Une deuxième vie paisible pour les poules pondeuses sauvées de l'abattoir

«Elles peuvent vivre deux, trois ans sans aucun souci, elles sont dans la force de l'âge!», explique Heidi Carneau, la fondatrice de l'association. (AFP)
«Elles peuvent vivre deux, trois ans sans aucun souci, elles sont dans la force de l'âge!», explique Heidi Carneau, la fondatrice de l'association. (AFP)
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Publié le Mercredi 05 octobre 2022

Une deuxième vie paisible pour les poules pondeuses sauvées de l'abattoir

  • Début octobre, l'association «Champs libres aux poules» a passé la barre des 28 000 poules sauvées de l'abattoir, depuis sa création deux ans et demi plus tôt
  • «Notre rôle est de faire l'intermédiaire entre les élevages qui doivent s'en séparer pour des raisons commerciales, et les particuliers qui veulent leur donner une nouvelle vie et les adopter», décrit la fondatrice de l'association

CAUSSENS: Quand le rendement des poules pondeuses fléchit, elles sont abattues. Mais, dans le sud-ouest de la France, une association les recueille pour leur offrir une deuxième vie paisible chez des particuliers.

Toute la matinée, les adoptants défilent dans une petite ferme à Caussens, dans le Gers, les bras chargés de caisses où des poules s'installent docilement, prêtes à démarrer leur "retraite" en plein air.

Début octobre, l'association "Champs libres aux poules" a passé la barre des 28 000 poules sauvées de l'abattoir, depuis sa création deux ans et demi plus tôt.

"En plus d'avoir une production vivrière, ce sont de vrais animaux de compagnie, on peut les attraper, elles se laissent faire", sourit Baptiste Dols, 32 ans, une poule dans les bras tandis que l'autre attend patiemment dans un carton percé de trous pour laisser passer l'air.

Ces poules dites "réformées" après leur sortie du circuit industriel à l'âge de 18 mois ne s'arrêtent pas de pondre pour autant: certaines peuvent produire quatre à cinq oeufs par semaine.

"Elles peuvent vivre deux, trois ans sans aucun souci, elles sont dans la force de l'âge!", explique à l'AFP Heidi Carneau, la fondatrice de l'association.

"Notre rôle est de faire l'intermédiaire entre les élevages qui doivent s'en séparer pour des raisons commerciales, et les particuliers qui veulent leur donner une nouvelle vie et les adopter", décrit cette Franco-britannique de 40 ans.

Avec 60 bénévoles dans plusieurs régions du sud de la France, l'association multiplie les sauvetages, à raison de deux ou trois par mois. Lors du week-end le plus chargé, 3.000 poules ont été recueillies dans deux élevages.

"Je trouve que sauver la vie de plusieurs milliers de poules est plus utile que de faire des actions dans les abattoirs", assure Rosalind Buck, la secrétaire de "Champs libres aux poules".

«Chicken Run»

Assise derrière un petit bureau, elle collecte les paiements des adoptants - 4 euros minimum par poule -, qui serviront à financer les caisses permettant de les stocker lors des prochaines opérations ainsi que les soins dont elles pourraient avoir besoin.

"Quand elles ont 18 mois, ce sont 50 millions de poules pondeuses qui partent à l'abattoir, et c'est un crève-coeur pour moi de me dire que si on ne les avait pas récupérées, dans une semaine, elles auraient été électrocutées pour terminer en croquettes pour chien ou chat", se désole Heidi Carneau.

Son association a reçu l'aide de son homologue britannique, le British Hen Welfare Trust, "qui a sauvé 900 000 spécimens en une quinzaine d'années", souligne-t-elle, en se rappelant avoir eu sa première poule alors qu'elle habitait encore dans une chambre étudiante. "Elle pondait sur mon lit", s'amuse-t-elle.

Une passion qui l'a suivie jusqu'à son emménagement en 2019 dans le Gers, à proximité d'un élevage de plusieurs de dizaines de milliers de volailles.

Touchée par leur sort, elle en a sauvé une centaine avant leur départ pour l'abattoir, lançant ainsi cette "aventure" qu'elle compare en riant au film d'animation "Chicken Run".

"On sait qu'on est utile, c'est concret", se satisfait-elle, en contemplant les 173 poules récupérées la veille dans un élevage bio.

Christine Lasbats, 54 ans, en ramène 20 chez elle, à une quarantaine de kilomètres de là. En les chargeant dans le coffre de sa voiture, elle semble être déjà sous le charme.

"Mes filles adorent les attraper, les caresser, elles ne sont pas sauvages! Elles vont apporter de l'amour à la maison et empêcher le gaspillage" en plus de pondre, se réjouit-elle.


