Opportunité de croissance de 14,9 milliards de dollars en Arabie saoudite pour Boeing en cinq ans

Vue aérienne d'un avion Boeing 737 MAX 10 au King County International Airport-Boeing Field à Seattle, Washington, États-Unis. (Reuters/File)
Vue aérienne d'un avion Boeing 737 MAX 10 au King County International Airport-Boeing Field à Seattle, Washington, États-Unis. (Reuters/File)
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Publié le Vendredi 29 juillet 2022

Opportunité de croissance de 14,9 milliards de dollars en Arabie saoudite pour Boeing en cinq ans

  • L'entreprise entretient un partenariat avec le Royaume depuis plus de soixante-dix ans
  • «Nous voyons une formidable occasion pour les clients de la région de mettre à niveau leurs flottes existantes vers les configurations les plus récentes et les plus avancées»

LONDRES: Le groupe Boeing a déclaré qu'il prévoyait une opportunité de croissance de 14,9 milliards de dollars (1 dollar = 0,98 euro) dans le secteur militaire en Arabie saoudite au cours des cinq prochaines années, avec une augmentation de la demande en capacité de défense.

«Nous nous sommes engagés à faire de la Vision 2030 du Royaume un succès en contribuant à ses besoins en matière de défense et de sécurité, en créant des emplois et en développant l'industrie aérospatiale et de défense de l'Arabie saoudite», déclare à Arab News Rick Lemaster, vice-président de la division Moyen-Orient, Afrique du Nord et Turquie et du développement commercial international de Boeing Defense, Space and Security.

Il souligne que le constructeur aéronautique américain constate une forte demande de chasseurs, d'avions d'entraînement, d'hélicoptères à décollage vertical et d'attaque, de capacités de surveillance, de systèmes autonomes et d'avions de ravitaillement – tant du côté des plates-formes que du côté du soutien et des services.

L'entreprise, qui entretient un partenariat avec le Royaume depuis plus de soixante-dix ans, compte plus de deux mille deux cents personnes employées par diverses entités et coentreprises de Boeing, avec parmi elles une forte base d'employés saoudiens dont certains occupent des postes de direction.

Faisant fi des problèmes croissants de la chaîne d'approvisionnement mondiale, de la hausse des coûts et des effets négatifs de la pandémie de Covid-19, Rick Lemaster déclare: «Les clients du Moyen-Orient et d'ici, en Arabie saoudite, ont fait confiance à Boeing pour les aider à soutenir et à moderniser leurs flottes, à soutenir des taux élevés de disponibilité opérationnelle, à élargir la disponibilité des pièces et à maximiser les partenariats avec l'industrie locale.»

Il ajoute que ces objectifs sont des éléments essentiels de l'activité de Boeing et qu'ils travaillent avec leurs clients pour en réduire les difficultés.

«Nous voyons une formidable occasion pour les clients de la région de mettre à niveau leurs flottes existantes vers les configurations les plus récentes et les plus avancées ou d'acquérir de nouvelles capacités. Boeing continue d'investir en fonction des besoins de ses clients en matière d'innovation, de technologie, de défense et de sécurité, ainsi que dans les partenariats et les services.»

Boeing a participé au salon aéronautique britannique de Farnborough – l'un des plus grands salons mondiaux de l'aérospatiale et de la défense – du 18 au 22 juillet, aux côtés du Royaume, qui disposait d'un grand pavillon présentant certains des principaux acteurs de la défense du pays.

Outre la présentation de ses hélicoptères et avions militaires hautement performants et de certains de ses programmes les plus récents et les plus avancés sur le plan numérique, Boeing a également tenu des discussions avec des responsables de la défense des régions du Golfe et du Moyen-Orient en marge de l'événement.

Selon M. Lemaster, les discussions ont principalement porté sur les «efforts de modernisation de la flotte de Boeing et les besoins durables en matière de chasseurs, d'entraîneurs, d'hélicoptères cargo et d'attaque, de capacités de renseignement, de surveillance et de reconnaissance, de ravitailleurs, de systèmes sans pilote, de soutien et de formation».

