Expo 2020: les femmes, championnes de la lutte contre le changement climatique

L'une des installations du pavillon Femmes de l'Expo Dubai 2020. (Photo Eva Levesque).
L'une des installations du pavillon Femmes de l'Expo Dubai 2020. (Photo Eva Levesque).
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Publié le Jeudi 04 novembre 2021

Expo 2020: les femmes, championnes de la lutte contre le changement climatique

  • Avec pour thème « Connecter les esprits, construire le futur », l’exposition universelle et le musée du Louvre Abu Dhabi explorent ensemble la thématique de la femme
  • D’après le dernier rapport du Forum économique mondial, il faudra encore 135,6 années pour combler les écarts entre femmes et hommes

DUBAÏ: En Somalie, elles transforment le désert en terre arable et luttent pour la sauvegarde des acacias millénaires. Au Maroc, elles œuvrent pour la sauvegarde des arganiers et font remplacer les fours à bois par des fours solaires dans tous les villages. Un peu partout, leurs initiatives créent des centaines d’emplois et permettent de réduire les émissions de gaz à effet de serre.

Souvent reléguées au second plan, mais toujours présentes sur le terrain, ces femmes du monde arabe et musulman sont des actrices essentielles dans la lutte pour le développement durable de la région. Partout dans le monde arabe, elles développent d'énormes capacités, des connaissances et des réseaux afin de soutenir la sauvegarde de l'environnement. 

pavillon femmes
"Lorsque la femme s'épanouit c'est l'humanité entière qui prospère". (Photo Eva Levesque).

Mais il y a urgence: la difficulté que rencontrent les femmes à accéder aux ressources et les restrictions de certains de leurs droits parmi les plus fondamentaux font d’elles les premières victimes du changement climatique.

Dans le cadre de la Semaine du climat et de la biodiversité, à l'Expo 2020 de Dubaï, le Pavillon des femmes a ainsi décidé de mettre à l’honneur ces activistes du terrain.

Cette initiative a été créée en collaboration avec le musée du Louvre Abu Dhabi. Elle propose une série de tables rondes et de conférences organisées avec le Majlis mondial des femmes, qui figure également dans la programmation du Pavillon des femmes de l’Expo 2020. 

Elle est modérée par Bouchra Baibanou, ingénieure et alpiniste marocaine, première femme arabe à avoir gravi les sept sommets – dont le mont Everest, en 2017.

pavillon femmes
Une vue du pavillon Femmes à l'Expo 2020 de Dubaï. (Photo Eva Levesque)

«Lors de mes expéditions d’alpinisme, j’ai pu observer la fragilité de l’environnement et l’impact négatif des activités humaines sur le climat, sur la biodiversité. Nous avons absolument besoin d’une action collective, car les conséquences du changement climatique portent sur des milliers de personnes», alerte Bouchra Baibanou.

«Ces conséquences sont graves, notamment pour les pays en voie de développement, comme la Somalie, qui subit des sécheresses à répétition», déclare pour sa part Degan Ali, directrice d’African Development Solutions (Adeso), une ONG située dans la Corne de l’Afrique.

«Nous travaillons dur sur le terrain pour sauvegarder notre environnement. Par exemple, nous avons réhabilité des milliers d’hectares de terre grâce à des techniques de gestion de l'eau très simples. Si nous pouvons le faire au milieu du désert somalien, tout le monde peut le faire. Mais, avant tout, nous avons besoin d’éduquer les gens afin qu’ils comprennent l'importance de la sauvegarde de la planète, pour nous et pour les futures générations», ajoute-t-elle.

Angle anthropologique

Avec le thème «Connecter les esprits, construire le futur», l’exposition universelle et le musée du Louvre Abu Dhabi explorent ensemble la thématique de la femme dans la société en abordant leur réflexion sous un angle anthropologique.

«Cette collaboration entre le Louvre Abu Dhabi et le Pavillon des femmes est un point de rencontre et d’exploration de thématiques autour de la femme et du monde arabe qui nous permet, au Louvre Abu Dhabi, d’explorer le programme de recherche», explique Manuel Rabaté, directeur du musée. «Les femmes dans l’histoire de l’art, leur perception et la représentation de la femmes sont des thématiques importantes. Nous sommes un musée inclusif, un musée de l’équilibre entre les genres», poursuit-il.

Le point de départ de cette première conférence est l'un des chefs-d'œuvre les plus extraordinaires du Louvre Abu Dhabi: Bactrian Princess («Princesse de Bactriane»). Il s’agit d’une représentation puissante du rapport féminin à la terre dans la culture régionale. «La princesse de Bactriane est habillée d'un vêtement de laine. L'œuvre d'art est un symbole d'adaptation au climat passé et à ses conséquences, un modèle de réflexion sur la durabilité et la nécessité de s'adapter pour le présent et l’avenir», explique Manuel Rabaté.
 

