Antilles: un gendarme blessé à Saint-Martin, couvre-feu prolongé en Guadeloupe et Martinique

L'épave d'une voiture incendiée bloque une route à Fort-de-France le 23 novembre 2021. (AFP)
L'épave d'une voiture incendiée bloque une route à Fort-de-France le 23 novembre 2021. (AFP)
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Publié le Vendredi 03 décembre 2021

Antilles: un gendarme blessé à Saint-Martin, couvre-feu prolongé en Guadeloupe et Martinique

  • Les négociations avec Sébastien Lecornu, arrivé en Guadeloupe pour une visite express le 29 novembre, avaient tourné court en raison du refus des syndicats de condamner les "tentatives d'assassinat contre des policiers et des gendarmes". 
  • En Guadeloupe, la gendarmerie a lancé jeudi une grande opération de démantèlement de tous les blocages de ronds-points.

PARIS: Un gendarme a été blessé jeudi à Saint-Martin dans le cadre des violences et barrages qui bloquent depuis deux semaines les Antilles et qui ont entraîné dans la journée la prolongation du couvre-feu en Guadeloupe et en Martinique.

La Guadeloupe, la Martinique et Saint-Martin connaissent un fort mouvement social, né du refus de l'obligation vaccinale pour soignants et pompiers et qui s'est étendue à des revendications politiques et sociales, notamment contre la vie chère, occasionnant violences, pillages et incendies. Les deux îles sont placées sous couvre-feu.

A Saint-Martin, petite île qui dépend de la Guadeloupe, des affrontements ont opposé jeudi la gendarmerie à un groupe de personnes au niveau de Sandy Ground et de la Baie Nettlé, où les forces de l'ordre tentaient d'évacuer une carcasse de voiture sur la route, et un gendarme a été blessé.

En fin de matinée, à l'entrée de la Baie Nettlé, "nous avons essuyé trois salves de tirs dans notre direction", a indiqué la gendarmerie. Un membre des forces de l'ordre a reçu une balle, qui a traversé sa jambe gauche et s'est logée dans la droite. "Ses jours ne sont pas en danger", a précisé la gendarmerie. 

Des balles de calibres différents ont été retrouvées, "il s’agirait plutôt de gros calibre, d’armes de poing", a précisé le lieutenant-colonel Wintzer.

 Braquages 

Le préfet Serge Gouteyron a annoncé la mise en place dès jeudi soir, et au moins pour 24 heures, d’un couvre-feu à Sandy Ground, de 21h à 5h, et l'arrivée de "renforts humains, de matériels et d’unités spéciales", a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse. "Certains profitent de la situation pour commettre des braquages à main armée", a-t-il ajouté. 

En Guadeloupe, "compte tenu de la poursuite des troubles à l'ordre public dans certaines communes avec notamment l'interpellation d'individus armés", le préfet Alexandre Rochatte a décidé "la prorogation du couvre-feu" entre 18h et 5H "jusqu’au 7 décembre, à 5H", sur 21 communes, dont Pointe-à-Pitre, explique un communiqué.

"Cette nuit a été marquée par plusieurs tentatives de réinstallation d’obstacles sur les routes", comme "l'incendie d'un bus de transport scolaire volé (...) dans le but de couper la RN1", selon la préfecture, précisant que "dix nouvelles interpellations ont eu lieu durant la nuit".

Une décision similaire de prolongation du couvre-feu a été prise en Martinique, jusqu'au 4 décembre à 5H. 

Dans cette île, la gendarmerie a lancé jeudi une grande opération de démantèlement de tous les blocages de ronds-points.

Pénuries 

La circulation semblait totalement rétablie dans la journée, selon une journaliste de l'AFP, à l'exception de deux blocages: l'un au port - où de nombreuses denrées alimentaires restent stockées, provoquant des pénuries dans plusieurs supermarchés de l'île - , l'autre devant la raffinerie.

L'intervention des forces de l'ordre a cependant permis les rotations d'une trentaine de camions, pour environ 80 remplissages de stations-service, ce qui a créé de nombreuses files d'attentes aux abords des pompes à essence.

Lors d'une intervention au rond-point de Choco-Choisy à Saint-Joseph, qui a nécessité un hélicoptère et trois bulldozers pour retirer une dizaine de véhicules calcinés, "nous avons eu des sourires, des bravos, des pouces en l'air, cela fait chaud au cœur", a confié une source de la gendarmerie à l'AFP.

En Guadeloupe, pour tenter de sortir de la crise, les élus ont rencontré pendant quatre heures le "collectif des organisations en lutte", mais la réunion a surtout abouti à redemander une nouvelle fois "la venue d’une mission interministérielle permettant d’obtenir des engagements fermes sur les points relevant de la compétence de l’État ou nécessitant son implication renforcée".

