Rapport: Le nouveau chef de Daech était un informateur américain

Bien que Daech ait annoncé qu’un homme appelé Abu Ibrahim Al-Hashimi Al-Qurashi était le successeur d’Al- Baghdadi, les responsables américains ont également déclaré que la véritable identité d’Al-Qurashi était en fait Al-Mawla - également connu sous le nom de Hajj Abdullah (Photo, Twitter).
Bien que Daech ait annoncé qu’un homme appelé Abu Ibrahim Al-Hashimi Al-Qurashi était le successeur d’Al- Baghdadi, les responsables américains ont également déclaré que la véritable identité d’Al-Qurashi était en fait Al-Mawla - également connu sous le nom de Hajj Abdullah (Photo, Twitter).
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Publié le Samedi 19 septembre 2020

Rapport: Le nouveau chef de Daech était un informateur américain

  • Le CTC a déclaré qu'il était « entièrement convaincu » qu'Al-Mawla est devenu le nouveau chef de Daech après que l'ancien chef, Abu Bakr Al-Baghdadi, ait été tué
  • « Sortir de l’ombre: l'interrogatoire du futur calife de l'État islamique » est basé sur les rapports d'interrogation tactique (TIR) de l'époque d'Al-Mawla en captivité dans la fin des années 2000

NEW YORK: Selon un nouveau rapport du Centre de lutte contre le terrorisme (CTC), un organisme de recherche de l'académie militaire américaine de West Point à New York, l'homme largement considéré comme le nouveau chef de Daech n’est qu’un ex- informateur pour les États-Unis.

« Sortir de l’ombre: l'interrogatoire du futur calife de l'État islamique » est basé sur les rapports d'interrogation tactique (TIR) de l'époque d'Al-Mawla en captivité dans la fin des années 2000.

Le rapport qui se baser sur la trace écrite que l'armée américaine crée lorsque des combattants ennemis sont détenus et interrogés indique qu’avant sa libération en 2009, Al-Mawla a identifié 88 extrémistes impliqués dans des activités terroristes. Les informations qu'il a divulguées lors de ses interrogatoires ont conduit les forces américaines dans la région à capturer ou tuer des dizaines de combattants d'Al-Qaïda, selon le rapport.

Le CTC a déclaré qu'il était « entièrement convaincu » qu'Al-Mawla est devenu le nouveau chef de Daech après que l'ancien dirigeant, Abu Bakr Al-Baghdadi, ait été tué lors d'un raid aérien américain en Syrie en octobre 2019.Bien que Daech ait annoncé qu’un homme nommé Abu Ibrahim Al-Hashimi Al-Qurashi était le successeur de Baghdadi, les responsables américains ont aussi déclaré que la véritable identité d’Al-Qurashi était en fait Al-Mawla - également connu sous le nom de Hajj Abdullah.

Avant de rejoindre Daech, Al-Mawla était possiblement le chef adjoint d'Al-Qaïda.

Alors que les détails sur l'opération ayant abouti à sa capture sont rares, les TRI révèlent qu'il a été capturé le 6 janvier 2008.

Le lendemain de sa capture, le Commandement central américain a annoncé l’arrestation d'une personne recherchée qui « avait auparavant été juge d'un système judiciaire illégal impliqué dans l'ordonnance et l'approbation des enlèvements et des exécutions ».

Au cours de ses interrogatoires, Al-Mawla a fourni des détails sur les complots terroristes à ses interrogateurs, tout en minimisant sa propre implication. Il a identifié de nombreux djihadistes par leur nom et a offert des descriptions de leurs rôles dans l'organisation terroriste et des détails sur leur implication dans les attaques contre les forces de la coalition dirigées par les États-Unis lors de l'invasion de l'Irak en 2003.

Al-Mawla - ancien officier de l’armée de Saddam Hussein et autrefois rédacteur de discours d’Al-Baghdadi – réapparait dans les TIR comme une personnalité mystérieuse au passé vague et dont l’ethnicité ne peut être déterminée avec certitude. Les déclarations contenues dans les rapports regorgent d'éléments contradictoires et sont ouvertes à un large éventail d'interprétations. Comme le soulignent les auteurs dans leur introduction: « Il est extrêmement difficile de déterminer si ce qu'Al-Mawla a dévoilé sur lui-même ou sur l’ISI (le précurseur de Daech) en tant qu'organisation était vrai. »

Les détails du lieu de naissance d’Al Mawla, Al-Muhalabiyyah, dans le district iraquien de Tal Afar, sont vagues, mais il est généralement connu que la population de cette région est majoritairement turkmène. Les auteurs du rapport soulignent que certaines sources ont suggéré que « cela pourrait lui poser des problèmes de légitimité parce que (Daech) compte principalement des Arabes parmi ses hauts leaders », mais ajoutent qu'au moins deux autres décideurs du groupe étaient turkmènes.