Un accord a également été signé entre Boeing et les industries militaires d'Arabie saoudite sous la forme d’une coentreprise afin de renforcer les capacités du Royaume et de contribuer à atteindre l'objectif de localisation de 50 % d'ici à 2030.

«Le Moyen-Orient en particulier est une région d'une importance capitale pour Boeing en termes de croissance, de partenariats, d'investissements et de présence», précise Rick Lemaster, ajoutant : «Nous sommes fiers que nos clients dans la région exploitent plusieurs plates-formes de Boeing.»

Les perspectives globales de Boeing pour le marché du Moyen-Orient en matière de défense et de services gouvernementaux sont de 33,5 milliards de dollars pour les cinq prochaines années avec quatre-vingt-dix-huit partenariats, informe-t-il.

M. Lemaster indique que Boeing a également eu le «privilège» de participer au World Defense Show du Royaume, qui s'est tenu en mars, et qu’il a été impressionné par la rapidité avec laquelle l'exposition a été organisée, ajoutant qu'ils «s'attendent à ce que le prochain salon soit encore plus grand».

Il conclut: «Nous espérons tirer parti de cette expérience lors des salons suivants, où nous continuerons à prendre le temps d’être attentifs aux besoins de nos clients et à faire valoir les avantages de la nouvelle stratégie commerciale de Boeing.»

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


La mythique verrerie française Duralex au tribunal de commerce

Duralex va-t-elle être placée en redressement judiciaire ou non? Le tribunal de commerce d'Orléans doit décider au cours d'une audience à huis clos, mercredi, du sort de l'entreprise mythique de verrerie française. (AFP).
Duralex va-t-elle être placée en redressement judiciaire ou non? Le tribunal de commerce d'Orléans doit décider au cours d'une audience à huis clos, mercredi, du sort de l'entreprise mythique de verrerie française. (AFP).
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  • Au cours d'une audience, qui doit démarrer à 16H00, les juges professionnels entendront à tour de rôle deux élus du Comité social et économique (CSE) par syndicat représentatif, ainsi que la direction de la société française
  • Trois ans après une précédente demande, Duralex a sollicité une nouvelle fois "l'ouverture d'une procédure de redressement judiciaire à son bénéfice auprès du tribunal de commerce d'Orléans", a annoncé la société New Duralex International (NDI) exploitant

ORLEANS: Duralex va-t-elle être placée en redressement judiciaire ou non? Le tribunal de commerce d'Orléans doit décider au cours d'une audience à huis clos, mercredi, du sort de l'entreprise mythique de verrerie française dont la vaisselle réputée incassable est vendue dans le monde entier.

Au cours d'une audience, qui doit démarrer à 16H00, les juges professionnels entendront à tour de rôle deux élus du Comité social et économique (CSE) par syndicat représentatif, ainsi que la direction de la société française, déjà en difficulté il y a trois ans.

A l'extérieur, plusieurs militants de la CGT et du PCF seront réunis pour apporter leur soutien aux salariés de l'entreprise.

"Le problème, c'est qu'on commence à s'habituer", se désole le délégué Force ouvrière (FO) de l'entreprise, Gualter Teixeira, 50 ans dont la moitié passée dans l'usine Duralex située à La Chapelle-Saint-Mesmin (Loiret), près d'Orléans.

Pour cet élu, la situation relève d'"un problème de gestion de la société", dont "les coûts fixes de 2,5 millions d'euros mensuels" sont trop importants.

Trois ans après une précédente demande, Duralex a sollicité une nouvelle fois "l'ouverture d'une procédure de redressement judiciaire à son bénéfice auprès du tribunal de commerce d'Orléans", a annoncé la société New Duralex International (NDI) exploitante de la célèbre marque la semaine dernière.

L'entreprise espère ainsi trouver un repreneur et sauver l'usine, qui emploie 230 salariés.

Si le tribunal accède à la demande de Duralex, alors un administrateur et un mandataire seront nommés pour une période d'observation, dont la durée est variable.

« La tour Eiffel de la vaisselle »

En attendant, si "les fours continuent de fonctionner, les camions des fournisseurs sont à l'arrêt et les agences d'intérim ont déjà rappelé les 30-40 intérimaires présents chez Duralex", s'inquiète auprès de l'AFP François Dufranne, salarié de Duralex depuis 1992 et élu CGT.

