Japon: Large victoire du parti au pouvoir aux sénatoriales après l'assassinat de Shinzo Abe

Des responsables du comité d'administration des élections ouvrent les urnes pour compter les voix lors de l'élection de la chambre haute du Japon à Tokyo, le 10 juillet 2022 (Photo, AFP).
Des responsables du comité d'administration des élections ouvrent les urnes pour compter les voix lors de l'élection de la chambre haute du Japon à Tokyo, le 10 juillet 2022 (Photo, AFP).
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Publié le Lundi 11 juillet 2022

Japon: Large victoire du parti au pouvoir aux sénatoriales après l'assassinat de Shinzo Abe

  • Le Parti auquel appartenait Shinzo Abe, et son allié le Komeito, ont renforcé leur position en remportant plus de 75 des 125 sièges
  • Le taux de participation a été de seulement 52%, selon les données disponibles à ce stade

TOKYO: Le parti au pouvoir au Japon et ses alliés ont obtenu une "super-majorité" lors des élections sénatoriales, quelques jours seulement après l'assassinat de l'ancien premier ministre Shinzo Abe, ont indiqué lundi les médias locaux.

Le Parti libéral-démocrate (PLD, droite nationaliste) auquel appartenait M. Abe, et son allié le Komeito, ont renforcé leur position en remportant plus de 75 des 125 sièges à pourvoir à la Chambre haute, selon les médias nationaux - le Sénat compte 248 sièges, renouvelés pour moitié tous les trois ans.

Ils disposent désormais d'une "super-majorité" des deux tiers du Sénat, prête à modifier la constitution pacifiste du pays pour renforcer son rôle militaire sur la scène mondiale - un objectif de longue date de Shinzo Abe.

Reconnaissant sa défaite, Kenta Izumi, leader du Parti démocrate constitutionnel (opposition) a déclaré qu'il était clair que "les électeurs n'avaient pas voulu changer et nous confier le gouvernement", selon Kyodo News.

Le taux de participation a été de seulement 52%, selon les données disponibles à ce stade.

"Je pense qu'il est important que les élections aient pu se tenir normalement", a commenté le Premier ministre Fumio Kishida, ajoutant qu'il allait s'atteler aux importants sujets en cours, le Covid, l'Ukraine et l'inflation.

Deux jours auparavant, le chef du gouvernement avait dénoncé l'attaque "barbare" contre Shinzo Abe, son ancien mentor, insistant sur l'importance de "défendre les élections libres et équitables, qui sont le fondement de la démocratie". "Nous ne céderons jamais à la violence", avait-il ajouté.

Survenu à Nara, dans l'ouest, l'assassinat par balles de M. Abe, l'un des hommes politiques les plus connus du pays, a profondément meurtri et ému au Japon comme à l'étranger, et les messages de condoléances ont afflué du monde entier, y compris de Chine et de Corée du Sud, avec lesquelles le Japon entretient des relations souvent houleuses.

Groupe religieux

Le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken, en déplacement en Asie, a fait brièvement étape à Tokyo lundi pour présenter ses condoléances en personne.

Le bureau de M. Abe a déclaré à l'AFP qu'une veillée funèbre se tiendrait lundi soir, et les obsèques mardi, en présence de la famille et des proches. Elles auront lieu au temple Zojoji à Tokyo, selon les médias locaux.

L'auteur présumé de l'attaque, arrêté sur les lieux, a avoué avoir délibérément visé M. Abe, expliquant à la police en vouloir à une organisation à laquelle il croyait que celui-ci était affilié. Certains médias japonais ont évoqué un groupe religieux.

Tetsuya Yamagami, 41 ans, serait un ancien membre de la Force d'autodéfense maritime (la marine japonaise), et a déclaré aux forces de l'ordre avoir utilisé une arme artisanale.

Selon plusieurs médias, il aurait déclaré aux enquêteurs s'être rendu jeudi à Okayama (ouest) dans l'intention d'assassiner M. Abe qui participait à un événement sur place, mais y aurait finalement renoncé car les participants devaient communiquer leurs nom et adresse.

Après avoir été brièvement suspendue par les différents partis à la nouvelle de l'attaque, la campagne électorale avait repris samedi avec des mesures de sécurité accrues, alors que la police de Nara a reconnu des failles "indéniables" dans celles qui entouraient le meeting de M. Abe.

«Nouveau capitalisme»

La campagne a été dominée par les hausses de prix et les risques concernant l'approvisionnement en électricité, alors que la canicule qui touche le Japon depuis fin juin fait craindre des pénuries en la matière.