L’argan, une histoire de femmes

Pour Jamila Idbourous, directrice de l’Union des coopératives des femmes pour la production et la commercialisation de l’huile d’argan (Ufca) à Tissaliwine, au Maroc – la première union de coopératives féminines du pays –, c’est tout simplement une histoire des femmes.

«Il y avait cet arbre, l’arganier, mais il n’y avait aucune activité en milieu rural. Nous avons eu une idée: nous organiser autour des coopératives afin de sortir de l’activité domestique et la professionnaliser. Nous avons commencé par quatre coopératives. Aujourd’hui, il y en a dix-huit. Ce n’était pas facile: les hommes n’acceptaient pas que les femmes sortent de la maison pour travailler. Nous nous heurtions à l'archétype de la société patriarcale. Certaines femmes ne voulaient pas non plus accepter ce changement mais, une fois que l’activité a généré des revenus et que nous avons obtenu des subventions de l’État, les mentalités ont commencé à changer.»

L’arganier est une espèce sylvestre endémique du Sud-Ouest marocain présente sur une surface de 840 000 hectares. Les femmes et, dans une moindre mesure, les hommes qui vivent dans les zones rurales utilisent des méthodes traditionnelles pour extraire l’huile d’argan du fruit de l’arganier.

Différentes tâches, transmises depuis des générations, sont nécessaires pour obtenir cette précieuse huile qui trouve de nombreux usages dans l’alimentation, la médecine et les cosmétiques.

En 2014, l’argan a été inscrit sur la liste du patrimoine culturel immatériel de l’humanité de l’Unesco.

«Chaque année, le 10 mai, nous célébrons la Journée internationale de l’arganier. De l’exploitation et de la commercialisation, nous en sommes venus à la protection. Nous avons pu rationaliser la production. Aujourd’hui, nous utilisons aussi l’énergie verte à des fins de production. Nous avons opté pour des cuiseurs solaires: nous n’utilisons plus du bois, qui émet beaucoup de gaz à effets de serre, mais une énergie beaucoup plus écologique. Dans ce but, nous avons fait appel à une entreprise française, Four solaire développement. Un accord a également été signé avec la fondation Mohammed-VI pour la protection et la sauvegarde de l’arganier. Grâce à ce consortium, nous offrons des formations sur la technologie verte aux jeunes filles. Nous avons formé déjà quarante filles et six cents femmes.»

«Le Pavillon des femmes reflète l'engagement des Émirats arabes unis pour l’autonomisation des femmes et la défense de leurs droits», précise pour sa part Hind Alowais, vice-présidente senior du département des participants internationaux de l’Expo 2020 de Dubaï. «Plus que jamais, nous reconnaissons que le chemin vers une participation égale de la femme dans tous les secteurs de la société est encore long, et [ce sujet] doit être poussé plus loin», ajoute-t-elle.

«Un pas en arrière»

La pandémie de Covid 19 a retardé les progrès vers l'égalité femme-homme d'une génération. D’après le dernier rapport du Forum économique mondial, il faudra encore 135,6 années pour combler les écarts entre femmes et hommes dans les domaines de la politique, de l’économie, de la santé ou de l’éducation – soit trente-six ans de plus que ce qui était prévu. «C’est un pas en arrière. Il était important pour nous d’évoquer ce problème», affirme Hind Alowais.

Lancée quelques semaines seulement avant le coup d’envoi de la Conférence des nations unies sur les changements climatiques (COP26), qui se tiendra à Glasgow, au Royaume-Uni, au mois de novembre prochain, l’Expo 2020 accorde naturellement une grande importance à la protection de l’environnement et à la durabilité.

«La contribution des femmes pour la sauvegarde de la planète et la biodiversité est très importante; or, dans le même temps, elles subissent les effets négatifs du changement climatique de manière disproportionné», déplore Hind Alowais.

Le Pavillon des femmes va développer une programmation en lien profond avec les semaines thématiques de l’exposition universelle et abordera régulièrement le rôle de la femme dans le développement durable. «Nous aurons en outre une session consacrée au rôle de la femme dans l’islam et dans le monde arabe», précise Hind Alowais, qui ajoute: «Je pense que les femmes de cette partie du monde ont énormément contribué au développement durable; nous devons saisir cette opportunité qui s’offre à nous pour le souligner et le célébrer.»


