Opportunité ou contrainte ? Le télétravail parti pour durer

Cette photo prise le 27 mai 2020, montre un espace de travail dans l'espace de coworking Deskopolitan à Paris, après une levée partielle des restrictions de confinement prises pour freiner la propagation de la pandémie.(Philippe Lopez/ AFP)
Cette photo prise le 27 mai 2020, montre un espace de travail dans l'espace de coworking Deskopolitan à Paris, après une levée partielle des restrictions de confinement prises pour freiner la propagation de la pandémie.(Philippe Lopez/ AFP)
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Publié le Vendredi 27 août 2021

Opportunité ou contrainte ? Le télétravail parti pour durer

  • Pour l'instant, pas question du côté du gouvernement de «durcir les règles sur le télétravail», a rappelé la ministre du Travail, Elisabeth Borne
  • Un peu partout, les entreprises optent là où c'est possible pour deux jours de télétravail par semaine

PARIS : Après un an et demi de crise sanitaire, le télétravail est amené à durer dans beaucoup d'entreprises, qui abordent la rentrée en espérant faire de ce mode d'organisation une force plutôt qu'une contrainte.

"La tendance avant l'été c'était: il faut que les gens reviennent majoritairement sur site", constate Frédéric Guzy, président d'Entreprise et Personnel, réseau spécialisé dans les ressources humaines et regroupant de grandes entreprises.

Le 9 juin, les règles entourant le télétravail étaient assouplies, permettant aux entreprises de faire revenir plusieurs jours par semaine leurs salariés au bureau.

Dès cette date, "des entreprises ont eu cette volonté (d'organiser le retour au bureau), mais il y en a un certain nombre qui ont dit +on va y aller doucement+, et pour lesquelles septembre va être un mois de mise en route", poursuit Frédéric Guzy.

Avec une situation sanitaire considérablement dégradée depuis la mi-juillet, "elles vont devoir accepter un retour beaucoup plus progressif" qu'initialement espéré, assure-t-il.

Pour l'instant, pas question du côté du gouvernement de "durcir les règles sur le télétravail", a rappelé la ministre du Travail, Elisabeth Borne, jeudi sur Boursorama. Mais la vigilance reste de mise et "on va regarder avec les organisations patronales et syndicales à quel moment on leur redonne totalement la main", a-t-elle indiqué.

Plus de confiance, moins de contrôle

Un peu partout, les entreprises optent là où c'est possible pour deux jours de télétravail par semaine. "Vingt mille accords d'entreprise ont été signés depuis un an", rappelle Benoit Serre, vice-président de l'ANDRH (association nationale des directeurs de ressources humaines).

"L'hybridation du travail (mélange de travail à distance et sur site, NDLR) s'est durablement ancrée désormais", reconnait-il, mais "il faut maintenant s'habituer à ce que le tout soit un peu plus structuré".

Certains salariés "ont du mal à admettre que ce n'est plus +open bar+", estime Benoit Serre, avec parfois des jours de présence imposés ou un roulement pour télétravailler le vendredi.

"On n'observe pas de réticence absolue, affirme-t-il, mais plutôt une forme d'impatience à ce que l'entreprise tire les conséquences de ce qu'il s'est passé, avec un management plus basé sur la confiance, avec moins de contrôle, plus de liberté".

A la CGT, on s'aperçoit qu'il y a "une volonté des salariés de poursuivre le télétravail, de manière cadrée, mais pas de manière continue sur la semaine", souligne Frédéric Angéi, membre du bureau confédéral.

Dans certaines entreprises, cette nouvelle réalité a pleinement été intégrée par les dirigeants, qui souhaitent même en tirer partie.

"A la rentrée, le télétravail va être généralisé, on va passer à deux à trois jours (par semaine) contre un à deux actuellement", se félicite Jérôme Pénichon, co-fondateur d'Oppens, une start-up spécialisée dans la cybersécurité.

Karl Rigal, directeur marketing de Stedy, une société de conseil en technologie, y voit une opportunité pour un secteur en sous-effectif chronique. Flexibilité, équilibre entre vie personnelle et professionnelle constituent "un levier d'attractivité des talents", veut-il croire.

"On souhaite continuer à promouvoir le télétravail pour nos consultants", promet-il.

"On commence à voir apparaitre des offres de travail qui intègrent le télétravail", constate Benoit Serre, car "les jeunes le demandent". Si pour l'instant seuls 35% des emplois sont télétravaillables, "ça augmente" précise-t-il, car les entreprises se réorganisent.

