Etats-Unis: Face à la pandémie, le plan de relance est approuvé

Le plan de relance de 1 900 milliards de dollars voulu par Joe Biden vise à résorber les dégâts causés par la pandémie (Photo, AFP).
Le plan de relance de 1 900 milliards de dollars voulu par Joe Biden vise à résorber les dégâts causés par la pandémie (Photo, AFP).
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Publié le Dimanche 28 février 2021

Etats-Unis: Face à la pandémie, le plan de relance est approuvé

  • Le temps presse pour soutenir la première économie mondiale, durement frappée par la pandémie de Covid-19
  • Le texte sera transmis au Sénat la semaine prochaine, où la mesure prévoyant une hausse du revenu minimum --jusqu'à 15 dollars par heure, d'ici 2025-- devrait être retirée

WASHINGTON: La Chambre américaine des représentants a approuvé samedi le vaste plan de relance de 1 900 milliards de dollars voulu par Joe Biden grâce aux seules voix des démocrates, un premier cap crucial avant son examen au Sénat où la hausse du salaire minimum devrait être abandonnée.

Le temps presse pour soutenir la première économie mondiale, durement frappée par la pandémie de Covid-19. Et le nouveau président démocrate voulait au départ voir son « Plan de sauvetage américain » adopté dès début février. 

Face au retard, il avait exhorté cette semaine le Congrès à « avancer rapidement ». 

Après des heures de débat, le projet de loi a été adopté dans la nuit à la chambre basse par 219 voix, toutes démocrates, contre 212 (dont deux démocrates), les républicains dénonçant des mesures trop coûteuses et mal ciblées. 

« Le texte est approuvé », a déclaré la présidente démocrate de la Chambre Nancy Pelosi peu après deux heures du matin, sous les applaudissements de son groupe. 

Le texte sera transmis au Sénat la semaine prochaine, où la mesure prévoyant une hausse du revenu minimum --jusqu'à 15 dollars par heure, d'ici 2025-- devrait être retirée. 

Confiants, les démocrates comptent sur leur infime majorité à la chambre haute pour qu'il y soit à son tour approuvé. 

La version finale du texte reviendra alors à la Chambre, où les chefs démocrates ont affirmé vendredi compter sur suffisamment de voix pour que le plan de relance soit adopté définitivement, avec ou sans hausse du salaire minimum. 

« Nous devons approuver ce plan avant le 14 mars », lorsque le versement d'allocations chômage prolongé dans un précédent plan d'aide cessera, a mis en garde le chef de la majorité Steny Hoyer. 

« Gâchis »

« Après un an de pandémie et de crise économique, les Américains doivent savoir que leur gouvernement agit pour eux. Et que comme le président Biden l'a dit : ‘l'aide arrive’ », avait lancé Nancy Pelosi avant le vote.

« Si nous ne mettons pas en œuvre ce plan d'aide, les résultats pourraient être catastrophiques », avait-elle ajouté. 

En face, les républicains ont dénoncé un plan titanesque qui ne fait « que jeter l'argent par les fenêtres ». 

« Mais est-ce qu'il aidera les gens à retrouver du travail ? Non », a accusé le chef de la minorité républicaine, Kevin McCarthy. 

« Les démocrates ont tellement honte de tout le gâchis d'argent non-lié au Covid dans ce texte qu'ils le font passer au milieu de la nuit », a-t-il poursuivi. 

Hausse « inévitable »

C'est une figure méconnue du Congrès qui avait bousculé jeudi soir l'avancée de ce plan massif. 

La gardienne des procédures, complexes, du Sénat, Elizabeth MacDonough, a jugé que le texte ne pouvait pas inclure la hausse du salaire minimum horaire inscrite dans le projet de loi. 

Si certains progressistes s'en sont indignés, appelant à outrepasser le jugement de cette « parliamentarian », une responsable non élue, Joe Biden a fait savoir dès jeudi soir qu'il le « respectait ». Tout en annonçant qu'il tenterait de faire avancer séparément l'augmentation du salaire fédéral minimum, actuellement à 7,25 dollars par heure. 

