Un mariage palestinien en Israël réveille les souvenirs de l'expulsion des habitants arabes des villages de Biram et d'Iqrit en 1948

Le couple accomplit un rituel traditionnel dans les vestiges de la maison ancestrale du marié à Biram. (Fourni)
Le couple accomplit un rituel traditionnel dans les vestiges de la maison ancestrale du marié à Biram. (Fourni)
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Publié le Samedi 25 septembre 2021

Un mariage palestinien en Israël réveille les souvenirs de l'expulsion des habitants arabes des villages de Biram et d'Iqrit en 1948

  • Les descendants des habitants des deux villages perçoivent les cérémonies célébrées dans les églises locales comme des actes de commémoration
  • Georges Ghantous et Lauren Donahue se sont unis dernièrement dans une église maronite abandonnée du village de Biram

AMMAN/NAZARETH : Il a fallu régler un tas de détails lorsque Georges Ghantous, un Palestinien citoyen d'Israël, et Lauren Donahue, sa fiancée américaine, préparaient leur mariage. Mais ils se sont mis d'accord sur une décision importante dès le départ : le mariage aurait lieu dans une église abandonnée à Biram, le village ancestral de Georges.

Au cours de la guerre de 1948, qui a entraîné la création de l'État d'Israël, les habitants de Biram – un village majoritairement chrétien situé dans les montagnes de Galilée, au-dessus de Safed et près de la frontière libanaise – se sont retrouvés au cœur des combats.

Sept mois après avoir occupé le village, les forces israéliennes ont expulsé les habitants de Biram et d'Iqrit, un village situé à 21 kilomètres de là, au cours d'un incident bien documenté.

Pris dans le feu du conflit entre l'armée israélienne et des guérillas arabes basées au Liban, les habitants de ces deux villages ont été contraints de quitter leurs maisons pour deux semaines, jusqu'à ce que la situation se stabilise. Ils gagnaient leur vie grâce à la culture d'arbres fruitiers.

73 ans plus tard, les habitants de ces villages et leurs descendants –  devenus citoyens d'Israël, qui est censé protéger leurs biens en vertu de ses lois – sont toujours interdits de rentrer chez eux.

Le couple scelle ses vœux de mariage par un baiser. (Fourni)
Le couple scelle ses vœux de mariage par un baiser. (Fourni)

Pire encore, la décision de la Haute Cour israélienne de 1950, qui a reconnu les droits de propriété des habitants de ces villages, n'a pas empêché l'armée israélienne de démolir les bâtiments des deux villages, à l'exception d'une église melkite à Iqrit et d'une église maronite à Biram. Elle voulait ainsi dissuader les habitants de retourner vivre chez eux.

Les maronites, dont la plupart vivent aujourd'hui au Liban, appartiennent à l'Église syriaque, qui s'est séparée de l'Église grecque orthodoxe au 7e  siècle. Les melkites, autre branche de l'Église syriaque, suivent les anciens rites byzantins.

Le couple a non seulement célébré son mariage à l'église de Biram, mais il a également visité les ruines de la maison où vivaient les grands-parents du marié. Là, ils ont accompli un rituel traditionnel qui a normalement lieu au domicile des jeunes mariés.

C'est ainsi que la mariée, dans sa robe blanche, et le marié, en noir, ont déposé une pâte fraîche, garnie de fleurs et de pièces de monnaie pour symboliser la prospérité et le bonheur, sur le linteau situé au-dessus de l'entrée principale des vestiges du bâtiment.

« Si la pâte ne colle pas, à Dieu ne plaise, les invités pousseront un cri de consternation : ceci est un signe de malchance et le mariage peut être condamné », explique à Arab News Michael Oun, spécialiste de l'histoire du Moyen-Orient et parent du marié. « En préparant la pâte, la famille du marié s'assure qu'elle soit bien collante ».

Par bonheur, la pâte a bel et bien collé. Cependant, ce rituel ne marque pas seulement le début de leur vie de couple. Il constitue également un message politique indiquant clairement que la troisième génération de chrétiens palestiniens n'a pas oublié les villages dont leurs familles ont été chassées et dans lesquels ils espèrent retourner un jour.

L'église maronite abandonnée de Biram, village ancestral de Georges Ghantous. (Fourni)
L'église maronite abandonnée de Biram, village ancestral de Georges Ghantous. (Fourni)

Georges Ghantous raconte que, dès son plus jeune âge, on lui parlait de la maison ancestrale de ses grands-parents et qu'il s'y est rendu à maintes reprises ; à Noël et à Pâques, mais aussi pour assister à des baptêmes et des mariages.

