Le Louvre Abou Dhabi participe à l'enquête sur les portraits romano-égyptiens

Le projet est dirigé par une équipe de chercheurs et scientifiques du Louvre Abou Dhabi avec le soutien de NYU Abu Dhabi (NYUAD) (Photo, WAM).
Le projet est dirigé par une équipe de chercheurs et scientifiques du Louvre Abou Dhabi avec le soutien de NYU Abu Dhabi (NYUAD) (Photo, WAM).
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Publié le Jeudi 13 août 2020

Le Louvre Abou Dhabi participe à l'enquête sur les portraits romano-égyptiens

  • Le Louvre Abou Dhabi a annoncé sa participation à ce projet de recherche mondial avec le musée J. Paul Getty et 47 autres institutions
  • Lancé en 2013 par le Département de la conservation des antiquités du musée Getty, le projet a pour objectif d'analyser et de partager les secrets de ces portraits funéraires

ABOU DHABI: Le Louvre Abou Dhabi a annoncé sa participation à un projet de recherche mondial avec le musée J. Paul Getty et 47 autres institutions pour enquêter sur les portraits funéraires romano-égyptiens, considérés comme parmi les plus œuvres d'art spectaculaires du monde antique.

Lancé en 2013 par le Département de la conservation des antiquités du musée Getty, le projet APPEAR (Ancient Panel Paintings: Examination, Analysis and Research) a pour objectif d'analyser et de partager les secrets de ces portraits funéraires, trouvés dans les collections de plusieurs grands musées internationaux. L'objectif d'APPEAR est d'élargir les connaissances et la compréhension critique des méthodes et des matériaux utilisés pour créer ces peintures.

Le Louvre Abou Dhabi a rejoint le projet APPEAR en 2019 pour analyser l'œuvre Portrait funéraire d'un homme à la coupe (225–50 CE), un excellent exemple de portrait funéraire romano-égyptien dans la collection du musée. Créés comme des portraits du défunt, ces objets mêlent les méthodes artistiques et les styles de la période gréco-romaine à la tradition funéraire égyptienne vieille de 2000 ans.

Le projet est dirigé par une équipe de chercheurs et scientifiques du Louvre Abou Dhabi avec le soutien de NYU Abu Dhabi (NYUAD).

"APPEAR est l'une des collaborations les plus importantes du Louvre Abou Dhabi à ce jour. A travers ce projet, nous cherchons à encourager les études universitaires, ainsi qu'à contribuer à la recherche universitaire internationale", a déclaré la directrice scientifique, de la conservation et la gestion des collections au Louvre Abou Dhabi, Dr. Souraya Noujaim.

"C'est une occasion passionnante et inspirante pour les Emirats arabes unis de faire partie de cette initiative mondiale d'échange de découvertes sur certains des objets anciens les plus renommés au monde. En tant que l'un des nombreux projets de recherche et de conservation sur lesquels nous travaillons, APPEAR témoigne de la mission plus large du musée d'être une plate-forme d'expérimentation et d'offrir des informations académiques significatives sur les œuvres d'art qui ont défini l'humanité".

Premier laboratoire
APPEAR suit plusieurs processus scientifiques. Au Louvre Abu Dhabi, par exemple, un spectromètre à fluorescence X, XRF, a été utilisé pour détecter et identifier la plupart des éléments chimiques qui se trouvent sur la surface de la peinture. Ces données sont ensuite analysées pour découvrir de nouvelles informations sur les portraits funéraires, notamment comment ils ont été réalisés, d'où ils proviennent et qui pourrait les avoir créés. Les découvertes éclairent également le parcours du Portrait funéraire d'un homme à la coupe à travers le temps en révélant des sections qui peuvent avoir été peintes ou restaurées lors de la transmission de l'œuvre d'art.

Le Louvre Abou Dhabi est en train de construire son premier laboratoire d'analyse de matériaux sur des artefacts. Pour APPEAR, les scientifiques du musée, Elsa Bourguignon et Pablo Londero, ont collaboré avec des collègues de NYUAD, le professeur de physique et codirecteur du NYUAD Dhakira Center for Heritage Studies, Francesco Arneodo ; le chercheur scientifique, Adriano di Giovanni, et l'Assistant de recherche, Rodrigo Torres Saavedra. Ces scientifiques ont aidé à mener la recherche et l’analyse pour APPEAR en utilisant le spectromètre XRF portable de NYUAD.

"NYU Abou Dhabi est une université d'arts libéraux et une institution de recherche, où nous attachons une grande importance à l'interdisciplinarité. Notre application de techniques communes en physique atomique et moléculaire pour répondre à des questions dans le domaine du patrimoine culturel est un exemple parfait de ce que nous aimons faire", dit Arneodo. "La collaboration avec le Louvre Abou Dhabi sur le projet APPEAR est une formidable opportunité et un exemple de la manière dont les universités et les musées peuvent travailler ensemble pour répondre aux questions et ouvrir des opportunités aux chercheurs et aux étudiants".

