Erdogan cherche de nouveaux alliés avant les élections

Le président turc, Recep Tayyip Erdogan, s’adresse aux médias (AP)
Le président turc, Recep Tayyip Erdogan, s’adresse aux médias (AP)
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Publié le Lundi 18 janvier 2021

Erdogan cherche de nouveaux alliés avant les élections

  • Le 7 janvier, Erdogan a rencontré Oguzhan Asilturk, un membre éminent du Parti de la félicité et une personnalité politique notoire du mouvement islamiste en Turquie
  • Plusieurs membres du SP voient dans les dernières actions d’Erdogan une tentative d’affaiblir leur parti

ANKARA: Le président turc, Recep Tayyip Erdogan, est à la recherche de possibles alliés électoraux pour renforcer l’Alliance populaire qu’il a formée avec le Parti d’action nationaliste (MHP). 

Les prochaines élections ne sont pas programmées avant juin 2023, mais la popularité croissante de l’opposition lui a fait prendre conscience de sa vulnérabilité si une élection anticipée avait lieu. 

L’unification de l’opposition a apporté la victoire dans des municipalités clés, notamment Istanbul et Ankara, lors des élections locales de 2019. Les maires des deux villes sont d’éventuels adversaires présidentiels d’Erdogan. 

L’Alliance nationale, qui s’est opposée à l’Alliance du peuple lors des élections précédentes, se compose du principal parti d’opposition, le Parti républicain du peuple (CHP), du parti nationaliste, le Bon Parti (IYI), avec le soutien du Parti de la félicité (SP) à tendance islamiste et du Parti démocratique des peuples (HDP) prokurde. 

Cependant, le SP a été approché par Erdogan dans sa tentative d’élargir sa propre alliance. Le 7 janvier, il a rencontré Oguzhan Asilturk, un membre éminent du parti et une personnalité politique notoire du mouvement islamiste en Turquie, suscitant des spéculations sur ses motivations. 

Selon les propos d’Erdogan recueillis par des journalistes au lendemain de cette réunion avec un haut responsable du SP plutôt qu’avec son chef, ils ont discuté d’une éventuelle alliance électorale future et du soutien du SP à la lutte contre le terrorisme du gouvernement. 

Avec 2,5 % des votes lors des dernières élections législatives, le SP partage les mêmes racines islamistes que le Parti de la justice et du développement (AKP) au pouvoir, et il est une étoile montante auprès des électeurs religieux déçus par le régime autoritaire d’Erdogan. 

Son chef, Temel Karamollaoglu, est en contact étroit avec les partis séparatistes de l’AKP, en particulier avec le chef du Parti du futur, Ahmet Davutoglu, car tous deux cherchent à capitaliser sur les partisans désenchantés de l’AKP aux prochaines élections en critiquant la rhétorique et l’autocratie d’Erdogan. 

Rejoindre le SP aiderait l’AKP à conserver sa majorité au Parlement et saperait également les alliés de l’opposition du plus petit parti. Tous les petits partis ont en effet besoin d’une alliance électorale pour entrer au Parlement en raison du seuil des 10 %. 

L’érosion du soutien à l’AKP et la menace pour sa majorité parlementaire ne sont pas un secret. 

Selon un sondage réalisé par la société MetroPoll basée à Ankara, le soutien à l’AKP est tombé à son niveau le plus bas depuis 2002, date de son accession au pouvoir, à environ 30 %, suivi par le CHP avec 20 %. 

Le partenaire ultranationaliste de l’AKP, le MHP, affiche, lui, un soutien de seulement 6 %, bien en dessous du seuil, ce qui l’oblige à rester dans l’alliance. 

«Alors que la montée en puissance de Karamollaoglu en tant que figure de l’opposition se poursuit, il ne sera pas facile pour le SP de rejoindre la coalition au pouvoir avec Erdogan», explique à Arab News Osman Sert, directeur de recherche à l’Institut d’Ankara. 

«L’électorat du SP a maintenant d’autres alternatives avec les partis séparatistes nouvellement établis», poursuit-il. «Cependant, Erdogan continuera à rechercher de nouveaux membres pour intégrer la coalition. Sinon, des jours difficiles s’annoncent pour l’AKP.» 

Selon Levent Basturk, politologue et candidat pour le SP lors des élections de mars 2019, «l’influence du parti dans la politique intérieure turque progresse depuis 2015». Il confie à Arab News: «Le Parti de la félicité conteste le discours polarisant du président Erdogan. Son alliance avec le principal parti d’opposition CHP lors des dernières élections a aidé les segments laïques de la société turque à se réconcilier avec les conservateurs.» 

Erdogan accuse souvent le CHP d’être indifférent aux préoccupations du peuple conservateur en Turquie, mais, avec sa nouvelle politique de communication, le CHP s’est adressé à différents segments de la société, en partie grâce au soutien de ses alliances électorales. 

Pour Levent Basturk, un partenariat avec le parti au pouvoir ferait fuir une grande partie des partisans du SP qui sont catégoriquement opposés à l’AKP. 

