20 Palestiniens tués à Gaza alors qu'Israël et le Hamas s’envoient des roquettes

Après des jours d'affrontements à Jérusalem, sur cette photo un clash entre les civils palestiniens et des forces de l'ordre israéliens, la tension n'a cessé d'augmenter aux abords de Gaza.(Photo, AFP)
Après des jours d'affrontements à Jérusalem, sur cette photo un clash entre les civils palestiniens et des forces de l'ordre israéliens, la tension n'a cessé d'augmenter aux abords de Gaza.(Photo, AFP)
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Publié le Mardi 11 mai 2021

20 Palestiniens tués à Gaza alors qu'Israël et le Hamas s’envoient des roquettes

  • «Nous tentons de faire enterrer les enfants, mais la situation est difficile à Beit Hanoun, et nous avons peur de quitter la maison»
  • Le porte-parole du Hamas a brandi le spectre de nouvelles attaques si les forces de l’ordres rentrent dans l'enceinte sacrée de la Mosquée Al-Aqsa

JÉRUSALEM: Des militants du Hamas ont tiré des dizaines de roquettes en direction d’Israël lundi, dont une salve qui a déclenché les sirènes de raid aérien aussi loin que Jérusalem, après que des centaines de Palestiniens aient été blessés lors d’affrontements avec la police israélienne dans l’enceinte de l'Esplanade des Mosquées.

Face aux roquettes, une lourde riposte israélienne cible la bande de Gaza. Le ministère de la santé de l’enclave palestinienne a déclaré qu'au moins vingt personnes, dont neuf enfants, ont été tuées dans les heurts, la journée de combat la plus sanglante entre les ennemis jurés depuis des années.

Les affrontements accentuent les tensions dans une région déjà sur le qui-vive après des semaines de conflits entre la police israélienne et les manifestants palestiniens à Jérusalem. Les accrochages, qui se limitent actuellement à la zone autour du complexe contesté, situé au sommet d’une colline dans la vieille ville, menacent de s’élargir.

Le premier ministre Benjamin Netanyahou a accusé le Hamas d'avoir franchi une «ligne rouge»  en tirant des roquettes sur Jérusalem, à environ 100 kilomètres (60 miles) au nord de Gaza, et a promis de riposter fermement.

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Un garçon palestinien en larmes est réconforté lundi après la mort d’un membre de sa famille dans une flambée de violence israélo-palestinienne, dans un hôpital du nord de la bande de Gaza. (Photo, Reuters)

«Quiconque nous attaque va payer un lourd tribut», prévient-il, avertissant que les combats pourraient «durer un certain temps».

À Washington, le porte-parole du département d'État Ned Price a condamné «le plus fermement possible» les tirs de roquettes vers Israël, et a appelé toutes les parties au calme.

«Plus largement, nous sommes profondément préoccupés par la situation en Israël, en Cisjordanie et dans la bande de Gaza, particulièrement les affrontements violents à Jérusalem», dit-il.

Une source diplomatique murmure que les Nations Unies, l'Égypte et le Qatar, fréquents médiateurs entre Israël et le Hamas, tentent d'arrêter les combats. Le responsable s’est exprimé sous couvert d'anonymat car il n’est pas autorisé à aborder le sujet avec les médias.

L'armée israélienne a annoncé que plus de 50 roquettes ont été tirées sur Israël durant la soirée, et que la plupart visaient des villes du sud d'Israël, non loin de la frontière.

Le lieutenant-colonel Jonathan Conricus, porte-parole de l’armée, a révélé que six roquettes ont ciblé Jérusalem, une «première attaque à la roquette contre la ville» depuis la guerre de 2014.

Peu de temps après le retentissement des sirènes, des explosions se sont fait entendre à Jérusalem. Une roquette est tombée à la périphérie ouest de la ville, endommageant légèrement une maison et provoquant un feu de broussailles. Selon l'armée israélienne, une roquette a été interceptée, et les autres ont atterri dans des terrains ouverts.