A Béziers, Robert Ménard instaure un couvre-feu pour les moins de 13 ans

Maire français de Béziers, Robert Ménard (Photo, AFP).
Maire français de Béziers, Robert Ménard (Photo, AFP).
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  • «Les parents des enfants concernés pourront faire l'objet de poursuites pénales»
  • En France, la responsabilité pénale d'un mineur peut être engagée, même si son âge et sa capacité de discernement sont pris en compte par les juges

MONTPELLIER: Le maire de Béziers (Hérault), Robert Ménard, a instauré un couvre-feu pour les mineurs de moins de 13 ans dans plusieurs quartiers, a-t-il indiqué mardi, jour où syndicats et associations de gauche vont manifester "contre les idées d'extrême droite" dans cette ville.

Ex-proche de Marine Le Pen aujourd'hui fâché avec le Rassemblement national, M. Ménard a signé lundi un arrêté municipal stipulant que "tout mineur âgé de moins de 13 ans ne pourra, sans être accompagné d'une personne majeure, circuler de 23H00 à 06H00 sur la voie publique" dans trois "quartiers prioritaires".

L'interdiction s'applique "toutes les nuits" du 22 avril au 30 septembre. "En cas d'urgence ou de danger immédiat pour lui ou pour autrui", ces mineurs pourront être "reconduits à (leur) domicile ou au commissariat", prévoit l'arrêté.

"Les parents des enfants concernés pourront faire l'objet de poursuites pénales", prévient le texte.

Dans son arrêté, le maire de Béziers justifie sa décision par le "nombre croissant de jeunes mineurs livrés à eux-mêmes en pleine nuit", ainsi que par une "aggravation du nombre de faits", notamment de "violences urbaines", citant l'incendie d'une école il y a quatre ans, en 2019, et les "émeutes de juillet 2023".

Interrogé par l'AFP, M. Ménard n'a pas cité de chiffres précis mais affirme que la délinquance des moins de 13 ans constitue un "angle mort" des statistiques parce qu'on ne les amène pas devant le juge et qu'on ne les condamne pas".

Responsabilité pénale  

En France, la responsabilité pénale d'un mineur peut être engagée, même si son âge et sa capacité de discernement sont pris en compte par les juges des enfants qui les suivent.

Selon la "première photographie de la délinquance et insécurité en 2023", publiée début 2024 par le ministère de l'Intérieur, les moins de 13 ans ont représenté 2% des mis en cause dans les atteintes aux personnes (contre 36% pour les 30 à 44 ans) et 1% des mis en cause pour vols violents (contre 44% pour les 18 à 29 ans).

En 2018, le Conseil d'Etat avait annulé un arrêté similaire pris en 2014 par Robert Ménard pointant l'absence "d'éléments précis de nature à étayer l'existence de risques particuliers relatifs aux mineurs de moins de 13 ans".

M. Ménard a assuré que sa décision n'avait aucun lien avec la "Marche pour les libertés, contre les idées d'extrême droite" organisée à Béziers mardi à l'initiative de plusieurs syndicats et à laquelle doivent participer la secrétaire générale de la CGT, Sophie Binet, et celui de la FSU, Benoit Teste.

Mardi, le maire Horizons de Nice, Christian Estrosi, a estimé sur BFMTV que "le maire de Béziers a raison" et qu'il souhaitait "renouveler" un arrêté sur les mineurs de moins de 13 ans, qui avait été en vigueur entre 2009 et 2020.

Un tel couvre-feu "relève davantage de la politique de façade", a regretté l'élue d'opposition (Ecologiste), Juliette Chesnel-Le Roux, reprochant à M. Estrosi "le rabotage des budgets école et logement".

En 2009, le couvre-feu à Nice avait aussi suscité la perplexité de syndicats de policiers nationaux, se disant peu enclins "à faire la nounou".

Depuis lundi, un couvre-feu pour les mineurs est en vigueur à Pointe-à-Pitre, en Guadeloupe, pour une durée d'un mois "renouvelable".

D'autres villes en France ont pris des arrêtés similaires pour les mineurs sur des durées limitées, comme Cagnes-sur-Mer (Alpes-Maritimes) qui le fait depuis 2004 pour les moins de 13 ans.