« C'est dans cet endroit magnifique que nous avons grandi, sous son ciel et parmi ses arbres et sa brise rafraîchissante », explique-t-il à Arab News. « Nos esprits et ceux de nos parents et grands-parents vivent là, parmi les maisons et en nous-mêmes. C'est donc normal que nous célébrions notre joie dans ce lieu ».

Au fil des ans, les responsables israéliens de tous bords ont promis d'aider les habitants des villages de Biram et d'Iqrit à retourner dans leurs maisons. Néanmoins, ils n'ont pas tenu leurs promesses, de peur que cela n'encourage d'autres Palestiniens à réclamer la restitution des  terres et des maisons de leurs ancêtres. 

Le porte-parole du ministère israélien des Affaires étrangères, Lior Haiat, affirme à Arab News que la position officielle sur cette question n’a pas changé.

De son côté, Ayman Odeh, membre de la Knesset et chef de la Liste commune – principal bloc arabe au Parlement – reproche aux autorités israéliennes de ne prêter que peu d'attention aux revendications des habitants des deux villages, au lieu de prendre des mesures correctives.

« Non seulement ils ne sont pas disposés à le faire, mais ils sont aussi incapables de passer outre le blocus sécuritaire », confie-t-il à Arab News.

Pour M. Odeh, Reuven Rivlin, qui a assumé pendant sept ans les fonctions principalement honorifiques de président d'Israël, a promis que les habitants des villages de Biram et d'Iqrit rentreraient chez eux avant que son mandat ne s'achève.

« Le mandat de Rivlin a pris fin (en juillet de cette année) sans qu’il tienne sa promesse. Il représentait pourtant la plus haute autorité en Israël, quoique symbolique », explique M. Odeh. « Il ne pouvait clairement pas contourner les instructions des agences de sécurité qui forment l'État profond ».

Par ailleurs, Odeh affirme avoir reçu des assurances de Yitzhak Herzog, le successeur de Rivlin à la présidence. Une fois de plus, ces garanties restent lettre morte.

« Je lui ai demandé de transmettre une lettre de soutien aux habitants de ces deux villages, et c'est ce qu'il a fait », a déclaré Odeh. « Il est désormais président mais sa première visite a été consacrée à une colonie juive dans les territoires occupés ».

Ibrahim Issa n'avait que 14 ans lorsque le village de Biram a été occupé et anéanti. Il a aujourd'hui 87 ans. Quand Arab News s'est entretenu avec lui le 10 septembre, il venait de sortir de l'église après avoir participé à la messe matinale ; une cérémonie que les anciens résidents du village avaient l'habitude de célébrer. Il dit qu'il visite le village en compagnie de son épouse deux fois par semaine au moins.

« J'ai grandi à Biram, j'ai mangé de ses figues et ses raisins, et j'ai joué dans ses rues », dit-il. « Voilà pourquoi j'aime ce village et je garde l'espoir d'y revenir un jour. Depuis la démolition du village, je le visite souvent et je séjourne dans la région, même sous le régime militaire. J'ai donc vécu cette lutte pendant 73 ans ».

Elias Chacour, évêque de l'Église grecque catholique melkite. (Fourni)
Elias Chacour, évêque de l'Église grecque catholique melkite. (Fourni)

L'évêque Elias Chacour de l'Église grecque catholique melkite, est sans doute l'ancien résident de Biram le plus célèbre. Il a écrit le livre « Blood Brothers » (ou Frères de sang), un best-seller consacré à la vie d'un Arabe en Israël.

Désormais à la retraite, il n'avait que huit ans lorsque le village a été conquis par l'armée israélienne. Par la suite, il a fait pression sur Shimon Pérès, l'ancien président et Premier ministre israélien, pour permettre aux habitants d'y retourner.

Je lui ai dit : « Je viens à vous en tant que citoyen de Biram. Mes concitoyens sont toujours en vie », raconte Chacour à Arab News. « Pérès m'a répondu : ‘Cela remonte à bien longtemps’. Alors je lui ai dit : ‘La Palestine est restée gravée dans votre mémoire pendant 2 000 ans, puis vous vous y êtes rendu pour nous porter atteinte et vous voulez que les gens de Biram l'oublient ?’ »

L'évêque n'espère pas que le nouveau gouvernement israélien fasse évoluer la situation, mais il estime que Mansour Abbas, un Arabe d'Israël à la tête de la Liste arabe unie au sein de la Knesset, reste le seul politicien capable de mener les choses à bien. Malgré tout, il est convaincu que Biram va survivre.