"L'économie mondiale stagne et le Japon est également en crise économique à bien des égards, avec des salaires qui n'augmentent pas", a commenté Shigeru Kato, 75 ans, interrogé par l'AFP à la sortie d'un bureau de vote à Tokyo. Si on ne fait rien, "le Japon va s'enfoncer encore plus", a-t-il ajouté.

Dans un pays souvent critiqué pour le manque de représentation féminine dans ses institutions et la direction de ses entreprises, une proportion record de 33% de femmes figurait ce dimanche parmi les 545 candidats.

La large victoire aux sénatoriales qui se profile consoliderait le pouvoir de Fumio Kishida, qui s'est fait le chantre d'une politique économique plus redistributive baptisée "nouveau capitalisme", avant une période de trois ans sans élections prévues.

Sa coopération étroite avec les alliés occidentaux du Japon pour faire pression sur la Russie a aussi été saluée dans l'Archipel, et son projet d'accroître "considérablement" le budget de la défense est également populaire, alors que la Chine ne cesse d'affirmer ses ambitions territoriales en Asie-Pacifique.

La tendance à l'augmentation des dépenses en matière de défense pourrait encore se renforcer après l'élection, selon Yu Uchiyama, professeur de sciences politiques à l'Université de Tokyo, qui pense que la "position de fermeté (du Japon) à l'égard de la Chine va probablement être maintenue".


Le président turc Erdogan à la Maison Blanche le 9 mai

Le président américain Joe Biden et le président turc Recep Tayyip Erdogan ont des entretiens bilatéraux lors du sommet de l'OTAN à Vilnius, le 11 juillet 2023. (Photo, AFP)
Le président américain Joe Biden et le président turc Recep Tayyip Erdogan ont des entretiens bilatéraux lors du sommet de l'OTAN à Vilnius, le 11 juillet 2023. (Photo, AFP)
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  • Cette rencontre à Washington, confirmée vendredi par une source officielle turquE, sera la première dans le bureau ovale entre les deux présidents.
  • Les relations entre Washington et Ankara se sont éclaircies dès lors qu'Ankara a levé son véto contre Stockholm et approuvé son entrée dans l'Otan

ISTANBUL : Le président turc Recep Tayyip Erdogan sera reçu pour la première fois le 9 mai par Joe Biden à la Maison Blanche, à quelques mois de la fin du mandat du président américain.

Cette rencontre à Washington, confirmée vendredi par une source officielle turque à l'AFP, sera la première dans le bureau ovale entre les deux présidents.

Le dernier tête-à-tête entre MM. Erdogan et Biden, deux alliés au sein de l'Otan, remonte à juillet 2023, en marge du sommet de l'Organisation à Vilnius: le chef de la Maison Blanche avait alors tenté de convaincre le dirigeant turc d'approuver l'entrée de la Suède dans l'Alliance atlantique, bloquée depuis 2022.

Soner Cagaptay, expert du Washington Institute, a salué un "voyage important" rappelant à l'AFP que "le président Erdogan dirige la Turquie depuis 21 ans et Biden est jusqu'à présent le premier président américain à ne pas l'avoir invité à la Maison Blanche."

"Qu'il ait reçu cette invitation juste avant la fin du mandat de Biden témoigne d'une trajectoire ascendante dans les relations américano-turques".

Les relations entre Washington et Ankara se sont éclaircies dès lors qu'Ankara a levé son véto contre Stockholm et approuvé son entrée dans l'Otan après avoir ouvert la porte à la Finlande.

Dans la foulée, le président Biden, en janvier, puis le Congrès américain, en février, ont "approuvé" la vente de 40 avions de chasse américains F-16 à la Turquie, mettant un point final à des mois de tractations entre les deux capitales.

Le contrat porte aussi sur 79 kits de modernisation, d'un montant totale de 23 milliards de dollars.

Washington et Ankara cherchent depuis à resserrer leurs coopération dans le domaine des industries de défense, Selon une source occidentale à l'AFP.

Industries de défense

Le secteur est en pointe en Turquie avec une explosion de +25% de ses exportations l'an dernier - totalisant 5,5 milliards de dollars selon l'association des exportateurs turcs: il s'agit principalement des fameux drones Bayrakhtar mais aussi de munitions, d'armes légères, de véhicules militaires...

Le patron des renseignements turcs (MIT) Ibrahim Kalın rencontrait d'ailleurs vendredi des membres de la Chambre des représentants des États-Unis à Ankara, selon les médias officiels.

Outre la préparation de la visite présidentielle, les discussions devaient notamment porter sur la situation en Ukraine et Gaza et sur la lutte anti-terroriste après l'attaque du groupe Etat islamique à Moscou.