L'intelligence artificielle va «simplifier» les démarches administratives, promet Attal

Le Premier ministre français Gabriel Attal visite les locaux de « France Services » à Sceaux, près de Paris, le 23 avril 2024 (Photo, AFP).
Le Premier ministre français Gabriel Attal visite les locaux de « France Services » à Sceaux, près de Paris, le 23 avril 2024 (Photo, AFP).
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  • Devant la multiplication des acronymes de l'administration, il a aussi annoncé le lancement d'un audit
  • Attal a enfin confirmé que la procuration de vote en ligne, possible aux prochaines élections européennes, serait étendue aux autres scrutins

SCEAUX: Gabriel Attal a souhaité mardi mettre l'intelligence artificielle (IA) développée en France "au service" des usagers et des fonctionnaires et annoncé la création de 300 maisons France Services supplémentaires d'ici 2026 pour "simplifier" le quotidien des Français dans leurs démarches administratives.

"Osons mettre l'IA au service des Français. Débureaucratisons l'administration et simplifions les quotidiens", a affirmé le Premier ministre après avoir visité la maison France Services de Sceaux, dans les Hauts-de-Seine, qui utilise déjà une IA générative 100% française.

Gabriel Attal a effectué ce déplacement après avoir réuni une quinzaine de ministres à Matignon pour un 8e comité interministériel de la Fonction publique (CITP).

L'administration fiscale va déployer une IA 100% française nommée Albert, conçue par la direction interministérielle du numérique (Dinum), "pour rédiger les réponses aux 16 millions de demandes annuelles en ligne", a-t-il précisé.

Chaque réponse sera néanmoins validée ou modifiée le cas échéant par un agent. "Mais l'analyse de la réglementation sera automatisée, les réponses drastiquement accélérées et le travail des agents rendu moins pénible et plus intéressant", a-t-il fait valoir.

De même 4.000 projets environnementaux déposés chaque année dans les directions régionales de l'environnement seront désormais "pré-instruits par une IA", comme des projets de parcs éoliens ou d'aménagement urbain.

Toutes options 

Cette IA servira aussi "dès la fin de l'année" à automatiser la retranscription d'audiences judiciaires, le dépôt de plaintes ou les compte-rendus médicaux. Elle sera également mise au service de la détection des feux de forêts ou de la gestion RH des fonctionnaires.

"A l’IA les tâches rébarbatives, et aux agents publics, le lien avec nos concitoyens", a promis Gabriel Attal.

Devant la multiplication des acronymes de l'administration, il a aussi annoncé le lancement d'un audit, "ministère par ministère, pour passer en revue l’intégralité des contenus en ligne et des formulaires" et rendre le langage administratif "intelligible, accessible".

Le chef du gouvernement a enfin confirmé que la procuration de vote en ligne, possible aux prochaines élections européennes, serait étendue aux autres scrutins.

Depuis mi-avril, il est possible, pour peu que l'on dispose d'une carte d'identité nouvelle version, de donner sa procuration pour les élections européennes du 9 juin en ligne, sans avoir à se déplacer en commissariat ou en brigade de gendarmerie.

Gabriel Attal a également annoncé l'extension des espaces France Services, qui permettent aux usagers de se faire aider dans la plupart de leurs démarches administratives, à 300 villes moyennes d'ici 2026, ce qui portera ces "maisons" à 3.000.


À Paris, un Français crache sur une femme musulmane qui porte un hijab

Un homme marche dans une rue de la ville de Châteauroux, dans le centre de la France, près de Deols où se déroulera l'épreuve de tir des Jeux Olympiques de Paris 2024 au Centre National de Tir (CNTS), le 7 avril 2024. (Photo de Martin BUREAU / AFP)
Un homme marche dans une rue de la ville de Châteauroux, dans le centre de la France, près de Deols où se déroulera l'épreuve de tir des Jeux Olympiques de Paris 2024 au Centre National de Tir (CNTS), le 7 avril 2024. (Photo de Martin BUREAU / AFP)
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  • Fatima Saidi, une influenceuse marocaine qui a récemment visité la capitale française, a révélé sur son compte TikTok le racisme dont elle avait été victime
  • L’influenceuse a qualifié le comportement de cet homme de «raciste» et «machiste»

PARIS: Un incident a récemment suscité l'indignation: à Paris, un Français a craché sur une femme musulmane qui portait un hijab.  

Fatima Saidi, une influenceuse marocaine qui a récemment visité la capitale française, a révélé sur son compte TikTok le racisme dont elle avait été victime. 

 

Cette jeune femme de 22 ans a affirmé qu'un homme d'âge moyen qui faisait son jogging alors qu'elle se trouvait sur un trottoir a craché sur son hijab. 

Saidi a filmé son agresseur, qui a craché à nouveau, sur la caméra cette fois. 

Fatima Saidi a décidé de porter plainte contre cet individu auprès du commissariat de police de Paris Centre.  

L’influenceuse a qualifié le comportement de cet homme de «raciste» et «machiste».