L’ESJ Paris rend hommage à Shireen Abu Akleh

L’école de journalisme a créé une bourse au nom de Shireen Abu Akleh qui sera destinée à un journaliste ou futur journaliste du monde arabe, et a donné le nom de la défunte à la promotion ESJ 2022. Photo fournie.
L’école de journalisme a créé une bourse au nom de Shireen Abu Akleh qui sera destinée à un journaliste ou futur journaliste du monde arabe, et a donné le nom de la défunte à la promotion ESJ 2022. Photo fournie.
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Publié le Jeudi 26 mai 2022

L’ESJ Paris rend hommage à Shireen Abu Akleh

  • L’école de journalisme a créé une bourse au nom de Shireen Abu Akleh qui sera destinée à un journaliste ou futur journaliste du monde arabe, et a donné le nom de la défunte à la promotion ESJ 2022
  • «En tuant Shireen Abu Akleh, on a voulu supprimer la liberté d’expression, le droit à la parole», dénonce Noha Rashmawi, directrice générale de l’ESJ Paris et responsable de la section arabophone

PARIS: La direction de l’École supérieure de journalisme de Paris (ESJ), la doyenne des écoles de journalisme dans le monde, a décidé de rendre hommage à Shireen Abu Akleh, la journaliste palestino-américaine, correspondante de la chaîne Al-Jazeera, tuée par balles au cours d’un reportage à Jénine, en Cisjordanie occupée, le 11 mai 2022.

Guillaume Jobin, président de l’ESJ, se dit révolté par cet acte qu’il qualifie d’«assassinat». «Je connaissais Shireen, je l’ai même rencontrée, elle devait intervenir dans notre école à la rentrée universitaire 2022. Je ne sais pas qui a décidé de la tuer. Mon avis personnel, et ce n’est pas celui de l’école que j’engage, c’est que Shireen Abu Akleh a été assassinée par des Israéliens. On ne sait pas qui, ce n’est pas forcément le gouvernement. Ce qui s’est passé est contre-productif, car cela a mis des millions de musulmans, de chrétiens ou des yézidis dans la rue. Shireen a été assassinée alors qu’elle travaillait pour Al-Jazeera, la seule chaîne arabe autorisée en Israël. Elle était appréciée par tous, des gens de la rue, des journalistes de gauche, de droite, y compris par les autorités palestiniennes», explique-t-il à Arab News en français. «Je le sais car je suis allé plusieurs fois en Palestine. Aucun Palestinien n’avait un intérêt à la tuer.»  

Le président de l’ESJ Paris est scandalisé par les insultes qu’il a entendues à la suite de ses prises de positions, publiques ou privées. «On m’a traité d’antisémite, on a dit que j’étais une personne qui ne connaît pas Israël, or ce n’est de cela dont il s’agit, puisque je me suis rendu plusieurs fois là-bas (…). Je sais que je vais encore me faire des ennemis, mais il faut le dire: hormis l’Algérie, quelle est la position des pays arabes sur le sujet, notamment ceux qui ont reconnu l’État d’Israël? Je ne nie pas l’existence d’Israël, c’est un fait, je ne dis que je suis pour ou contre, je dis juste que cela s’est fait sur le dos des Palestiniens qui restent enfermés dans une prison», regrette-t-il. «Notre école est connue, on ne fait pas de politique, on ne parle pas de religion, on a un seul engagement politique, c’est celui de la défense des droits des Palestiniens qui sont injustement traités par l’ensemble de la communauté internationale, à commencer par la France depuis 1948» (date de la création de l’État d’Israël), explique le président de l’ESJ Paris.

Hommage à la mémoire de Shireen Abu Akleh

«Nous avons décidé de réagir immédiatement sur les réseaux sociaux pour faire deux choses concrètes: créer une bourse au nom de Shireen Abu Akleh qui sera destinée à un homme et à une femme du monde arabe, journaliste ou souhaitant le devenir, et donner le nom de la défunte à la promotion ESJ 2022 de la section arabophone», nous révèle Guillaume Jobin.