Un autre point de dissensions subsiste entre les deux capitales: le soutien inconditionnel de l'administration Biden à Israël depuis les massacres du 7 octobre et le début de la guerre à Gaza qui a fait plus de 32.600 morts, selon le dernier bilan du Hamas .

Ankara, qui assure 19% des livraisons d'aide humanitaire aux populations palestiniennes de Gaza, a cependant salué "une étape positive" après le vote, lundi, d'une résolution de l'ONU exigeant pour la première fois un "cessez-le-feu immédiat" à Gaza, avec l'abstention notable des Etats-Unis.

Par ailleurs, la Turquie, qui est parvenue à maintenir ses liens avec Moscou et Kiev depuis le début de l'offensive russe en Ukraine, ne s'est pas jointe aux sanctions occidentales contre la Russie.

Le chef du Kremlin, Vladimir Poutine était d'ailleurs annoncé en Turquie le 9 février avant d'annuler sa visite in extremis.

Mais la Turquie a plusieurs fois été mise en garde par les Etat-Unis qui lui ont reproché de faciliter les exportations de produits sous sanction à travers ses banques et via le détroit du Bosphore.

"Il ne s'agit pas d'empêcher les échanges avec la Russie mais de couper tout commerce illégal", a décrypté une source occidentale.

Un observateur a ainsi cité en exemple "le bond" des exportations d'équipements électro-ménagers vers la Russie, tels des lave-vaisselle, contenant des composants électroniques utiles à la fabrication d'armements sophistiqués.

 


La Russie frappe à nouveau « massivement » le réseau énergétique ukrainien

Cette photo prise et diffusée par les services d'urgence ukrainiens le 28 mars 2024 montre des sauveteurs travaillant sur le site d'une attaque au missile à Mykolaivka, dans la région de Donetsk. (AFP).
Cette photo prise et diffusée par les services d'urgence ukrainiens le 28 mars 2024 montre des sauveteurs travaillant sur le site d'une attaque au missile à Mykolaivka, dans la région de Donetsk. (AFP).
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  • Des frappes russes ont endommagé "gravement" trois centrales thermiques ukrainiennes dans la nuit de jeudi à vendredi, blessé six personnes et provoqué des coupures de courant dans certaines régions
  • Les forces aériennes ukrainiennes ont pour leur part dit avoir détruit la grande majorité des 99 missiles et drones russes

KIEV: Des frappes russes ont endommagé "gravement" trois centrales thermiques ukrainiennes dans la nuit de jeudi à vendredi, blessé six personnes et provoqué des coupures de courant dans certaines régions, ont affirmé les autorités ukrainiennes, accusant Moscou d'attaques "barbares" contre leur réseau énergétique.

Les forces aériennes ukrainiennes ont pour leur part dit avoir détruit la grande majorité des 99 missiles et drones russes -- un chiffre particulièrement élevé -- lancés lors de cette nouvelle vague de bombardements nocturnes.

Moscou a intensifié ses frappes aériennes contre l'Ukraine au cours des dernières semaines, visant en particulier le réseau énergétique et disant agir en représailles aux attaques de Kiev dans ses régions frontalières.

Au total, dix régions à travers tout le pays ont été visées et six personnes, dont un enfant, ont été blessées, a déclaré le ministère de l'Intérieur ukrainien.

Trois centrales thermiques ukrainiennes ont subi d'importants dommages après les tirs russes, a indiqué le fournisseur d'énergie ukrainien DTEK, sans donner la localisation de ces installations.

"Les occupants ont attaqué trois centrales thermiques DTEK. Les équipements ont été gravement endommagés", a déclaré la compagnie dans un communiqué, précisant que ses ingénieurs avaient "rapidement" réagi pour faire face aux dégâts.

« Attaque massive »

Le Premier ministre ukrainien Denys Chmygal a affirmé que "la Russie (avait) continué ses attaques barbares contre le système énergétique ukrainien". Dans certaines zones, le courant a dû être coupé, a-t-il dit, sans préciser l'ampleur de ces coupures.

"L'Ukraine a besoin de davantage de systèmes de défense antiaérienne pour mettre en sécurité ses infrastructures essentielles et protéger sa population", a plaidé M. Chmygal.

Le ministre de l'Energie Guerman Galouchtchenko a auparavant déclaré qu'une "attaque massive" avait particulièrement visé des sites de production d'énergie dans les régions de Dnipropetrovsk (centre-sud), Poltava (centre), et Tcherkassy (centre).

Le gouverneur de celle de Dnipropetrovk, Sergiy Lyssak, a lui signalé que "plusieurs installations énergétiques" avaient été endommagées dans sa région.

En fin de matinée, il a annoncé qu'une civile avait été tuée et un homme blessé dans une attaque de drone dans la localité de Myrivska, près de Nikolpol, ajoutant que des tirs touchaient cette zone depuis le matin.

