Le musée de la police de Londres ouvre ses cellules aux visiteurs

Deux membres de la Police montée métropolitaine de Londres posent pour le photographe devant la porte du nouveau musée de la police. (Photo, AFP)
Deux membres de la Police montée métropolitaine de Londres posent pour le photographe devant la porte du nouveau musée de la police. (Photo, AFP)
Installé au cœur de Londres dans le quartier de Covent Garden, l'ancien commissariat de Bow Street est âgé de plus d'un siècle et demi. (Photo, AFP)
Installé au cœur de Londres dans le quartier de Covent Garden, l'ancien commissariat de Bow Street est âgé de plus d'un siècle et demi. (Photo, AFP)
Une affiche représentant l'ex-dictateur chilien Pinochet, qui a brièvement été l'hôte de ces lieux. (Photo, AFP)
Une affiche représentant l'ex-dictateur chilien Pinochet, qui a brièvement été l'hôte de ces lieux. (Photo, AFP)
D'anciennes cellules de garde à vue, mais aussi de dégrisement, ont été restaurées. (Photo, AFP)
D'anciennes cellules de garde à vue, mais aussi de dégrisement, ont été restaurées. (Photo, AFP)
Des souvenirs de l'ancien commissariat. (Photo, AFP)
Des souvenirs de l'ancien commissariat. (Photo, AFP)
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Publié le Vendredi 28 mai 2021

Le musée de la police de Londres ouvre ses cellules aux visiteurs

  • L'ancien commissariat de Bow Street a vu se succéder au fil du temps assassins, suffragettes, dictateur et même l'écrivain et dramaturge Oscar Wilde
  • Le bâtiment a tout connu, des affaires des attentats de l'IRA à l'extradition de Pinochet, en passant par Yvonne Fletcher, la policière assassinée par des diplomates libyens

LONDRES : Fini malfrats et ivrognes, place désormais aux visiteurs: d'anciennes cellules de garde à vue, mais aussi de dégrisement, ont été restaurées dans le dernier né des musées de Londres, qui retrace l'évolution de la police dans la capitale britannique.

Installé au cœur de Londres dans le quartier de Covent Garden, l'ancien commissariat de Bow Street, âgé de plus d'un siècle et demi, ouvre ses portes vendredi.

Le bâtiment, qui abritait l'un des premiers postes de police de Londres, qui jouxte un ancien tribunal, a été largement transformé en hôtel de luxe. Mais une partie de l'ancien commissariat présente désormais son histoire extraordinaire.

Les visiteurs peuvent s'aventurer dans des cellules, rénovées, où se sont succédé au fil du temps assassins, suffragettes, dictateur et même l'écrivain et dramaturge Oscar Wilde.

« Le tribunal de Bow Street a vu passer beaucoup d'affaires célèbres », explique à l'AFP la conservatrice du musée Jen Kavanagh lors d'une présentation, ravie de montrer « l'histoire qui s'est déroulée derrière ces murs ».

Pour ce faire, elle a travaillé avec d'anciens officiers en poste ici même dans les années 1950 pour mieux saisir l'âme des lieux.

Renaissance

Après presque 30 ans de sommeil depuis sa fermeture en 1992, le commissariat raconte aujourd'hui trois siècles d'histoire de la police britannique, qui a commencé avec les « Runners » (coureurs) de Bow Street.

C'est ainsi que se nommaient les membres de la première force de police organisée, patrouille volante constituée au début du XVIIIe siècle de volontaires munis de cloches, de lanternes et de bâtons.

A sa formation en 1829, ils ont été intégrés à la Metropolitan police, nom qui désigne encore aujourd'hui la police de la capitale britannique.

Avec la mise en service en 1881 du bâtiment qui abrite à présent le musée, Bow Street est resté un point névralgique des forces de l'ordre londoniennes pendant de longues décennies.

Philip Gough, un inspecteur à la retraite qui y a travaillé de 1989 jusqu'à sa fermeture trois ans plus tard, est aujourd'hui l'un des membres du musée et a rejoint d'anciens collègues lors d'une réunion « chargée d'émotion » la semaine dernière pour découvrir l'exposition.

« Quand le poste a fermé, tout le monde voulait qu'il devienne un musée », déclare-t-il à l'AFP, alors que deux officier de la police montée arrivent au trot.

« Contrairement à tous les autres postes de police du pays, il avait cette étiquette des Runners de Bow Street... c'était comme fermer un chapitre d'histoire, mais comme un phénix, il renaît de ses cendres. »

« Partie de l'histoire »

Le musée retrace les débuts de la police moderne depuis Bow Street, avec des objets comme lanterne du XIXe siècle et une réplique de l'uniforme bleu des Runners, mais il se penche également sur l'histoire plus récente du site.