«Nous honorons la mémoire de Shireen Abu Akleh car elle était palestinienne et journaliste de la première chaîne de télévision du monde arabe disposant du droit de travailler en Israël. Shireen Abu Akleh était aussi de nationalité américaine, nous révèle, de son côté, Noha Rashmawi, directrice générale de l’ESJ Paris et responsable de la section arabophone. «En assassinant Shireen Abu Akleh, ils ont voulu passer un message à l’ensemble du peuple palestinien, aux journalistes palestiniens et aux hommes libres du monde entier, celui de dire qu’ils ne peuvent pas être protégés (…). On a voulu supprimer la liberté d’expression, le droit à la parole. Shireen a été assassinée, son cercueil a été bafoué (…). Les soldats israéliens sont rentrés au sein de l’hôpital français, sous la protection du Vatican. Imaginez si un Palestinien avait osé entrer dans un hôpital israélien, protégé par le Vatican, qu’aurait fait le gouvernement français?», interroge-t-elle.  

«Je condamne la politique du gouvernement français sur ce sur terrain», poursuit-elle. «C’est une politique lâche et partisane (…). Nous demandons l’application du droit et des règles internationales qui ne sont pas respectés. Israël n’a jamais été sanctionné pour les crimes commis, comme celui de Mohammed al-Durah (le jeune adolescent âgé de 12 ans, tué dans les bras de son père en septembre 2000). C’est un fait qui a été rapporté par l’enquête du journaliste fanco-israëlien Charles Enderlin (ancien chef du bureau de France Télévision à Jérusalem pendant trente-quatre ans). Je parle en mon nom propre, Israël doit être condamné pour ce qu’il a fait et doit être jugé devant le tribunal international de la Haye», poursuit-elle en déplorant l’absence de réactions des gouvernements arabes.

«On ne peut pas se taire, laisser faire», conclut-elle en faisant le parallèle avec la situation en Ukraine. «Ce qui se passe en Ukraine est un crime et ce qui se passe en Palestine est aussi un crime, un crime qui dure depuis soixante-quinze ans. Ils (les Occidentaux) avaient été scandalisés par la mort de la journaliste américaine pendant les combats en Ukraine, Shireen Abou Akleh, elle aussi, était journaliste américano-palestinienne, assassinée alors qu’elle exerçait son métier. Je n’ai pas entendu un mot de l’Élysée à ce sujet», déplore Noha Rashmawi.

 


JO-2024: les restaurateurs parisiens défendent leurs terrasses estivales

Les Français ont repris le chemin des cafés et préparé les visites tant attendues dans les cinémas et les musées, alors que le pays a assoupli ses restrictions pour revenir à la semi-normalité après plus de six mois de restrictions imposées par la loi Covid-19 à Paris, le 19 mai 2021 (AFP)
Les Français ont repris le chemin des cafés et préparé les visites tant attendues dans les cinémas et les musées, alors que le pays a assoupli ses restrictions pour revenir à la semi-normalité après plus de six mois de restrictions imposées par la loi Covid-19 à Paris, le 19 mai 2021 (AFP)
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  • 86% des Parisiens interrogés se déclarent attachés aux terrasses et 92% considèrent qu'elles constituent "un atout important pour le rayonnement de Paris".
  • la semaine dernière, trois associations de riverains ont dénoncé un "mépris de la santé des riverains", claquant la porte du Conseil de la nuit, une instance de concertation qui accompagne la mairie dans sa régulation du secteur.

PARIS : Le syndicat patronal des indépendants de l'hôtellerie-restauration en Ile-de-France a défendu mercredi l'attachement des Parisiens aux terrasses, alors que des associations de riverains s'élèvent contre l'extension des horaires d'ouverture des terrasses estivales pendant les JO.

Selon un sondage de l'Ifop commandé par le GHR-Paris Ile-de-France, 86% des Parisiens interrogés se déclarent attachés aux terrasses et 92% considèrent qu'elles constituent "un atout important pour le rayonnement de Paris".

"Pour les Parisiens, la terrasse est bien un élément du patrimoine touristique", a commenté Jérôme Fourquet, directeur du département opinion de l'Ifop, qui présentait les résultats de ce sondage mené début mars auprès d’un échantillon représentatif de 1.001 personnes majeures habitant à Paris.