Israël a riposté avec des frappes aériennes contre des cibles du Hamas à travers le territoire de Gaza. L'armée a déclaré que des lance-roquettes et huit militants auraient été visés.

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Une explosion après une frappe aérienne israélienne à Gaza venue en réponse à un barrage de roquettes tirées par le Hamas. (Photo, AFP)

À Gaza, le ministère de la Santé précise qu’au moins sept membres d'une même famille, dont trois enfants, ont été tués par une explosion dans la ville septentrionale de Beit Hanoun. Nul n’était en mesure d’affirmer si elle a été causée par une frappe aérienne ou une roquette errante.

Achraf Al-Masri, un membre de la famille, raconte que la déflagration s’est produite à l'extérieur de la maison.

«Nous ne savons pas ce qui l’a causée», a-t-il déclaré. «Nous tentons de faire enterrer les enfants, mais la situation est difficile à Beit Hanoun, et nous avons peur de quitter la maison».

L’armée a déclaré qu’un civil israélien dans le sud du pays a été légèrement blessé lorsqu'un véhicule a été heurté par un missile antichar en provenance de Gaza.

Abou Obeida, porte-parole de la branche militaire du Hamas, affirme que l’attaque contre Jérusalem vient en réponse aux «crimes et agression» israéliens dans la ville. «C'est un message que l'ennemi doit bien comprendre», dit-il.

Le porte-parole du Hamas a brandi le spectre de nouvelles attaques si les forces de l’ordres rentrent dans l'enceinte sacrée de la Mosquée Al-Aqsa, ou si elles procèdent à l’expulsion des familles palestiniennes d'un quartier de Jérusalem-Est.

Auparavant, la police israélienne a tiré des bombes de gaz lacrymogènes, des grenades assourdissantes et des balles en caoutchouc sur les Palestiniens armés de pierre et rassemblés sur l’emblématique esplanade, le troisième site le plus sacré de l’Islam et le plus saint du judaïsme. Les tensions qui débutent dans ce secteur ont déclenché dans le passé des périodes prolongées de violence, dont la dernière Intifada palestinienne, ou soulèvement.

Plus d'une douzaine de bombes lacrymogènes et de grenades assourdissantes ont atterri à l’intérieur de la mosquée alors que la police et les manifestants s’affrontaient à l'intérieur de l'enceinte fortifiée qui l'entoure, selon un photographe de l'Associated Press présent sur les lieux. La fumée s’est élevée devant la mosquée Al-Aqsa et le sanctuaire au dôme doré, alors que des pierres couvraient la place voisine.

À l'intérieur de l'enceinte, des chaussures et des débris éparpillés jonchent les tapis ornés de motifs.

Plus de 300 Palestiniens ont été blessés, dont 228 qui se sont rendus dans des hôpitaux et des cliniques afin de recevoir des soins, affirme le Croissant-Rouge palestinien. La police annonce que 21 policiers ont subi des blessures, dont trois qui ont dû être hospitalisés.

Les ambulanciers israéliens ont déclaré que sept civils israéliens ont également été touchés.

Dans une visible tentative d’éviter une nouvelle confrontation, les autorités israéliennes ont modifié le tracé prévu d’un défilé de Juifs ultra-nationalistes à travers le quartier musulman de la vieille ville. La marche a pour objectif de commémorer la Journée de Jérusalem, qui marque la saisie de Jérusalem-Est par Israël.

Les heurts de lundi surviennent après des semaines d’affrontements nocturnes quasi quotidiens entre Palestiniens et soldats israéliens dans la vieille ville de Jérusalem, l’épicentre de toutes les passions du conflit, pendant le mois du ramadan. Le mois a tendance à être une période de sensibilités religieuses accrues.

Plus récemment, les tensions ont été alimentées par l'expulsion planifiée de dizaines de Palestiniens du quartier de Cheikh Jarrah à Jérusalem-Est, où des colons israéliens ont mené une longue bataille juridique pour s'emparer des propriétés.

