Covid-19: Les enjeux du Sommet des économies africaines

Le président français Emmanuel Macron s'exprime lors du G5 Sahel, le 16 février à Paris (Photo, AFP).
Le président français Emmanuel Macron s'exprime lors du G5 Sahel, le 16 février à Paris (Photo, AFP).
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Publié le Mercredi 12 mai 2021

Covid-19: Les enjeux du Sommet des économies africaines

  • Le sommet se tiendra le 18 mai prochain à Paris et établira la feuille de route du soutien à l’Afrique
  • L’Elysée compte mettre l’accent sur le rôle majeur que doit jouer le secteur privé africain, «principal moteur de la croissance de demain» qui rencontre des difficultés

PARIS: La Covid-19 n’a pas épargné l’Afrique. A ce jour, près de 130 000 décès liés au virus (un chiffre qui serait sous-évalué) ont été décomptés. Le continent dans son ensemble a également vu son PIB reculer en 2020, une première en 30 ans. La récession économique, lié aux confinements et fermetures de frontières ayant émaillé l’année, a ainsi touché la majorité des pays africains.

Selon les prévisions actuelles du FMI, la croissance de l’Afrique devrait revenir au positif dès cette année, à un rythme moins rapide toutefois que celui des pays développés. Selon des sources proches du dossier, une telle asymétrie entrainerait d’importantes divergences entre l’économie du continent et celle du reste du monde. D’après une estimation de l’organisme, les pays d’Afrique sub-saharienne pourraient ainsi se trouver face à un déficit de financement de 290 milliards de dollars d'ici 2023.

Ce constat n’est pas nouveau. Dès avril 2020, plusieurs dirigeants africains et européens avaient signé, à l’appel du président français Emmanuel Macron, une tribune parue dans les médias dans Jeune Afrique et The Financial Times. Les chefs d’Etat y soulignaient la nécessité de soutenir l’économie africaine, proposant notamment que la dette du continent soit amortie tout au long de la crise sanitaire. Cette publication conjointe posait ainsi les bases du Sommet des économies africaines qui se tiendra le 18 mai prochain à Paris et établira la feuille de route du soutien à l’Afrique.

La France y accueillera des dirigeants de pays africains, européens et des instances économiques comme la Banque Mondiale, le Fonds Monétaire International (FMI), l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) et l’Organisation mondiale du commerce (OMC). Les Etats-Unis et la Chine comptent également y prendre part.

Dans un premier temps, informe l’Elysée, l’urgence est d’apporter des liquidités au continent qui ne dispose pas d’instance financière capable de mettre en place des plans de relance massifs. Le FMI a estimé que 400 milliards d’euros devraient être investis dans la lutte contre le virus et ses conséquences induites. L’organisme devrait émettre en juin une quantité massive des droits de tirages spéciaux, instruments de change qui permettent notamment de financer des importations, à hauteur de 34 milliards d’euros pour l’Afrique. Insuffisant donc par rapport aux sommes nécessaires.

Relancer les moteurs de croissance

La France souhaite aller plus loin, proposant d’allouer les DTS destinés aux pays développés vers le continent africain et évoquant la possibilité d’une vente d’une partir du stock d’or du FMI pour financer des prêts à taux 0 pour les pays dans le besoin. Ces fonds alimenteraient notamment la Banque mondiale et la banque Africaine au développement et financeraient les secteurs sanitaires et éducatifs du continent.

Sur le plus long terme ensuite, la question du traitement de la dette de l’Afrique est indissociable de la relance de son économie. L’enjeu est de rassembler ses créanciers principaux (la France, le club de Paris, la Chine, l’Inde), et ses bailleurs privés qui devront y consentir ensemble, de manière à éviter le surendettement de l’Afrique.

L’Elysée compte mettre l’accent sur le rôle majeur que doit jouer le secteur privé africain, « principal moteur de la croissance de demain » qui rencontre des difficultés. Les petites et moyennes entreprises (PME), les plus porteuses d’emploi, ont en effet beaucoup de mal à bénéficier de taux d’intérêt avantageux de la part des banques. En cause, le facteur risque évalué par les agences de notation. Une méthode bancale prenant plus en compte l’historique des pays concernés que leur situation actuelle, qui pourrait faire l’objet de modifications.

Toujours dans l’optique de soutenir le secteur privé, le développement d’instruments pour fournir des fonds propres aux entreprises, l’aide aux banques locales africaines et l’amélioration des infrastructures du continent sont autant de pistes qui seront évoquées lors du sommet.

Un plan de soutien multilatéral donc, qui permettra de « poser des bases pour un nouveau cycle de croissance sur le continent, qui sera aussi un relais pour une croissance pour l’économie mondiale » annonçait Macron en avril.

La veille de ce sommet le président français organisera également une conférence de soutien à la transition au Soudan, qui évoquera le traitement de la dette du pays en présence de ses principaux créanciers, parmi lesquels les Emirats Arabes Unis et l’Arabie saoudite.