Une incertitude demeure cependant: "on ne sait pas ce que l'automne nous réserve", fait valoir Frédéric Guzy.

Il y a un an, une brusque flambée de l'épidémie avait contraint le gouvernement à confiner le pays le 30 octobre et à imposer le télétravail à 100% partout où cela était possible. D'où la nécessité de conserver "une certaine agilité dans la période", professe M. Guzy.

Contre le Covid, le télétravail par demi-groupes est la meilleure stratégie, selon une étude

La meilleure stratégie pour empêcher qu'un cas de Covid n'entraîne un foyer épidémique dans une entreprise, une école ou un lycée est d'organiser une rotation entre deux groupes, l'un qui vient sur place et l'autre qui reste à la maison, montre une étude française.

Les auteurs, issus de plusieurs organismes de recherche dont le CNRS, l'INRIA et l'Université de Paris, ont cherché à savoir quelle mesure était la plus efficace pour "enrayer une propagation épidémique dans une communauté à partir d'un premier cas positif".

Pour les trois lieux étudiés (une entreprise, une école primaire et une classe préparatoire dans un lycée), le résultat est le même: "du meilleur au pire: une rotation hebdomadaire, une rotation quotidienne, une alternance hebdomadaire et une alternance quotidienne", conclut l'étude, publiée dans la revue Plos Computational Biology.

La stratégie d'alternance, pouvant être privilégiée pour maintenir la cohésion entre les salariés et les élèves, consiste à ce que tout le monde aille au bureau ou en classe en même temps, puis reste à la maison en même temps.

La rotation divise quant à elle le groupe en deux: un groupe A se rendant sur place tandis que le groupe B reste chez lui, avant d'inverser.

Ce système "hybride" a été mis en place dans une partie des collèges et lycées français pendant la précédente année scolaire et pourrait faire son retour si la situation sanitaire se dégrade, même si pour l'heure, la rentrée est prévue en "présentiel" pour tous les élèves.

«Empêcher l'émergence d'un foyer»

Le modèle conçu par les chercheurs simule les interactions entre les individus, mais aussi le "comportement" du virus Sars-CoV-2, avec l'existence de "superpropagateurs", qui peuvent contaminer beaucoup plus de personnes que la moyenne s'ils sont infectés, ainsi que la possibilité d'être contagieux avant l'apparition des symptômes.

Dans le cas de l'école primaire, en l'absence de toute mesure, ils estiment qu'il y a plus d'un risque sur quatre (27,3%) que le cas positif débouche sur un foyer épidémique (défini comme au moins cinq autres personnes infectées).

Cette proportion tombe à 17,3% avec une alternance quotidienne, 16,6% avec une alternance hebdomadaire, 12,3% avec une rotation hebdomadaire et 12% avec une rotation hebdomadaire.

De même, la rotation hebdomadaire est le dispositif le plus efficace pour allonger le délai avant que le premier cas ne débouche sur un foyer épidémique et pour diminuer le nombre total de personnes infectées.

Ces stratégies ne fonctionnent toutefois que si la circulation du virus est encore limitée.

Ainsi, dans le cas du lycée, si le taux de reproduction local du virus avant la prise de mesures est supérieur à 1,7 (c'est-à-dire que chaque période infectée dans la zone concernée en contamine en moyenne 1,7), "aucune de ces stratégies, hormis le distanciel à temps plein, ne suffit à empêcher l'émergence d'un foyer épidémique".

En revanche, avec un taux de reproduction compris entre 1 et 1,38, les quatre stratégies permettent de le ramener en dessous de 1, barre qui marque la limite entre une croissance et une régression de l'épidémie.

 


Un «Davos des banlieues» en septembre pour les entreprises des quartiers populaires

Bobigny, banlieue nord-est de Paris, le 17 mars 2021. (AFP)
Bobigny, banlieue nord-est de Paris, le 17 mars 2021. (AFP)
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  • «C'est l'occasion de poser une vision, un plan de développement économique de ces banlieues», estime Aziz Senni, organisateur de «Davos des banlieues»
  • «On dit souvent que la banlieue coûte au budget de l'Etat, on nous dit toujours combien ça coûte sans jamais nous dire combien elle rapporte», dit l'entrepreneur

PARIS: Un forum économique ou "Davos" des banlieues, visant à favoriser l'activité des entreprises des quartiers populaires, sera organisé les 17 et 18 septembre à Paris, ont annoncé jeudi ses organisateurs.