La Cour suprême d'Israël a reporté lundi un verdict clé dans l'affaire, citant la «situation» pour motiver sa décision.

Au cours des derniers jours, des centaines de Palestiniens et des dizaines de policiers ont été blessés dans des affrontements de la vieille ville ainsi que l’esplanade des Mosquée, appelée Mont du Temple par les Juifs et Noble Sanctuaire par les musulmans.

Les tensions à Jérusalem menacent de se répercuter dans toute la région, car elles surviennent à un moment crucial de la crise politique israélienne, puisque Netanyahou n’a pas réussi à former une coalition gouvernementale la semaine dernière. Ses adversaires s’activent maintenant à tenter de former un gouvernement alternatif.

Avant l’attaque à la roquette de lundi sur Jérusalem, des militants palestiniens avaient tiré plusieurs barrages de roquettes sur le sud d’Israël. Des manifestants alliés au Hamas ont lancé des dizaines de ballons incendiaires en Israël, ce qui a déclenché des incendies dans le sud du pays.

Le Hamas, un groupe militant islamique qui porte l’objectif de démanteler Israël, a mené trois guerres contre Tel Aviv depuis qu’il a pris le pouvoir à Gaza en 2007. Le groupe possède un vaste arsenal de missiles et de roquettes capables d’atteindre tout le territoire israélien.

Les actions d’Israël à Jérusalem font l’objet de critiques internationales croissantes.

Le Conseil de sécurité de l'ONU a organisé lundi des consultations à huis-clos au sujet de la situation. Les États-Unis et l'Union européenne se sont déclarés profondément préoccupés par les violences à Jérusalem, et ont exhorté Israël à calmer la situation et à ne pas exécuter l’ordre d’expulsion.

Les alliés arabes d’Israël, ainsi que la Turquie, ont également condamné les actions de Tel Aviv.

Netanyahou a rejeté les critiques lundi, et affirmé qu'Israël est déterminé à garantir les droits de culte pour tous, et que ceci «requiert de temps en temps de se dresser et de rester fort, comme le font aujourd’hui la police israélienne et nos forces de sécurité».

Israël a saisi Jérusalem-Est, la Cisjordanie et la bande de Gaza, lors de la guerre de 1967. Il a ensuite annexé Jérusalem-Est, et considère aujourd’hui la ville entière comme sa capitale.

Les Palestiniens revendiquent ces trois zones dans l’objectif d’en faire un État dont Jérusalem-Est serait la capitale.


Le chef de la Ligue arabe exprime ses craintes concernant le conflit à Gaza lors d’une réunion avec un responsable de l’ONU

Le général de division Patrick Gauchat s’entretient avec Ahmed Aboul Gheit au Caire. (X/@arableague_gs)
Le général de division Patrick Gauchat s’entretient avec Ahmed Aboul Gheit au Caire. (X/@arableague_gs)
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  • Le secrétaire général de la Ligue arabe, Ahmed Aboul Gheit, s’est entretenu avec le général de division de l’ONU, Patrick Gauchat
  • Le chef de l’Onust a informé le secrétaire général des conflits qui se déroulent dans plusieurs zones surveillées par l’ONU

LE CAIRE: Le secrétaire général de la Ligue arabe, Ahmed Aboul Gheit, a déclaré à un haut responsable de l’ONU qu’il redoutait que le conflit à Gaza ne devienne incontrôlable et ne menace la sécurité régionale. 

Lors d’une réunion au Caire avec le général de division Patrick Gauchat, chef de mission et chef de l’Organisme des nations unies chargé de la surveillance de la trêve (Onust), M. Aboul Gheit a insisté sur la nécessité de mettre en œuvre la résolution sur le cessez-le-feu du Conseil de sécurité de l’ONU et de fournir une aide humanitaire urgente à la population affamée de Gaza.

Selon Gamal Roshdy, porte-parole du secrétaire général de la Ligue arabe, la réunion portait sur la situation régionale. M. Aboul Gheit a affirmé que la guerre menée par Israël contre Gaza violait le droit international et les principes humanitaires.