Une voie également anticipée vendredi soir par les chefs démocrates du Congrès.

« Il est inévitable, à nos yeux à tous, de parvenir au salaire minimum à 15 dollars », a martelé Nancy Pelosi dans l’hémicycle, en promettant d'y travailler « activement ».

Grands patrons

Le retrait de la hausse du salaire minimum pourrait au final faciliter l'adoption du plan de soutien, car certains démocrates modérés étaient opposés à cette mesure. 

Or, avec son infime majorité au Sénat, et l'opposition des républicains au plan Biden, le parti a impérativement besoin d'unité pour faire adopter ce projet. 

Le sénateur Bernie Sanders et d'autres démocrates progressistes étudient toutefois une alternative pour encourager la hausse des revenus minimum : introduire dans le vaste plan de soutien un amendement créant des pénalités fiscales pour les grandes entreprises qui payent moins qu'un « minimum vital ». 

Mais les démocrates modérés pourraient s'y opposer. Et la « parliamentarian » aussi. 

Face à l'incertitude, les grands patrons américains appellent à agir vite.

Dans le détail, le plan Biden prévoit plusieurs dizaines de milliards de dollars pour l'accélération du rythme des vaccinations et le déploiement de tests mais aussi 130 milliards de dollars pour aider les écoles et lycées à rouvrir malgré la pandémie. 

De nouveaux chèques d'aide d'un montant de 1 400 dollars devraient être envoyés aux Américains, selon leur niveau de revenus, et la durée de versement des allocations chômage prolongée jusqu'au 30 septembre 2021.


Naufrage au large de Djibouti: au moins 21 migrants morts et 23 disparus, selon l'ONU

Une embarcation de migrants qui a coulé au large de Djibouti. Photo d'archives. (AFP).
Une embarcation de migrants qui a coulé au large de Djibouti. Photo d'archives. (AFP).
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  • La bateau transportait des Ethiopiens venant du Yémen, a indiqué sur X l'ambassadeur éthiopien à Djibouti, Berhanu Tsegaye, en précisant que l'accident a eu lieu dans la nuit de lundi à mardi au large de Godoria (nord-est de Djibouti)
  • Sur les 77 migrants à bord de l'embarcation, 23 sont toujours portés disparus et 21 corps ont été retrouvés, dont ceux d'enfants

NAIROBI: Au moins 21 migrants, dont des enfants, ont été tués et 23 autres sont portés disparus dans le naufrage de leur embarcation au large de Djibouti, a annoncé mardi l'Organisation internationale pour les migrations (OIM).

La bateau transportait des Ethiopiens venant du Yémen, a indiqué sur X l'ambassadeur éthiopien à Djibouti, Berhanu Tsegaye, en précisant que l'accident a eu lieu dans la nuit de lundi à mardi au large de Godoria (nord-est de Djibouti).

"Les opérations de recherche et sauvetage par les autorités locales et l'OIM sont en cours", a affirmé l'OIM sur X.

Sur les 77 migrants à bord de l'embarcation, 23 sont toujours portés disparus et 21 corps ont été retrouvés, dont ceux d'enfants, selon le chef de mission de l'OIM à Djibouti, Tanja Pacifico.

Le bateau était en route vers la côte djiboutienne après avoir quitté le Yémen lundi vers 19H30 (16H30 GMT), a-t-elle indiqué.

L'ambassadeur éthiopien à Djibouti a confirmé que 33 personnes, dont une femme, avaient survécu, exprimé sa "peine profonde (...) devant la succession d'horribles désastres", et réclamé l'adoption de "mesures légales" contre "les trafiquants d'êtres humains qui mettent les vies de nos citoyens en danger".

Il s'agit du deuxième naufrage rapporté par l'OIM au large de Djibouti en quelques semaines, après un autre le 8 avril dans lequel au moins 38 migrants, dont des enfants, ont péri.