"L'enjeu (...) est d'identifier des leviers pour engager une véritable dynamique économique au sein des quartiers prioritaires de la politique de la ville (QPV), où vivent plus de 5 millions de Français, dont la plupart sont exposés à un taux de chômage 2,7 fois supérieur à celui de la moyenne nationale", indique le Forum économique des banlieues (FEB).

Dans les locaux du Conseil économique, social et environnemental (Cese), le millier de participants attendus passeront d'abord une journée à plancher sur la situation économique des quartiers populaires et les solutions pouvant y être apportées.

La seconde journée sera consacrée à la mise en relation d'entrepreneurs des quartiers avec de grandes entreprises, avec pour objectif de décrocher 100 millions d'euros de commandes.

"C'est l'occasion de poser une vision, un plan de développement économique de ces banlieues", estime auprès de l'AFP l'entrepreneur Aziz Senni, organisateur de ce "Davos des banlieues", clin d'œil à la ville suisse où se tient chaque année le Forum économique mondial.

"On dit souvent que la banlieue coûte au budget de l'Etat, on nous dit toujours combien ça coûte sans jamais nous dire combien elle rapporte", poursuit-il. "On a là un tissu économique qu'on pourrait développer, en créant des emplois locaux, des stages, des alternances".

Chaque intervenant sera invité à formuler des propositions pour les entreprises des quartiers populaires, qui seront consignées dans un Livre blanc.

Le Premier ministre Gabriel Attal, le ministre de l'Economie Bruno Le Maire ou les anciens ministres Jean-Louis Borloo et Najat Vallaud-Belkacem y sont attendus, selon le FEB.

Côté acteurs privés, le fondateur de Free Xavier Niel, la directrice générale de la Fédération bancaire française Maya Atig ainsi que l'ex-président du Medef Geoffroy Roux de Bézieux ont confirmé leur participation, indique-t-on de même source.

Les organisateurs souhaitent mettre l'accent sur les TPE et PME créées depuis plus de deux ans et moins éligibles aux aides publiques à l'entrepreneuriat, a expliqué Aziz Senni.

Le Forum économique des banlieues souhaite faciliter l'accès de 250 000 de ces entreprises installées dans les QPV aux marchés publics et privés.


Saudi Mobily connaîtra la plus forte croissance dans le secteur des télécommunications au Moyen-Orient en 2024

Brand Finance a également placé le PDG de l'entreprise, Salman bin Abdulaziz Al-Badran, parmi les 10 premiers chefs d'entreprise de l'indice mondial de protection des marques. (Shutterstock)
Brand Finance a également placé le PDG de l'entreprise, Salman bin Abdulaziz Al-Badran, parmi les 10 premiers chefs d'entreprise de l'indice mondial de protection des marques. (Shutterstock)
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  • Saudi Mobily a été classée comme l'entreprise à la croissance la plus rapide dans le secteur des télécommunications au Moyen-Orient en 2024 par le cabinet de conseil en marketing Brand Finance.
  • Brand Finance évalue les labels sur la base de plusieurs critères principaux, notamment l'indice de force de la marque, l'impact de l'entreprise sur l'augmentation du chiffre d'affaires et des bénéfices, et les prévisions de croissance future

RIYADH : Saudi Mobily a été classée comme l'entreprise à la croissance la plus rapide dans le secteur des télécommunications au Moyen-Orient en 2024 par le cabinet de conseil en marketing Brand Finance.

La liste révèle que la valeur de l'entreprise a augmenté d'environ 18 % par rapport à l'année précédente, conservant ainsi sa position de leader parmi les plus grandes entreprises du secteur au Moyen-Orient.

Les classements et les chiffres récemment publiés s'alignent sur l'objectif de l'Arabie saoudite de développer et de promouvoir la transformation numérique dans le Royaume et d'améliorer les services fournis dans le domaine des technologies de l'information et de la communication.

"Mobily est devenue le meilleur choix pour les particuliers et les entreprises, car ses réalisations au niveau de la marque reflètent ses performances exceptionnelles dans la fourniture de services numériques intégrés et pionniers dans le Royaume et sa réalisation de grands progrès dans le développement de l'infrastructure numérique", a déclaré Noura Al-Shiha, vice-présidente principale de la marque et de la communication d'entreprise chez Mobily.

Brand Finance a également placé le PDG de l'entreprise, Salman bin Abdulaziz Al-Badran, parmi les 10 premiers chefs d'entreprise de l'indice mondial de protection des marques.

