Erdogan sous le coup d'accusations de corruption lancées par un patron de la mafia

Sedat Peker a accusé des ministres turcs et des membres de leur famille de tremper dans le trafic international de drogue. (Photo/YouTube)
Sedat Peker a accusé des ministres turcs et des membres de leur famille de tremper dans le trafic international de drogue. (Photo/YouTube)
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Publié le Lundi 24 mai 2021

Erdogan sous le coup d'accusations de corruption lancées par un patron de la mafia

  • Les vidéos de Peker ont acquis une si grande notoriété qu'IMDb en a classé tous les «épisodes» dans la catégorie des mini-séries télévisées dans les rubriques «biographie», «crime» et «télé-réalité»
  • «Lorsque Mumcu a été assassiné, Agar a été le premier à se rendre sur les lieux du crime», affirme Peker

DJEDDAH: Une série de vidéos diffusées par un patron de la mafia turque en exil, dont la dernière en date soulève de graves allégations sur la corruption de l'État, met Ankara sous pression.

En effet, Sedat Peker, qui vit à Dubaï, fait la une des journaux et ses déclarations, qui portent sur des personnalités politiques turques éminentes, ébranlent les médias sociaux.

À travers ses vidéos, il cherche à exposer ses connexions étroites avec le gouvernement et à se venger de ceux qui l'ont discrédité au profit de son rival Alaattin Cakici, chef de mafia lui aussi, qui a été libéré de prison l'année dernière.

Les vidéos de Peker ont une si grande notoriété qu'IMDb en a classé tous les «épisodes» dans la catégorie des mini-séries télévisées dans les rubriques «biographie», «crime» et «télé-réalité».

Des millions de personnes ont ainsi regardé sa sixième vidéo sur YouTube, et la plate-forme a coché une case bleue, validant ainsi sa chaîne.

Dans sa septième vidéo, publiée dimanche dernier, Peker prétend que Mehmet Agar, ancien ministre de l'Intérieur et chef de la police turque, serait impliqué dans l'assassinat du journaliste d’investigation Ugur Mumcu, victime d’un attentat à la voiture piégée en 1993.

«Lorsque Mumcu a été assassiné, Agar a été le premier à se rendre sur les lieux du crime», affirme Peker.

Ugur Mumcu était célèbre pour ses articles circonstanciés qui portaient sur la corruption du gouvernement et sur les relations présumées entre les services de renseignements turcs et le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK). À l'époque, Agar avait écrit: «Si nous retirons une seule brique, le mur entier s'effondre.»

Peker, qui il y a peu entretenait encore des relations étroites avec le gouvernement, a en outre accusé des ministres turcs et des membres de leur famille de tremper dans le trafic international de drogue.

Il a changé d'hôtel, explique-t-il, parce qu’une équipe d'officiels est arrivée aux Émirats arabes unis afin de le trouver.

«Ils se sont servis de moi pour accumuler de grosses fortunes. Je comprends tout désormais. C’est honteux! Je ne serai plus jamais manipulé par qui que ce soit pour ses propres intérêts», s’exclame Peker. Il soutient également qu'Erkan Yildirim, le fils de l'ancien Premier ministre turc, se rend souvent au Venezuela pour faire de ce pays d'Amérique du Sud une nouvelle voie d'acheminement de la drogue vers la Turquie.

Points forts

  • Sedat Peker, qui vit à Dubaï, fait la une des journaux, et ses déclarations, qui portent sur des personnalités politiques turques éminentes, bouleversent les médias sociaux.
  • À travers ses vidéos, il cherche à exposer ses connexions étroites avec le gouvernement et à se venger de ceux qui l'ont discrédité au profit de son rival Alaattin Cakici, chef de mafia lui aussi, qui a été libéré de prison l'année dernière.
  • Les vidéos de Peker ont une si grande notoriété qu'IMDb en a classé tous les «épisodes» dans la catégorie des mini-séries télévisées dans les rubriques «biographie», «crime» et «télé-réalité».

La Colombie a annoncé l'année dernière avoir saisi, en une seule opération, 4,9 tonnes de cocaïne à destination de la Turquie. D'après Peker, cette opération a incité les Turcs à changer le circuit du trafic de drogue et à trouver des alternatives, exploitant les voies très rentables du Venezuela.

