En France, les trois jihadistes en procès étaient prêts à une «tuerie de masse»

Les jihadistes présumés sont jugés devant la cour d'assises spéciale de Paris (Photo, AFP).
Les jihadistes présumés sont jugés devant la cour d'assises spéciale de Paris (Photo, AFP).
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Publié le Jeudi 11 février 2021

En France, les trois jihadistes en procès étaient prêts à une «tuerie de masse»

  • Les « soldats de l'EI » sont jugés pour « association de malfaiteurs terroriste en vue de la préparation de crimes d'atteinte aux personnes »
  • Les accusés encourent trente ans de réclusion criminelle

PARIS: Les trois jihadistes présumés jugés depuis le 1er février devant la cour d'assises spéciale de Paris étaient prêts « à accomplir une tuerie de masse », a affirmé mercredi à la barre un policier impliqué dans l'interpellation et l'interrogatoire de deux d'entre eux.

« Yassine Bousseria et Hicham Makran étaient des soldats de l'Etat islamique (EI). Ils étaient déterminés, avaient fait allégeance à l'EI et leur mission était d'accomplir une tuerie de masse en France le 1er décembre 2016 », a témoigné l'officier de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI, contre-espionnage et lutte anti-terroriste), le visage masqué. 

Originaires de Strasbourg (Est), Yassine Bousseria et Hicham Makran, deux amis d'enfance âgés de 41 ans, sont jugés aux côtés du Marocain Hicham El-Hanafi, 30 ans, pour « association de malfaiteurs terroriste en vue de la préparation de crimes d'atteinte aux personnes ». Ils encourent trente ans de réclusion criminelle.

A l'appui de ses dires, le policier cite quatre messages retrouvés sur une clé USB cryptée ramenée de Turquie par les deux Strasbourgeois.

Le premier, daté du 15 novembre 2016 et envoyé par un commanditaire de l'EI basé en Syrie, ordonne aux deux hommes d'aller récupérer des armes dissimulées en lisière de la forêt de Montmorency (région parisienne) en leur fournissant les coordonnées GPS de la cache.

Cet « émir » de l'EI ignorait que ces armes étaient « piégées ». Démilitarisées, elles ont été cachées par la DGSI à la faveur d'une opération inédite de « cyberinfiltration » menée par un de ses agents surnommé « Ulysse ».

En se faisant passer pour un sympathisant de la cause jihadiste, « Ulysse » a indiqué à ce responsable du groupe EI avoir caché quatre kalachnikovs et leurs chargeurs à Montmorency, dans le but de piéger ceux qui s'y rendraient pour les récupérer.

Informés, Yassine Bousseria et Hicham Makran temporisent. « On a bien compris pour l'adresse (de la planque) et le matos (les armes) », répondent-ils dès le 15 novembre au soir, « mais laisse-nous télécharger l'appli (de localisation), apprendre à la maîtriser... »

« Attaque imminente » ?

« On peut taper le 1er décembre parce qu'on est à sec, on n'a pas d'argent pour se déplacer, se loger et manger sur Paris », ajoutent-ils, « notre salaire rentre le 28 novembre et le lendemain on décolle ».

En zone irako-syrienne, le commanditaire s'impatiente. « Si vous voulez on peut vous faire parvenir une somme », propose-t-il le 19 novembre. « Les données GPS, c'est un peu compliqué pour nous (...) On a patienté un an et sept mois, je pense qu'on (peut attendre) une semaine », lui rétorquent les deux Strasbourgeois.

Un an et sept mois, c'est le temps qui s'est écoulé depuis leur bref séjour à la frontière turco-syrienne en mars 2015. Ils y seraient devenus « des soldats » du Califat, renvoyés en France pour y constituer « une cellule dormante » du groupe EI, affirme aujourd'hui SI 950.

Les deux hommes n'auront pas le temps de passer à l'action, finalement interpellés dans la nuit du 20 au 21 novembre 2016.

Leur défense s'étonne de cette précipitation. « Comment pouviez-vous être certains de l'imminence d'une attaque ? », demande un avocat. « On ne voulait prendre aucun risque », se défend un autre policier. 

Au cours de sa garde à vue, Hicham Makran a dit que leur commanditaire en Syrie avait désigné comme cibles potentielles le siège de la DGSI, des militaires ou les Champs-Elysées. « Mais je n'avais pas l'intention d'aller à Paris », a soutenu Makran.

Yassine Bousseria a lui reconnu qu'il souhaitait « mourir en martyr » mais en Syrie pas en France.