« Tant que les habitants de Biram et leurs descendants vivront dans le village et s'en souviendront, il ne mourra jamais », déclare Chacour à Arab News.

Iqrit et Biram : Une histoire d'expulsions

Au moment où les combats entre Arabes et Juifs font rage en 1948, les troupes israéliennes  occupent Iqrit, un village qui comptait à l’époque 616 habitants. Les dirigeants du village ont alors signé une déclaration de reddition. Le prêtre du village aurait même salué les troupes, Bible à la main, en chantant en hébreu : « Bienvenue, ô enfants d'Israël ».

A peine une semaine plus tard, le commandant des troupes israéliennes a donné l'ordre aux habitants d'Iqrit d'évacuer le village et de se rendre au sud-est, dans le village arabe de Rameh, « pendant deux semaines, le temps que la situation leur permette d'y retourner », comme l'indiquent les registres historiques. Les villageois se sont pliés à cet ordre, laissant derrière eux la majeure partie de leurs possessions.

Le sort de Biram, un village peuplé de 1 050 habitants, n'a pas été différent. Ses habitants ont eux aussi été sommés de partir pour deux semaines et on leur a promis d'y revenir sous peu. C'est ainsi qu'ils se sont rendus à Jish, un village situé à environ 5 kilomètres à l'est. Ils se sont installés dans les maisons des musulmans qui ont fui les combats.

Une vieille photo du village de Biram avant qu'il ne soit détruit par les forces israéliennes. (Fourni)
Une vieille photo du village de Biram avant qu'il ne soit détruit par les forces israéliennes. (Fourni)

Les ruines des deux villages se trouvent à quelques kilomètres de la frontière avec le Liban. Iqrit est situé à environ 21 kilomètres à l'ouest de Biram. Les habitants du premier village étaient des Grecs-Melkites catholiques et ceux du second appartenaient pour la plupart à l'église maronite. Les deux sont des branches orientales de l'église catholique.

Les habitants d'Iqrit se sont adressés à la Cour suprême d'Israël lorsqu'ils ont échoué à persuader les autorités de leur permettre de rentrer dans leurs maisons comme promis. Dans un arrêt de la Cour rendu en juillet 1951, celle-ci a statué qu'ils devaient pouvoir rentrer chez eux. Faisant fi de cette décision, l'armée israélienne a démoli le village la veille de Noël 1951 et seule son église est restée en état.

Le sort de Biram n'est guère plus enviable. Son appel devant la Haute Cour a été rejeté pour des raisons techniques et les avions de chasse de l'armée israélienne ont rasé le village en juillet 1953. Les anciens habitants ont vu leur village disparaître du haut de la « colline des lamentations », nom qu'on a donné par la suite à ce lieu. Là encore, seule l'église a été épargnée.

Peu après, de vastes étendues de terre situées à proximité de Biram ont été désignées comme parcs publics. D'autres ont été intégrées aux nouvelles colonies juives. La fin du régime militaire israélien, en 1968, a autorisé les anciens résidents et leurs familles à être enterrés ou à se marier à Biram.

 Daoud Kuttab d'Amman et Botrus Mansour de Nazareth.


Al-Azhar Al-Sharif condamne les crimes terroristes contre les civils à Gaza

Des Palestiniens récupèrent des corps enterrés à l’hôpital Nasser à Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza, le 21 avril 2024. (Reuters)
Des Palestiniens récupèrent des corps enterrés à l’hôpital Nasser à Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza, le 21 avril 2024. (Reuters)
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  • Al-Azhar réitère la nécessité pour la communauté internationale d’assumer ses responsabilités et de «mettre fin à l’agression frénétique contre la population de Gaza»
  • Al-Azhar mentionne que les corps de centaines de Palestiniens, parmi lesquels des patients, ont été retrouvés dans des fosses communes au complexe médical Nasser à Khan Younès

LE CAIRE: Al-Azhar Al-Sharif, la plus ancienne et la plus importante institution d’enseignement de l’islam sunnite, a fermement condamné «les crimes terroristes commis contre les civils dans la bande de Gaza».