«Erkan Yildirim s'est rendu au Venezuela au mois de janvier. Il y est resté quatre jours, puis y a passé quatre autres jours en février», déclare-t-il. «Ils se sont tournés vers le Venezuela. La contrebande de la Colombie vers le Venezuela est facile, car ce dernier n'est pas soumis au contrôle de la Drug Enforcement Agency [Agence américaine de lutte contre la drogue, NDRL]. Il en est de même pour le poste frontalier de Lattaquié, en Syrie, qui n’est pas placé sous le contrôle des États-Unis», précise-t-il.

Il explique que la drogue sera en outre acheminée, à l'avenir, de la République dominicaine, dans la mesure où les cargaisons sèches chargées de cocaïne en provenance du Venezuela doivent obligatoirement y faire escale, conformément au nouvel itinéraire des marchandises.

Il a par ailleurs proféré des menaces à l’encontre du ministre turc de l'Intérieur, Süleyman Soylu, qui a critiqué le baron du crime. «Je vais t'humilier à tel point que tu pourras rentrer dans une boîte d'allumettes. Je vais te promener avec une chaîne de chien à ton cou», a-t-il ainsi lancé.

Soylu, quant à lui, a démenti les allégations de Peker.

On voit derrière Peker un tableau blanc sur lequel sont inscrits des mots tels que: «Iran», «province méridionale de Mersin», «aéroport de Sabiha Gökcen en Turquie» ou «Syrie». Voilà de quoi retenir l'attention du public… Comme Peker n'a fait aucune référence à ces endroits, on peut penser que le prochain des «épisodes» qu’il présentera portera sur les liens entre la Turquie et l'Iran en matière de pétrole, d'armes à feu et de blanchiment d'argent.

Dans un Tweet, le journaliste d'investigation Mustafa Hos souligne que Peker «a mis un point d'interrogation après ces mots, ce qui signifie qu'il fait passer un message à certaines personnes pour obtenir d’elles des garanties».

Un journaliste de l'agence officielle turque, l’agence Anadolu, a été limogé pour avoir posé des questions compromettantes au ministre de l'Industrie, Mustafa Varank, ainsi qu’au ministre de l'Agriculture, Bekir Pakdemirli, lors d'une conférence de presse consacrée aux dernières allégations de M. Peker.

Le journaliste leur a demandé si le gouvernement entendait répondre à ces allégations et a suggéré que le nom de «Soylu» [le ministre de l’Intérieur, NDRL] était désormais «associé à de graves erreurs morales».

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com.


L'Égypte nie avoir discuté avec Israël d’une offensive à Rafah

Un vendeur de pain pousse son chariot devant les décombres d’un bâtiment effondré à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, le 23 avril 2024. (AFP)
Un vendeur de pain pousse son chariot devant les décombres d’un bâtiment effondré à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, le 23 avril 2024. (AFP)
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  • Diaa Rashwan, chef du service d’information de l’État égyptien, a réfuté ce qui a été affirmé dans l’un des principaux journaux américains
  • L’Égypte s’est opposée à plusieurs reprises au déplacement des Palestiniens de Gaza et met en garde contre toute opération militaire à Rafah

LE CAIRE: L’Égypte nie avoir tenu des discussions avec Israël au sujet d’une offensive dans la ville palestinienne de Rafah, dans le sud de la bande de Gaza.

Diaa Rashwan, chef du service d’information de l’État égyptien, a réfuté ce qui a été affirmé dans l’un des principaux journaux américains, selon lequel l’Égypte a discuté avec Israël de ses projets d’offensive à Rafah.

M. Rashwan a réaffirmé l’opposition totale de l’Égypte à cette opération, position annoncée à plusieurs reprises par les responsables politiques du pays, qui estiment que cette opération conduira à de nouveaux massacres, à des pertes humaines massives et à une destruction généralisée.

Il a ajouté que les avertissements répétés de l’Égypte sont parvenus à la partie israélienne par tous les moyens depuis qu’Israël a proposé de mener une opération militaire à Rafah. Ces avertissements mentionnent les pertes attendues et les répercussions négatives sur la stabilité de l’ensemble de la région.

Alors qu’Israël envisage de mener cette opération à laquelle l’Égypte, la plupart des pays du monde et leurs institutions internationales s’opposent, les efforts de l’Égypte depuis le début de l’agression israélienne se focalisent sur la conclusion d’un accord de cessez-le-feu et sur l’échange de prisonniers et de détenus, a précisé M. Rashwan.

