Kim Jong Un rejette l'offre de dialogue des Etats-Unis

Le dirigeant nord-coréen Kim Jong Un s'exprime devant le Bureau politique du Comité central du Parti des travailleurs, le 2 septembre 2021 à Pyongyang. (Photo, AFP)
Le dirigeant nord-coréen Kim Jong Un s'exprime devant le Bureau politique du Comité central du Parti des travailleurs, le 2 septembre 2021 à Pyongyang. (Photo, AFP)
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Publié le Jeudi 30 septembre 2021

Kim Jong Un rejette l'offre de dialogue des Etats-Unis

  • «Depuis l'avènement de la nouvelle administration US, la menace militaire des Etats-Unis et leur politique hostile à notre encontre n'ont pas changé du tout, elles sont devenues plus trompeuses»
  • Les pourparlers entre Washington et Pyongyang sont dans l'impasse depuis l'échec du sommet de 2019 à Hanoï entre le leader nord coréen et le président américain de l'époque Donald Trump

SEOUL : Le dirigeant nord-coréen Kim Jong Un a rejeté l'offre de dialogue des Etats-Unis, la qualifiant de "façade" et accusant le président Joe Biden de poursuivre les "actes hostiles" de ses prédécesseurs, ont rapporté jeudi les médias officiels.


Le gouvernement Biden a dit à plusieurs reprises être disposé à rencontrer des responsables nord-coréens partout, à tout moment et sans conditions préalables, dans le cadre de ses efforts de dénucléarisation.


Mais dans un discours-fleuve devant l'Assemblée suprême du peuple, le "parlement" nord-coréen, Kim Jong Un a qualifié cette offre des Etats-Unis de "façade pour masquer leur fourberie et leurs actes hostiles, et une poursuite de la politique hostile des précédentes administrations".


"Depuis l'avènement de la nouvelle administration américaine, la menace militaire des Etats-Unis et leur politique hostile à notre encontre n'ont pas changé du tout, elles sont devenues plus trompeuses", a poursuivi M. Kim, selon des propos rapportés par le quotidien officiel Rodong Sinmun.


"La crise la plus fondamentale qui met en pièces les principes de base de la paix et de la stabilité internationale est l'abus de pouvoir et la coercition par les États-Unis et leurs partisans", a ajouté le dirigeant nord-coréen.

Washington affirme n'avoir « aucune intention hostile » envers la Corée du Nord

Les Etats-Unis ont affirmé mercredi n'avoir "aucune intention hostile" envers la Corée du Nord et renouvelé leur appel au dialogue après que le dirigeant nord-coréen Kim Jong Un eut dénoncé comme "une façade" les propositions de discussions des Américains.


"Notre politique vise une approche graduelle et pratique pour une diplomatie sérieuse et durable avec la Corée du Nord", a assuré un porte-parole du Département d'Etat américain.


"Les Etats-Unis sont prêts à rencontrer des responsables nord-coréens sans conditions préalables. Nous espérons que la Corée du Nord répondra de façon positive à notre offre", a-t-il ajouté. 


Ces déclarations interviennent après que Kim Jong Un eut qualifié l'offre répétée de dialogue des Etats-Unis de "façade pour masquer leur fourberie et leurs actes hostiles, et une poursuite de la politique hostile des précédentes administrations" lors d'un discours-fleuve devant l'Assemblée suprême du peuple, le "parlement" nord-coréen.


Les pourparlers entre Washington et Pyongyang sont dans l'impasse depuis l'échec du sommet de 2019 à Hanoï entre Kim Jong Un et le président américain de l'époque Donald Trump.

 

Deux poids deux mesures»

Kim Jong Un a par ailleurs jugé prématuré le récent appel du président sud-coréen Moon Jae-in à mettre officiellement fin à la guerre de Corée (1950-1953) qui s'était achevée par une trêve et non par un traité de paix, laissant les deux parties techniquement en guerre depuis.


Un tel acte ne pourra avoir lieu que lorsque "le respect mutuel sera garanti et les opinions injustes et le deux-poids-deux-mesures abandonnés", a averti le leader nord-coréen.


Mercredi, quelques heures avant le discours du dirigeant nord-coréen, l'émissaire américain pour la Corée du Nord, Sung Kim, avait réitéré l'offre de dialogue américaine.


"Nous sommes fermement engagés à trouver une voie diplomatique pour parvenir à la dénucléarisation de la Péninsule coréenne", avait-il dit à des journalistes. "Cela n'a pas changé du tout", avait-il ajouté.