"Contrairement à ce que Lecornu (le ministre des Outre-mer, NDLR) dit, la quasi-totalité des points" de la plate-forme de revendication "relève de l'intervention de l'Etat, au plus haut niveau", a expliqué à la presse, Elie Domota, porte-parole pour le LKP.

Les négociations avec Sébastien Lecornu, arrivé en Guadeloupe pour une visite express le 29 novembre, avaient tourné court en raison du refus des syndicats de condamner les "tentatives d'assassinat contre des policiers et des gendarmes". 

En Martinique, le ministre a promis d'ouvrir les discussions sur "l'adaptation des modalités d'application de la loi sur l'obligation vaccinale", déjà reportée du 15 novembre au 31 décembre.


« L'égale de l'homme »: il y a 80 ans, les femmes obtiennent le droit de vote

La France a attendu la moitié du XXe siècle pour garantir les mêmes droits politiques aux femmes qu'aux hommes, bien après d'autres pays: l'Australie en 1901, la Finlande en 1906, la Norvège en 1913. (AFP).
La France a attendu la moitié du XXe siècle pour garantir les mêmes droits politiques aux femmes qu'aux hommes, bien après d'autres pays: l'Australie en 1901, la Finlande en 1906, la Norvège en 1913. (AFP).
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  • "On est devenue l'égale de l'homme. A partir de ce jour-là, on a aussi été capables d'avoir des opinions politiques". Marcelle Abadie, 104 ans, se souvient de cet "événement", il y a 80 ans: le droit de vote accordé aux Françaises
  • Bien droite dans son fauteuil, à Paris, Jacqueline Didier, 101 ans, se plonge dans ses souvenirs: "J’étais étudiante en histoire à Toulouse mais j’étais inscrite sur les listes électorales de Gourdon, chez moi dans le Lot"

PARIS: "On est devenue l'égale de l'homme. A partir de ce jour-là, on a aussi été capables d'avoir des opinions politiques". Marcelle Abadie, 104 ans, se souvient de cet "événement", il y a 80 ans: le droit de vote accordé aux Françaises.

C’était le 21 avril 1944. Grâce à une ordonnance du Gouvernement provisoire du général de Gaulle à Alger, les femmes devenaient électrices et éligibles.

Un an plus tard, le 29 avril 1945, elles déposaient pour la première fois leur bulletin dans l’urne pour élire leur maire.

Bien droite dans son fauteuil, à Paris, Jacqueline Didier, 101 ans, se plonge dans ses souvenirs: "J’étais étudiante en histoire à Toulouse mais j’étais inscrite sur les listes électorales de Gourdon, chez moi dans le Lot". C'est accompagnée de son père que la jeune femme s'est rendue à la mairie. "Le jour du vote, il m’a expliqué comment ça fonctionnait: +tu prends le papier-là et ensuite tu le mets-là+".

Les chiffres de participation des femmes à ce premier scrutin, municipal, en 1945, ne sont pas disponibles. Un peu plus de 26 millions de Français étaient alors inscrits sur les listes électorales, mais au moment du vote, de nombreux hommes étaient encore prisonniers de guerre ou déportés.

"On sait que les femmes sont allées voter, même si beaucoup d'entre elles ne s'intéressaient pas forcément à la politique", rappelle Anne-Sarah Bouglé-Moalic, docteure en histoire à l'Université de Caen-Normandie et spécialiste de la question du vote des femmes en France. "Il faut comprendre qu'elles avaient grandi en entendant que, de toute façon, la politique, ce n'était pas pour elles: c'était l'affaire du mari ou du père".

« Il faut aller voter! »

Autre critère important: le milieu social et culturel. Les voisines de Marcelle Abadie, à Pantin, banlieue nord-est de Paris, étaient femmes au foyer pour la plupart et ne sont pas toutes allées voter. "Je leur ai dit: +vous avez tort! On l'a demandé ce droit, maintenant qu'on l'a, il faut aller voter!+".

La France a attendu la moitié du XXe siècle pour garantir les mêmes droits politiques aux femmes qu'aux hommes, bien après d'autres pays: l'Australie en 1901, la Finlande en 1906, la Norvège en 1913, le Danemark en 1915, l'Allemagne en 1918, les Etats-Unis en 1920, le Royaume Uni en 1928...

Chez Madeleine Charrière à Limoges, aujourd'hui décédée, la question d'aller ou non déposer son bulletin ne s'est pas posée. "Maman était très fière d'aller voter. Elle se sentait investie d'un pouvoir", raconte sa fille aînée, Brigitte, 10 ans en 1945, qui se souvient très bien des discussions politiques entre sa mère et son grand-père avocat, alors que son père était toujours prisonnier en Allemagne.

