NEW DELHI: Une militante indienne pour le climat a été arrêtée, soupçonnée d'avoir contribué à la création d'un guide des manifestations antigouvernementales des agriculteurs, document diffusé par l'activiste suédoise Greta Thunberg.
Disha Ravi, 22 ans, a été arrêtée samedi, la police prétendant qu'elle a diffusé en ligne une « boîte à outils » contenant des informations sur les manifestations, qui avaient aussi été postées début février sur Twitter par Greta Thunberg.
Les autorités indiennes ont, du reste, demandé à Twitter de bloquer des centaines de comptes sur lesquels avaient été dernièrement diffusés des commentaires opposés aux nouvelles lois sur l'agriculture, qui cristallisent depuis quelques mois la colère des agriculteurs.
Originaire du sud de Bangalore (sud du pays), Disha Ravi est « une conspiratrice ayant joué un rôle clé dans la rédaction et la diffusion du document », a déclaré la police dans un communiqué.
Ce dernier contiendrait des informations sur les manifestations d'agriculteurs, ainsi que sur la façon de se joindre aux rassemblements et de soutenir le mouvement en ligne. La police de Delhi a affirmé que Disha Ravi et son groupe l'avaient « partagé » avec Greta Thunberg.
Disha Ravi est l'une des fondatrices du mouvement Fridays For Future India, membre du réseau international de protestation créé par Greta Thunberg pour dénoncer l'inaction des gouvernants sur la question du changement climatique.
Jairam Ramesh, un ancien ministre et parlementaire membre du parti du Congrès (principale formation d'opposition), a qualifié son arrestation et sa détention de « harcèlement et d'intimidation injustifiés ». Une coalition de groupes d'activistes a réclamé sa libération, se disant « extrêmement inquiète pour sa sécurité ».
Depuis la fin novembre, les agriculteurs campent sur les routes menant à la capitale New Delhi et demandent l'abrogation des nouvelles lois agricoles, un mouvement qui constitue l'un des plus grands défis auxquels a eu à faire face le gouvernement du Premier ministre Narendra Modi depuis son arrivée au pouvoir en 2014.
New Delhi a réagi avec colère aux récents tweets de protestations émanant de célébrités - parmi lesquelles la chanteuse Rihanna et la nièce de la vice-présidente américaine Kamala Harris, Meena Harris - les qualifiant de « sensationnalistes ».
Suite à ces messages, la police a lancé le 5 février une enquête sur ceux qui attisent « mécontentement et malveillance » à l'encontre du gouvernement.