Le chef de l’Onust a informé le secrétaire général des conflits qui se déroulent dans plusieurs zones surveillées par l’ONU, notamment la Ligne bleue, qui délimite la trêve entre le Liban et Israël.

M. Aboul Gheit a estimé que les résolutions politiques demeuraient le moyen le plus efficace pour assurer la sécurité de toutes les parties.

Toutefois, la mise en œuvre de ces résolutions reste difficile dans la mesure où Israël poursuit ses objectifs en recourant à la force militaire et en prenant des civils pour cible, a-t-il ajouté.

D’après le site Internet de l’Onust, le Conseil de sécurité, dans la résolution No 50 (1948), appelait à une cessation des hostilités en Palestine le 29 mai 1948 et chargeait le médiateur de l’ONU en Palestine de surveiller l’application de la trêve avec l’aide d’un groupe d’observateurs militaires.

Le premier groupe d'observateurs militaires, créé en 1949 pour superviser la mise en œuvre des accords d’armistice israélo-arabes, est devenu par la suite l’Organisme des nations unies chargé de la surveillance de la trêve.

Les observateurs de l’Onust au Moyen-Orient ont pour rôle de surveiller le respect des cessez-le-feu et des accords d’armistice, d’empêcher que des incidents isolés ne dégénèrent et de prêter main-forte à d’autres opérations de maintien de la paix de l’ONU dans la région.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Nouveaux raids meurtriers israéliens à Gaza, sanctions occidentales contre l'Iran

Un Palestinien porte une cuisinière à gaz alors qu'il marche au milieu des débris d'un bâtiment détruit dans la ville de Nuseirat, dans le centre de la bande de Gaza, le 18 avril 2024. (AFP)
Un Palestinien porte une cuisinière à gaz alors qu'il marche au milieu des débris d'un bâtiment détruit dans la ville de Nuseirat, dans le centre de la bande de Gaza, le 18 avril 2024. (AFP)
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  • Ces dernières 24 heures, au moins 71 morts supplémentaires ont été recensés d'après le ministère de la Santé dans la bande de Gaza
  • Les déclarations alarmantes se sont multipliées après la menace d'Israël de répondre à la première attaque directe aux drones et missiles de l'Iran contre le territoire israélien

JÉRUSALEM: L'armée israélienne a mené jeudi de nouveaux raids à Gaza qui ont tué des dizaines de Palestiniens dont des femmes et des enfants, a indiqué le Hamas, le jour où des puissances occidentales ont renforcé les sanctions contre l'Iran après son attaque contre Israël.

Les déclarations alarmantes se sont multipliées après la menace d'Israël de répondre à la première attaque directe aux drones et missiles de l'Iran contre le territoire israélien lancée le 13 avril en riposte à une frappe meurtrière imputée à Israël contre son consulat à Damas.

A Téhéran, un haut responsable des Gardiens de la révolution, le général Ahmad Haghtalab, a mis en garde Israël contre l'éventualité d'une attaque contre ses sites nucléaires, en affirmant que son pays était prêt à lancer en représailles de "puissants missiles" sur les "installations nucléaires de l'ennemi".

"Nous sommes au bord d'une guerre au Moyen-orient qui provoquera des ondes de choc dans le reste du monde", a prévenu le chef de la diplomatie de l'Union européenne Josep Borrell.

Le Moyen-Orient est au bord du "précipice" d'un "conflit régional généralisé", a renchéri le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres devant le Conseil de sécurité.

Alors que la région est déjà ébranlée par la guerre entre Israël et le Hamas palestinien à Gaza, M. Guterres a dénoncé l'"enfer humanitaire" créé par les opérations militaires israéliennes dans le territoire palestinien qui ont fait en plus de six mois 33.970 morts, essentiellement des civils, selon le ministère de la Santé du Hamas.

