RIYAD : Les réserves officielles de l'Arabie saoudite ont atteint 1 720 milliards de riyals saoudiens (459 milliards de dollars) en mai, soit une augmentation d'environ 4,5 % par rapport au mois précédent.
Les données de la Banque centrale saoudienne, également connue sous le nom de SAMA, montrent que cette augmentation des réserves est principalement due à une hausse des devises étrangères et des dépôts détenus à l'étranger, qui ont bondi de 15,5 % par rapport à avril pour atteindre 671,27 milliards de riyals saoudiens, leur plus haut niveau en près de six ans.
Cette augmentation des réserves intervient alors que l'Arabie saoudite navigue dans un paysage économique mondial en mutation, marqué par la volatilité des prix du pétrole et la hausse des importations liées aux projets.
Si les revenus pétroliers restent un contributeur essentiel aux flux entrants, le royaume a également vu ses exportations non pétrolières augmenter et ses recettes touristiques se développer dans le cadre de sa stratégie de diversification Vision 2030.
Ces facteurs, associés à une gestion rigoureuse des comptes financiers, ont soutenu les balances extérieures et favorisé l'accumulation de réserves, même si l'excédent courant s'est réduit.
Malgré cette forte hausse mensuelle, les réserves étaient encore inférieures d'environ 2 % à celles de mai de l'année précédente, selon les données de la SAMA.
La composante la plus importante des réserves de la banque centrale, à savoir les investissements en titres étrangers, a diminué d'environ 2 % par rapport au mois précédent, pour s'établir à environ 955 milliards de riyals saoudiens.
Ensemble, ces deux catégories, à savoir les dépôts en devises étrangères à l'étranger et les titres étrangers, représentaient environ 94,5 % du total des avoirs de réserve de l'Arabie saoudite en mai.
Cela suggère une allocation délibérée des réserves vers des dépôts étrangers plus liquides, alors même que les titres étrangers à plus long terme ont légèrement diminué. Le transfert d'un plus grand nombre de fonds vers des dépôts bancaires à l'étranger pourrait améliorer la liquidité, permettant au Royaume d'accéder plus rapidement à ses réserves en cas de besoin.
Les autres composantes comprennent l'or monétaire, qui est resté inchangé à 1,62 milliard de riyals saoudiens depuis 2008 ; les droits de tirage spéciaux (DTS), stables à 80,16 milliards de riyals saoudiens ; et la position de réserve de l'Arabie saoudite auprès du Fonds monétaire international, qui s'élève à 12,65 milliards de riyals saoudiens.
La position de réserve du FMI reflète le montant auquel le Royaume peut accéder à la demande auprès du fonds sans aucune condition.
Selon un rapport publié en janvier par Fitch Ratings, l'Arabie saoudite disposait en 2024 de solides réserves financières étrangères. Elle pouvait couvrir 14,4 mois d'importations et de paiements extérieurs grâce à ses réserves, soit bien plus que la moyenne d'environ deux mois pour les pays ayant une notation de crédit similaire.
De plus, les actifs étrangers nets de l'Arabie saoudite (total des actifs à l'étranger moins les passifs extérieurs) représentaient 63,7 % du produit intérieur brut, contre une moyenne de seulement 8,7 % pour les autres pays notés « A ». Cela souligne la solidité du matelas financier du Royaume.
Dans l'ensemble, l'augmentation des réserves à 1 720 milliards de riyals saoudiens, alimentée par une allocation stratégique aux dépôts étrangers et soutenue par une gestion prudente des réserves, témoigne de la résilience et de la confiance continues dans les fondamentaux économiques de l'Arabie saoudite. Cette tendance à la hausse renforce également la capacité du Royaume à absorber les chocs extérieurs, à maintenir la stabilité monétaire et à soutenir les objectifs d'investissement à long terme alignés sur la Vision 2030.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com