Al-Mawla a également affirmé avoir évité de prêter allégeance à l'ISI parce qu'il était soufi. Les auteurs du rapport jettent le doute sur cette affirmation, étant donné sa rapide montée en puissance au sein du groupe terroriste et le fait que l’ISI et Daech ont qualifié le soufisme d’athéisme.

Mais les auteurs estiment que les TRI donnent, quand même, des informations précieuses sur la personnalité d’Al-Mawla.

« Le fait qu'il ait révélé ses activités en détail  et qu'il ait témoigné contre (d'autres djihadistes) évoque une volonté de proposer d'autres membres du groupe à ses propres fins », ont-ils écrit. « Le grand nombre d’informations et la volonté apparente de partager des informations sur les autres membres de l'organisation inspirent un degré de nonchalance, de calcul stratégique ou de démission de la part d'Al-Mawla quant à la sécurité opérationnelle.

« Il semble avoir nommé des personnes avec leurs rôles de responsabilité à tous les niveaux de l'organisation, tout en décrivant certaines personnes en détail », ont-ils poursuivi.

Le ministère américain de la Justice a offert une récompense de 10 millions de dollars pour des informations sur l'identification ou l'emplacement d'Al-Mawla.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com

 

 

 

 

 

 

 


Bombardements israéliens à Gaza, la population face à une «famine imminente»

Des Palestiniens passent devant des bâtiments endommagés et détruits dans le camp de Maghazi pour les réfugiés palestiniens dans le centre de la bande de Gaza, le 29 mars 2024. (AFP)
Des Palestiniens passent devant des bâtiments endommagés et détruits dans le camp de Maghazi pour les réfugiés palestiniens dans le centre de la bande de Gaza, le 29 mars 2024. (AFP)
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  • Le ministère de la Santé du Hamas a fait état en matinée de dizaines de morts lors de combats et de raids aériens notamment à Rafah
  • Face à l'urgence humanitaire, plusieurs pays organisent des parachutages et des expéditions d'aide par voie maritime

TERRITOIRES PALESTINIENS: Des bombardements israéliens ont de nouveau frappé vendredi la bande de Gaza, territoire palestinien assiégé dont la population fait face à une "famine imminente" selon le Programme alimentaire mondial (PAM), près de six mois après le début de la guerre avec le Hamas.

Le ministère de la Santé du Hamas a fait état en matinée de "dizaines de morts" lors de combats et de raids aériens notamment à Rafah (sud), ville considérée par Israël comme le dernier grand bastion du Hamas et où s'entassent 1,5 million de Palestiniens, en grande majorité déplacés par les hostilités.

Outre le bilan humain et les destructions, la guerre a provoqué une catastrophe humanitaire dans le territoire palestinien assiégé, où la majorité des 2,4 millions d'habitants sont désormais menacés de famine selon l'ONU qui déplore une aide largement insuffisante pour répondre aux besoins de la population.

"Il n'y a pas un autre endroit dans le monde où un aussi grand nombre de personnes font face à une famine imminente", a déploré jeudi sur X Matthew Hollingworth, chargé des territoires palestiniens au PAM.

Sans délai

Israël doit "veiller sans délai" à ce que soit assurée "sans restriction et à grande échelle, la fourniture par toutes les parties intéressées des services de base et de l'aide humanitaire requis de toute urgence", a déclaré jeudi la Cour internationale de justice (CIJ) basée à La Haye.

Saisie par l'Afrique du Sud, la juridiction avait ordonné en janvier à Israël de faire tout son possible pour empêcher un "génocide" dans le territoire palestinien, Israël jugeant "scandaleuses" de telles accusations.

Dans la nuit, le Hamas s'est félicité de la décision de la CIJ et a demandé sa "mise en œuvre immédiate".

Face à l'urgence humanitaire, plusieurs pays organisent des parachutages et des expéditions d'aide par voie maritime, mais tous soulignent que ces voies d'approvisionnement ne peuvent se substituer aux routes terrestres.

La guerre a été déclenchée par une attaque sans précédent menée depuis la bande de Gaza par le Hamas le 7 octobre en Israël qui a entraîné la mort d'au moins 1.160 personnes, essentiellement des civils, selon un décompte de l'AFP établi à partir de données officielles israéliennes.