Dans un communiqué, Al-Azhar condamne ces attaques «dont l’atrocité a été révélée par les nombreuses informations selon lesquelles des centaines de corps d’enfants, de femmes, de personnes âgées et de membres du personnel médical ont été enterrés dans des fosses communes dans les environs des complexes médicaux Nasser et Al-Shifa».

«De même, des dizaines de corps ont été retrouvés “éparpillés” dans des centres d’hébergement et de déplacement, des tentes et des quartiers résidentiels dans la bande de Gaza.»

Al-Azhar affirme au monde que «ces fosses communes sont une preuve indéniable que ces atrocités et ces horreurs sont devenues un comportement quotidien normal pour Israël».

L’institution appelle les peuples du monde à s’unir pour protester de manière à dissuader les régimes qui soutiennent ces crimes.

Elle réclame un procès international urgent contre «le gouvernement terroriste d’occupation, qui ne connaît plus le sens de l’humanité ni du droit à la vie et qui commet des génocides tous les jours».

Al-Azhar réitère par ailleurs la nécessité pour la communauté internationale d’assumer ses responsabilités, de «mettre fin à l’agression frénétique contre la population de Gaza et aux souffrances et catastrophes humanitaires sans précédent qui en découlent, et de garantir la protection des civils et l’acheminement d’une aide humanitaire suffisante et durable dans toutes les parties de la bande de Gaza».

L’institution présente aussi ses «sincères condoléances au peuple palestinien et aux familles des martyrs, priant Allah Tout-Puissant de leur accorder son immense miséricorde et son pardon, à rassurer les cœurs de leurs familles et de leurs proches, et à accélérer le rétablissement des malades».

Citant des articles de presse, Al-Azhar mentionne que, depuis samedi, les corps de centaines de Palestiniens, parmi lesquels des patients, ont été retrouvés dans des fosses communes au complexe médical Nasser à Khan Younès.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le plus grand projet de restauration corallienne au monde dévoilé en mer Rouge

La pépinière, construite sur la côte de Neom, dans le nord-ouest de l’Arabie saoudite, devrait transformer les efforts de restauration corallienne grâce à une capacité de production de 40 000 coraux par an. (SPA)
La pépinière, construite sur la côte de Neom, dans le nord-ouest de l’Arabie saoudite, devrait transformer les efforts de restauration corallienne grâce à une capacité de production de 40 000 coraux par an. (SPA)
La pépinière, construite sur la côte de Neom, dans le nord-ouest de l’Arabie saoudite, devrait transformer les efforts de restauration corallienne grâce à une capacité de production de 40 000 coraux par an. (SPA)
La pépinière, construite sur la côte de Neom, dans le nord-ouest de l’Arabie saoudite, devrait transformer les efforts de restauration corallienne grâce à une capacité de production de 40 000 coraux par an. (SPA)
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  • «KCRI est le plus grand projet de restauration corallienne du monde et constitue une étape importante vers la restauration des récifs à l’échelle mondiale»
  • «Les événements récents nous rappellent brutalement la crise mondiale à laquelle sont confrontés les récifs coralliens»

RIYAD: Des scientifiques de l’université des sciences et technologies du roi Abdallah (Kaust), en collaboration avec Neom, ont inauguré la première pépinière de l’Initiative de restauration corallienne de la Kaust (KCRI).

«KCRI est le plus grand projet de restauration corallienne du monde et constitue une étape importante vers la restauration des récifs à l’échelle mondiale. Une première pépinière est officiellement opérationnelle et une seconde est en cours de construction. Elles sont toutes deux situées en mer Rouge», indique un communiqué publié jeudi.

La pépinière, construite sur la côte de Neom, dans le nord-ouest de l’Arabie saoudite, devrait transformer les efforts de restauration corallienne grâce à une capacité de production de 40 000 coraux par an.

Les chercheurs se serviront de cette installation pilote pour lancer des initiatives de restauration corallienne à grande échelle, avec notamment la pépinière de coraux terrestre la plus grande et la plus avancée au monde.

Située sur le même site, cette dernière aura une capacité décuplée et pourra produire 400 000 coraux par an. Le projet devrait être achevé en décembre 2025.

Abritant 25% des espèces marines connues, bien qu’ils couvrent moins d’1% des fonds marins, les récifs coralliens sont le fondement de nombreux écosystèmes marins. Les experts estiment que jusqu’à 90% des récifs coralliens de la planète subiront un stress thermique grave d’ici à 2050.