Une fois l'analyse du Portrait funéraire d'un homme à la coupe terminée, les résultats seront ajoutés à la base de données en ligne APPEAR qui est mise à la disposition d'autres scientifiques et chercheurs. Les premiers résultats des conclusions seront publiés fin 2020.

Outre le projet APPEAR, le département de recherche et développement du Louvre Abou Dhabi a récemment lancé plusieurs autres initiatives de recherche et de conservation, élevant les contributions académiques du musée au domaine de l'histoire de l'art. Ces projets comprennent des programmes sur les manuscrits médiévaux et les restaurations de la tapisserie The Hunts of Maximillian et de l'armure de cavalier et de cheval turc des XVIe et XVIIe siècles, présentée dans le cadre de la récente exposition du musée, Furusiyya: l'art de la chevalerie entre l'Orient et l'Occident.

Les sciences sociales, ainsi que les études de traduction dans le contexte des musées, font également partie des programmes de recherche du Louvre Abou Dhabi, développés en partenariat avec un réseau d’universités des EAU. Ces projets de recherche extensifs visent à approfondir la connaissance de la collection du musée et à améliorer le processus de restauration et de préservation des objets clés qui ont défini les civilisations à travers l’histoire.


Des auteurs se retirent des prix littéraires PEN America pour protester contre la position de l’organisation sur Gaza

Dans une lettre ouverte adressée au conseil d'administration cette semaine, les écrivains ont demandé la démission de la directrice générale de l'organisation, Suzanne Nossel, de sa présidente, Jennifer Finney Boylan, ainsi que de l'ensemble du comité exécutif. (PEN America)
Dans une lettre ouverte adressée au conseil d'administration cette semaine, les écrivains ont demandé la démission de la directrice générale de l'organisation, Suzanne Nossel, de sa présidente, Jennifer Finney Boylan, ainsi que de l'ensemble du comité exécutif. (PEN America)
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  • Une trentaine d’écrivains ont signé une lettre ouverte qui critique l'organisation en raison de son «échec à dénoncer le génocide du peuple palestinien»
  • Ils appellent la directrice générale, Suzanne Nossel, la présidente, Jennifer Finney Boylan, et l'ensemble du comité exécutif à démissionner

DUBAÏ: Trente auteurs et traducteurs ont signé une lettre ouverte à PEN America dans laquelle ils ont décliné l’invitation ou retiré leurs œuvres de la course aux prix littéraires 2024 de l'organisation en signe de protestation contre son «échec à dénoncer le génocide du peuple palestinien et à défendre nos confrères écrivains à Gaza». 

Dans cette missive adressée au conseil d'administration cette semaine, les signataires «rejettent fermement PEN America pour son incapacité à dénoncer le génocide à Gaza» et réclament la démission de la directrice générale de l'organisation, Suzanne Nossel, de sa présidente, Jennifer Finney Boylan, et de l'ensemble du comité exécutif. 

Parmi les signataires figurent la cofondatrice du festival PEN World Voices, Esther Allen, ainsi que Joseph Earl Thomas, Kelly X. Hui, Nick Mandernach, Alejandro Varela, Maya Binyam et Julia Sanches. 

Allen a annoncé au cours de ce mois avoir décliné le prix PEN/Ralph Manheim de traduction. Dans un message publié sur X le 5 avril, elle a expliqué l’avoir fait en solidarité avec plus de 1 300 écrivains qui avaient critiqué PEN America pour son silence «sur le meurtre génocidaire des Palestiniens» et «en célébration, en mémoire et en deuil de tous les Palestiniens à jamais réduits au silence par les forces israéliennes soutenues par les États-Unis». 

De même, Binyam a récemment retiré son premier roman, Le Bourreau, de la course aux prix PEN/Jean Stein et PEN/Hemingway. 

Dans un courriel adressé à PEN America dont elle a publié une copie sur X le 11 avril, elle a expliqué qu'elle considérait comme «honteux que cette reconnaissance [de son travail] puisse exister sous la bannière de PEN America, dont la direction a été ferme dans son rejet du génocide en cours et de la lutte historique pour la libération de la Palestine». 

Dans leur lettre ouverte cette semaine, les signataires ont affirmé: «Les écrivains ont la responsabilité d’assumer leur rôle de gardiens attentifs de l'histoire pour mieux servir nos communautés». 

