ANKARA: La reprise des relations diplomatiques complètes avec Israël ne signifie pas un changement pour la Turquie de sa politique au Moyen Orient, a assuré le chef de la diplomatie turque, alors qu'Ankara s'apprête à recevoir mardi le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas.
La visite du dirigeant palestinien, qui va rencontrer mardi soir le président turc Recep Tayyip Erdogan à Ankara, intervient une semaine après l'annonce par la Turquie et Israël du rétablissement total de leurs relations et du retour de leurs ambassadeurs respectifs.
"Le fait que nous normalisons nos relations ne veut pas dire que la Turquie fera des concessions à propos de la cause palestinienne", a affirmé ministre mardi le turc des Affaires étrangères, Mevlut Cavusoglu.
"Le dialogue devrait continuer même si vous n'êtes pas d'accord sur tout", a-t-il ajouté, lors d'une interview à la chaîne privée turque Haber Global.
Les deux Etats avaient rappelé leurs ambassadeurs en 2018 après la mort de manifestants palestiniens à Gaza.
Selon des analystes, la visite du président de l'Autorité palestinienne pourrait être une occasion pour la Turquie de montrer qu'elle continue de soutenir ses alliés.
Le président Recep Tayyip Erdogan, fervent défenseur de la cause palestinienne, a dans le passé critiqué les politiques israéliennes envers les Palestiniens.
Mais à moins d'un an de l'élection présidentielle prévue pour la mi-juin 2023, il multiplie les initiatives pour normaliser les relations avec plusieurs puissances régionales - dont l'Arabie saoudite et les Emirats arabes unis - en quête d'investissements et de manne touristique.
Les vols directs entre la Turquie et Israël seront aussi rétablis dans le cadre du rapprochement entre les deux pays.
Selon M. Cavusoglu, les leaders palestiniens "à la fois du côté du Fatah et du Hamas souhaitent la normalisation de nos relations avec Israël".
"Ils nous disent que c'est important pour eux aussi. (...) Ce dialogue sera bénéfique pour la défense de la cause palestinienne", a-t-il affirmé.