«Si le Parti de la félicité opte pour une alliance électorale avec l’AKP au pouvoir, quelles que soient les objections de ses électeurs inconditionnels, le parti pourrait se dissoudre en faveur de l’AKP. Plusieurs membres du SP voient dans les dernières actions d’Erdogan une tentative d’affaiblir leur parti», explique-t-il.  

«Le Parti de la félicité a comptabilisé un nombre étonnamment élevé de votes lors des dernières élections avec une rhétorique basée sur son opposition à l’autoritarisme dans le pays», poursuit M. Basturk. «Le Parti de la félicité ne fermera pas tous les voies de communication avec le gouvernement pour le moment. S’il rejoint les rangs du gouvernement, il obtiendra plus de sièges au Parlement, mais fera partie du système corrompu et abolira ainsi la raison de son existence.»  

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com 


Israël dit «  avancer » dans les préparatifs de son opération militaire sur Rafah

Poussés par les combats et les destructions dans le reste de la bande de Gaza, plus d'un million de Palestiniens ont trouvé refuge à Rafah - ville de quelque 250.000 habitants - et s'entassent dans des tentes et des bâtiments publics. (AFP).
Poussés par les combats et les destructions dans le reste de la bande de Gaza, plus d'un million de Palestiniens ont trouvé refuge à Rafah - ville de quelque 250.000 habitants - et s'entassent dans des tentes et des bâtiments publics. (AFP).
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  • "Israël avance vers son opération ciblant le Hamas à Rafah", a déclaré mercredi un porte-parole du gouvernement, David Mencer
  • Depuis le début de l'offensive terrestre dans le territoire palestinien, le 27 octobre, "au moins 18 ou 19 des 24 bataillons" du Hamas ont été défaits, a-t-il poursuivi

JERUSALEM: Le gouvernement israélien dit "avancer" dans les préparatifs de son opération militaire prévue sur Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, où selon lui quatre bataillons de combattants du mouvement islamiste palestinien Hamas sont regroupés.

"Israël avance vers son opération ciblant le Hamas à Rafah", a déclaré mercredi un porte-parole du gouvernement, David Mencer, lors d'un point presse. "Les quatre bataillons qui restent à Rafah ne peuvent pas échapper à Israël, ils seront attaqués".

M. Mencer a ajouté que "deux brigades de réservistes" avaient été mobilisées pour des "missions défensives et tactiques dans Gaza".

Depuis le début de l'offensive terrestre dans le territoire palestinien, le 27 octobre, "au moins 18 ou 19 des 24 bataillons" du Hamas ont été défaits, a-t-il poursuivi.

Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a déclaré à plusieurs reprises qu'Israël entendait mener un assaut contre Rafah, ville où sont réfugiés des centaines de milliers de Gazaouis, déplacés par la guerre.

M. Netanyahu insiste sur le fait que l'anéantissement des derniers bataillons du Hamas à Rafah est cruciale dans la poursuite des objectifs de la guerre contre le Hamas, mouvement islamiste qui a pris le pouvoir dans le territoire côtier depuis 2007.

Poussés par les combats et les destructions dans le reste de la bande de Gaza, plus d'un million de Palestiniens ont trouvé refuge à Rafah - ville de quelque 250.000 habitants - et s'entassent dans des tentes et des bâtiments publics.

Mais les ONG et un nombre croissant de pays - et même l'allié historique américain - s'opposent à cette opération, craignant qu'elle ne fasse de nombreuses victimes civiles.

Le Hamas de son côté a répété sa demande de cessez-le-feu permanent dans la bande de Gaza, ce qui à ce stade de la guerre est inacceptable pour M. Netanyahu et son gouvernement qui ont juré d'"anéantir" le mouvement.

"Au moins 26.000 terroristes ont été tués, appréhendés, ou blessés dans les combats", a avancé M. Mencer.

La guerre a été déclenchée le 7 octobre par une attaque sans précédent du Hamas dans le sud d'Israël, qui a entraîné la mort de 1.170 personnes, essentiellement des civils, selon un bilan de l'AFP établi à partir de données officielles israéliennes.

En riposte, Israël a promis d'anéantir le Hamas et lancé une offensive massive qui a fait jusqu'à présent 34.262 morts, majoritairement des civils, selon le ministère de la Santé du Hamas.


L'armée israélienne annonce mener une offensive sur le sud du Liban

Cette photo prise depuis une position israélienne le long de la frontière avec le sud du Liban montre de la fumée s'échappant du village libanais d'Odaisseh lors du bombardement israélien le 22 avril 2024. (Photo, AFP)
Cette photo prise depuis une position israélienne le long de la frontière avec le sud du Liban montre de la fumée s'échappant du village libanais d'Odaisseh lors du bombardement israélien le 22 avril 2024. (Photo, AFP)
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  • "Des troupes sont déployées en nombre à la frontière et les forces armées mènent actuellement des actions offensives dans tout le sud du Liban", a indiqué le ministre israélien de la Défense Yoav Gallant
  • Un porte-parole de la Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul) a indiqué à l'AFP que celle-ci "n'avait détecté aucun franchissement terrestre" de la frontière mercredi

JERUSALEM: L'armée israélienne a annoncé mercredi mener une "action offensive" sur le sud du Liban, où elle affirme que son aviation et son artillerie ont frappé 40 cibles du Hezbollah libanais et tué la moitié de ses commandants dans ce secteur.

