Détenu depuis août 2018, le prédicateur fondamentaliste Nasser Al-Omar est connu pour ses fatwas (édits religieux) contre les femmes et ses critiques à l’égard des positions modérées.
Il est connu pour son affiliation continue avec les Frères Musulmans, groupe désigné comme terroriste par de nombreux pays à travers le monde.
Al-Omar est membre de l'Association des savants musulmans, dirigée par Yusuf Al-Qaradawi qui habite au Qatar et est l'un des prédicateurs fondamentalistes identifiés par Arab News.
Al-Omar s'est opposé à la présence de troupes américaines en Arabie saoudite pendant la guerre du Golfe de 1991 qui a libéré le Koweït de l'occupation irakienne.
Né dans le village d'Al-Moraidasiih dans la région saoudienne de Qassim en 1952, où il passe son enfance, il termine ses études secondaires à l'Institut méthodique de Riyad en 1970 avant de poursuivre sa formation à la faculté de la charia de l'Université islamique Imam Muhammad bin Saud à Riyad en 1974. Il est nommé maître de conférences peu après et poursuit ses études supérieures de 1979 à 1984.
Al-Omar s'est prononcé en faveur du mariage des enfants dans un article de mars 2012, intitulé « À propos du mariage des jeunes filles ».
Il a déclaré : « Il est étrange de voir que si quelqu’un divorce d’une fille de douze ans au Yémen, cela fait grand bruit… mais que si un enfant de dix ans a un bébé en Occident… on fait l’éloge du jeune père et l’État fournit des soins et des ressources. »
Le Docteur Hani Nasira, auteur et expert en mouvements idéologiques, a déclaré qu'Al-Omar « en vient parfois à la falsification, à l’invention ou à la transmission de fausses histoires et d’affabulations ».
Al-Omar a désigné les salles de sport pour femmes comme le « plus grand moyen de corruption » et les a interdites « parce qu’elles engendrent de nombreux maux qui ne valent pas les avantages escomptés ».
Il s'est opposé à la réécriture des manuels religieux saoudiens qui visait à supprimer les enseignements anti-occidentaux et anti-juifs.
En 2005, une question a été publiée sur son site internet après la mort du pape Jean-Paul II, demandant s’il était permis de le maudire alors que de nombreux musulmans le pleuraient.
Al-Omar a répondu : « Quant à le maudire, il est permis de maudire ceux qui sont morts infidèles ... Son service à sa religion est la dissémination de l'impiété, du polythéisme et de la guerre contre l'Islam. »
Al-Omar a interdit aux musulmans de célébrer les festivals chrétiens ou de féliciter les chrétiens lors de leurs fêtes religieuses.
« Il n’est permis aux musulmans de se joindre aux chrétiens lors de leurs festivals en aucune manière que ce soit : il est interdit de les féliciter, de leur offrir des cadeaux, d’assister à leurs célébrations, de les honorer ou quoi que ce soit d’autre », a-t-il déclaré.
Bien qu'Al-Omar ait jugé acceptable de voyager dans des pays « infidèles » pour traitement médical et oeuvres de bienfaisance ou encore pour inviter les gens à l’islam ou poursuivre ses études, il a écrit sur son site internet que « si le voyage relève du simple tourisme et que le voyageur pense qu'il est probable qu'il tombera dans le péché, alors le voyage est interdit. »
Il a ajouté : « Quant aux voyages entrepris pour commettre le péché et se rendre dans les endroits interdits et les boîtes de nuit, c'est interdit, et le voyage est un péché. »
Al-Omar a déclaré : « Je conseille de ne pas voyager à l'étranger à moins qu'il ne s'agisse d'un voyage d'obéissance, de nécessité ou d'urgence, à condition qu'il n'y ait pas de risque de tentation et que le voyageur soit déterminé à s’abstenir de ce qui est interdit, sinon son pays est mieux pour lui. »
Interrogé sur son site internet sur les musulmans qui prennent une nationalité étrangère, il a déclaré qu'il n'était « pas permis aux musulmans de se rendre dans les pays des infidèles pour y demeurer sauf en cas de nécessité ou de besoin urgent » et que « vivre parmi les infidèles [était] interdit. »
Il a ajouté qu’« il n'est pas non plus permis d'obtenir la nationalité des pays infidèles, sauf pour ceux qui sont contraints de le faire. »
Selon Nasira, Al-Omar « ne prône que la haine », et ses positions incluent l'opposition à la libération du Koweït, le rejet de l'idée de citoyenneté pour les chiites d'Arabie Saoudite, et « ses fatwas ridicules interdisant les lunes de miel ou le tourisme dans ce qu'il appelle ‘les pays infidèles’. »
Les fatwas, les publications et les vidéos d'Al-Omar sont disponibles sur son site internet et son compte Twitter personnel, qui est suivi par six millions d’abonnés.