Un sentiment de fierté, c'est aussi ce qu'a ressenti Marcelle Abadie. Elle avait alors 25 ans, travaillait dans une compagnie d'assurance à Paris et n'entendait pas se faire dicter ses choix. "Je travaillais, je gagnais de l'argent et je faisais ce que je voulais", insiste-t-elle, précisant n'avoir jamais voté comme son mari, fonctionnaire de police.

Quelques mois après les élections municipales, les femmes ont à nouveau exercé leur devoir civique. Le 21 octobre 1945 ont eu lieu les premières élections législatives de l'après-guerre.

"Trente-trois femmes ont été élues à l'Assemblée, soit un peu plus de 5%", indique l'historienne Anne-Sarah Bouglé-Moalic, dont Madeleine Braun, ancienne résistante, devenue en 1946 la première femme vice-présidente de l'Assemblée nationale.

Depuis ce premier vote, Jacqueline Didier et Marcelle Abadie n'ont jamais manqué une élection. Et Marcelle en est persuadée: "un jour, il y aura une femme présidente en France".


JO-2024: le relais de la flamme, un rituel pas si antique Paris, France

L'actrice grecque Mary Mina, jouant le rôle de la grande prêtresse, allume la torche lors de la répétition de la cérémonie d'allumage de la flamme pour les Jeux olympiques de Paris 2024 au temple antique d'Héra sur le site archéologique d'Olympie.
L'actrice grecque Mary Mina, jouant le rôle de la grande prêtresse, allume la torche lors de la répétition de la cérémonie d'allumage de la flamme pour les Jeux olympiques de Paris 2024 au temple antique d'Héra sur le site archéologique d'Olympie.
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  • La flamme fut allumée pour la première fois à l'occasion des Jeux d'Amsterdam, en 1928. Le relais a été intronisé en 1936 pour les JO de Berlin dans l'Allemagne nazie. Et depuis 1964, la flamme est allumée à Olympie en Grèce, où se déroulaient les Jeux ol
  • En Grèce, la flamme va traverser le Péloponnèse, éclairer le rocher de l'Acropole et le sanctuaire de Delphes, Marathon et les Météores, faire la tournée des îles, Kastellorizo, Crète, Santorin avant d'être transmise à la France au stade panathénaïque d'A

PARIS : Le relais de la flamme olympique, allumée mardi dans le stade antique d'Olympie en Grèce, fait écho à des cérémonies vieilles de près de 3.000 ans. Mais ce rituel est relativement récent, absent des premiers Jeux modernes.

A l'origine, Olympie... Amsterdam et Berlin

La flamme fut allumée pour la première fois à l'occasion des Jeux d'Amsterdam, en 1928. Le relais a été intronisé en 1936 pour les JO de Berlin dans l'Allemagne nazie. Et depuis 1964, la flamme est allumée à Olympie en Grèce, où se déroulaient les Jeux olympiques antiques il y a 2.800 ans.

Le rituel s'inspire de cérémonies antiques: à Olympie, une flamme, allumée grâce aux rayons du soleil, brûlait sur l'autel de la déesse Hestia. Ce feu servait à allumer les autres feux du sanctuaire.

Aujourd'hui, des actrices vêtues en prêtresses grecques refont ces gestes. Puis la torche embrasée --chaque pays organisateur crée son modèle est relayée jusqu'à la ville hôte.

A pied, en traîneaux, en navette spatiale

Pour arriver à Berlin en 1936, Londres en 1948 et Moscou en 1980, les kilomètres ont été intégralement avalés à pied, mais généralement aéronefs, voiliers ou encore chameaux aident à couvrir la distance.

En 1952 (Helsinki), la flamme fait son premier voyage en avion. Les Norvégiens la font de nouveau voler en 1994 mais cette fois au bout du bras d'un sauteur à ski (Stein Gruben).

En 1968, elle gagne la côte mexicaine dans les mains de nageurs, rameurs ou skieurs nautiques. Au fil des éditions, on la verra au sommet de l'Everest, elle voyagera en bateau à vapeur sur le Mississippi, à cheval sur le parcours du Pony express (le service postal américain), en canoë avec des Amérindiens, et même dans la navette spatiale Columbia avant de retourner dans l'espace avec des cosmonautes russes. Les Australiens ont plongé la torche sous l'eau le long de la Grande barrière de corail en 2000.

Les accrocs du voyage

En 1956 (Melbourne), un jeune étudiant australien, Barry Larkin, trompe tout le monde en courant avec une torche faite maison, dans laquelle brûlaient... des sous-vêtements. Plus macabre, à Séoul en 1988, des colombes tout juste libérées ont rôti sur la vasque enflammée.