Ils ont ajouté qu'ils étaient «solidaires d'une Palestine libre» et qu’ils refusaient d'être «honorés par une organisation qui agit comme une façade culturelle pour l'impérialisme américain» ou «de participer à des célébrations qui serviront à occulter la complicité de PEN dans la normalisation du génocide». 

En réponse, PEN America a déclaré: «Les mots ont de l'importance et cette lettre mérite une attention particulière pour son langage et ses affirmations alarmantes.» 

«La guerre actuelle à Gaza est horrible. Mais nous ne pouvons pas accepter que la réponse à ses dilemmes déchirants et à ses conséquences réside dans la fermeture du dialogue et la suppression des points de vue.» 

«Nous respectons tous les écrivains pour avoir agi en leur âme et conscience et nous continuerons à défendre leur liberté d'expression.» 

Les prix seront remis lors d'une cérémonie qui se tiendra le 29 avril à Manhattan. 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Tunnel et mur de fortification mis au jour par des archéologues à Djeddah

La découverte de nouvelles preuves d’un établissement humain dans la grotte Umm Jirsan, située à Harrat Khaybar à Médine, a été annoncée par la Commission du patrimoine saoudien. (SPA)
La découverte de nouvelles preuves d’un établissement humain dans la grotte Umm Jirsan, située à Harrat Khaybar à Médine, a été annoncée par la Commission du patrimoine saoudien. (SPA)
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  • Découvertes liées à l’expansion des défenses de la ville aux XVIIIe et XIXe siècles
  • Découverte de nouvelles preuves de peuplement humain dans la grotte Umm Jirsan à Médine

RIYADH : Une série de découvertes archéologiques à Djeddah et à Médine ont été révélées jeudi par le Programme historique de Djeddah et la Commission saoudienne du patrimoine.

La Commission a annoncé la découverte de nouvelles preuves de l'existence d'un établissement humain dans la grotte d'Umm Jirsan, située dans le Harrat Khaybar de Médine, et les vestiges d'un ancien tunnel souterrain et d'un mur fortifié, qui entouraient autrefois la ville, ont été annoncés par le programme dans le cadre de la phase inaugurale du projet d'archéologie de Médine.

Situées dans le secteur nord de la ville historique de Djeddah, à côté de la place Al-Kidwa et à proximité de la place Al-Bayaa, ces structures historiques datent de plusieurs siècles.

Selon certaines estimations, Djeddah est devenue une ville fortifiée à la fin du Xe siècle ou au début du XIe siècle, mais les analyses en laboratoire suggèrent que les nouvelles découvertes appartiennent à une phase ultérieure de la fortification, probablement construite au cours des XVIIIe et XIXe siècles.

La découverte de nouvelles preuves d’un établissement humain dans la grotte Umm Jirsan, située à Harrat Khaybar à Médine, a été annoncée par la Commission du patrimoine saoudien. (SPA)
La découverte de nouvelles preuves d’un établissement humain dans la grotte Umm Jirsan, située à Harrat Khaybar à Médine, a été annoncée par la Commission du patrimoine saoudien. (SPA)

Des fouilles archéologiques ont révélé qu'au milieu du 19e siècle, le tunnel était devenu inutilisable et a été rapidement rempli de sable. Cependant, le mur est resté debout jusqu'en 1947, et certaines parties du mur de soutènement du tunnel sont restées intactes jusqu'à une hauteur de trois mètres.

Des céramiques européennes importées datant du 19e siècle ont également été trouvées, soulignant les liens commerciaux historiques de Jeddah. En outre, un fragment de poterie datant du 9e siècle a été découvert sur la place Al-Kidwa.

Ces découvertes font partie d'un ensemble plus large de découvertes archéologiques annoncées par le programme Historic Jeddah comme résultats de la première phase de son projet d'archéologie - un effort de collaboration qui implique des équipes nationales spécialisées, des experts saoudiens de la Commission du patrimoine et des archéologues étrangers.

Leur expertise combinée a révélé un trésor de 25 000 artefacts répartis sur quatre sites, ce qui constitue une avancée significative dans la compréhension de l'évolution culturelle de la Jeddah historique.

À Médine, la Commission du patrimoine a annoncé la découverte de nouvelles preuves d'un établissement humain dans la grotte d'Umm Jirsan à la suite de recherches menées par ses archéologues en coopération avec l'Université du roi Saud, l'Institut Max Planck d'Allemagne et le Service géologique d'Arabie saoudite, dans le cadre du Projet vert de la péninsule arabique, qui se concentre sur la recherche pluridisciplinaire sur le terrain.

Il s'agit de la première étude du Royaume portant sur la recherche archéologique à l'intérieur des grottes. Elle a donné lieu à des études archéologiques et à des fouilles dans plusieurs parties de la grotte, révélant des preuves remontant à la période néolithique.