« Route dangereuse »

La "route de l'Est", empruntée par les migrants venant de la Corne de l'Afrique pour rejoindre l'Arabie saoudite via le Yémen en guerre, est considérée par l'OIM comme "l'une des routes migratoires les plus dangereuses et les plus complexes d'Afrique et du monde".

Malgré les risques, "le nombre de personnes qui tentent de traverser est en constante augmentation", a affirmé Mme Ndege.

Le 8 avril, l'OIM estimait qu'au moins 698 personnes avaient péri le long de la "route de l'Est" en 2023. Mais "ce chiffre pourrait être plus élevé car certaines tragédies passent souvent inaperçues", ajoutait l'agence onusienne.

En novembre 2023, 64 migrants avaient disparu, présumés morts en mer, lors d'un naufrage au large des côtes du Yémen.

Outre les naufrages, les migrants sont confrontés le long du chemin à "la famine, aux risques sanitaires, aux trafiquants et autres criminels" et manquent "de soins médicaux, de nourriture, d'eaux, d'un abri", souligne l'organisation.

Selon l'OIM, les Éthiopiens représentent 79% des quelque 100.000 migrants arrivés au Yémen en 2023 depuis les côtes de Djibouti ou de Somalie, le reste étant des Somaliens.

La plupart d'entre eux évoquent des motifs économiques à leur départ, mais une partie met aussi en avant les violences ou les catastrophes climatiques dans leur pays.

Deuxième pays le plus peuplé d'Afrique, l'Ethiopie est déchirée par de nombreux conflits et plusieurs régions ont souffert ces dernières années d'une importante sécheresse. L'inflation est galopante et plus de 15% des 120 millions d'habitants dépendent de l'aide alimentaire.


L'Ukraine va annoncer des mesures pour faire rentrer ses hommes de l'étranger

Des habitants locaux se tiennent devant une affiche de recrutement de la troisième brigade d'assaut ukrainienne alors qu'ils se réfugient dans une station de métro souterraine lors d'une alerte de raid aérien à Kiev le 23 avril 2024 (Photo, AFP).
Des habitants locaux se tiennent devant une affiche de recrutement de la troisième brigade d'assaut ukrainienne alors qu'ils se réfugient dans une station de métro souterraine lors d'une alerte de raid aérien à Kiev le 23 avril 2024 (Photo, AFP).
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  • Selon des estimations de médias, des dizaines de milliers d'hommes ont fui le pays illégalement pour éviter d'aller au front
  • Des centaines de milliers d'Ukrainiens vivaient en outre à l'étranger avant l'invasion

KIEV: Le chef de la diplomatie ukrainienne a indiqué mardi des "mesures" imminentes visant à faire rentrer en Ukraine les hommes en l'âge de combattre se trouvant à l'étranger.

L'Ukraine, qui combat depuis deux ans l'invasion russe, a cruellement besoin de soldats, d'autant que Kiev s'attend à ce que la Russie lance une nouvelle offensive dans les semaines ou mois à venir.

"Le fait de séjourner à l'étranger ne dispense pas un citoyen de ses devoirs envers sa patrie", a déclaré Dmytro Kouleba sur X, annonçant avoir ordonné des "mesures pour rétablir l'équité entre les hommes en âge d'être mobilisés en Ukraine et ceux à l'étranger".

Il n'a pas précisé la nature de ces mesures se bornant à dire que le ministère allait "prochainement fournir des éclaircissements" sur de nouvelles procédures à suivre pour "accéder aux services consulaires".

L'Ukraine interdit aux hommes en âge de combattre de voyager à l'étranger à quelques exceptions près.

Déserteurs 

Mais, selon des estimations de médias, des dizaines de milliers d'hommes ont fui le pays illégalement pour éviter d'aller au front.

Des centaines de milliers d'Ukrainiens vivaient en outre à l'étranger avant l'invasion.