«Les événements récents nous rappellent brutalement la crise mondiale à laquelle sont confrontés les récifs coralliens. Nous avons donc pour ambition de trouver un moyen de faire passer les efforts de restauration actuels, à forte intensité de main-d’œuvre, à des processus industriels afin d’inverser le rythme actuel de dégradation des récifs coralliens», a expliqué le professeur Tony Chan, président de la Kaust.

Cette initiative s’aligne sur la Vision 2030 de l’Arabie saoudite et sur ses efforts pour renforcer la conservation marine en tirant parti des recherches réalisées par la Kaust sur les écosystèmes marins et en servant de plate-forme pour tester des méthodes de restauration innovantes.

«Grâce à notre partenariat de longue date avec la Kaust, nous mettrons également en lumière le rôle des récifs coralliens, qui comptent parmi les systèmes environnementaux marins les plus importants, ainsi que l’importance de leur préservation pour les générations futures», a confié le PDG de Neom, Nadhmi al-Nasr.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


L’UE assouplit les règles en matière de visas pour l’Arabie saoudite, Oman et Bahreïn

L’ambassadeur de l’Union européenne en Arabie saoudite, Christophe Farnaud. (Photo fournie)
L’ambassadeur de l’Union européenne en Arabie saoudite, Christophe Farnaud. (Photo fournie)
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  • Les citoyens saoudiens, omanais et bahreïnis peuvent désormais bénéficier de visas à entrées multiples d’une durée de cinq ans
  • Il s’agit d’«une étape importante dans la promotion des contacts interpersonnels», affirme l’ambassadeur

RIYAD: Les citoyens saoudiens, omanais et bahreïnis pourront se rendre plus facilement en Europe à la suite d’une décision de la Commission européenne visant à assouplir les règles en matière de visas.

Jeudi, l’ambassadeur de l’Union européenne (UE) en Arabie saoudite, Christophe Farnaud, a déclaré à des journalistes à Riyad que les nouvelles règles relatives aux visas Schengen constituaient «une étape importante dans la promotion des contacts interpersonnels et la facilitation des échanges entre les citoyens de l’UE et du Conseil de coopération du Golfe [CCG]».

En vertu des nouvelles règles, un visa à entrées multiples sera normalement délivré pour une durée de cinq ans aux demandeurs retenus, y compris à ceux qui présentent une demande pour la première fois.

«Le processus est le même, mais la durée du visa est plus longue, ce qui leur permet de se rendre dans 29 pays européens en utilisant le même visa à entrées multiples, valable pour une durée de cinq ans», a expliqué M. Farnaud.

Ce dernier a déclaré qu’il était important de placer le changement de visa «dans le contexte des relations stratégiques entre cette région et l’Europe».

L’espace Schengen regroupe 29 pays européens, dont 25 sont des États membres de l’UE: la Belgique, la Bulgarie, la Croatie, la République tchèque, le Danemark, l’Allemagne, l’Estonie, la Grèce, l’Espagne, la France, l’Italie, la Lettonie, la Lituanie, le Luxembourg, la Hongrie, Malte, les Pays-Bas, l’Autriche, la Pologne, le Portugal, la Roumanie, la Slovénie, la Slovaquie, la Finlande et la Suède, ainsi que l’Islande, le Liechtenstein, la Norvège et la Suisse.

Les États membres mettront en œuvre cette décision dès qu’ils auront reçu les notifications, a assuré M. Farnaud.

«Comme nous le savons, la notification a été faite mercredi. Donc, à partir de maintenant, les États membres peuvent délivrer ces visas, à moins qu’il n’y ait une raison technique qui les oblige à attendre quelques jours», a-t-il précisé.

«Je suis très heureux d’avoir pu travailler sur ce projet et je dois dire que j’ai reçu de nombreuses réponses très positives de la part des citoyens, notamment des Saoudiens. Je pense que c’est une excellente nouvelle», a ajouté M. Farnaud.

L’envoyé a indiqué que l’Europe travaillait également sur la mise en place de visas électroniques, «mais cela prendra un certain temps».

«Je ne peux pas vous dire combien de temps exactement, car cela implique des décisions de la part des États membres sur des aspects techniques. Ce projet se concrétisera donc, mais cela prendra un certain temps», a-t-il indiqué.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com