D'après Israël, environ 250 personnes ont également été enlevées et 130 d'entre elles sont toujours otages à Gaza, dont 34 sont mortes.

En représailles, Israël a juré d'anéantir le Hamas -- qu'il considère comme une organisation terroriste de même que les Etats-Unis et l'Union européenne -- et lancé une offensive qui a fait à 32.623 morts, majoritairement des femmes et des enfants, selon un dernier bilan vendredi du ministère de la Santé du Hamas.

Entrer à Rafah

L'armée israélienne, qui accuse les combattants du Hamas de se cacher dans les hôpitaux, a dit vendredi poursuivre ses opérations dans le complexe hospitalier al-Chifa, dans la ville de Gaza (nord), disant avoir "éliminé environ 200 terroristes" dans le secteur depuis le 18 mars.

Elle a souligné s'assurer de "prévenir toute atteinte aux civils, patients, équipes médicales et matériel".

Dans le centre de la bande de Gaza, l'armée a dit avoir "détruit de nombreuses roquettes destinées à être tirées vers Israël", et éliminé des "terroristes".

Des opérations se poursuivent également à Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza, dans les secteurs d’Al-Amal et Al Qarara, où des combattants palestiniens ont aussi été tués, selon elle.

A Khan Younès, plusieurs blessés ont été transportés en ambulance à l’hôpital européen dans la nuit, selon des images de l’AFP. Certaines victimes, dont des enfants, étaient soignées à même le sol.

"Rien n'a changé"

A Rafah, plus au sud, des dizaines d’hommes œuvraient à dégager des décombres d’un bâtiment bombardé des blessés et des corps, d’où a notamment été extrait un jeune garçon.

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyhau a réaffirmé jeudi sa détermination à lancer une offensive terrestre à Rafah en dépit des pressions internationales, y compris des Etats-Unis.

"Nous tenons le nord de la bande de Gaza ainsi que Khan Younès (sud). Nous avons coupé en deux la bande de Gaza et on se prépare à entrer à Rafah", a-t-il dit.

Les Etats-Unis, principal allié d'Israël qui redoute le bilan humain d'une telle opération, a récemment demandé l'envoi d'une délégation israélienne à Washington pour discuter de ce projet.

En parallèle, le Qatar - un médiateur avec l'Egypte et les Etats-Unis - a été l'hôte cette semaine de négociations indirectes entre Israël et le Hamas sur un projet de trêve de plusieurs semaines doublée d'un échange d'otages israéliens et de prisonniers palestiniens.

Une résolution à l'ONU réclamant un "cessez-le-feu immédiat" a été adoptée lundi après l'abstention des Etats-Unis, mais "rien n'a changé" sur le terrain depuis, a déploré le président international de Médecins sans frontières Christos Christou.

 


Netanyahu donne son feu vert à un nouveau cycle de pourparlers en vue d'une trêve à Gaza

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a approuvé une nouvelle série de pourparlers sur le cessez-le-feu à Gaza qui doivent se tenir à Doha et au Caire, a déclaré son bureau vendredi, quelques jours après que les négociations aient semblé dans l'impasse. (Reuters)
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a approuvé une nouvelle série de pourparlers sur le cessez-le-feu à Gaza qui doivent se tenir à Doha et au Caire, a déclaré son bureau vendredi, quelques jours après que les négociations aient semblé dans l'impasse. (Reuters)
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  • Le bureau de M. Netanyahu a ajouté que le Premier ministre s'était entretenu avec le chef du Mossad, David Barnea, au sujet des négociations
  • Le Qatar, pays médiateur, a indiqué mardi que les négociations entre le Hamas et Israël sur une trêve à Gaza et la libération des otages se poursuivaient

JÉRUSALEM: Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a donné son feu vert à un nouveau cycle de pourparlers à Doha et au Caire, en vue d'une trêve à Gaza, a indiqué vendredi son bureau, après que les négociations semblaient dans l'impasse.

"Benjamin Netanyahu s'est entretenu avec le directeur du Mossad (services extérieurs israéliens) et le directeur du Shin bet (renseignement intérieur), et a approuvé un nouveau cycle de négociations dans les prochains jours, à Doha et au Caire", a précisé son bureau dans un communiqué.

Depuis l'adoption par le Conseil de sécurité des Nations unies lundi d'une résolution exigeant un "cessez-le-feu immédiat", Israël et le Hamas se renvoient la responsabilité de leur incapacité à trouver un accord sur une trêve, après bientôt six mois de guerre entre l'armée israélienne et le mouvement islamiste palestinien dans la bande de Gaza.