La déclaration du ministre intervient alors qu'un influent site d'information ukrainien ZN.UA a publié lundi soir ce qu'il affirme être une lettre officielle signée par un adjoint de M. Kouleba et préconisant aux consulats ukrainiens de suspendre à partir de mardi tout service consulaire pour les hommes âgés de 18 à 60 ans.

Selon des médias ukrainiens, plusieurs consulats ukrainiens ont cessé d'accepter ces dossiers.

La compagnie d'Etat Dokument qui facilite la délivrance de documents ukrainiens a annoncé mardi sur son site qu'elle "suspendait" les procédures à l'étranger pour des "raisons techniques".

L'Ukraine, dont l'armée est en difficulté face aux troupes russes, a adopté une loi sur la mobilisation visant à durcir les punitions pour les récalcitrants.

Elle a aussi baissé l'âge de mobilisation de 27 à 25 ans.


Début des discussions entre Washington et Niamey sur le retrait des troupes américaines du Niger

Les manifestants réagissent alors qu'un homme brandit une pancarte exigeant que les soldats de l'armée américaine quittent le Niger sans négociation lors d'une manifestation à Niamey, le 13 avril 2024. (AFP)
Les manifestants réagissent alors qu'un homme brandit une pancarte exigeant que les soldats de l'armée américaine quittent le Niger sans négociation lors d'une manifestation à Niamey, le 13 avril 2024. (AFP)
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  • Le gouvernement du Niger, issu d'un coup d'Etat en juillet dernier, avait dénoncé en mars l'accord de coopération militaire en vigueur avec les Etats-Unis
  • Washington a accepté de retirer du pays ses plus de 1 000 soldats et annoncé envoyer une délégation à Niamey pour s'accorder sur les détails de ce retrait

WASHINGTON: Washington a entamé les discussions avec Niamey sur le retrait du Niger des troupes américaines qui y étaient déployées dans le cadre de la lutte antidjihadiste au Sahel, a déclaré lundi le Pentagone.

Le gouvernement du Niger, issu d'un coup d'Etat en juillet dernier, avait dénoncé en mars l'accord de coopération militaire en vigueur avec les Etats-Unis, estimant que la présence américaine était désormais "illégale".

Washington a finalement accepté la semaine dernière de retirer du pays ses plus de 1 000 soldats et annoncé envoyer une délégation à Niamey pour s'accorder sur les détails de ce retrait.

"Nous pouvons confirmer le début des discussions entre les Etats-Unis et le Niger sur le retrait ordonné des forces américaines du pays", a déclaré le porte-parole du Pentagone Pat Ryder.

Une "petite délégation du Pentagone et du commandement militaire américain pour l'Afrique" participe aux discussions, a-t-il précisé.

Les Etats-Unis vont "continuer à explorer les options possibles afin d'assurer que nous soyons toujours en mesure de faire face aux potentielles menaces terroristes", a-t-il encore dit.

A Niamey, le ministre nigérien des Affaires étrangères, Bakari Yaou Sangaré, a indiqué dans un communiqué avoir eu lundi "des discussions" avec l’ambassadrice des États-Unis à Niamey, Kathleen Fitzgibbon, portant "sur la question du départ des troupes militaires américaines du Niger".

L’entretien s’est déroulé en présence de Maria Barron, directrice de l'Agence américaine pour le développement international (USAID) à Niamey, qui a assuré que l'agence allait "poursuivre sa coopération bilatérale" avec le Niger, annonçant "un nouvel accord devant remplacer celui en cours qui expire en septembre 2024", selon le communiqué.

Au Niger, les Etats-Unis disposent notamment d'une base de drone importante près d'Agadez, construite pour environ 100 millions de dollars.

Après le coup d'Etat qui a renversé le président élu Mohamed Bazoum fin juillet, le nouveau régime militaire a rapidement exigé le départ des soldats de l'ancienne puissance coloniale française et s'est rapproché de la Russie, comme le Mali et le Burkina Faso voisins, également dirigés par des régimes militaires et confrontés à la violence de groupes jihadistes.