Les manifestations sont un classique du relais qui offre une exposition médiatique gigantesque. Elles ont été particulièrement importantes en 2008, quand des militants antichinois dénonçant principalement la politique de Pékin au Tibet-- ont perturbé le parcours à Londres, Paris ou San Francisco.

Des relayeurs emblématiques

En 1948, à la sortie de la Seconde Guerre mondiale, le premier porteur, le soldat Konstantinos Dimitrelis pose son arme et ôte son uniforme avant de courir en tenue d'athlète.

Mais le dernier relayeur porte la plus forte charge symbolique. Comme en 1992 lorsque dans l'obscurité, Antonio Rebollo, archer paralympique espagnol, décoche sa flèche enflammée en direction de la vasque olympique à Barcelone.

Ou en 1996, quand le boxeur de légende et grande figure du militantisme chez les sportifs noirs américains, Mohamed Ali, rongé par la maladie de Parkinson, embrase la vasque à Atlanta, la ville de Martin Luther King.

Quatre ans plus tard, l'Australienne Cathy Freeman, symbole de l'identité aborigène, enflamme le sol face à une cascade d'eau à Sydney.

La longue route

En Grèce, la flamme va traverser le Péloponnèse, éclairer le rocher de l'Acropole et le sanctuaire de Delphes, Marathon et les Météores, faire la tournée des îles, Kastellorizo, Crète, Santorin avant d'être transmise à la France au stade panathénaïque d'Athènes et d'embarquer le 27 avril à bord de Belem (58 mètres), un trois-mâts de 58 mètres construit à Nantes en 1896.

Arrivée le 8 mai à Marseille, la flamme entamera son long parcours en France jusqu'à son installation dans le jardin des Tuileries, en face de la Pyramide du Louvre. Qui sera le premier relayeur? Qui sera le dernier, celui qui allumera la vasque? Les organisateurs entendent garder le secret.

Pendant 80 jours, on la verra sur les plages du Débarquement de Normandie, au Mont-Saint-Michel, à Chambord, dans les Alpes, à proximité des lieux les plus touristiques de Paris, mais aussi au Bataclan, théâtre de l'attaque jihadiste du 13 novembre 2015. Durant ce périple, elle remontera sur un bateau, le trimaran Maxi Banque Populaire XI skippé par Armel Le Cléac'h, pour se montrer aux Antilles, à la Réunion, en Polynésie et en Nouvelle-Calédonie.


JO-2024: exercice de circulation sur les voies olympiques mardi en Seine-Saint-Denis

Le président français Emmanuel Macron (C) s'exprime lors d'une visite au Grand Palais, à Paris, le 15 avril 2024, à 100 jours des Jeux olympiques de Paris 2024 (AFP).
Le président français Emmanuel Macron (C) s'exprime lors d'une visite au Grand Palais, à Paris, le 15 avril 2024, à 100 jours des Jeux olympiques de Paris 2024 (AFP).
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  • Organisé par Paris-2024 et Île-de-France Mobilités, cet exercice en deux parties a pour but de mieux "appréhender la circulation d'un grand nombre de bus/cars" sur les principaux axes routiers de Seine-Saint-Denis, selon la préfecture
  • Le département de banlieue parisienne accueille une grande partie des infrastructures des Jeux (village olympique, Stade de France

BOBIGNY : Quelque 60 bus vont participer mardi en Seine-Saint-Denis à un exercice de circulation pour tester les voies réservées aux personnes accréditées pour les JO-2024, a annoncé lundi la préfecture du département.

Organisé par Paris-2024 et Île-de-France Mobilités, cet exercice en deux parties a pour but de mieux "appréhender la circulation d'un grand nombre de bus/cars" sur les principaux axes routiers de Seine-Saint-Denis, selon la préfecture, qui souhaite avertir les usagers de ces "tronçons très fréquentés".

Le département de banlieue parisienne accueille une grande partie des infrastructures des Jeux (village olympique, Stade de France, Centre aquatique olympique, etc.). Un dépôt de bus géant à Aulnay-sous-Bois servira aussi de principal centre de stockage des véhicules de transport des dizaines de milliers d'accrédités pendant les JO.

Partant d'Aulnay-sous-Bois et se rendant jusqu'à la porte d'Aubervilliers à l'entrée de Paris, les 60 bus testeront la circulation sur la voie de gauche de l'A1, qui sera réservée au seul transport des personnes accréditées durant la compétition, ainsi que les "cisaillements" (franchissements transversaux des voies de circulation) sur le parcours.

Les tests se tiendront entre 08H00 et 12H00 sur la RD40 et entre 16H00 et 17H00 sur l'A1 dans le sens province Paris. Les usagers de l'A1 seront avertis de la tenue de l'exercice par des panneaux lumineux.