Répression en Iran: Après Washington, l'UE souhaite de nouvelles sanctions

Une femme lève la main lors d'une manifestation de soutien aux femmes iraniennes le 4 octobre 2022, à Barcelone (Photo, AFP).
Une femme lève la main lors d'une manifestation de soutien aux femmes iraniennes le 4 octobre 2022, à Barcelone (Photo, AFP).
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Publié le Mercredi 05 octobre 2022

Répression en Iran: Après Washington, l'UE souhaite de nouvelles sanctions

  • Après le Canada et les Etats-Unis, l'Union européenne (UE) veut sanctionner par des «mesures restrictives» le «meurtre de Mahsa Amini»
  • La France avait auparavant indiqué travailler au sein de l'UE en vue de geler des avoirs et d'interdire à des responsables iraniens de voyager

PARIS: À l'instar des nouvelles sanctions annoncées par Washington, l'Union européenne a indiqué mardi examiner des "mesures restrictives" pour sanctionner la répression meurtrière des manifestations en Iran, déclenchées par la mort de Mahsa Amini il y a plus de deux semaines.

Au moins 92 personnes ont été tuées en Iran depuis le 16 septembre, selon l'ONG Iran Human Rights (IHR), basée à Oslo, tandis que les autorités avancent un bilan d'environ 60 morts parmi lesquels 12 membres des forces de sécurité. Plusieurs centaines de personnes ont été arrêtées et certaines libérées.

Mahsa Amini, une Kurde iranienne de 22 ans, est décédée trois jours après son arrestation pour infraction au code vestimentaire strict de la République islamique qui oblige notamment les femmes à porter le voile.

Sa mort a déclenché une vague de manifestations en Iran et des rassemblements de solidarité à travers le monde.

Après le Canada et les Etats-Unis, l'Union européenne (UE) veut sanctionner par des "mesures restrictives" le "meurtre de Mahsa Amini" et la répression des forces de sécurité, a déclaré mardi le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell.

La France avait auparavant indiqué travailler au sein de l'UE en vue de geler des avoirs et d'interdire à des responsables iraniens de voyager.

«Hypocrisie»

Lundi, le président américain a annoncé de nouvelles sanctions contre Téhéran, qui a réagi en fustigeant "l'hypocrisie" de Joe Biden.

"Cette semaine, les Etats-Unis vont imposer des coûts supplémentaires aux auteurs de violences contre des manifestants pacifiques", a prévenu M. Biden. "Nous continuerons à demander des comptes aux responsables iraniens et à soutenir le droit des Iraniens à manifester librement".

Il n'a donné aucune indication sur les mesures envisagées contre l'Iran, déjà visé par de lourdes sanctions économiques américaines en grande partie liées à son programme nucléaire controversé, qui fait d'ailleurs l'objet de négociations entre Téhéran et des puissances occidentales.

"Il aurait mieux fallu pour Joe Biden de réfléchir un tant soit peu au bilan de son pays en matière de droits humains avant de parler de la situation humanitaire (en Iran), même si l'hypocrisie ne requiert pas de profonde réflexion", a déclaré mardi le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Nasser Kanani.

"Le président américain devrait plutôt s'inquiéter des (conséquences des) nombreuses sanctions (...) contre la nation iranienne qui représentent clairement un exemple de crime contre l'humanité", a-t-il ajouté.

Le guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei, avait déjà accusé lundi Washington et Israël -- autre ennemi juré -- d'avoir fomenté le mouvement de contestation, le plus important depuis celui de 2019 contre la hausse des prix de l'essence.

Libérations

Mardi, le procureur général de Téhéran Ali Salehi a annoncé la libération de 400 détenus, qui se sont engagés "à ne pas répéter leurs actions", a-t-il dit à l'agence de presse Irna. Au contraire, "pour les émeutiers qui ont (...) ont troublé l'ordre et la sécurité du peuple, il y aura une action en justice décisive et sérieuse, sans clémence", a-t-il promis.

Le chanteur Shervin Hajipour, arrêté après que sa chanson en faveur des manifestations est devenue virale, a été libéré sous caution, a annoncé un procureur iranien.

D'après des informations de la BBC en persan et du média Iran wire, les autorités ont enterré lundi le corps d'une manifestante, Nika Shahkarami, 16 ans, qui avait disparu à Téhéran le 20 septembre. Elle a été inhumée secrètement pour éviter que ses funérailles ne donnent lieu à une manifestation dans son village natal de Khoramabad, proche de la frontière irakienne, ont rapporté ces sources.

Dans la nuit de dimanche à lundi, un rassemblement dans une université de Téhéran a été vivement réprimé, d'après des ONG. La police anti-émeute a tiré des billes d'acier et des gaz lacrymogènes contre des étudiants qui scandaient "Femme, vie, liberté", "les étudiants préfèrent la mort à l'humiliation", selon l'agence iranienne Mehr.