"Ici, avant, il y avait 1.500 salariés Duralex, 1.500 ouvriers chez Michelin un peu plus loin", se souvient avec amertume M. Dufranne, aux côtés d'anciens collègues, désormais retraités, venus les soutenir.

Las. La seconde a fermé et il ne reste plus que quelque centaines de salariés dans la première entreprise, qui a pourtant fait la fierté de la production industrielle française avec ses verres et ses assiettes, colorés et réputés incassables, qui sont un peu comme "la tour Eiffel de la vaisselle", selon Duralex.

Dans un communiqué transmis la semaine dernière, la CGT du département dénonce une "décision politique" qui vise "à rationaliser et optimiser l'investissement des actionnaires aux dépens des 230 salarié.e.s concerné.e.s et de l'ensemble du bassin d’emploi de l'Orléanais".

"Les belles promesses auront tout de même permis aux actionnaires d'empocher des millions d'euros d'aide financière de l'Etat et des collectivités territoriales, dont les 15 millions versés dernièrement" par les autorités, épingle encore la centrale syndicale.

Duralex, confrontée à la flambée des prix de l'énergie après l'invasion de l'Ukraine par la Russie en 2022, a été sauvée temporairement par un prêt de 15 millions d'euros de l'Etat. De quoi permettre à l'usine de rouvrir son four verrier et de relancer sa production après cinq mois de fermeture.

En vain, puisqu'en 2023, l'inflation, une consommation "en fort retrait" et une "concurrence exacerbée" ont aggravé de nouveau la situation.

En parallèle, NDI dit avoir été condamné récemment à payer les droits à polluer de l'ancien propriétaire de Duralex.

Incompréhensible selon les élus syndicaux: "On nous a fait une présentation commerciale des objectifs de développement jusqu'en 2030, de belles présentations, un grand 'speech' et 3 semaines après, on apprend la demande de redressement judiciaire", s'agace François Dufranne.

Gualter Teixeira n'en démord pas: à l'audience, "il va falloir nous expliquer ce qui s'est passé".


Les pays riches doivent 500 milliards de dollars par an de dette morale aux pays pauvres, affirme Esther Duflo

L'économiste franco-américaine et co-lauréate du prix Nobel 2019 de sciences économiques, Esther Duflo, pose lors d'une séance photo à Paris le 20 juin 2023. (Photo, AFP)
L'économiste franco-américaine et co-lauréate du prix Nobel 2019 de sciences économiques, Esther Duflo, pose lors d'une séance photo à Paris le 20 juin 2023. (Photo, AFP)
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  • Les pays du G7 (Allemagne, Canada, Etats-Unis, France, Italie, Japon, Royaume-Uni), soit 10% de la population de la planète, émettent environ 25% du CO2 lié au système énergétique mondial
  • Esther Duflo se base sur les travaux de l'économiste américain Michael Greenstone qui, en partant d'une valeur monétaire donnée pour une année de vie et de l'effet du réchauffement climatique sur l'augmentation de la mortalité, évalue à 37 dollars le coût

PARIS: Les pays riches doivent 500 milliards de dollars par an de "dette morale" aux pays pauvres, évalue la prix Nobel d'économie Esther Duflo, qui propose de faire assumer aux pays développés la responsabilité du réchauffement climatique à travers deux taxes.

"C'est ce que j'appelle une dette morale. Ce n'est pas ce que cela coûterait de s'adapter; ce n'est pas ce que cela coûterait d'atténuer. C'est ce que nous devons", a détaillé l'économiste dans un entretien au Financial Times lundi, se basant surtout sur l'effet du réchauffement climatique sur la mortalité dans les pays pauvres.

"Il y aura des dégâts énormes", poursuit Mme Duflo qui se base une étude menée par le Global Impact Lab en 2020 ayant montré que le nombre de décès liés à la chaleur risquait de bondir dans les pays pauvres d'ici à la fin du siècle.

"Ces dégâts seront concentrés dans les pays pauvres en dehors de l'OCDE", ajoute-t-elle, pointant la responsabilité des pays riches sur le changement climatique.