L'élément de preuve le plus ancien remonte à 7 000 à 10 000 ans, ce qui englobe les périodes de l'âge du cuivre et de l'âge du bronze.

L'étude de la grotte a montré qu'elle a été utilisée par des groupes pastoraux.

La découverte de nouvelles preuves d’un établissement humain dans la grotte Umm Jirsan, située à Harrat Khaybar à Médine, a été annoncée par la Commission du patrimoine saoudien. (SPA)
La découverte de nouvelles preuves d’un établissement humain dans la grotte Umm Jirsan, située à Harrat Khaybar à Médine, a été annoncée par la Commission du patrimoine saoudien. (SPA)

Les objets découverts comprennent du bois, du tissu et quelques outils en pierre, ainsi que des façades d'art rupestre représentant des scènes de pâturage de chèvres, de moutons, de vaches et de chiens, ainsi que des activités de chasse avec différents types d'animaux sauvages.

La commission a noté que les découvertes scientifiques constituent la preuve d'un établissement humain dans la grotte, et qu'un grand nombre d'ossements d'animaux, y compris ceux d'hyènes rayées, de chameaux, de chevaux, de cerfs, de caribous, de chèvres, de vaches et d'ânes sauvages et domestiques, ont également été identifiés.

L'analyse des squelettes humains à l'aide d'isotopes radioactifs a révélé que les anciens hommes avaient un régime alimentaire essentiellement carnivore, mais qu'au fil du temps, des plantes ont été introduites, ce qui suggère l'émergence de l'agriculture.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com

 

 

 

 

 

 

 


Cinéma: «Frères», Mathieu Kassovitz et Yvan Attal en enfants sauvages

L'acteur et réalisateur français Yvan Attal pose en marge de la 8e édition du Festival Cinéma et musique de film à La Baule, dans l'ouest de la France, le 30 juin 2022. (Photo de Loic VENANCE / AFP)
L'acteur et réalisateur français Yvan Attal pose en marge de la 8e édition du Festival Cinéma et musique de film à La Baule, dans l'ouest de la France, le 30 juin 2022. (Photo de Loic VENANCE / AFP)
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  • Le scénario est inspiré de la vie de Michel de Robert de Lafregeyre et de son frère Patrice, qui grandirent dans un bois
  • Le film, deuxième long métrage d'Olivier Casas, revient, par allers-retours entre passé et présent, sur ces sept années de «liberté extrême»

BORDEAUX: Une mère absente, une forêt, la survie et une fraternité salvatrice: dans "Frères", film inspiré d'une histoire vraie en salles mercredi, Yvan Attal et Mathieu Kassovitz jouent deux frangins unis par le secret d'une enfance passée dans un bois de Charente-Maritime.

Le scénario est inspiré de la vie de Michel de Robert de Lafregeyre et de son frère Patrice, qui grandirent dans un bois situé près du quartier de pêcheurs de Châtelaillon-Plage, au sud de La Rochelle, de 1949 à 1956.

Le film, deuxième long métrage d'Olivier Casas, revient, par allers-retours entre passé et présent, sur ces sept années de "liberté extrême" durant lesquelles les enfants, âgés de 5 et 6 ans au début, ont vécu dans une cabane construite au milieu des arbres, se nourrissant de baies, de poissons et de lièvres.

Il s'agit d'une "histoire d'amour entre deux frères" plutôt que d'une "histoire de survie", a nuancé le réalisateur lors d'une avant-première à Bordeaux.

Les deux frères, que leur mère n'est jamais venue récupérer à la colonie de vacances où ils avaient passé l'été 1949, se sont retrouvés livrés à eux-mêmes dans la nature, s'adaptant au froid et au manque de nourriture grâce à leur ingéniosité.

Finalement récupérés par leur mère en 1956, ils vécurent ensuite chez un couple de précepteurs parisiens, avant d'être séparés puis envoyé en pension dans le Nord-Pas-de-Calais pour l'un, scolarisé dans un lycée parisien auprès de sa mère pour l'autre.

Michel de Robert de Lafregeyre, aujourd'hui âgé de 78 ans et incarné par Yvan Attal, a étudié l'architecture et en a fait son métier. Son frère Patrice, joué par Mathieu Kassovitz, devenu directeur d'une clinique en Alsace, s'est suicidé en 1993, à l'âge de 48 ans.

C'est après sa mort que Michel de Robert de Lafregeyre a raconté leur histoire, jusque-là gardée secrète, à ses proches.

Il y a neuf ans, il a répondu aux questions de son ami Olivier Casas, qui a voulu en faire un film. L'ancien architecte, qui ne pensait pas que sa vie se retrouverait ainsi "sur la place publique", a accepté. En hommage à son frère.