Expulsion vers l'Algérie d'un imam officiant en France

Un agent de sécurité se tient à l'entrée de la Grande Mosquée dans le quartier d'Empalot à Toulouse, le 23 juin 2018, lors de son inauguration après 13 ans de rénovation. (Photo Eric Cabanis AFP)
Un agent de sécurité se tient à l'entrée de la Grande Mosquée dans le quartier d'Empalot à Toulouse, le 23 juin 2018, lors de son inauguration après 13 ans de rénovation. (Photo Eric Cabanis AFP)
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  • Mohamed Tataïat était arrivé en France en 1985 comme imam détaché algérien
  • Il a été expulsé vendredi soir vers l'Algérie, après sa condamnation définitive pour provocation à la haine et à la violence envers la communauté juive, ont annoncé les autorités

PARIS : L'imam de nationalité algérienne, Mohamed Tataïat, qui officiait à Toulouse dans le sud de la France, a été expulsé vendredi soir vers l'Algérie, après sa condamnation définitive pour provocation à la haine et à la violence envers la communauté juive, ont annoncé les autorités.

Dans un message posté sur le réseau social X, le ministre français de l'Intérieur, Gérald Darmanin, a fait valoir qu'«une nouvelle fois, la loi immigration (avait permis) d'expulser dans son pays d'origine en moins de 24 heures un +imam+ de Toulouse, prêcheur de haine et condamné par la justice».

L'un des avocats de l'imam a dénoncé une «expulsion manu militari». «Il n'y avait pas d'urgence, il est sur le territoire français depuis 40 ans, il a des enfants, il travaille, il n'a pas fait parler de lui depuis sept ans, et là il se retrouve dans un avion en direction de l'Algérie», a réagi auprès de l'AFP Me Jean Iglesis.

Une audience pour examiner une requête en référé des avocats de l'imam à l'encontre de cet arrêté d'expulsion était prévue lundi au tribunal administratif de Paris, a ajouté Me Iglesis.

«Ce qui se passe est d'une certaine gravité (...) C'est une défiance à l'égard de la défense et de l'autorité judiciaire», a poursuivi le conseil de l'imam, affirmant notamment qu'il n'avait pas pu avoir accès à son client lorsqu'il était en instance d'expulsion à l'aéroport de Toulouse.

Mohamed Tataïat était arrivé en France en 1985 comme imam détaché algérien. Il avait rejoint Toulouse deux ans plus tard pour exercer au sein de la mosquée du quartier Empalot.

En juin 2018, le préfet du département de Haute-Garonne avait signalé des propos tenus lors d'un prêche le 15 décembre à la mosquée En Nour, caractérisant, selon lui, «une provocation à la haine et à la discrimination à l'égard des juifs».

Le 31 août 2022, l'imam avait été condamné par la cour d'appel de Toulouse à 4 mois de prison avec sursis pour ce prêche.

Le 19 décembre dernier, la Cour de cassation a rejeté le pourvoi de M. Tataïat, rendant ainsi sa condamnation définitive.

Le 5 dernier avril, le ministre de l'Intérieur avait signé son arrêté d'expulsion.


Consulat d'Iran à Paris: un homme interpellé après une alerte

La police française a bouclé vendredi le consulat iranien à Paris suite à des informations selon lesquelles un homme menaçait de se faire exploser. (Reuters)
La police française a bouclé vendredi le consulat iranien à Paris suite à des informations selon lesquelles un homme menaçait de se faire exploser. (Reuters)
La police française a bouclé vendredi le consulat iranien à Paris suite à des informations selon lesquelles un homme menaçait de se faire exploser. (Reuters)
La police française a bouclé vendredi le consulat iranien à Paris suite à des informations selon lesquelles un homme menaçait de se faire exploser. (Reuters)
La police française a bouclé vendredi le consulat iranien à Paris suite à des informations selon lesquelles un homme menaçait de se faire exploser. (Reuters)
La police française a bouclé vendredi le consulat iranien à Paris suite à des informations selon lesquelles un homme menaçait de se faire exploser. (Reuters)
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  • En réalité, aucun explosif n'a été retrouvé «ni dans les locaux du consulat, ni dans le véhicule» du suspect, a annoncé la Préfecture de police de Paris, après l'interventionde la BRI (brigade de recherche et d'intervention)
  • «Selon les premiers éléments, il s'agit d'un homme né en 1963 en Iran», a poursuivi le parquet, ajoutant qu'il était sorti de lui-même du consulat