Ce dernier a indiqué que l’Égypte cherchait à faciliter l’acheminement de l’aide humanitaire dans la bande de Gaza, en particulier dans le nord et dans la ville de Gaza, ainsi que l’évacuation des blessés et des malades pour qu’ils soient soignés en dehors de cette région.

L’Égypte s’est opposée à plusieurs reprises au déplacement des Palestiniens de Gaza et met en garde contre toute opération militaire à Rafah.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le roi Salmane d’Arabie saoudite admis à l’hôpital pour un contrôle de routine

Le roi Salmane admis dans un hôpital de Djeddah pour un contrôle de routine. (Photo, SPA)
Le roi Salmane admis dans un hôpital de Djeddah pour un contrôle de routine. (Photo, SPA)
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  • Les tests devraient durer «quelques heures», a déclaré la Cour royale, citée par SPA
  • Le roi Salmane a assisté mardi à la réunion hebdomadaire du Conseil des ministres

DJEDDAH: Le roi Salmane d’Arabie saoudite a été admis au King Faisal Specialist Hospital and Research Centre à Djeddah pour un contrôle de routine, a rapporté l’Agence de presse saoudienne (SPA).

Les tests devraient durer «quelques heures», a déclaré la Cour royale, citée par SPA.

Le roi Salmane a assisté mardi à la réunion hebdomadaire du Conseil des ministres.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com

 

 


Hôpitaux de Gaza: l'UE veut une enquête indépendante sur des fosses communes

Des ambulances du Croissant-Rouge palestinien transfèrent des bébés prématurés évacués de l'hôpital Al Shifa de la ville de Gaza, d'un hôpital de Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, vers l'Égypte, le 20 novembre 2023. (AFP)
Des ambulances du Croissant-Rouge palestinien transfèrent des bébés prématurés évacués de l'hôpital Al Shifa de la ville de Gaza, d'un hôpital de Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, vers l'Égypte, le 20 novembre 2023. (AFP)
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  • L'ONU avait déjà réclamé mardi une enquête internationale sur des fosses communes découvertes dans les deux principaux hôpitaux de la bande de Gaza
  • L'armée israélienne a démenti toute responsabilité. L'affirmation selon laquelle elle "aurait enterré les corps palestiniens est sans fondement", a-t-elle indiqué

BRUXELLES: L'Union européenne a annoncé mercredi par la voix d'un porte-parole vouloir une enquête "indépendante" après la découverte de fosses communes dans les deux principaux hôpitaux de la bande de Gaza.

"C'est quelque chose qui nous contraint à réclamer une enquête indépendante sur tous les soupçons et circonstances" de cette découverte, "parce que cela crée l'impression qu'il pourrait y avoir des violations des droits humains", a déclaré un porte-parole du service diplomatique de l'UE, Peter Stano.

L'ONU avait déjà réclamé mardi une enquête internationale sur des fosses communes découvertes dans les deux principaux hôpitaux de la bande de Gaza.

Dans un communiqué, le Haut-Commissaire de l'ONU aux droits de l'homme, Volker Türk, s'est dit "horrifié" par la destruction du plus grand hôpital de Gaza, al-Chifa, et du deuxième plus grand établissement hospitalier du territoire palestinien, le complexe médical Nasser de Khan Younès, "et par la découverte de fosses communes à proximité de ces lieux".

L'armée israélienne a démenti toute responsabilité. L'affirmation selon laquelle elle "aurait enterré les corps palestiniens est sans fondement", a-t-elle indiqué.

Un responsable de la Défense civile de la bande de Gaza a affirmé mardi à l'AFP que ses équipes avaient découvert depuis samedi les corps d'environ 340 personnes dans des fosses communes dans l'enceinte de l'hôpital Nasser.

Quant à l'hôpital d'al-Chifa, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) avait indiqué début avril qu'il avait été réduit à une "coquille vide" jonchée de dépouilles humaines par la dernière opération israélienne contre lui.

Les hôpitaux de la bande de Gaza ont été durement visés durant l'opération militaire que mène l'armée israélienne dans le territoire palestinien depuis l'attaque meurtrière perpétrée en Israël le 7 octobre par des combattants du Hamas venus de Gaza.

Selon Israël, le mouvement islamiste palestinien a utilisé les hôpitaux afin de mener des attaques, cacher des tunnels et des armes. Le Hamas a démenti ces accusations.