate Bridge, pont emblématique de la ville de San Francisco, a été bloqué par des manifestants pro-palestiniens pendant plusieurs heures lundi, dans le cadre d'une action mondiale pour protester contre la guerre menée par Israël à Gaza.

Une longue file de voitures a été coincée sur ce célèbre pont rouge du sud-ouest des Etats-Unis, tandis que les voies en sens inverse étaient complètement désertes, selon des images aériennes.

Les manifestants, qui empêchaient les entrées ou sorties par ce côté de la ville californienne, arboraient une banderole "Arrêtez le monde pour Gaza".

La manifestation était organisée par "A15 Action", un mouvement qui cherche à bloquer des infrastructures clés dans une quarantaine de métropoles du monde entier "en solidarité avec la Palestine". Elle a pris fin vers la mi-journée (heure locale).

"Dans chaque ville, nous identifierons et bloquerons les principaux points d'étranglement de l'économie, en nous concentrant sur les points de production et de circulation, dans le but d'avoir le plus grand impact économique", expliquent les organisateurs sur leur site web.

Plus de six mois après le début de la guerre à Gaza, les manifestants protestaient contre le lourd bilan humain de l'offensive israélienne: 33.797 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans le territoire palestinien, selon le dernier bilan du ministère de la Santé du Hamas.

Israël a juré d'anéantir le Hamas après l'attaque sans précédent menée sur son sol le 7 octobre par le mouvement islamiste palestinien, qui a fait 1.170 morts, en majorité des civils, selon un bilan de l'AFP établi à partir de données officielles israéliennes.

Ralentir l'économie  

Les manifestants espéraient ralentir l'économie. "Nous avons senti qu'il était temps de dépasser l'action symbolique pour prendre des risques plus calculés contre le système capitaliste, parce que nous savons que l'argent est vraiment ce qui parle aux dirigeants", a confié au San Francisco Chronicle une organisatrice, qui dit s'appeler Hayshawiya.

De multiples actions ont eu lieu aux Etats-Unis ce lundi. Un rassemblement a notamment perturbé l'accès à l'aéroport de Chicago (nord), forçant les passagers à s'y rendre à pied, selon les médias locaux.

Des manifestants ont également bloqué l'accès à une usine d'aérospatiale dans le Connecticut (nord-est) et une autoroute dans l'Oregon (nord-ouest).

A Los Angeles (sud-ouest), quelques centaines de personnes ont défilé dans le centre-ville, derrière une banderole "Stop au siège de Gaza, stop au financement américain d'Israël".

Des actions doivent se dérouler dans de multiples pays, dont le Canada, la Belgique, l'Italie, la Colombie et la Corée du Sud.

Le compte Twitter d'A15 montre notamment des photos de manifestations autour du port d'Athènes en Grèce, de celui de Barcelone en Espagne, ou devant le bureau de la ministre des Affaires étrangères australienne à Adélaïde.

Soutien américain à Israël 

Ces manifestations se déroulent au moment où le conflit menace d'embraser plus largement le Moyen-Orient. Ce week-end, l'Iran a pour la première fois lancé une attaque depuis son sol contre Israël, avec 350 drones et missiles.

La quasi-totalité a été interceptée par la défense antiaérienne israélienne avec l'aide des Etats-Unis et d'autres pays alliés.

Israël envisage actuellement une riposte à cette attaque massive et sans précédent, que Téhéran présente comme une riposte à la frappe sur son consulat à Damas le 1er avril, attribuée à Israël et qui a tué sept membres des Gardiens de la Révolution.

Le président américain Joe Biden a dit lundi vouloir éviter un embrasement au Moyen-Orient.

Son soutien "inébranlable" à Israël place le démocrate dans une position délicate, à l'approche de l'élection présidentielle de novembre où il doit affronter le républicain Donald Trump.

Une partie de la gauche américaine et des jeunes électeurs dénoncent la responsabilité des Etats-Unis, qui reste le plus grand allié d'Israël et son principal fournisseur d'armes.

Depuis plusieurs mois, certains affublent le président du surnom "Joe le génocidaire" et assurent qu'ils ne voteront pas pour lui si son gouvernement maintient cette ligne.