PARIS: Un homme a été interpellé vendredi après une alerte lancée par le consulat d'Iran à Paris. Un individu aurait été vu dans ses locaux "porteur d'une grenade ou d'un gilet explosif", selon l'intitution.
En réalité, aucun explosif n'a été retrouvé "ni dans les locaux du consulat, ni dans le véhicule" du suspect, a annoncé la Préfecture de police de Paris, après l'interventionde la BRI (brigade de recherche et d'intervention), une unité d'élite de la police
Le parquet de Paris a également affirmé à l'AFP qu'"aucune matière explosive" n'avait été retrouvée "à ce stade, ni sur lui, ni sur place".
"Selon les premiers éléments, il s'agit d'un homme né en 1963 en Iran", a poursuivi le parquet, ajoutant qu'il était sorti "de lui-même" du consulat et qu'il "aurait proféré des menaces de passage à l'acte violent".
"Les vérifications et comptes-rendus se poursuivent afin de préciser la situation judiciaire", selon la même source.
L'affaire avait débuté vers "11H00" avec le signalement d'un homme qui "aurait été aperçu par un seul témoin entrant dans le consulat, rue de Fresnel, porteur d'une grenade ou d'un gilet explosif", avait rapporté un peu auparavant la PP à l'AFP.
En début d'après-midi un périmètre de sécurité avait été mis en place tout autour du consulat, situé dans le 16e arrondissement de Paris près du Trocadéro.
Le trafic sur les lignes de métro 9 et 6 desservant la station Trocadéro, la plus proche du consulat d'Iran, a été interrompu, pour des raisons de sécurité, comme l'a annoncé la RATP sur X.
Le préfet de police de Paris Laurent Nuñez a mobilisé, outre la BRI, d'importantes forces de l'ordre, a constaté un journaliste de l'AFP sur place. Le préfet répondait à une "demande d'intervention" du consulat.
Le consulat et l'ambassade d'Iran partagent le même bâtiment, mais ont des entrées différentes: le 4 avenue d'Iena pour l'ambassade et le 16 rue Fresnel pour le consulat.
Après l'interpellation du suspect, le dispositif sécuritaire était toujours bien en place et une vingtaine de journalistes étaient présents, notamment des journalistes étrangers, selon le journaliste de l'AFP.
Deux camions de police bloquaient le croisement de la rue de la Manutention et de la rue Fresnel où se trouve le consulat d’Iran.
La France a relevé son dispositif Vigipirate en urgence attentat, son plus haut niveau, après l'attentat survenu en mars à Moscou dans une salle de spectacle.

 


JO-2024: environ 50 000 agents mobilisés dans la fonction publique d'Etat

Des pigeons survolent les anneaux olympiques installés sur l'esplanade du Trocadéro près de la tour Eiffel suite à la nomination de Paris comme hôte des Jeux olympiques de 2024, sont photographiés le 14 septembre 2017 à Paris. (Photo de LUDOVIC MARIN / AFP)
Des pigeons survolent les anneaux olympiques installés sur l'esplanade du Trocadéro près de la tour Eiffel suite à la nomination de Paris comme hôte des Jeux olympiques de 2024, sont photographiés le 14 septembre 2017 à Paris. (Photo de LUDOVIC MARIN / AFP)
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  • Le gros des effectifs mobilisés viendra de la police, 25 000 agents déployés, et de l'armée 20 000, a affirmé une source proche du dossier
  • Le ministère de la Transition écologique «aurait dépêché environ 1 500 agents» pour le plus grand événement sportif au monde

PARIS: Un peu moins de 50 000 agents de la fonction publique d'Etat, qui en compte 2,5 millions au total, seront particulièrement mobilisés pendant les Jeux olympiques (26 juillet-11 août), a-t-on appris vendredi.

Le gros des effectifs mobilisés viendra de la police (25.000 agents déployés) et de l'armée (20.000), a affirmé une source proche du dossier au lendemain d'une réunion de préparation des JO qui a réuni l'administration et les syndicats de fonctionnaires.

Selon les estimations présentées par l'administration au cours de cette réunion, le ministère de la Transition écologique "aurait dépêché environ 1.500 agents" pour le plus grand événement sportif au monde, poursuit cette source.

"Quelques centaines" seraient mobilisés à la Répression des fraudes (DGCCRF), "500 pour les Affaires étrangères", "500 à 600 agents pour les ministères sociaux et environ 700 agents pour le ministère de la Justice", a-t-elle énuméré.

Les chiffres "quasiment cristallisés" sont "encore susceptibles de bouger à la hausse", a-t-elle ajouté.

Dans une instruction envoyée en mars aux ministères, la Direction générale de l'administration et de la fonction publique (DGAFP) leur demandait de recenser avant le 31 mars les agents "dont la présence est indispensable pendant la période de préparation ou de déroulement des Jeux".

Au cours de la réunion de jeudi, quatre points ont été abordés: l'organisation des Jeux, le dialogue social, les modalités d'organisation du travail pendant les JO et les mesures d'accompagnement pour les agents mobilisés (places en crèche, garde d'enfants...).

La CGT et FO, les deux premiers syndicats de la fonction publique qui ont tous deux déposé des préavis de grève couvrant la période des Jeux olympiques et paralympiques (28 août-8 septembre), n'étaient pas présents à la réunion.

Dans un message à l'AFP, la patronne de la CGT des agents de l'Etat, Céline Verzeletti, demande à rencontrer le ministre de la Fonction publique, Stanislas Guerini, "pour échanger sur un socle commun et contraignant" de mesures d'accompagnement pour les agents mobilisés, dans les trois branches du secteur public (Etat, hôpitaux, collectivités locales).

Mécontent de la politique salariale du gouvernement pour les fonctionnaires, FO a suspendu sa participation aux réunions avec le gouvernement et l'administration jusqu'à la fin avril, où le syndicat doit être reçu par le cabinet du Premier ministre Gabriel Attal.