L'Asean «  profondément inquiète » face à l'escalade du conflit en Birmanie

L'Association des nations d'Asie du Sud-Est (Asean) a exprimé sa "profonde" inquiétude face à l'intensification du conflit civil en Birmanie, qui a culminé récemment avec la prise d'une ville stratégique à la frontière thaïlandaise par des combattants anti-junte. (AFP).
L'Association des nations d'Asie du Sud-Est (Asean) a exprimé sa "profonde" inquiétude face à l'intensification du conflit civil en Birmanie, qui a culminé récemment avec la prise d'une ville stratégique à la frontière thaïlandaise par des combattants anti-junte. (AFP).
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  • La Birmanie, pays membre de l'Asean, est enlisé dans un violent conflit civil depuis le coup d'Etat de 2021 contre Aung San Suu Kyi
  • L'Association des nations d'Asie du Sud-Est (Asean) a exprimé sa "profonde" inquiétude face à l'intensification du conflit civil en Birmanie

BANGKOK: L'Association des nations d'Asie du Sud-Est (Asean) a exprimé sa "profonde" inquiétude face à l'intensification du conflit civil en Birmanie, qui a culminé récemment avec la prise d'une ville stratégique à la frontière thaïlandaise par des combattants anti-junte.

"Nous, les Etats-membres de l'Asean, sommes profondément inquiets par la récente escalade des conflits, notamment dans la région de Myawaddy", ont écrit les ministres des Affaires étrangères du bloc de dix pays, dans un communiqué conjoint daté de jeudi.

"Nous demandons de manière urgente à toutes les parties de cesser immédiatement la violence et de faire preuve de la plus grande retenue, de respecter le droit humanitaire international et de prendre toutes les mesures nécessaires pour désamorcer les tensions et assurer la protection et la sécurité de tous les civils", ont-ils insisté.

La Birmanie, pays membre de l'Asean, est enlisé dans un violent conflit civil depuis le coup d'Etat de 2021 contre Aung San Suu Kyi, sans qu'une issue pacifique ne se dessine, malgré les appels répétés du groupe régional qui a présenté un plan de sortie de crise il y a trois ans.

Les combats se sont accentués ces derniers mois après une série d'attaques de groupes ethniques minoritaires et de combattants anti-junte dans plusieurs régions.

Le pouvoir militaire a essuyé plusieurs revers majeurs, notamment dans des zones frontalières de la Chine et de la Thaïlande, qui le place dans une position de faiblesse inédite depuis le putsch, selon des analystes.

La semaine dernière, la junte s'est retirée de la ville stratégique de Myawaddy, après des jours de combats dont les bruits d'explosion et d'artillerie étaient perceptibles du côté thaïlandais.

Depuis, il n'y a pas eu d'affrontements importants dans la ville, mais des combats ont lieu à une trentaine de kilomètres plus loin, à Kawkareik, autre localitée située sur la principale route reliant Rangoun à la Thaïlande.

La Thaïlande a de son côté rehaussé son niveau de présence militaire à sa frontière.

Le royaume a prévenu qu'il n'accepterait aucune "violation" de son territoire, tout en se préparant à un éventuel afflux de réfugiés.

Aung San Suu Kyi en résidence surveillée 

"En tant que pays voisin, nous soutenons les négociations qui pourraient mener à l'unité, la paix et la stabilité", a déclaré vendredi Nikorndej Balankura, porte-parole de la diplomatie thaïlandaise.

Depuis octobre 2021, la Birmanie a été écartée des sommets et réunions ministérielles de l'Asean mais, en janvier, une haute fonctionnaire de Naypyidaw a participé à une "retraite" des ministres des Affaires étrangères au Laos, pays qui assure la présidence annuelle tournante.

Un émissaire laotien de l'Asean a rencontré début janvier le chef de la junte à Naypyidaw, pour discuter de la "paix et de la stabilité".

La Birmanie a souvent été un sujet de discorde entre les membres de l'Asean.

Le plan de sortie de crise en cinq points concocté par l'Asean comprend la mise en place d'un dialogue entre toutes les parties concernées. Une demande restée lettre morte pour le moment, la junte continuant de qualifieer ses adversaires ethniques et politiques de "terroristes".

Aung San Suu Kyi purge de son côté une peine de prison de 27 ans pour plusieurs condamnations qualifiées de mascarade par les groupes de défense des droits humains.

La prix Nobel de la paix, 78 ans, a été transférée de sa cellule à une résidence surveillée, a indiqué mercredi une source militaire à l'AFP, la junte ayant annoncé des mesures pour protéger les détenus fragiles face à une vague de chaleur.

Le conflit a tué plus de 4.800 civils depuis 2021, selon un groupe de surveillance local.