Al-Azhar Al-Sharif condamne les crimes terroristes contre les civils à Gaza

Des Palestiniens récupèrent des corps enterrés à l’hôpital Nasser à Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza, le 21 avril 2024. (Reuters)
Des Palestiniens récupèrent des corps enterrés à l’hôpital Nasser à Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza, le 21 avril 2024. (Reuters)
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  • Al-Azhar réitère la nécessité pour la communauté internationale d’assumer ses responsabilités et de «mettre fin à l’agression frénétique contre la population de Gaza»
  • Al-Azhar mentionne que les corps de centaines de Palestiniens, parmi lesquels des patients, ont été retrouvés dans des fosses communes au complexe médical Nasser à Khan Younès

LE CAIRE: Al-Azhar Al-Sharif, la plus ancienne et la plus importante institution d’enseignement de l’islam sunnite, a fermement condamné «les crimes terroristes commis contre les civils dans la bande de Gaza».

Dans un communiqué, Al-Azhar condamne ces attaques «dont l’atrocité a été révélée par les nombreuses informations selon lesquelles des centaines de corps d’enfants, de femmes, de personnes âgées et de membres du personnel médical ont été enterrés dans des fosses communes dans les environs des complexes médicaux Nasser et Al-Shifa».

«De même, des dizaines de corps ont été retrouvés “éparpillés” dans des centres d’hébergement et de déplacement, des tentes et des quartiers résidentiels dans la bande de Gaza.»

Al-Azhar affirme au monde que «ces fosses communes sont une preuve indéniable que ces atrocités et ces horreurs sont devenues un comportement quotidien normal pour Israël».

L’institution appelle les peuples du monde à s’unir pour protester de manière à dissuader les régimes qui soutiennent ces crimes.

Elle réclame un procès international urgent contre «le gouvernement terroriste d’occupation, qui ne connaît plus le sens de l’humanité ni du droit à la vie et qui commet des génocides tous les jours».

Al-Azhar réitère par ailleurs la nécessité pour la communauté internationale d’assumer ses responsabilités, de «mettre fin à l’agression frénétique contre la population de Gaza et aux souffrances et catastrophes humanitaires sans précédent qui en découlent, et de garantir la protection des civils et l’acheminement d’une aide humanitaire suffisante et durable dans toutes les parties de la bande de Gaza».

L’institution présente aussi ses «sincères condoléances au peuple palestinien et aux familles des martyrs, priant Allah Tout-Puissant de leur accorder son immense miséricorde et son pardon, à rassurer les cœurs de leurs familles et de leurs proches, et à accélérer le rétablissement des malades».

Citant des articles de presse, Al-Azhar mentionne que, depuis samedi, les corps de centaines de Palestiniens, parmi lesquels des patients, ont été retrouvés dans des fosses communes au complexe médical Nasser à Khan Younès.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le plus grand projet de restauration corallienne au monde dévoilé en mer Rouge

La pépinière, construite sur la côte de Neom, dans le nord-ouest de l’Arabie saoudite, devrait transformer les efforts de restauration corallienne grâce à une capacité de production de 40 000 coraux par an. (SPA)
La pépinière, construite sur la côte de Neom, dans le nord-ouest de l’Arabie saoudite, devrait transformer les efforts de restauration corallienne grâce à une capacité de production de 40 000 coraux par an. (SPA)
La pépinière, construite sur la côte de Neom, dans le nord-ouest de l’Arabie saoudite, devrait transformer les efforts de restauration corallienne grâce à une capacité de production de 40 000 coraux par an. (SPA)
La pépinière, construite sur la côte de Neom, dans le nord-ouest de l’Arabie saoudite, devrait transformer les efforts de restauration corallienne grâce à une capacité de production de 40 000 coraux par an. (SPA)
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  • «KCRI est le plus grand projet de restauration corallienne du monde et constitue une étape importante vers la restauration des récifs à l’échelle mondiale»
  • «Les événements récents nous rappellent brutalement la crise mondiale à laquelle sont confrontés les récifs coralliens»

RIYAD: Des scientifiques de l’université des sciences et technologies du roi Abdallah (Kaust), en collaboration avec Neom, ont inauguré la première pépinière de l’Initiative de restauration corallienne de la Kaust (KCRI).

«KCRI est le plus grand projet de restauration corallienne du monde et constitue une étape importante vers la restauration des récifs à l’échelle mondiale. Une première pépinière est officiellement opérationnelle et une seconde est en cours de construction. Elles sont toutes deux situées en mer Rouge», indique un communiqué publié jeudi.

La pépinière, construite sur la côte de Neom, dans le nord-ouest de l’Arabie saoudite, devrait transformer les efforts de restauration corallienne grâce à une capacité de production de 40 000 coraux par an.

Les chercheurs se serviront de cette installation pilote pour lancer des initiatives de restauration corallienne à grande échelle, avec notamment la pépinière de coraux terrestre la plus grande et la plus avancée au monde.