Les pays du G7 (Allemagne, Canada, Etats-Unis, France, Italie, Japon, Royaume-Uni), soit 10% de la population de la planète, émettent environ 25% du CO2 lié au système énergétique mondial, selon l'AIE.

Esther Duflo se base sur les travaux de l'économiste américain Michael Greenstone qui, en partant d'une valeur monétaire donnée pour une année de vie et de l'effet du réchauffement climatique sur l'augmentation de la mortalité, évalue à 37 dollars le coût d'une tonne de carbone. Multiplié par la quantité d'émissions annuelles attribuables à l'Europe et aux Etats-Unis, 14 milliards de tonnes de CO2 équivalent, le prix de la "dette morale" monte alors à 518 milliards, soutient Mme Duflo.

Pour la financer, elle propose d'augmenter le taux minimal d'imposition des multinationales et de taxer les grandes fortunes, deux mécanismes qui permettraient selon elle de couvrir l'enveloppe annuelle.

L'aide financière climatique due par les pays riches aux pays en développement est fixée actuellement à 100 milliards de dollars par an. La COP29, en novembre à Bakou, doit établir le nouveau montant au-delà de 2025.

Le futur objectif, crucial pour renouer la confiance entre le Nord et le Sud, restera quoi qu'il arrive très en-deçà des besoins: les pays en développement (hors Chine) ont besoin de 2.400 milliards de dollars par an d'ici 2030 pour financer leur transition et s'adapter au changement climatique, selon un calcul d'experts de l'ONU.

En parallèle, de multiples pistes sont au coeur des négociations internationales pour trouver comment combler l'écart, parmi lesquelles l'allègement de la dette des pays pauvres ou des innovations financières via de nouvelles taxes internationales.

 

 


L'Asie paye le prix fort aux aléas climatiques

Des habitants traversent les eaux de crue après avoir été évacués d’une zone inondée suite à de fortes pluies dans la ville de Qingyuan, dans la province méridionale du Guangdong en Chine. (AFP)
Des habitants traversent les eaux de crue après avoir été évacués d’une zone inondée suite à de fortes pluies dans la ville de Qingyuan, dans la province méridionale du Guangdong en Chine. (AFP)
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  • L'année 2023 a été la plus chaude jamais enregistrée dans le monde. Et en Asie l'impact des vagues de chaleur devient de plus en plus sévère
  • L'Asie se réchauffe plus rapidement que la moyenne mondiale, avec des températures l'année dernière de près de deux degrés Celsius supérieures à la moyenne de 1961 à 1990

GENEVE: L'Asie a été "la région du monde la plus touchée par les catastrophes" liées à la météo en 2023, inondations et tempêtes ayant fait le plus de victimes et de pertes économiques, indique l'ONU mardi.

"Le changement climatique a exacerbé la fréquence et la gravité de tels événements, impactant profondément les sociétés, les économies et, plus important encore, les vies humaines et l'environnement dans lequel nous vivons", a déclaré Celeste Saulo, directrice de l'Organisation mondiale de la météorologie (OMM) dans un communiqué.

L'année 2023 a été la plus chaude jamais enregistrée dans le monde. Et en Asie l'impact des vagues de chaleur devient de plus en plus sévère, souligne l'OMM, ajoutant que la fonte des glaciers -notamment dans la chaîne de l'Himalaya- menace la sécurité hydrique de la région.

En outre, l'Asie se réchauffe plus rapidement que la moyenne mondiale, avec des températures l'année dernière de près de deux degrés Celsius supérieures à la moyenne de 1961 à 1990.

"Les conclusions du rapport donnent à réfléchir", a déclaré la cheffe de l'OMM.

"De nombreux pays de la région ont connu en 2023 leur année la plus chaude jamais enregistrée, accompagnée d'une série de conditions extrêmes, allant des sécheresses et des vagues de chaleur aux inondations et aux tempêtes", souligne le rapport.

Le rapport sur l'état du climat en Asie 2023 souligne l'accélération du rythme des principaux indicateurs du changement climatique tels que la température de surface, le retrait des glaciers et l'élévation du niveau de la mer, affirmant qu'ils auraient de graves répercussions sur les sociétés, les économies et les écosystèmes de la région.