"On en a eu assez de subir les foudres des associations de riverains sans avoir de données chiffrées, donc nous avons commandé ce sondage pour objectiver le débat", a expliqué Pascal Mousset, président du GHR Paris/IDF.

Les terrasses estivales de la capitale ont été réglementées en 2021 après la crise sanitaire du Covid-19, pendant laquelle les bars parisiens pouvaient étendre leur terrasse sur les trottoirs ou places de stationnement sur simple déclaration afin de compenser les pertes liées au confinement.

Elles ouvriront du 1er avril à fin octobre avec une autorisation jusqu'à 22h, étendue à minuit par la mairie de Paris à l'occasion des Jeux olympiques et paralympiques, pour une période courant du 1er juillet au 8 septembre.

Si les professionnels du GHR se sont montrés satisfaits de cette extension des horaires d'ouverture, la semaine dernière, trois associations de riverains ont dénoncé un "mépris de la santé des riverains", claquant la porte du Conseil de la nuit, une instance de concertation qui accompagne la mairie dans sa régulation du secteur.

"Paris doit continuer à lutter contre son image de ville-musée en même temps qu’elle fait face à quelques associations de riverains vocales mais peu nombreuses, sur les nuisances nocturnes", rétorque le GHR francilien.

"Aujourd'hui les terrasses estivales font partie du paysage, il y a eu très peu de verbalisation", assure M. Mousset, indiquant avoir identifié "quelques rues problématiques".

Si l'extension à minuit se passe bien cet été, le GHR souhaiterait qu'elle soit pérennisée, jugeant que la fermeture à 22 heures est compliquée, particulièrement pour les restaurateurs.

Sur les 15.000 débits de boisson de la capitale, seuls 3.000 bénéficient d'une autorisation pour une terrasse estivale, selon la mairie.

Les terrasses historiques, qui préexistaient au covid, peuvent rester ouvertes jusqu'à 2 heures du matin.


L'Assemblée condamne le «massacre» d'Algériens le 17 octobre 1961 à Paris

Des gens regardent les chaussures des manifestants abandonnées après que la police française, sous les ordres du chef de la police parisienne, Maurice Papon, a attaqué une manifestation pacifique rassemblant entre 20 000 et 30 000 partisans du Front de Libération Nationale (Photo, AFP).
Des gens regardent les chaussures des manifestants abandonnées après que la police française, sous les ordres du chef de la police parisienne, Maurice Papon, a attaqué une manifestation pacifique rassemblant entre 20 000 et 30 000 partisans du Front de Libération Nationale (Photo, AFP).
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  • Le vote des députés intervient quelques semaines après l'annonce par l'Elysée d'une visite d'Etat du président algérien, Abdelmadjid Tebboune
  • La proposition de résolution portée par l'écologiste Sabrina Sebaihi et la députée Renaissance Julie Delpech a été approuvée dans un hémicycle clairsemé par 67 députés

PARIS: Un "vote pour l'histoire". L'Assemblée a approuvé jeudi une proposition de résolution condamnant le "massacre" du 17 octobre 1961 à Paris, au cours duquel entre une trentaine et plus de 200 manifestants algériens sont morts selon les historiens.

Le texte, qui a une portée avant tout symbolique, "condamne la répression sanglante et meurtrière des Algériens commise sous l’autorité du préfet de police Maurice Papon le 17 octobre 1961". Il "souhaite" en outre "l’inscription d’une journée de commémoration (de ce) massacre" à "l'agenda des journées nationales et cérémonies officielles".

La proposition de résolution portée par l'écologiste Sabrina Sebaihi et la députée Renaissance Julie Delpech a été approuvée dans un hémicycle clairsemé par 67 députés, essentiellement issus de la gauche et de Renaissance. Onze ont voté contre, tous membre du Rassemblement national.

A l'origine du texte, Mme Sebaihi a salué par avance un "vote pour l'histoire", représentant la "première étape" du "travail pour la reconnaissance de ce crime colonial, pour la reconnaissance de ce crime d'Etat".