Selon le diplomate américain, Washington a proposé à Pyongyang "un dialogue sur un large éventail de sujets, mais nous n'avons pas eu de réponse, et nous espérons avoir bientôt des nouvelles".


Les pourparlers entre Washington et Pyongyang sont dans l'impasse depuis l'échec du sommet de 2019 à Hanoï entre Kim Jong Un et le président américain de l'époque Donald Trump.


Depuis l'arrivée de Kim Jong Un au pouvoir, les programmes d'armement ont progressé, Pyongyang les justifiant par la nécessité de se protéger contre une éventuelle invasion américaine.


La Corée du Nord n'a procédé à aucun essai nucléaire ou tir de missile balistique intercontinental depuis 2017. Mais elle a affirmé cette semaine avoir testé un missile planeur hypersonique ce qui, si la véracité de l'information est confirmée, constituerait une avancée technologique majeure.


Les missiles hypersoniques sont beaucoup plus rapides que les missiles balistiques ou de croisière classiques. Ils sont aussi beaucoup plus difficiles à détecter et à intercepter par les systèmes de défense antimissile.


Le Conseil de sécurité de l'ONU prévoit de se réunir d'urgence jeudi sur la Corée du Nord, à la demande des Etats-Unis, de la France et du Royaume-Uni, selon des sources diplomatiques.


Cette session se tiendra en principe dans la matinée et à huis clos, a précisé à l'AFP l'une de ces sources, sans indiquer si elle pourrait donner lieu à l'adoption d'une déclaration commune du Conseil de sécurité.


Cette demande trilatérale de Washington, Paris et Londres est la première marque d'unité de ces trois capitales depuis la crise qui a opposé la France aux Etats-Unis et au Royaume-Uni dans l'affaire des sous-marins australiens.


C'est aussi la première fois depuis très longtemps que les Etats-Unis prennent l'initiative d'une réunion d'urgence du Conseil de sécurité sur la Corée du Nord.


Sunak à Berlin pour discuter sécurité européenne avec Scholz

Le Premier ministre britannique Rishi Sunak va discuter défense et sécurité avec le chancelier allemand Olaf Scholz mercredi, lors de sa première visite à Berlin depuis son entrée en fonction il y a dix-huit mois. (AFP)
Le Premier ministre britannique Rishi Sunak va discuter défense et sécurité avec le chancelier allemand Olaf Scholz mercredi, lors de sa première visite à Berlin depuis son entrée en fonction il y a dix-huit mois. (AFP)
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  • Au centre des discussions: l'Ukraine, le montant des dépenses militaires et la volonté de l'Allemagne de renforcer les défenses aériennes de l'Otan en Europe
  • Sunak a affirmé que l'Occident était confronté à la période la plus dangereuse qu'il ait connue depuis la fin de la guerre froide

BERLIN: Le Premier ministre britannique Rishi Sunak va discuter défense et sécurité avec le chancelier allemand Olaf Scholz mercredi, lors de sa première visite à Berlin depuis son entrée en fonction il y a dix-huit mois.

Au centre des discussions qui seront suivies d'une conférence de presse en début d'après-midi: l'Ukraine, le montant des dépenses militaires et la volonté de l'Allemagne de renforcer les défenses aériennes de l'Otan en Europe dans le contexte des frappes de missiles incessantes de la Russie sur l'Ukraine.

"En cette période dangereuse pour le monde, le Royaume-Uni et l'Allemagne se tiennent côte à côte pour préserver la sécurité et la prospérité chez eux et sur le continent", a déclaré M. Sunak.

La visite de M. Sunak à Berlin se tient le deuxième jour de son voyage en Europe qui l'a déjà mené à Varsovie mardi, où il a promis d'augmenter les dépenses militaires de son pays de 2,3% à 2,5% du PIB d'ici à 2030.

Cette hausse devrait permettre au Royaume-Uni de compter parmi les nations membres de l'Otan qui mettent le plus d'argent dans leur défense.

M. Sunak a affirmé que l'Occident était confronté à la période la plus dangereuse qu'il ait connue depuis la fin de la guerre froide, avec l'invasion russe de l'Ukraine, mais aussi avec la menace d'une escalade au Moyen-Orient.

Plus de dépenses militaires

Les pays de l'Otan sont tous sous pression pour augmenter leurs dépenses militaires pour faire face à ces menaces.

