Le plan de Biden contre le changement climatique

Joe Biden, président des Etats-Unis. (AFP)
Joe Biden, président des Etats-Unis. (AFP)
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Publié le Jeudi 21 janvier 2021

Le plan de Biden contre le changement climatique

  • Pour cela, Joe Biden prévoit de réunir les dirigeants des nations les plus polluantes pour un sommet où il entend convaincre ces pays de revoir à la hausse leurs engagements
  • La nouvelle administration prévoit ainsi d'imposer des limites strictes en matière de méthane pour les nouvelles infrastructures pétrolières et gazières, a indiqué à Vox un porte-parole de l'équipe de transition du président élu, Jamal Brown

WASHINGTON : Pour combattre le changement climatique, le président Joe Biden va réengager les Etats-Unis dans l'accord de Paris sur le climat, et doit selon toute vraisemblance bloquer la construction d'un oléoduc, au risque de froisser ses relations avec le Canada.  

Mais après quatre ans de présidence Trump, les experts estiment qu'il incombe aussi au démocrate de restaurer la crédibilité des Etats-Unis sur la scène internationale, en affichant des objectifs concrets sur la manière d'atteindre la neutralité carbone dès 2050.

Pour cela, Joe Biden prévoit de réunir les dirigeants des nations les plus polluantes pour un sommet où il entend convaincre ces pays de revoir à la hausse leurs engagements.

«Il est important que les Etats-Unis montrent qu'ils sont déterminés, et notamment chez eux», juge David Waskow, du World Resources Institute, un institut qui plaide pour que l'Amérique fixe une réduction de 45 à 50 % des émissions totales de gaz à effet de serre d'ici 2030 par rapport aux niveaux de 2005.  

La nouvelle administration prévoit ainsi d'imposer des limites strictes en matière de méthane pour les nouvelles infrastructures pétrolières et gazières, a indiqué à Vox un porte-parole de l'équipe de transition du président élu, Jamal Brown.

Et si John Kerry représentera l'Amérique dans les négociations internationales sur le climat, les affaires intérieures seront menées par Gina McCarthy, première conseillère nationale sur l'environnement. 

Il existe de nombreuses mesures à la portée du démocrate pour effacer les dommages environnementaux causés par son prédécesseur. 

Joe Biden peut notamment rétablir la série de réglementations environnementales annulées par Donald Trump - des normes d'émissions des voitures à la pollution atmosphérique industrielle, tout en dévoilant de nouvelles normes comme la protection de 30% des terres et des eaux américaines d'ici 2030.

Le président français Emmanuel Macron a d'ores et déjà félicité mercredi M. Biden, juste après sa prestation de serment, pour sa décision de réintroduire les Etats-Unis dans l'accord de Paris sur le climat.

Le Premier ministre canadien Justin Trudeau, qui espère réussir à faire changer d'avis le nouveau président américain sur l'arrêt du pipeline Keystone XL, a de son côté promis de travailler avec la nouvelle administration Biden »afin de favoriser l'action pour le climat et la croissance économique propre».

Economie verte

Le président démocrate présentera au Congrès le mois prochain son plan de 2.000 milliards de dollars pour le climat, censé placer durablement les mesures vertes au coeur de l'économie américaine.

Il promet «de faire face à la crise climatique, de construire une économie basée sur l'énergie propre, de s'attaquer à l'injustice environnementale et de créer des millions d'emplois syndicaux bien rémunérés». Ces mesures sont très similaires au «Green new deal» préconisé par la frange progressiste du parti démocrate. 

C'est là que les choses risquent de devenir plus délicates: le parti démocrate n'exercera qu'un contrôle très mince sur le Sénat et risque d'être confronté à des levées de boucliers. 

«Le défi sera de rallier les républicains à un projet d'infrastructure d'énergie propre qui pourrait considérablement réduire les émissions américaines», analyse auprès de l'AFP Paul Bledsoe, conseiller climatique de l'ancien président Clinton, aujourd'hui au Progressive Policy Institute.

Mais intégrer pleinement l'action climatique à la manière dont l'économie est construite est ce qui en fera un programme «durable», juge M. Waskow. 

Les défis politiques et techniques sont importants, et M. Biden sera soumis à des pressions pour ne pas réduire trop rapidement les combustibles fossiles, en particulier le gaz naturel, qui a aidé les Etats-Unis à réduire leurs émissions pendant une décennie et qui est considéré comme une énergie de transition essentielle. 

Mais il arrive aussi à un moment où le changement climatique est reconnu à un niveau record et où le public américain est désireux d'agir.  

Un sondage mené après l'élection et publié la semaine dernière par un programme de l'université Yale a révélé qu'une majorité des électeurs des deux partis soutenait les politiques visant à réduire la pollution au carbone et à promouvoir les énergies propres.

Plus de la moitié estime que le réchauffement climatique doit être une priorité importante, voire très importante pour le président et le Congrès, tandis que deux tiers voient dans le développement de sources d'énergie propre une priorité élevée ou très élevée. 