Le terme - "crime d'Etat" - ne figure pas dans la proposition de résolution, issue d'un minutieux travail d'écriture avec le parti présidentiel et l'Elysée pour parvenir à un texte consensuel, sur un sujet toujours hautement inflammable en France comme en Algérie.

La proposition a été "ciselée mot par mot", afin d'être en "cohérence" avec les positions de la France, avait expliqué à l'AFP l'ancien député Renaissance Philippe Guillemard, qui avait travaillé sur ce texte avec Mme Sebaihi avant de passer le relai à Mme Delpech.

Le vote des députés intervient quelques semaines après l'annonce par l'Elysée d'une visite d'Etat du président algérien, Abdelmadjid Tebboune, "fin septembre-début octobre".

Des corps «jetés dans la Seine»

La ministre déléguée chargée des Collectivités territoriales Dominique Faure a évoqué dans son discours une manifestation "réprimée dans la violence par les services agissant sous l'autorité du préfet de police de l'époque, Maurice Papon", au cours de laquelle "outre de nombreux blessés, plusieurs dizaines (de personnes) furent tuées, leurs corps jetés dans la Seine".

"Ayons aujourd'hui à cette tribune une pensée pour ces victimes et leurs familles frappées de plein fouet par l'engrenage de la violence", a-t-elle dit, sous les yeux de représentants des collectifs qui plaident depuis plusieurs années pour cette reconnaissance.

Elle a rappelé le travail de mémoire déjà accompli pour reconnaître le massacre. En 2012, le président François Hollande avait rendu "hommage aux victimes" d'une "sanglante répression" s'étant abattue sur ces femmes et hommes manifestant pour "le droit à l'indépendance".

Son successeur Emmanuel Macron a déclaré en octobre 2021 que "les crimes commis le 17 octobre 1961 sous l'autorité de Maurice Papon sont inexcusables pour la République".

Mme Faure a cependant émis des réserves quant à l'instauration d'une journée de commémoration, soulignant que trois dates existent déjà pour "commémorer ce qui s'est passé pendant la guerre d'Algérie".

"Beaucoup reste à faire pour écrire cette histoire, mais c'est à mon sens la seule façon de bâtir une réconciliation sincère et durable. Je pense important de laisser l'histoire faire ce travail avant d'envisager une nouvelle journée commémorative spécifique pour les victimes du 17 octobre 61", a-t-elle dit.

Des réserves partagées par les groupes MoDem et Horizons, membres de la majorité, pour qui le "travail historique doit continuer", et qui avaient laissé la liberté de vote à leurs représentants.

L'ensemble des prises de parole ont traduit la volonté des députés de rendre hommage aux victimes du 17 octobre et de reconnaître la responsabilité des autorités dans le massacre, à l'exception notoire de celle du député RN Frank Giletti, qui a fustigé des "accusations unilatérales" et une "repentance à outrance", s'appuyant sur des "mensonges".

"En proposant cette résolution, vous placez vos pas dans ceux d'Emmanuel Macron, lui qui n'a eu de cesse de s'agenouiller devant le gouvernement algérien, lui qui s'attelle à mortifier son propre pays par des repentances continues devenues insoutenables", a-t-il dénoncé. "Scandaleux", a répliqué une voix dans l'hémicycle. Aucun député LR ne s'est exprimé.


JO-2024: dans les transports parisiens, la fracture sociale se fera aussi sentir

Des navetteurs attendent sur un quai de la station de métro Saint-Lazare à Paris le 10 novembre 2022, lors d'une grève. (AFP)
Des navetteurs attendent sur un quai de la station de métro Saint-Lazare à Paris le 10 novembre 2022, lors d'une grève. (AFP)
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  • Pour les usagers du quotidien, les situations sont cependant très contrastées dans la région capitale
  • De nombreuses lignes seront surchargées, voire carrément déconseillées certains jours, au risque de devoir attendre plus de 15 minutes sur des quais bondés avant de monter dans la rame

PARIS: Prendre son vélo, marcher, télétravailler ou carrément partir de Paris: les habitants de la région parisienne sont prévenus, il faudra adapter ses usages pour soulager les transports pendant les Jeux olympiques. Ces injonctions ne s'adressent pourtant qu'aux plus privilégiés, nombre d'usagers n'ayant pas le luxe de ces options.