Dans la région de Donetsk (est), une autre femme est morte dans une attaque aérienne russe à Mykolaïvka qui a fortement endommagé une trentaine d'habitations, un marché et un bâtiment administratif, a annoncé la police ukrainienne.

Kiev réclame à ses alliés occidentaux de lui envoyer davantage d'aide, et plus vite. Mais, à Bruxelles comme à Washington, des divisions politiques ont enrayé la livraison d'armes et l'envoi de fonds ces derniers mois.

Ces dernières semaines, les responsables ukrainiens insistent notamment sur l'envoi de davantage de batteries Patriot. Ce puissant et coûteux système antiaérien a été pour la première fois fourni à l'Ukraine au printemps 2023.

« Intense activité aérienne »

Les forces aériennes ukrainiennes ont vendredi dit avoir détruit "84 cibles aériennes", dont 26 missiles et 58 drones Shahed de fabrication iranienne.

Au total, la Russie en aurait lancé 99, en majorité des drones, lors de cette "puissante" attaque aérienne, ont indiqué les forces ukrainiennes.

L'armée russe lance quasiment chaque nuit des missiles ou des drones contre le territoire de son voisin, mais leur nombre est généralement plus faible.

L'armée polonaise a fait état d'une surveillance renforcée de son espace aérien, quelques jours après qu'un missile russe tiré vers des villes de l'ouest de l'Ukraine a survolé le territoire polonais pendant 39 secondes.

"Cette nuit, on a observé une intense activité aérienne à longue portée de la part de la Fédération de Russie, liée à des frappes de missiles contre des cibles sur le territoire ukrainien", indique le commandement de l'armée polonaise dans un communiqué.

"Toutes les procédures nécessaires à la protection de l'espace aérien polonais ont été prises", et les forces polonaises "surveillent la situation de manière continue", ajoute le communiqué.


Grèce: séisme de magnitude 5,7 en mer Ionienne, pas de victimes

L'Observatoire d'Athènes avait initialement fait état de deux séismes successifs de 5,2 et de 5,7 mais Gerassimos Papadopoulos n'a pas exclu "une erreur du système" et fait état d'un seul séisme de magnitude 5,7 sur l'échelle de Richter. (AFP).
L'Observatoire d'Athènes avait initialement fait état de deux séismes successifs de 5,2 et de 5,7 mais Gerassimos Papadopoulos n'a pas exclu "une erreur du système" et fait état d'un seul séisme de magnitude 5,7 sur l'échelle de Richter. (AFP).
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  • La secousse tellurique a été ressentie sur l'île proche de Zante et de la péninsule du Péloponnèse
  • L'Observatoire d'Athènes avait initialement fait état de deux séismes successifs de 5,2 et de 5,7 mais Gerassimos Papadopoulos n'a pas exclu "une erreur du système" et fait état d'un seul séisme de magnitude 5,7 sur l'échelle de Richter

ATHENES: Un séisme de magnitude 5,7 s'est produit vendredi en mer, au large des îlots grecs de Strophades en mer Ionienne (ouest), selon l'Observatoire euro-méditerranéen, sans faire dans un premier temps de victimes ou de dégâts importants, selon les médias.

"La secousse tellurique a été enregistrée à 09H12 locales (07H12 GMT) à une profondeur de 20km dans une région où les séismes sont fréquents", a indiqué le sismologue Gerassimos Papadopoulos à la télévision publique Ert.

Deux répliques de 2,9 et de 4,5 ont suivi ce séisme, selon Gerassimos Papadopoulos.

La secousse tellurique a été ressentie sur l'île proche de Zante et de la péninsule du Péloponnèse.

L'Observatoire d'Athènes avait initialement fait état de deux séismes successifs de 5,2 et de 5,7 mais Gerassimos Papadopoulos n'a pas exclu "une erreur du système" et fait état d'un seul séisme de magnitude 5,7 sur l'échelle de Richter.

Les Strophades sont composés de deux îlots, l'un inhabité et l'autre abritant un monastère qui a été légèrement endommagé, selon l'agence de presse grecque ANA, citant des sources de la métropole de Zante.

Des artisans, qui travaillaient à la restauration du monastère, ont été évacués, selon la même source, mais aucun n'a été blessé lors du tremblement de terre.

La Grèce est située sur d'importantes failles géologiques et les tremblements de terre y sont fréquents surtout en mer, le plus souvent sans faire de victimes ou de dégâts importants.

Le dernier séisme mortel en Grèce de magnitude 7 a eu lieu le 30 octobre 2020 en mer Égée, entre l'île grecque de Samos et la ville d'Izmir (ouest de la Turquie).