 


Naufrage au large de Djibouti: au moins 21 migrants morts et 23 disparus, selon l'ONU

Une embarcation de migrants qui a coulé au large de Djibouti. Photo d'archives. (AFP).
Une embarcation de migrants qui a coulé au large de Djibouti. Photo d'archives. (AFP).
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  • La bateau transportait des Ethiopiens venant du Yémen, a indiqué sur X l'ambassadeur éthiopien à Djibouti, Berhanu Tsegaye, en précisant que l'accident a eu lieu dans la nuit de lundi à mardi au large de Godoria (nord-est de Djibouti)
  • Sur les 77 migrants à bord de l'embarcation, 23 sont toujours portés disparus et 21 corps ont été retrouvés, dont ceux d'enfants

NAIROBI: Au moins 21 migrants, dont des enfants, ont été tués et 23 autres sont portés disparus dans le naufrage de leur embarcation au large de Djibouti, a annoncé mardi l'Organisation internationale pour les migrations (OIM).

La bateau transportait des Ethiopiens venant du Yémen, a indiqué sur X l'ambassadeur éthiopien à Djibouti, Berhanu Tsegaye, en précisant que l'accident a eu lieu dans la nuit de lundi à mardi au large de Godoria (nord-est de Djibouti).

"Les opérations de recherche et sauvetage par les autorités locales et l'OIM sont en cours", a affirmé l'OIM sur X.

Sur les 77 migrants à bord de l'embarcation, 23 sont toujours portés disparus et 21 corps ont été retrouvés, dont ceux d'enfants, selon le chef de mission de l'OIM à Djibouti, Tanja Pacifico.

Le bateau était en route vers la côte djiboutienne après avoir quitté le Yémen lundi vers 19H30 (16H30 GMT), a-t-elle indiqué.

L'ambassadeur éthiopien à Djibouti a confirmé que 33 personnes, dont une femme, avaient survécu, exprimé sa "peine profonde (...) devant la succession d'horribles désastres", et réclamé l'adoption de "mesures légales" contre "les trafiquants d'êtres humains qui mettent les vies de nos citoyens en danger".

Il s'agit du deuxième naufrage rapporté par l'OIM au large de Djibouti en quelques semaines, après un autre le 8 avril dans lequel au moins 38 migrants, dont des enfants, ont péri.

« Route dangereuse »

La "route de l'Est", empruntée par les migrants venant de la Corne de l'Afrique pour rejoindre l'Arabie saoudite via le Yémen en guerre, est considérée par l'OIM comme "l'une des routes migratoires les plus dangereuses et les plus complexes d'Afrique et du monde".

Malgré les risques, "le nombre de personnes qui tentent de traverser est en constante augmentation", a affirmé Mme Ndege.

Le 8 avril, l'OIM estimait qu'au moins 698 personnes avaient péri le long de la "route de l'Est" en 2023. Mais "ce chiffre pourrait être plus élevé car certaines tragédies passent souvent inaperçues", ajoutait l'agence onusienne.

En novembre 2023, 64 migrants avaient disparu, présumés morts en mer, lors d'un naufrage au large des côtes du Yémen.

Outre les naufrages, les migrants sont confrontés le long du chemin à "la famine, aux risques sanitaires, aux trafiquants et autres criminels" et manquent "de soins médicaux, de nourriture, d'eaux, d'un abri", souligne l'organisation.

Selon l'OIM, les Éthiopiens représentent 79% des quelque 100.000 migrants arrivés au Yémen en 2023 depuis les côtes de Djibouti ou de Somalie, le reste étant des Somaliens.

La plupart d'entre eux évoquent des motifs économiques à leur départ, mais une partie met aussi en avant les violences ou les catastrophes climatiques dans leur pays.

Deuxième pays le plus peuplé d'Afrique, l'Ethiopie est déchirée par de nombreux conflits et plusieurs régions ont souffert ces dernières années d'une importante sécheresse. L'inflation est galopante et plus de 15% des 120 millions d'habitants dépendent de l'aide alimentaire.


L'Ukraine va annoncer des mesures pour faire rentrer ses hommes de l'étranger

Des habitants locaux se tiennent devant une affiche de recrutement de la troisième brigade d'assaut ukrainienne alors qu'ils se réfugient dans une station de métro souterraine lors d'une alerte de raid aérien à Kiev le 23 avril 2024 (Photo, AFP).
Des habitants locaux se tiennent devant une affiche de recrutement de la troisième brigade d'assaut ukrainienne alors qu'ils se réfugient dans une station de métro souterraine lors d'une alerte de raid aérien à Kiev le 23 avril 2024 (Photo, AFP).
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  • Selon des estimations de médias, des dizaines de milliers d'hommes ont fui le pays illégalement pour éviter d'aller au front
  • Des centaines de milliers d'Ukrainiens vivaient en outre à l'étranger avant l'invasion

KIEV: Le chef de la diplomatie ukrainienne a indiqué mardi des "mesures" imminentes visant à faire rentrer en Ukraine les hommes en l'âge de combattre se trouvant à l'étranger.