Le Qatar, pays médiateur, a indiqué mardi que les négociations entre le Hamas et Israël sur une trêve à Gaza et la libération des otages se poursuivaient, mais peu d'informations avaient été communiquées depuis par les différentes parties.

Le bureau de M. Netanyahu a ajouté que le Premier ministre s'était entretenu avec le chef du Mossad, David Barnea, au sujet des négociations, mais n'a pas précisé si M. Barnea se rendrait à Doha ou au Caire pour les pourparlers.

La guerre a été déclenchée par une attaque sans précédent menée depuis la bande de Gaza par le Hamas le 7 octobre en Israël qui a entraîné la mort d'au moins 1.160 personnes, essentiellement des civils, selon un décompte de l'AFP établi à partir de données officielles israéliennes.

D'après Israël, environ 250 personnes ont également été enlevées et 130 d'entre elles sont toujours otages à Gaza, dont 34 sont mortes.

En représailles, Israël a juré d'anéantir le Hamas, qu'il considère comme une organisation terroriste de même que les Etats-Unis et l'Union européenne, et lancé une offensive qui a fait 32.623 morts, majoritairement des femmes et des enfants, selon un dernier bilan vendredi du ministère de la Santé du Hamas.

 


L'armée israélienne dit avoir éliminé un chef du Hezbollah au Liban

Le Hezbollah, allié du groupe militant palestinien Hamas, échange presque quotidiennement des tirs transfrontaliers avec l'armée israélienne depuis que les hommes armés du Hamas ont lancé une attaque sans précédent contre le sud d'Israël le 7 octobre, déclenchant une guerre à Gaza. (AFP)
Le Hezbollah, allié du groupe militant palestinien Hamas, échange presque quotidiennement des tirs transfrontaliers avec l'armée israélienne depuis que les hommes armés du Hamas ont lancé une attaque sans précédent contre le sud d'Israël le 7 octobre, déclenchant une guerre à Gaza. (AFP)
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  • Vendredi, l'agence de presse officielle libanaise ANI a rapporté un «raid ciblé mené par un drone ennemi sur une voiture» à Bazouriyé, près de la ville côtière de Tyr, faisant état d'au moins un mort
  • Le mouvement libanais n'a pas commenté l'attaque dans l'immédiat mais il a dit avoir tiré vendredi sur des positions militaires israéliennes à la frontière entre Israël et le Liban

BEYROUTH: Un "important responsable" du Hezbollah libanais a été tué vendredi dans une frappe sur sa voiture dans le sud du Liban, a indiqué une source militaire libanaise en accusant Israël.

Depuis près de six mois, les violences opposent quotidiennement à la frontière israélo-libanaise l'armée israélienne au Hezbollah qui affirme vouloir soutenir le mouvement islamiste palestinien Hamas dans sa guerre contre Israël dans la bande de Gaza.

Le mouvement armé pro-iranien vise des positions militaires et des localités proches de la frontière, et Israël riposte en bombardant de plus en plus en profondeur le territoire libanais, menant notamment des attaques ciblées contre des responsables du Hezbollah et du Hamas.

Vendredi, l'agence de presse officielle libanaise ANI a rapporté un "raid ciblé mené par un drone ennemi (israélien, ndlr) sur une voiture" à Bazouriyé, près de la ville côtière de Tyr, faisant état d'au moins un mort.

S'exprimant sous couvert d'anonymat, une source militaire libanaise a précisé que la victime était "un important responsable du Hezbollah", bête noire d'Israël.

Le mouvement libanais n'a pas commenté l'attaque dans l'immédiat mais il a dit avoir tiré vendredi sur des positions militaires israéliennes à la frontière entre Israël et le Liban.

Selon un correspondant de l'AFP sur place, la voiture ciblée a été détruite et des débris étaient éparpillés tout autour. Les autorités ont bouclé la zone.

Les violences transfrontalières se sont intensifiées cette semaine, suscitant des craintes d'un conflit généralisé entre Israël et le Hezbollah, qui se sont livré une guerre dévastatrice en 2006.

La Maison Blanche a estimé jeudi qu'un retour au calme à la frontière israélo-libanaise devait être "la plus haute priorité".

Mercredi, onze civils dont dix secouristes ont été tués du côté libanais de la frontière par des frappes attribuées à Israël, et un civil a péri du côté israélien dans des bombardements revendiqués par le Hezbollah.

Depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas le 7 octobre, au moins 347 personnes ont été tuées au Liban -des combattants du Hezbollah pour la plupart, mais aussi au moins 68 civils-, selon un décompte de l'AFP.

Côté israélien, dix soldats et huit civils ont été tués selon l'armée.