La campagne israélienne de bombardements aériens intensifs suivie d'une offensive terrestre, a été déclenchée par une attaque menée le 7 octobre par des commandos du Hamas infiltrés depuis Gaza dans le sud d'Israël, qui a entraîné la mort de 1.170 personnes, en majorité des civils, selon un bilan de l'AFP établi à partir de données officielles israéliennes.

Plus de 250 personnes ont été enlevées durant l'attaque d'une ampleur sans précédent et 129 restent retenues à Gaza, dont 34 sont mortes d'après des responsables israéliens.

Avant l'aube, des frappes israéliennes ont ciblé la petite bande de terre assiégée par Israël depuis le 9 octobre et dont la majorité des 2,4 millions d'habitants sont menacés de famine selon l'ONU.

Ces dernières 24 heures, au moins 71 morts supplémentaires ont été recensés d'après le ministère de la Santé dans la bande de Gaza, où le mouvement islamiste palestinien Hamas a pris le pouvoir en 2007.

"C'est horrible"

"Nous avons récupéré les restes de 12 personnes", a déclaré Abdeljabbar al-Arja, après avoir fouillé les décombres d'une maison touchée par une frappe à Rafah (sud) où s'entassent 1,5 million de personnes en majorité déplacées par la guerre.

"Il y avait des femmes et des enfants, on a trouvé des bras et des pieds. Ils ont tous été mis en pièces. C'est horrible", s'est-il exclamé.

Des bombardements ont aussi touché le camp Al-Mawasi, près de Rafah, devenu un camp aux milliers de tentes abritant des déplacés.

"Notre terre a été rasée, notre maison détruite (...) Nos espoirs et rêves ont été pulvérisés", a dit Shams Majid, 22 ans, un déplacé.

L'armée israélienne a dit avoir frappé des dizaines de "cibles" dans la bande de Gaza, dont des "terroristes, des postes d'observation et des structures militaires".

"Mort, destruction" 

M. Guterres a évoqué devant le Conseil de sécurité deux millions de Palestiniens endurant "la mort, la destruction, le déni d'aide humanitaire vitale". "Et tout cela se produit avec des limites importantes imposées par les autorités israéliennes sur la livraison d'aide à la population de Gaza, qui fait face à la faim généralisée."

Il a réitéré son appel à un cessez-le-feu immédiat et à la libération de tous les otages.

Les pourparlers sur une trêve à Gaza associée à une libération d'otages piétinent depuis des mois, les protagonistes s'accusant de les bloquer.

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu dit vouloir poursuivre la guerre jusqu'à la destruction du Hamas qu'il considère comme une organisation terroriste, de même que les Etats-Unis et l'UE. Il est décidé à lancer une offensive terrestre contre Rafah, présentée comme le dernier grand bastion du Hamas.

M. Netanyahu a récusé "les allégations sur une famine à Gaza" et affirmé qu'Israël faisait "tout son possible sur la question humanitaire".

Réponse différente

Le Premier ministre israélien lutte sur un autre front, contre la République islamique d'Iran, son ennemi juré.

En attaquant Israël, l'Iran a dit avoir agir en "légitime défense" après l'attaque qui a détruit son consulat à Damas le 1er avril et coûté la vie à sept de ses militaires dont deux hauts gradés. Téhéran a accusé Israël qui n'a ni confirmé ni démenti.

Les dirigeants iraniens ont ensuite souligné qu'ils ne cherchaient "pas une expansion des tensions" avec Israël.

Israël a dit avoir intercepté avec ses alliés la quasi-totalité des quelque 350 drones et missiles iraniens, et affirmé que l'attaque iranienne ne resterait pas "impunie".

D'après le diffuseur public israélien Kan, M. Netanyahu a décidé de ne pas mettre en oeuvre des plans de frappes de représailles rapides après avoir discuté avec le président américain Joe Biden, qui cherche à éviter une nouvelle confrontation.

"Il y aura bien une réponse mais elle sera différente de ce qui était initialement prévu", a indiqué un haut responsable à la chaîne.