Ailleurs dans le pays, dans la province du Sistan-Baloutchistan (sud-est), des violences avaient éclaté vendredi lors d'une manifestation déclenchée par des accusations selon lesquelles un chef de la police avait violé une adolescente.


Al-Azhar Al-Sharif condamne les crimes terroristes contre les civils à Gaza

Des Palestiniens récupèrent des corps enterrés à l’hôpital Nasser à Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza, le 21 avril 2024. (Reuters)
Des Palestiniens récupèrent des corps enterrés à l’hôpital Nasser à Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza, le 21 avril 2024. (Reuters)
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  • Al-Azhar réitère la nécessité pour la communauté internationale d’assumer ses responsabilités et de «mettre fin à l’agression frénétique contre la population de Gaza»
  • Al-Azhar mentionne que les corps de centaines de Palestiniens, parmi lesquels des patients, ont été retrouvés dans des fosses communes au complexe médical Nasser à Khan Younès

LE CAIRE: Al-Azhar Al-Sharif, la plus ancienne et la plus importante institution d’enseignement de l’islam sunnite, a fermement condamné «les crimes terroristes commis contre les civils dans la bande de Gaza».

Dans un communiqué, Al-Azhar condamne ces attaques «dont l’atrocité a été révélée par les nombreuses informations selon lesquelles des centaines de corps d’enfants, de femmes, de personnes âgées et de membres du personnel médical ont été enterrés dans des fosses communes dans les environs des complexes médicaux Nasser et Al-Shifa».

«De même, des dizaines de corps ont été retrouvés “éparpillés” dans des centres d’hébergement et de déplacement, des tentes et des quartiers résidentiels dans la bande de Gaza.»

Al-Azhar affirme au monde que «ces fosses communes sont une preuve indéniable que ces atrocités et ces horreurs sont devenues un comportement quotidien normal pour Israël».

L’institution appelle les peuples du monde à s’unir pour protester de manière à dissuader les régimes qui soutiennent ces crimes.

Elle réclame un procès international urgent contre «le gouvernement terroriste d’occupation, qui ne connaît plus le sens de l’humanité ni du droit à la vie et qui commet des génocides tous les jours».

Al-Azhar réitère par ailleurs la nécessité pour la communauté internationale d’assumer ses responsabilités, de «mettre fin à l’agression frénétique contre la population de Gaza et aux souffrances et catastrophes humanitaires sans précédent qui en découlent, et de garantir la protection des civils et l’acheminement d’une aide humanitaire suffisante et durable dans toutes les parties de la bande de Gaza».

L’institution présente aussi ses «sincères condoléances au peuple palestinien et aux familles des martyrs, priant Allah Tout-Puissant de leur accorder son immense miséricorde et son pardon, à rassurer les cœurs de leurs familles et de leurs proches, et à accélérer le rétablissement des malades».

Citant des articles de presse, Al-Azhar mentionne que, depuis samedi, les corps de centaines de Palestiniens, parmi lesquels des patients, ont été retrouvés dans des fosses communes au complexe médical Nasser à Khan Younès.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le plus grand projet de restauration corallienne au monde dévoilé en mer Rouge

La pépinière, construite sur la côte de Neom, dans le nord-ouest de l’Arabie saoudite, devrait transformer les efforts de restauration corallienne grâce à une capacité de production de 40 000 coraux par an. (SPA)
La pépinière, construite sur la côte de Neom, dans le nord-ouest de l’Arabie saoudite, devrait transformer les efforts de restauration corallienne grâce à une capacité de production de 40 000 coraux par an. (SPA)
La pépinière, construite sur la côte de Neom, dans le nord-ouest de l’Arabie saoudite, devrait transformer les efforts de restauration corallienne grâce à une capacité de production de 40 000 coraux par an. (SPA)
La pépinière, construite sur la côte de Neom, dans le nord-ouest de l’Arabie saoudite, devrait transformer les efforts de restauration corallienne grâce à une capacité de production de 40 000 coraux par an. (SPA)
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  • «KCRI est le plus grand projet de restauration corallienne du monde et constitue une étape importante vers la restauration des récifs à l’échelle mondiale»
  • «Les événements récents nous rappellent brutalement la crise mondiale à laquelle sont confrontés les récifs coralliens»

RIYAD: Des scientifiques de l’université des sciences et technologies du roi Abdallah (Kaust), en collaboration avec Neom, ont inauguré la première pépinière de l’Initiative de restauration corallienne de la Kaust (KCRI).

«KCRI est le plus grand projet de restauration corallienne du monde et constitue une étape importante vers la restauration des récifs à l’échelle mondiale. Une première pépinière est officiellement opérationnelle et une seconde est en cours de construction. Elles sont toutes deux situées en mer Rouge», indique un communiqué publié jeudi.

La pépinière, construite sur la côte de Neom, dans le nord-ouest de l’Arabie saoudite, devrait transformer les efforts de restauration corallienne grâce à une capacité de production de 40 000 coraux par an.