Le bâtiment a tout connu, des affaires des attentats des paramilitaires de l'armée républicaine irlandaise de l'IRA à l'extradition de l'ancien dictateur chilien Augusto Pinochet, en passant par la policière assassinée Yvonne Fletcher, qui y était rattachée.

Elle surveillait une petite manifestation devant l'ambassade libyenne en 1984 quand elle a été atteinte par des tirs provenant de l'enceinte diplomatique, un meurtre qui conduit le Royaume-Uni à couper les relations avec Tripoli pendant 15 ans.

Le musée présente également des objets de l'ancien tribunal, y compris un box des accusés, qui a fermé 14 ans après le poste de police, en 2006.

Les six anciennes cellules des hommes sont utilisées pour l'exposition, les visiteurs étant même encouragés à prendre place dans la dernière d'entre elle, celle du dégrisement.

« Il y avait des graffitis aux murs, l'odeur dans les cellules... rance, pour dire les choses poliment », se souvient Lee-Jane Yates, ancienne policière qui y a travaillé dans les années 1980 et a collaboré à la mise en scène du musée.

« Il est plus que probable qu'il s'agisse du premier poste de police du pays, mais on n'en connaît pas l'histoire, ce n'est qu'après, quand on le quitte, qu'on se dit: bon sang, je fais partie de cette histoire ! »


Des auteurs se retirent des prix littéraires PEN America pour protester contre la position de l’organisation sur Gaza

Dans une lettre ouverte adressée au conseil d'administration cette semaine, les écrivains ont demandé la démission de la directrice générale de l'organisation, Suzanne Nossel, de sa présidente, Jennifer Finney Boylan, ainsi que de l'ensemble du comité exécutif. (PEN America)
Dans une lettre ouverte adressée au conseil d'administration cette semaine, les écrivains ont demandé la démission de la directrice générale de l'organisation, Suzanne Nossel, de sa présidente, Jennifer Finney Boylan, ainsi que de l'ensemble du comité exécutif. (PEN America)
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  • Une trentaine d’écrivains ont signé une lettre ouverte qui critique l'organisation en raison de son «échec à dénoncer le génocide du peuple palestinien»
  • Ils appellent la directrice générale, Suzanne Nossel, la présidente, Jennifer Finney Boylan, et l'ensemble du comité exécutif à démissionner

DUBAÏ: Trente auteurs et traducteurs ont signé une lettre ouverte à PEN America dans laquelle ils ont décliné l’invitation ou retiré leurs œuvres de la course aux prix littéraires 2024 de l'organisation en signe de protestation contre son «échec à dénoncer le génocide du peuple palestinien et à défendre nos confrères écrivains à Gaza». 

Dans cette missive adressée au conseil d'administration cette semaine, les signataires «rejettent fermement PEN America pour son incapacité à dénoncer le génocide à Gaza» et réclament la démission de la directrice générale de l'organisation, Suzanne Nossel, de sa présidente, Jennifer Finney Boylan, et de l'ensemble du comité exécutif. 

Parmi les signataires figurent la cofondatrice du festival PEN World Voices, Esther Allen, ainsi que Joseph Earl Thomas, Kelly X. Hui, Nick Mandernach, Alejandro Varela, Maya Binyam et Julia Sanches. 

Allen a annoncé au cours de ce mois avoir décliné le prix PEN/Ralph Manheim de traduction. Dans un message publié sur X le 5 avril, elle a expliqué l’avoir fait en solidarité avec plus de 1 300 écrivains qui avaient critiqué PEN America pour son silence «sur le meurtre génocidaire des Palestiniens» et «en célébration, en mémoire et en deuil de tous les Palestiniens à jamais réduits au silence par les forces israéliennes soutenues par les États-Unis». 

De même, Binyam a récemment retiré son premier roman, Le Bourreau, de la course aux prix PEN/Jean Stein et PEN/Hemingway. 

Dans un courriel adressé à PEN America dont elle a publié une copie sur X le 11 avril, elle a expliqué qu'elle considérait comme «honteux que cette reconnaissance [de son travail] puisse exister sous la bannière de PEN America, dont la direction a été ferme dans son rejet du génocide en cours et de la lutte historique pour la libération de la Palestine». 

Dans leur lettre ouverte cette semaine, les signataires ont affirmé: «Les écrivains ont la responsabilité d’assumer leur rôle de gardiens attentifs de l'histoire pour mieux servir nos communautés». 

Ils ont ajouté qu'ils étaient «solidaires d'une Palestine libre» et qu’ils refusaient d'être «honorés par une organisation qui agit comme une façade culturelle pour l'impérialisme américain» ou «de participer à des célébrations qui serviront à occulter la complicité de PEN dans la normalisation du génocide». 