Un plus grand nombre de membres européens de l'Otan, dont deux poids lourds comme la France et l'Allemagne, ont récemment augmenté leurs dépenses pour atteindre l'objectif d'au moins 2% du PIB que s'est fixé l'Alliance.

Mais récemment, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a prévenu qu'il allait falloir en faire davantage.

Bruxelles devrait présenter de nouvelles propositions de financement de la défense lors d'un sommet des dirigeants de l'UE en juin.

Début mars, la Commission européenne avait proposé de renforcer drastiquement l'industrie de défense de l'Union face à la menace russe, pour rendre aussi les Européens moins dépendants des Etats-Unis dans la production d'armements.

La nouvelle stratégie de défense européenne sera dotée d'un budget initial de 1,5 milliard d'euros, un montant que beaucoup jugent insuffisant.

"L'Allemagne et le Royaume-Uni sont les deux pays qui dépensent le plus en matière de défense en Europe et qui ont été les premiers à apporter leur soutien à l'Ukraine", a déclaré M. Sunak en Pologne mardi.

"Je suis convaincu que cela va continuer et nous sommes en train de renforcer notre coopération en matière de défense et de sécurité avec les Allemands", a-t-il ajouté.

MM. Sunak et Scholz devraient annoncer un projet commun pour développer des obusiers à roue télécommandés de calibre 155 mm qui seront montés sur des véhicules blindés Boxer.

Ils devraient également discuter du projet du bouclier antimissile "Euro Sky Shield", lancé par l'Allemagne et auquel Paris s'oppose.

Berlin a déjà rallié une vingtaine de pays en Europe (dont le Royaume-Uni) à cette initiative qui profitera des technologies américaines (Patriot), israéliennes (Arrow 3) et allemandes (Iris-T) mais n'aura aucun équipement de fabrication française.

Paris a jusqu'à présent refusé d'en faire partie, les responsables français plaidant plutôt en faveur d'un système de défense aérienne utilisant des équipements européens.


Naufrage au large de Djibouti: au moins 21 migrants morts et 23 disparus, selon l'ONU

Une embarcation de migrants qui a coulé au large de Djibouti. Photo d'archives. (AFP).
Une embarcation de migrants qui a coulé au large de Djibouti. Photo d'archives. (AFP).
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  • La bateau transportait des Ethiopiens venant du Yémen, a indiqué sur X l'ambassadeur éthiopien à Djibouti, Berhanu Tsegaye, en précisant que l'accident a eu lieu dans la nuit de lundi à mardi au large de Godoria (nord-est de Djibouti)
  • Sur les 77 migrants à bord de l'embarcation, 23 sont toujours portés disparus et 21 corps ont été retrouvés, dont ceux d'enfants

NAIROBI: Au moins 21 migrants, dont des enfants, ont été tués et 23 autres sont portés disparus dans le naufrage de leur embarcation au large de Djibouti, a annoncé mardi l'Organisation internationale pour les migrations (OIM).

La bateau transportait des Ethiopiens venant du Yémen, a indiqué sur X l'ambassadeur éthiopien à Djibouti, Berhanu Tsegaye, en précisant que l'accident a eu lieu dans la nuit de lundi à mardi au large de Godoria (nord-est de Djibouti).

"Les opérations de recherche et sauvetage par les autorités locales et l'OIM sont en cours", a affirmé l'OIM sur X.

Sur les 77 migrants à bord de l'embarcation, 23 sont toujours portés disparus et 21 corps ont été retrouvés, dont ceux d'enfants, selon le chef de mission de l'OIM à Djibouti, Tanja Pacifico.

Le bateau était en route vers la côte djiboutienne après avoir quitté le Yémen lundi vers 19H30 (16H30 GMT), a-t-elle indiqué.

L'ambassadeur éthiopien à Djibouti a confirmé que 33 personnes, dont une femme, avaient survécu, exprimé sa "peine profonde (...) devant la succession d'horribles désastres", et réclamé l'adoption de "mesures légales" contre "les trafiquants d'êtres humains qui mettent les vies de nos citoyens en danger".

Il s'agit du deuxième naufrage rapporté par l'OIM au large de Djibouti en quelques semaines, après un autre le 8 avril dans lequel au moins 38 migrants, dont des enfants, ont péri.

« Route dangereuse »

La "route de l'Est", empruntée par les migrants venant de la Corne de l'Afrique pour rejoindre l'Arabie saoudite via le Yémen en guerre, est considérée par l'OIM comme "l'une des routes migratoires les plus dangereuses et les plus complexes d'Afrique et du monde".