"Il ne faut pas avoir peur de faire un peu de marche, c'est bon pour la santé". La phrase de Valérie Pécresse, présidente de la région Ile-de-France, a soulevé quelques sourcils lundi lors de la présentation du plan de transport détaillé des Jeux olympiques.

A gauche, des élus de la région ont pointé du doigt une forme de déconnexion par rapport aux habitants de la lointaine banlieue, obligés de venir travailler à Paris.

Du côté Mme Pécresse, on défend une parole de bon sens, puisque "un tiers des visiteurs des Jeux auront entre 25 et 35 ans, donc on espère qu'entre 25 et 35 ans, on peut de temps en temps prolonger le trajet à pied".

Pour les usagers du quotidien, les situations sont cependant très contrastées dans la région capitale. De nombreuses lignes seront surchargées, voire carrément déconseillées certains jours, au risque de devoir attendre plus de 15 minutes sur des quais bondés avant de monter dans la rame.

Capharnaüm

La ligne 10 du métro, qui traverse les beaux quartiers parisiens et achève sa course dans ceux chics de Boulogne-Billancourt, est de celle-là. Avec la 9, elle n'est pas dimensionnée pour desservir Roland-Garros et le Parc des Princes simultanément, où se dérouleront des épreuves de tennis, boxe et football.

"J'appréhende beaucoup parce que ça va être un cirque indescriptible", anticipe Arthur Poly, enseignant-chercheur de 36 ans en attente de son métro à la station Motte-Picquet-Grenelle, dans le 15e arrondissement de Paris.

Il sera contraint de travailler pendant la période de compétition (26 juillet au 11 août). Sa solution pour éviter le "capharnaüm" annoncé? "Plutôt la marche, je peux avoir des horaires que je décide, donc je peux me permettre de prendre du temps et marcher, ce qui me fera du bien", concède cet habitant du 5e arrondissement.

Marie-Claude, retraitée de 73 ans et usagère régulière de la 10, se rendra dans sa maison de vacances. Quant à Coline, qui travaille dans la cyber-sécurité, "c'est le télétravail qui nous est recommandé", assure-t-elle. "Il faudra peut-être en faire un peu plus que d'habitude", mais elle se réserve la possibilité d'aller travailler en dehors de Paris, "si j'en ai marre d'être chez moi".

Supporter et subir

Plus au nord, l'ambiance change radicalement sur la 13, éternelle ligne malade et surchargée du réseau. Elle dessert des quartiers populaires de Seine-Saint-Denis, au nord de Paris, et surtout, le Stade de France, qui se remplira et se videra jusqu'à trois fois par jour pendant les JO. Là aussi les travailleurs du quotidien sont invités à éviter de l'emprunter.

"Quitter Paris pendant les JO? Mais pour aller où?", s'étonne Christian Boukassa lorsqu'on lui pose la question sur le quai de la station La Fourche. Cet ouvrier du bâtiment de 43 ans habite en lointaine banlieue, et met 45 minutes tous les jours pour se rendre sur son chantier, à Saint-Denis.

Ni télétravail, ni marche à pied ou vélo ne sont envisageables, sans parler d'une hypothétique résidence secondaire. Pour éviter les désagréments, "je vais taper sur mon GPS et changer d'itinéraire", suppose-t-il.

"Déjà sans les JO, la ligne 13 est bondée", se résigne Nafi Olouchy, 62 ans et infirmière à l'hôpital. Elle non plus n'a d'autre choix que de travailler pendant les Jeux, car les fonctionnaires de l'hôpital publics sont fortement incités à ne pas poser leurs congés sur cette période. "Je vais devoir supporter et subir le trafic pendant la période des JO, et tous mes collègues aussi d'ailleurs", précise-t-elle.

Yaya Fofana, préparateur de colis habitant Saint-Ouen, est résigné: "ça va être compliqué", glisse-t-il. Pour autant, ce sera "une grande fête", veut-il retenir. "Moi j'adore les Jeux olympiques", lance-t-il avant de s'insérer difficilement avec son fils en poussette dans une rame bondée.