Entretemps, les Etats-Unis, alliés indéfectibles d'Israël, et le Royaume-Uni ont annoncé avoir renforcé leurs sanctions contre l'Iran, ciblant "le programme iranien de drones, l'industrie sidérurgique et les constructeurs automobiles". L'UE a aussi annoncé de nouvelles sanctions contre Téhéran.

"Nous faisons en sorte que l'Iran rende des comptes", a dit Joe Biden.

 

 


Le photojournaliste palestinien Motaz Azaiza figure sur la liste des cent personnes les plus influentes du magazine Time

Ses photographies, partagées avec plus de 18 millions d’abonnés sur Instagram malgré les risques encourus, constituaient une source d’information précieuse. (Photo AFP)
Ses photographies, partagées avec plus de 18 millions d’abonnés sur Instagram malgré les risques encourus, constituaient une source d’information précieuse. (Photo AFP)
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  • Azaiza a été distingué dans la catégorie «icônes» pour son travail de documentation du conflit à Gaza
  • Le photographe a affirmé que cette reconnaissance symbolisait bien plus que ses réalisations individuelles

LONDRES: Le photojournaliste palestinien Motaz Azaiza figure sur la liste des «cent personnalités les plus influentes en 2024» du magazine Time.

Azaiza a été distingué dans la catégorie «icônes» pour son travail de documentation du conflit à Gaza. En effet, ses clichés offrent un rare aperçu des réalités auxquelles sont confrontés les habitants de l’enclave.

«Pendant cent huit jours, Motaz Azaiza a été les yeux et les oreilles du monde dans sa ville natale, Gaza. Armé d’un appareil photo et d’un gilet pare-balles qui porte l’inscription “Presse”, ce photographe palestinien de 25 ans a passé près de quatre mois à documenter la vie sous les bombardements israéliens», indique le magazine.

Les photographies prises par Azaiza présentent une perspective rarement vue dans les médias internationaux compte tenu de l’interdiction faite par Israël aux journalistes étrangers d’entrer dans la bande de Gaza.

Le photographe s’est exprimé sur les réseaux sociaux après l’annonce. Il a affirmé que cette reconnaissance symbolisait bien plus que ses réalisations individuelles.

«J’ai vraiment la chance de porter le nom de mon pays où que j’aille et quoi que je fasse», a-t-il écrit sur X.

Lorsqu’il se trouvait à Gaza, Azaiza a pris des clichés qui montrent la destruction causée par le conflit et qui illustrent la résilience de ses habitants.

Ses photographies, partagées avec plus de 18 millions d’abonnés sur Instagram en dépit des risques encourus, constituaient une source d’information précieuse.

Depuis qu’il a quitté Gaza, au mois de janvier, et qu’il s’est installé à Doha, Motaz Azaiza continue d’appeler à une plus grande sensibilisation à la crise et à une intervention internationale pour mettre un terme au conflit.

«Ce qui se passe à Gaza n’est pas du contenu pour vous», déclare-t-il au magazine. «Nous ne vous racontons pas ce qui se passe (...) pour que vous aimiez, que vous regardiez ou que vous partagiez. Non, nous attendons que vous agissiez. Nous devons mettre fin à cette guerre.»

Depuis 1999, le magazine publie chaque année une liste, intitulée «Time 100», des personnalités les plus influentes dans divers domaines.

Parmi les autres personnalités qui y figurent cette année, citons la chanteuse Dua Lipa, le réalisateur japonais Hayao Miyazaki, le joueur de football américain Patrick Mahomes, le pilote de Formule 1 Max Verstappen et le Premier ministre du Qatar, Mohammed ben Abderrahmane al-Thani.

En novembre 2023, GQ Middle East a nommé Azaiza «homme de l’année», soulignant son rôle dans l’inspiration d’un changement positif.

Azaiza a été nommé pour figurer sur la liste Time 100 par Yasmeen Serhan, qui travaille comme rédactrice au magazine Time.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com