En réponse, PEN America a déclaré: «Les mots ont de l'importance et cette lettre mérite une attention particulière pour son langage et ses affirmations alarmantes.» 

«La guerre actuelle à Gaza est horrible. Mais nous ne pouvons pas accepter que la réponse à ses dilemmes déchirants et à ses conséquences réside dans la fermeture du dialogue et la suppression des points de vue.» 

«Nous respectons tous les écrivains pour avoir agi en leur âme et conscience et nous continuerons à défendre leur liberté d'expression.» 

Les prix seront remis lors d'une cérémonie qui se tiendra le 29 avril à Manhattan. 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Tunnel et mur de fortification mis au jour par des archéologues à Djeddah

La découverte de nouvelles preuves d’un établissement humain dans la grotte Umm Jirsan, située à Harrat Khaybar à Médine, a été annoncée par la Commission du patrimoine saoudien. (SPA)
La découverte de nouvelles preuves d’un établissement humain dans la grotte Umm Jirsan, située à Harrat Khaybar à Médine, a été annoncée par la Commission du patrimoine saoudien. (SPA)
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  • Découvertes liées à l’expansion des défenses de la ville aux XVIIIe et XIXe siècles
  • Découverte de nouvelles preuves de peuplement humain dans la grotte Umm Jirsan à Médine

RIYADH : Une série de découvertes archéologiques à Djeddah et à Médine ont été révélées jeudi par le Programme historique de Djeddah et la Commission saoudienne du patrimoine.

La Commission a annoncé la découverte de nouvelles preuves de l'existence d'un établissement humain dans la grotte d'Umm Jirsan, située dans le Harrat Khaybar de Médine, et les vestiges d'un ancien tunnel souterrain et d'un mur fortifié, qui entouraient autrefois la ville, ont été annoncés par le programme dans le cadre de la phase inaugurale du projet d'archéologie de Médine.

Situées dans le secteur nord de la ville historique de Djeddah, à côté de la place Al-Kidwa et à proximité de la place Al-Bayaa, ces structures historiques datent de plusieurs siècles.

Selon certaines estimations, Djeddah est devenue une ville fortifiée à la fin du Xe siècle ou au début du XIe siècle, mais les analyses en laboratoire suggèrent que les nouvelles découvertes appartiennent à une phase ultérieure de la fortification, probablement construite au cours des XVIIIe et XIXe siècles.

La découverte de nouvelles preuves d’un établissement humain dans la grotte Umm Jirsan, située à Harrat Khaybar à Médine, a été annoncée par la Commission du patrimoine saoudien. (SPA)
La découverte de nouvelles preuves d’un établissement humain dans la grotte Umm Jirsan, située à Harrat Khaybar à Médine, a été annoncée par la Commission du patrimoine saoudien. (SPA)

Des fouilles archéologiques ont révélé qu'au milieu du 19e siècle, le tunnel était devenu inutilisable et a été rapidement rempli de sable. Cependant, le mur est resté debout jusqu'en 1947, et certaines parties du mur de soutènement du tunnel sont restées intactes jusqu'à une hauteur de trois mètres.

Des céramiques européennes importées datant du 19e siècle ont également été trouvées, soulignant les liens commerciaux historiques de Jeddah. En outre, un fragment de poterie datant du 9e siècle a été découvert sur la place Al-Kidwa.

Ces découvertes font partie d'un ensemble plus large de découvertes archéologiques annoncées par le programme Historic Jeddah comme résultats de la première phase de son projet d'archéologie - un effort de collaboration qui implique des équipes nationales spécialisées, des experts saoudiens de la Commission du patrimoine et des archéologues étrangers.

Leur expertise combinée a révélé un trésor de 25 000 artefacts répartis sur quatre sites, ce qui constitue une avancée significative dans la compréhension de l'évolution culturelle de la Jeddah historique.

À Médine, la Commission du patrimoine a annoncé la découverte de nouvelles preuves d'un établissement humain dans la grotte d'Umm Jirsan à la suite de recherches menées par ses archéologues en coopération avec l'Université du roi Saud, l'Institut Max Planck d'Allemagne et le Service géologique d'Arabie saoudite, dans le cadre du Projet vert de la péninsule arabique, qui se concentre sur la recherche pluridisciplinaire sur le terrain.

Il s'agit de la première étude du Royaume portant sur la recherche archéologique à l'intérieur des grottes. Elle a donné lieu à des études archéologiques et à des fouilles dans plusieurs parties de la grotte, révélant des preuves remontant à la période néolithique.