L'Ukraine, qui combat depuis deux ans l'invasion russe, a cruellement besoin de soldats, d'autant que Kiev s'attend à ce que la Russie lance une nouvelle offensive dans les semaines ou mois à venir.

"Le fait de séjourner à l'étranger ne dispense pas un citoyen de ses devoirs envers sa patrie", a déclaré Dmytro Kouleba sur X, annonçant avoir ordonné des "mesures pour rétablir l'équité entre les hommes en âge d'être mobilisés en Ukraine et ceux à l'étranger".

Il n'a pas précisé la nature de ces mesures se bornant à dire que le ministère allait "prochainement fournir des éclaircissements" sur de nouvelles procédures à suivre pour "accéder aux services consulaires".

L'Ukraine interdit aux hommes en âge de combattre de voyager à l'étranger à quelques exceptions près.

Déserteurs 

Mais, selon des estimations de médias, des dizaines de milliers d'hommes ont fui le pays illégalement pour éviter d'aller au front.

Des centaines de milliers d'Ukrainiens vivaient en outre à l'étranger avant l'invasion.

La déclaration du ministre intervient alors qu'un influent site d'information ukrainien ZN.UA a publié lundi soir ce qu'il affirme être une lettre officielle signée par un adjoint de M. Kouleba et préconisant aux consulats ukrainiens de suspendre à partir de mardi tout service consulaire pour les hommes âgés de 18 à 60 ans.

Selon des médias ukrainiens, plusieurs consulats ukrainiens ont cessé d'accepter ces dossiers.

La compagnie d'Etat Dokument qui facilite la délivrance de documents ukrainiens a annoncé mardi sur son site qu'elle "suspendait" les procédures à l'étranger pour des "raisons techniques".

L'Ukraine, dont l'armée est en difficulté face aux troupes russes, a adopté une loi sur la mobilisation visant à durcir les punitions pour les récalcitrants.

Elle a aussi baissé l'âge de mobilisation de 27 à 25 ans.


Début des discussions entre Washington et Niamey sur le retrait des troupes américaines du Niger

Les manifestants réagissent alors qu'un homme brandit une pancarte exigeant que les soldats de l'armée américaine quittent le Niger sans négociation lors d'une manifestation à Niamey, le 13 avril 2024. (AFP)
Les manifestants réagissent alors qu'un homme brandit une pancarte exigeant que les soldats de l'armée américaine quittent le Niger sans négociation lors d'une manifestation à Niamey, le 13 avril 2024. (AFP)
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  • Le gouvernement du Niger, issu d'un coup d'Etat en juillet dernier, avait dénoncé en mars l'accord de coopération militaire en vigueur avec les Etats-Unis
  • Washington a accepté de retirer du pays ses plus de 1 000 soldats et annoncé envoyer une délégation à Niamey pour s'accorder sur les détails de ce retrait

WASHINGTON: Washington a entamé les discussions avec Niamey sur le retrait du Niger des troupes américaines qui y étaient déployées dans le cadre de la lutte antidjihadiste au Sahel, a déclaré lundi le Pentagone.

Le gouvernement du Niger, issu d'un coup d'Etat en juillet dernier, avait dénoncé en mars l'accord de coopération militaire en vigueur avec les Etats-Unis, estimant que la présence américaine était désormais "illégale".

Washington a finalement accepté la semaine dernière de retirer du pays ses plus de 1 000 soldats et annoncé envoyer une délégation à Niamey pour s'accorder sur les détails de ce retrait.

"Nous pouvons confirmer le début des discussions entre les Etats-Unis et le Niger sur le retrait ordonné des forces américaines du pays", a déclaré le porte-parole du Pentagone Pat Ryder.

Une "petite délégation du Pentagone et du commandement militaire américain pour l'Afrique" participe aux discussions, a-t-il précisé.

Les Etats-Unis vont "continuer à explorer les options possibles afin d'assurer que nous soyons toujours en mesure de faire face aux potentielles menaces terroristes", a-t-il encore dit.

A Niamey, le ministre nigérien des Affaires étrangères, Bakari Yaou Sangaré, a indiqué dans un communiqué avoir eu lundi "des discussions" avec l’ambassadrice des États-Unis à Niamey, Kathleen Fitzgibbon, portant "sur la question du départ des troupes militaires américaines du Niger".

L’entretien s’est déroulé en présence de Maria Barron, directrice de l'Agence américaine pour le développement international (USAID) à Niamey, qui a assuré que l'agence allait "poursuivre sa coopération bilatérale" avec le Niger, annonçant "un nouvel accord devant remplacer celui en cours qui expire en septembre 2024", selon le communiqué.

Au Niger, les Etats-Unis disposent notamment d'une base de drone importante près d'Agadez, construite pour environ 100 millions de dollars.

Après le coup d'Etat qui a renversé le président élu Mohamed Bazoum fin juillet, le nouveau régime militaire a rapidement exigé le départ des soldats de l'ancienne puissance coloniale française et s'est rapproché de la Russie, comme le Mali et le Burkina Faso voisins, également dirigés par des régimes militaires et confrontés à la violence de groupes jihadistes.