Cette place est principalement attribuée aux diverses initiatives qu'il a lancées depuis qu'il a rejoint la société, également appelée Etihad Etisalat Co, en 2019, et à son rôle central dans l'amélioration de la croissance de la marque de l'entreprise.

Al-Shiha a déclaré que l'inclusion du PDG de Mobily dans l'indice mondial de protection des marques reflète son intérêt à faire de l'entreprise l'un des noms commerciaux les plus forts au monde. 

Brand Finance évalue les labels sur la base de plusieurs critères principaux, notamment l'indice de force de la marque, l'impact de l'entreprise sur l'augmentation du chiffre d'affaires et des bénéfices, et les prévisions de croissance future.

La majorité des investissements de Mobily se concentrent sur le développement de l'infrastructure et l'adoption de nouvelles technologies telles que l'informatique en nuage et l'Internet des objets, l'augmentation des centres de données et l'élargissement de la portée du déploiement du réseau 5G. 

Cherchant à offrir une expérience moderne à ses clients, l'entreprise souhaite les placer au centre de son attention en adoptant l'approche "Customer First". Cette stratégie vise à atteindre les objectifs de la Saudi Vision 2030, qui s'efforce d'améliorer la qualité de vie des familles et des individus dans le Royaume.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com

 


Le marché saoudien du capital-investissement enregistre des transactions d'une valeur de 4 milliards de dollars

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  • Le secteur manufacturier est le plus important en termes de volume d'investissement, avec 46 % du total des capitaux investis.
  • Dominant la scène de l'investissement, les opérations de rachat ont représenté en moyenne 80 % du capital total investi, soulignant un changement stratégique et une importance croissante dans le paysage de l'investissement du Royaume.

RIYAD : Le secteur du capital-investissement en Arabie saoudite est en plein essor depuis cinq ans, avec des transactions d'une valeur de 4 milliards de dollars en 2023, selon MAGNiTT.

La plateforme de données sur le capital-risque, ainsi que la Saudi Venture Capital Co ont publié un rapport mettant en évidence une augmentation significative de l'activité de capital-investissement dans le Royaume. 

À partir de 2020, le secteur a connu une croissance impressionnante, atteignant un multiple de 3,7 en 2021 par rapport à l'année précédente et un bond exponentiel à 5,9 fois en 2022 par rapport à l'année précédente.

Les investissements en private equity impliquent l'injection de capitaux par des investisseurs ou des entreprises dans des sociétés privées non cotées en bourse. 

Gérés par des sociétés de capital-investissement, ces investissements visent à accroître la valeur de l'entreprise grâce à des améliorations stratégiques et à des gains d'efficacité opérationnelle, dans l'intention de vendre l'entreprise avec un bénéfice ultérieur.

Ce secteur se caractérise par des investissements à long terme, une gestion active et des profils de risque et de rendement plus élevés.

Le capital-investissement investit généralement dans des entreprises plus matures que le capital-risque, qui se concentre sur les entreprises en phase de démarrage à fort potentiel de croissance, souvent dans le secteur technologique, en utilisant le financement par actions.

Parallèlement, le rapport met en évidence un changement notable dans la nature des transactions de capital-investissement, avec une augmentation substantielle des transactions de rachat, dont la part dans le total des négociations a augmenté de 20 points de pourcentage entre 2020 et 2023, selon le rapport.

Les transactions de rachat font référence au processus par lequel une société de capital-investissement acquiert une participation majoritaire dans une entreprise, souvent en la privatisant pour la restructurer stratégiquement et améliorer sa santé financière.

Parallèlement, les transactions de croissance, qui se concentrent sur l'investissement de capitaux dans des entreprises établies à la recherche d'opportunités d'expansion ou de développement, ont également connu une augmentation de 2 points de pourcentage au cours de la même période.

Dominant la scène de l'investissement, les opérations de  rachat ont représenté en moyenne 80 % du capital total investi, soulignant un changement stratégique et une importance croissante dans le paysage de l'investissement du Royaume.

Le rapport met également en lumière la diversité des transactions et l'orientation sectorielle du secteur du capital-investissement au cours des cinq dernières années.

Le secteur de l'alimentation et des boissons est apparu comme l'un des domaines les plus actifs pour les transactions de capital-investissement.

Cependant, le secteur manufacturier a pris la tête du volume d'investissement, obtenant 46 % du capital total déployé entre 2019 et 2023.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com