L'élément de preuve le plus ancien remonte à 7 000 à 10 000 ans, ce qui englobe les périodes de l'âge du cuivre et de l'âge du bronze.

L'étude de la grotte a montré qu'elle a été utilisée par des groupes pastoraux.

La découverte de nouvelles preuves d’un établissement humain dans la grotte Umm Jirsan, située à Harrat Khaybar à Médine, a été annoncée par la Commission du patrimoine saoudien. (SPA)
La découverte de nouvelles preuves d’un établissement humain dans la grotte Umm Jirsan, située à Harrat Khaybar à Médine, a été annoncée par la Commission du patrimoine saoudien. (SPA)

Les objets découverts comprennent du bois, du tissu et quelques outils en pierre, ainsi que des façades d'art rupestre représentant des scènes de pâturage de chèvres, de moutons, de vaches et de chiens, ainsi que des activités de chasse avec différents types d'animaux sauvages.

La commission a noté que les découvertes scientifiques constituent la preuve d'un établissement humain dans la grotte, et qu'un grand nombre d'ossements d'animaux, y compris ceux d'hyènes rayées, de chameaux, de chevaux, de cerfs, de caribous, de chèvres, de vaches et d'ânes sauvages et domestiques, ont également été identifiés.

L'analyse des squelettes humains à l'aide d'isotopes radioactifs a révélé que les anciens hommes avaient un régime alimentaire essentiellement carnivore, mais qu'au fil du temps, des plantes ont été introduites, ce qui suggère l'émergence de l'agriculture.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com

 

 

 

 

 

 

 


Cinéma: «Frères», Mathieu Kassovitz et Yvan Attal en enfants sauvages

L'acteur et réalisateur français Yvan Attal pose en marge de la 8e édition du Festival Cinéma et musique de film à La Baule, dans l'ouest de la France, le 30 juin 2022. (Photo de Loic VENANCE / AFP)
L'acteur et réalisateur français Yvan Attal pose en marge de la 8e édition du Festival Cinéma et musique de film à La Baule, dans l'ouest de la France, le 30 juin 2022. (Photo de Loic VENANCE / AFP)
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  • Le scénario est inspiré de la vie de Michel de Robert de Lafregeyre et de son frère Patrice, qui grandirent dans un bois
  • Le film, deuxième long métrage d'Olivier Casas, revient, par allers-retours entre passé et présent, sur ces sept années de «liberté extrême»

BORDEAUX: Une mère absente, une forêt, la survie et une fraternité salvatrice: dans "Frères", film inspiré d'une histoire vraie en salles mercredi, Yvan Attal et Mathieu Kassovitz jouent deux frangins unis par le secret d'une enfance passée dans un bois de Charente-Maritime.

Le scénario est inspiré de la vie de Michel de Robert de Lafregeyre et de son frère Patrice, qui grandirent dans un bois situé près du quartier de pêcheurs de Châtelaillon-Plage, au sud de La Rochelle, de 1949 à 1956.

Le film, deuxième long métrage d'Olivier Casas, revient, par allers-retours entre passé et présent, sur ces sept années de "liberté extrême" durant lesquelles les enfants, âgés de 5 et 6 ans au début, ont vécu dans une cabane construite au milieu des arbres, se nourrissant de baies, de poissons et de lièvres.

Il s'agit d'une "histoire d'amour entre deux frères" plutôt que d'une "histoire de survie", a nuancé le réalisateur lors d'une avant-première à Bordeaux.

Les deux frères, que leur mère n'est jamais venue récupérer à la colonie de vacances où ils avaient passé l'été 1949, se sont retrouvés livrés à eux-mêmes dans la nature, s'adaptant au froid et au manque de nourriture grâce à leur ingéniosité.

Finalement récupérés par leur mère en 1956, ils vécurent ensuite chez un couple de précepteurs parisiens, avant d'être séparés puis envoyé en pension dans le Nord-Pas-de-Calais pour l'un, scolarisé dans un lycée parisien auprès de sa mère pour l'autre.

Michel de Robert de Lafregeyre, aujourd'hui âgé de 78 ans et incarné par Yvan Attal, a étudié l'architecture et en a fait son métier. Son frère Patrice, joué par Mathieu Kassovitz, devenu directeur d'une clinique en Alsace, s'est suicidé en 1993, à l'âge de 48 ans.

C'est après sa mort que Michel de Robert de Lafregeyre a raconté leur histoire, jusque-là gardée secrète, à ses proches.

Il y a neuf ans, il a répondu aux questions de son ami Olivier Casas, qui a voulu en faire un film. L'ancien architecte, qui ne pensait pas que sa vie se retrouverait ainsi "sur la place publique", a accepté. En hommage à son frère.