"Des troupes sont déployées en nombre à la frontière et les forces armées mènent actuellement des actions offensives dans tout le sud du Liban", a indiqué le ministre israélien de la Défense Yoav Gallant dans un communiqué.

"La moitié des commandants du Hezbollah dans le sud du Liban ont été éliminés, l'autre moitié se cache et laisse le champ libre aux opérations" militaires israéliennes.

Un porte-parole de la Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul) a indiqué à l'AFP que celle-ci "n'avait détecté aucun franchissement terrestre" de la frontière mercredi.

Le mouvement libanais pro-iranien n'a pas réagi dans l'immédiat aux déclarations israéliennes.

Depuis le début de la guerre dans la bande de Gaza entre Israël et le Hamas le 7 octobre, le Hezbollah mène des attaques quasi-quotidiennes contre Israël pour soutenir le mouvement islamiste palestinien, son allié.

L'armée israélienne riposte en bombardant de plus en plus en profondeur le territoire libanais et en menant des attaques ciblées contre des responsables du Hezbollah.

"Il y a peu de temps, les avions de combat et l'artillerie israélienne ont frappé environ 40 cibles terroristes du Hezbollah" autour d'Aïta el-Chaab dans le sud du Liban, y compris des sites de stockage d'armes, a affirmé plus tôt l'armée israélienne dans un communiqué.

Le Hezbollah "a mis en place des dizaines de moyens et d'infrastructures terroristes dans la région" pour attaquer Israël, a-t-elle ajouté.

L'agence officielle libanaise ANI a fait état de son côté de 13 frappes israéliennes près d'Aïta el-Chaab.

"Des avions militaires israéliens ont effectué plus de 13 frappes aériennes ciblant la périphérie des villes d'Aïta el-Chaab, Ramya, Jabal Balat et Khallet Warda", a déclaré l'agence.

Le Hezbollah avait annoncé mardi avoir tiré des dizaines de roquettes sur le nord d'Israël, en représailles à la mort de deux civils dans le sud du Liban dans une frappe imputée à Israël.

Ces violences entre Hezbollah et Israël ont fait depuis le 7 octobre 380 morts du côté libanais, en majorité des combattants du mouvement libanais ainsi que 72 civils, selon un décompte de l'AFP.

Dans le nord d'Israël, onze soldats et huit civils ont été tués d'après l'armée.

 

 


L'Égypte nie avoir discuté avec Israël d’une offensive à Rafah

Un vendeur de pain pousse son chariot devant les décombres d’un bâtiment effondré à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, le 23 avril 2024. (AFP)
Un vendeur de pain pousse son chariot devant les décombres d’un bâtiment effondré à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, le 23 avril 2024. (AFP)
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  • Diaa Rashwan, chef du service d’information de l’État égyptien, a réfuté ce qui a été affirmé dans l’un des principaux journaux américains
  • L’Égypte s’est opposée à plusieurs reprises au déplacement des Palestiniens de Gaza et met en garde contre toute opération militaire à Rafah

LE CAIRE: L’Égypte nie avoir tenu des discussions avec Israël au sujet d’une offensive dans la ville palestinienne de Rafah, dans le sud de la bande de Gaza.

Diaa Rashwan, chef du service d’information de l’État égyptien, a réfuté ce qui a été affirmé dans l’un des principaux journaux américains, selon lequel l’Égypte a discuté avec Israël de ses projets d’offensive à Rafah.

M. Rashwan a réaffirmé l’opposition totale de l’Égypte à cette opération, position annoncée à plusieurs reprises par les responsables politiques du pays, qui estiment que cette opération conduira à de nouveaux massacres, à des pertes humaines massives et à une destruction généralisée.

Il a ajouté que les avertissements répétés de l’Égypte sont parvenus à la partie israélienne par tous les moyens depuis qu’Israël a proposé de mener une opération militaire à Rafah. Ces avertissements mentionnent les pertes attendues et les répercussions négatives sur la stabilité de l’ensemble de la région.

Alors qu’Israël envisage de mener cette opération à laquelle l’Égypte, la plupart des pays du monde et leurs institutions internationales s’opposent, les efforts de l’Égypte depuis le début de l’agression israélienne se focalisent sur la conclusion d’un accord de cessez-le-feu et sur l’échange de prisonniers et de détenus, a précisé M. Rashwan.

Ce dernier a indiqué que l’Égypte cherchait à faciliter l’acheminement de l’aide humanitaire dans la bande de Gaza, en particulier dans le nord et dans la ville de Gaza, ainsi que l’évacuation des blessés et des malades pour qu’ils soient soignés en dehors de cette région.

L’Égypte s’est opposée à plusieurs reprises au déplacement des Palestiniens de Gaza et met en garde contre toute opération militaire à Rafah.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com