Située sur le même site, cette dernière aura une capacité décuplée et pourra produire 400 000 coraux par an. Le projet devrait être achevé en décembre 2025.

Abritant 25% des espèces marines connues, bien qu’ils couvrent moins d’1% des fonds marins, les récifs coralliens sont le fondement de nombreux écosystèmes marins. Les experts estiment que jusqu’à 90% des récifs coralliens de la planète subiront un stress thermique grave d’ici à 2050.

«Les événements récents nous rappellent brutalement la crise mondiale à laquelle sont confrontés les récifs coralliens. Nous avons donc pour ambition de trouver un moyen de faire passer les efforts de restauration actuels, à forte intensité de main-d’œuvre, à des processus industriels afin d’inverser le rythme actuel de dégradation des récifs coralliens», a expliqué le professeur Tony Chan, président de la Kaust.

Cette initiative s’aligne sur la Vision 2030 de l’Arabie saoudite et sur ses efforts pour renforcer la conservation marine en tirant parti des recherches réalisées par la Kaust sur les écosystèmes marins et en servant de plate-forme pour tester des méthodes de restauration innovantes.

«Grâce à notre partenariat de longue date avec la Kaust, nous mettrons également en lumière le rôle des récifs coralliens, qui comptent parmi les systèmes environnementaux marins les plus importants, ainsi que l’importance de leur préservation pour les générations futures», a confié le PDG de Neom, Nadhmi al-Nasr.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


L’UE assouplit les règles en matière de visas pour l’Arabie saoudite, Oman et Bahreïn

L’ambassadeur de l’Union européenne en Arabie saoudite, Christophe Farnaud. (Photo fournie)
L’ambassadeur de l’Union européenne en Arabie saoudite, Christophe Farnaud. (Photo fournie)
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  • Les citoyens saoudiens, omanais et bahreïnis peuvent désormais bénéficier de visas à entrées multiples d’une durée de cinq ans
  • Il s’agit d’«une étape importante dans la promotion des contacts interpersonnels», affirme l’ambassadeur

RIYAD: Les citoyens saoudiens, omanais et bahreïnis pourront se rendre plus facilement en Europe à la suite d’une décision de la Commission européenne visant à assouplir les règles en matière de visas.

Jeudi, l’ambassadeur de l’Union européenne (UE) en Arabie saoudite, Christophe Farnaud, a déclaré à des journalistes à Riyad que les nouvelles règles relatives aux visas Schengen constituaient «une étape importante dans la promotion des contacts interpersonnels et la facilitation des échanges entre les citoyens de l’UE et du Conseil de coopération du Golfe [CCG]».

En vertu des nouvelles règles, un visa à entrées multiples sera normalement délivré pour une durée de cinq ans aux demandeurs retenus, y compris à ceux qui présentent une demande pour la première fois.

«Le processus est le même, mais la durée du visa est plus longue, ce qui leur permet de se rendre dans 29 pays européens en utilisant le même visa à entrées multiples, valable pour une durée de cinq ans», a expliqué M. Farnaud.

Ce dernier a déclaré qu’il était important de placer le changement de visa «dans le contexte des relations stratégiques entre cette région et l’Europe».

L’espace Schengen regroupe 29 pays européens, dont 25 sont des États membres de l’UE: la Belgique, la Bulgarie, la Croatie, la République tchèque, le Danemark, l’Allemagne, l’Estonie, la Grèce, l’Espagne, la France, l’Italie, la Lettonie, la Lituanie, le Luxembourg, la Hongrie, Malte, les Pays-Bas, l’Autriche, la Pologne, le Portugal, la Roumanie, la Slovénie, la Slovaquie, la Finlande et la Suède, ainsi que l’Islande, le Liechtenstein, la Norvège et la Suisse.

Les États membres mettront en œuvre cette décision dès qu’ils auront reçu les notifications, a assuré M. Farnaud.

«Comme nous le savons, la notification a été faite mercredi. Donc, à partir de maintenant, les États membres peuvent délivrer ces visas, à moins qu’il n’y ait une raison technique qui les oblige à attendre quelques jours», a-t-il précisé.

«Je suis très heureux d’avoir pu travailler sur ce projet et je dois dire que j’ai reçu de nombreuses réponses très positives de la part des citoyens, notamment des Saoudiens. Je pense que c’est une excellente nouvelle», a ajouté M. Farnaud.

L’envoyé a indiqué que l’Europe travaillait également sur la mise en place de visas électroniques, «mais cela prendra un certain temps».

«Je ne peux pas vous dire combien de temps exactement, car cela implique des décisions de la part des États membres sur des aspects techniques. Ce projet se concrétisera donc, mais cela prendra un certain temps», a-t-il indiqué.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com