Malgré les risques, "le nombre de personnes qui tentent de traverser est en constante augmentation", a affirmé Mme Ndege.

Le 8 avril, l'OIM estimait qu'au moins 698 personnes avaient péri le long de la "route de l'Est" en 2023. Mais "ce chiffre pourrait être plus élevé car certaines tragédies passent souvent inaperçues", ajoutait l'agence onusienne.

En novembre 2023, 64 migrants avaient disparu, présumés morts en mer, lors d'un naufrage au large des côtes du Yémen.

Outre les naufrages, les migrants sont confrontés le long du chemin à "la famine, aux risques sanitaires, aux trafiquants et autres criminels" et manquent "de soins médicaux, de nourriture, d'eaux, d'un abri", souligne l'organisation.

Selon l'OIM, les Éthiopiens représentent 79% des quelque 100.000 migrants arrivés au Yémen en 2023 depuis les côtes de Djibouti ou de Somalie, le reste étant des Somaliens.

La plupart d'entre eux évoquent des motifs économiques à leur départ, mais une partie met aussi en avant les violences ou les catastrophes climatiques dans leur pays.

Deuxième pays le plus peuplé d'Afrique, l'Ethiopie est déchirée par de nombreux conflits et plusieurs régions ont souffert ces dernières années d'une importante sécheresse. L'inflation est galopante et plus de 15% des 120 millions d'habitants dépendent de l'aide alimentaire.


L'Ukraine va annoncer des mesures pour faire rentrer ses hommes de l'étranger

Des habitants locaux se tiennent devant une affiche de recrutement de la troisième brigade d'assaut ukrainienne alors qu'ils se réfugient dans une station de métro souterraine lors d'une alerte de raid aérien à Kiev le 23 avril 2024 (Photo, AFP).
Des habitants locaux se tiennent devant une affiche de recrutement de la troisième brigade d'assaut ukrainienne alors qu'ils se réfugient dans une station de métro souterraine lors d'une alerte de raid aérien à Kiev le 23 avril 2024 (Photo, AFP).
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  • Selon des estimations de médias, des dizaines de milliers d'hommes ont fui le pays illégalement pour éviter d'aller au front
  • Des centaines de milliers d'Ukrainiens vivaient en outre à l'étranger avant l'invasion

KIEV: Le chef de la diplomatie ukrainienne a indiqué mardi des "mesures" imminentes visant à faire rentrer en Ukraine les hommes en l'âge de combattre se trouvant à l'étranger.

L'Ukraine, qui combat depuis deux ans l'invasion russe, a cruellement besoin de soldats, d'autant que Kiev s'attend à ce que la Russie lance une nouvelle offensive dans les semaines ou mois à venir.

"Le fait de séjourner à l'étranger ne dispense pas un citoyen de ses devoirs envers sa patrie", a déclaré Dmytro Kouleba sur X, annonçant avoir ordonné des "mesures pour rétablir l'équité entre les hommes en âge d'être mobilisés en Ukraine et ceux à l'étranger".

Il n'a pas précisé la nature de ces mesures se bornant à dire que le ministère allait "prochainement fournir des éclaircissements" sur de nouvelles procédures à suivre pour "accéder aux services consulaires".

L'Ukraine interdit aux hommes en âge de combattre de voyager à l'étranger à quelques exceptions près.

Déserteurs 

Mais, selon des estimations de médias, des dizaines de milliers d'hommes ont fui le pays illégalement pour éviter d'aller au front.

Des centaines de milliers d'Ukrainiens vivaient en outre à l'étranger avant l'invasion.

La déclaration du ministre intervient alors qu'un influent site d'information ukrainien ZN.UA a publié lundi soir ce qu'il affirme être une lettre officielle signée par un adjoint de M. Kouleba et préconisant aux consulats ukrainiens de suspendre à partir de mardi tout service consulaire pour les hommes âgés de 18 à 60 ans.

Selon des médias ukrainiens, plusieurs consulats ukrainiens ont cessé d'accepter ces dossiers.

La compagnie d'Etat Dokument qui facilite la délivrance de documents ukrainiens a annoncé mardi sur son site qu'elle "suspendait" les procédures à l'étranger pour des "raisons techniques".

L'Ukraine, dont l'armée est en difficulté face aux troupes russes, a adopté une loi sur la mobilisation visant à durcir les punitions pour les récalcitrants.

Elle a aussi baissé l'âge de mobilisation de 27 à 25 ans.