Israël attaque l’Iran: fortes explosions tôt vendredi dans le centre du pays

De fortes explosions ont été rapportées tôt vendredi dans le centre de l'Iran, trois d’entre elles près d'une base militaire dans le centre du pays, a rapporté l'agence officielle Fars (Photo, AFP/Archives)
De fortes explosions ont été rapportées tôt vendredi dans le centre de l'Iran, trois d’entre elles près d'une base militaire dans le centre du pays, a rapporté l'agence officielle Fars (Photo, AFP/Archives)
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  • Des drones ont été abattus mais il n'y a pas eu d'attaque par missiles "jusqu'à présent", ont indiqué les autorités iraniennes
  • Les vols commerciaux ont été suspendus avant une reprise graduelle depuis les deux aéroports majeurs de la capitale, comme l’a annonce l’agence Irna

TEHERAN, WASHINGTON : Israël a lancé une attaque contre l'Iran, en représailles aux frappes iraniennes contre son territoire du week-end dernier, ont indiqué plusieurs médias aux Etats-Unis, citant des responsables américains.

ABC, CBS et CNN, entre autres médias, ont rapporté les frappes tôt vendredi, heure du Moyen-Orient, en citant des responsables américains.

CNN a précisé que l'attaque israélienne n'avait pas pris pour cible d'installations nucléaires, rapportant là encore un responsable américain.

De fortes explosions ont été rapportées tôt vendredi dans le centre de l'Iran, trois d’entre elles près d'une base militaire dans le centre du pays, a rapporté l'agence officielle Fars.

Des drones ont été abattus mais il n'y a pas eu d'attaque par missiles "jusqu'à présent", ont indiqué les autorités iraniennes. Et les installations nucléaires basées dans la région d'Ispahan (centre), sont "totalement en sécurité", a précisé l'agence Tasnim.

 


Des députés britanniques exhortent le gouvernement à désigner le CGRI comme un groupe terroriste

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  • Les signataires de la lettre ouverte affirment que l’organisation iranienne «n’a jamais représenté une aussi grande menace pour le Royaume-Uni»
  • La désignation du CGRI comme groupe terroriste le mettrait sur un pied d’égalité avec Daech et Al-Qaïda

LONDRES: Un groupe multipartite formé de plus de 50 députés et de pairs à la Chambre des lords au Royaume-Uni a exigé que le Corps des gardiens de la révolution islamique (CGRI) iranien soit désigné comme une organisation terroriste.

Ce groupe, qui comprend les anciennes secrétaires d’État à l’intérieur Suella Braverman et Priti Patel, a formulé cette demande dans une lettre ouverte publiée dans le quotidien The Times.

Le CGRI constitue un élément clé des capacités militaires et de projection de puissance de l’Iran. Plus de 125 000 personnes servent dans ses rangs, réparties dans des unités telles que la force Al-Qods, l’unité d’outre-mer chargée d’assurer la liaison avec les milices au Yémen, au Liban, en Irak et en Syrie, et de les soutenir. Ces dernières années, le CGRI a également établi des relations avec le Hamas dans la bande de Gaza.

La lettre ouverte, signée par 134 personnes, intervient après l’attaque iranienne du week-end dernier contre Israël, que les signataires ont décrite comme le «dernier chapitre de la terreur destructrice du CGRI».

«Le gouvernement lutte contre le terrorisme et l’extrémisme en considérant le Hamas et le Hezbollah comme terroristes, mais ce n’est pas suffisant», indique le document.

«Le CGRI est la principale source de radicalisation idéologique, de financement, d’équipement et de formation de ces groupes.»

«Le gouvernement doit agir contre la racine même du problème et considérer le CGRI comme une organisation terroriste.»

L’Iran a riposté à l’attaque israélienne contre son consulat à Damas, qui a fait onze morts, dont des commandants de haut rang.

L’ancien président américain Donald Trump a désigné le CGRI comme une organisation terroriste en 2019, un an avant l’assassinat de Qassem Soleimani, commandant de la force Al-Qods.

Le Royaume-Uni s’est toutefois montré réticent à faire de même par crainte de rompre les canaux de communication diplomatiques avec Téhéran.

Cependant, dans le cadre des sanctions imposées à l’Iran en raison de son programme nucléaire, le Royaume-Uni a sanctionné le CGRI; il a gelé les avoirs de ses membres et a mis en œuvre des mesures d’interdiction de voyager.

La désignation du CGRI comme groupe terroriste au Royaume-Uni le mettrait sur un pied d’égalité avec Daech et Al-Qaïda et rendrait illégal tout soutien au groupe, avec une peine maximale de quatorze ans d’emprisonnement.

Les 134 signataires affirment que le CGRI «n’a jamais représenté une aussi grande menace pour le Royaume-Uni». Ils accusent des «voyous» qui appartiennent au groupe d’avoir poignardé un dissident iranien à Londres le mois dernier.

La lettre a été coordonnée par le Groupe parlementaire multipartite Royaume-Uni-Israël, dont fait partie l’ex-ministre de l’Immigration Robert Jenrick.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com