Les chercheurs se serviront de cette installation pilote pour lancer des initiatives de restauration corallienne à grande échelle, avec notamment la pépinière de coraux terrestre la plus grande et la plus avancée au monde.

Située sur le même site, cette dernière aura une capacité décuplée et pourra produire 400 000 coraux par an. Le projet devrait être achevé en décembre 2025.

Abritant 25% des espèces marines connues, bien qu’ils couvrent moins d’1% des fonds marins, les récifs coralliens sont le fondement de nombreux écosystèmes marins. Les experts estiment que jusqu’à 90% des récifs coralliens de la planète subiront un stress thermique grave d’ici à 2050.

«Les événements récents nous rappellent brutalement la crise mondiale à laquelle sont confrontés les récifs coralliens. Nous avons donc pour ambition de trouver un moyen de faire passer les efforts de restauration actuels, à forte intensité de main-d’œuvre, à des processus industriels afin d’inverser le rythme actuel de dégradation des récifs coralliens», a expliqué le professeur Tony Chan, président de la Kaust.

Cette initiative s’aligne sur la Vision 2030 de l’Arabie saoudite et sur ses efforts pour renforcer la conservation marine en tirant parti des recherches réalisées par la Kaust sur les écosystèmes marins et en servant de plate-forme pour tester des méthodes de restauration innovantes.

«Grâce à notre partenariat de longue date avec la Kaust, nous mettrons également en lumière le rôle des récifs coralliens, qui comptent parmi les systèmes environnementaux marins les plus importants, ainsi que l’importance de leur préservation pour les générations futures», a confié le PDG de Neom, Nadhmi al-Nasr.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


L’UE assouplit les règles en matière de visas pour l’Arabie saoudite, Oman et Bahreïn

L’ambassadeur de l’Union européenne en Arabie saoudite, Christophe Farnaud. (Photo fournie)
L’ambassadeur de l’Union européenne en Arabie saoudite, Christophe Farnaud. (Photo fournie)
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  • Les citoyens saoudiens, omanais et bahreïnis peuvent désormais bénéficier de visas à entrées multiples d’une durée de cinq ans
  • Il s’agit d’«une étape importante dans la promotion des contacts interpersonnels», affirme l’ambassadeur

RIYAD: Les citoyens saoudiens, omanais et bahreïnis pourront se rendre plus facilement en Europe à la suite d’une décision de la Commission européenne visant à assouplir les règles en matière de visas.

Jeudi, l’ambassadeur de l’Union européenne (UE) en Arabie saoudite, Christophe Farnaud, a déclaré à des journalistes à Riyad que les nouvelles règles relatives aux visas Schengen constituaient «une étape importante dans la promotion des contacts interpersonnels et la facilitation des échanges entre les citoyens de l’UE et du Conseil de coopération du Golfe [CCG]».

En vertu des nouvelles règles, un visa à entrées multiples sera normalement délivré pour une durée de cinq ans aux demandeurs retenus, y compris à ceux qui présentent une demande pour la première fois.

«Le processus est le même, mais la durée du visa est plus longue, ce qui leur permet de se rendre dans 29 pays européens en utilisant le même visa à entrées multiples, valable pour une durée de cinq ans», a expliqué M. Farnaud.

Ce dernier a déclaré qu’il était important de placer le changement de visa «dans le contexte des relations stratégiques entre cette région et l’Europe».

L’espace Schengen regroupe 29 pays européens, dont 25 sont des États membres de l’UE: la Belgique, la Bulgarie, la Croatie, la République tchèque, le Danemark, l’Allemagne, l’Estonie, la Grèce, l’Espagne, la France, l’Italie, la Lettonie, la Lituanie, le Luxembourg, la Hongrie, Malte, les Pays-Bas, l’Autriche, la Pologne, le Portugal, la Roumanie, la Slovénie, la Slovaquie, la Finlande et la Suède, ainsi que l’Islande, le Liechtenstein, la Norvège et la Suisse.

Les États membres mettront en œuvre cette décision dès qu’ils auront reçu les notifications, a assuré M. Farnaud.

«Comme nous le savons, la notification a été faite mercredi. Donc, à partir de maintenant, les États membres peuvent délivrer ces visas, à moins qu’il n’y ait une raison technique qui les oblige à attendre quelques jours», a-t-il précisé.

«Je suis très heureux d’avoir pu travailler sur ce projet et je dois dire que j’ai reçu de nombreuses réponses très positives de la part des citoyens, notamment des Saoudiens. Je pense que c’est une excellente nouvelle», a ajouté M. Farnaud.

L’envoyé a indiqué que l’Europe travaillait également sur la mise en place de visas électroniques, «mais cela prendra un certain temps».

«Je ne peux pas vous dire combien de temps exactement, car cela implique des décisions de la part des États membres sur des aspects techniques. Ce projet se concrétisera donc, mais cela prendra un certain temps», a-t-il indiqué.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com