Safar Al-Hawali

Nationalité:

Saoudienne

Lieu de Résidence:

Entre Al-Baha, Riyad et La Mecque en Arabie saoudite

Statut juridique:

Incarcéré en Arabie Saoudite en juillet 2018

Occupation:

Religieux, président de la Campagne mondiale anti-agression, membre du Comité pour la défense des droits légitimes

Médias:

Site officiel et compte Twitter

Bio

Le religieux saoudien Safar Al-Hawali, qui a par le passé remis en doute l'existence d'Al-Qaïda, est revenu sous les feux de la rampe avec un livre polémique de 3000 pages dans lequel il appelle à l’inscription du djihad dans le programme scolaire, critique les efforts de modération et de modernisation de l'Arabie saoudite et appelle à un regain des attentats suicides.

Né dans la tribu Hawala à Al-Baha, dans le sud-ouest de l'Arabie saoudite, il obtient sa licence en droit islamique à l'Université islamique de Médine, ainsi que sa maîtrise et son doctorat en théologie islamique à l'Université Umm Al-Qura à La Mecque.

Pendant des années, Al-Hawali prêche des idées antisémites et anti-occidentales aux côtés du célèbre prédicateur Salman Al-Ouda, qui est avec lui l’un des chefs de file du mouvement du Réveil islamique.

En 1993, une commission mixte placée sous la direction du cheikh Abdul Aziz ibn Baz, grand mufti, conclut que le discours du mouvement représente un danger pour la société saoudienne et émet une mise en garde pour tenter de mettre fin aux sermons de ses dirigeants.

Al-Hawali continue cependant de prêcher ; il est arrêté en 1994 et condamné à cinq ans de prison pour avoir promu l'idéologie terroriste dans ses sermons.

Après sa libération en 1999, il se sépare d'Al-Ouda et apparaît très rarement dans les médias. On le voit cependant quelquefois sur la première chaîne saoudienne, où ses opinions sur des sujets tels que le terrorisme ne passent pas inaperçues.

Dans une interview accordée à la télévision saoudienne après les attentats du 11 septembre, le religieux critique les médias occidentaux, les accusant d’exagérer l'implication d'Al-Qaïda et allant jusqu’à déclarer qu'il n'a aucune preuve de l’existence du groupe.

« Les Américains ont créé une organisation entièrement imaginaire et l'ont soutenue pour attaquer leur propre pays et d'autres endroits, pas seulement les pays musulmans », déclare-t-il.

Au cours de l’émission, il s'adresse au dirigeant d'Al-Qaïda, Oussama Ben Laden, en l’appelant « cheikh ». Lorsque le présentateur demande pourquoi il s’adresse à Ben Laden de manière si respectueuse, Al-Hawali a répond qu’« il est innocent jusqu'à ce que sa culpabilité soit établie. »

En 2001, quelques jours à peine après les attentats du 11 septembre, il écrit une lettre ouverte au président américain de l'époque, George W. Bush, dans laquelle il critique la politique étrangère américaine et sa définition du terrorisme.

Suite à l'invasion de l'Irak menée par les États-Unis en 2003, le religieux saoudien soutient le djihad contre l'Amérique. En novembre 2004, il signe avec vingt-six autres savants musulmans une lettre ouverte au peuple irakien, l'exhortant à « s'unir, coopérer, résister aux occupants et mettre fin aux querelles internes ». Al-Hawali condamne cependant les attaques islamistes contre les Occidentaux en Arabie saoudite.

Il diffuse ses opinions religieuses, sociales et politiques à travers un certain nombre de livres. Le dernier en date, Les musulmans et la civilisation occidentale, reprend certaines de ses vieilles prises de position sur le djihad et la religion en les développant et traite également de nombreux autres d'autres sujets.

« Les djihadistes doivent être honorés, pas emprisonnés, et s'ils font quelque chose de mal, ils doivent être corrigés », écrit-il. Al-Hawali est arrêté le 12 juillet 2018, peu de temps après avoir fait circuler une première mouture de son livre.

Sur le djihad, le terrorisme et Daech

Dans Musulmans et civilisation occidentale, Al-Hawali soutient les actes et les groupes terroristes, même lorsque nombre de ces atrocités affectent les communautés musulmanes.

Il affirme que les musulmans ont le devoir religieux de soutenir les djihadistes, affirmant qu’ « on ne peut résoudre aucune crise ni sortir d’aucun tunnel sombre si ce n’est par l'ascèse et la renaissance du djihad dans cette nation. »

Il critique le gouvernement saoudien pour avoir investi dans le secteur du divertissement, estimant que le devoir des musulmans est de se préparer au djihad avec le soutien du gouvernement.

« Selon des responsables en Arabie saoudite, ils [le gouvernement] vont dépenser 65 milliards de dollars, soit plus de 200 milliards de riyals saoudiens, pour ouvrir des cinémas. Ne vaudrait-il pas mieux dépenser ces milliards pour se préparer au djihad? » demande-t-il.

Dans le même livre, il écrit : « Comment pourriez-vous avoir des relations avec le Premier ministre irakien [à l'époque Haidar Abadi, qui est chiite] et non avec l’Etat islamique [Daech] ? »

Al-Hawali pense que les musulmans ont le devoir religieux de soutenir le djihad et appelle à au regain des attentats suicides, les qualifiant d'« opérations de martyre » qui « intimident l'ennemi » et « montrent le courage des musulmans ».

Sur les autres religions

Dans un sermon intitulé « Les Juifs sont derrière l’appel à la convergence entre les religions », publié sur son site internet, Al-Hawali déclare que les juifs méritaient les atrocités infligées par Hitler et que ceux qui encouragent le rapprochement avec eux sont eux-mêmes des juifs.

Dans une conférence intitulée « Réponse à ceux qui ont changé la religion de Jésus-Christ », Al-Hawali appelle les enseignants à consacrer une partie de leurs cours à enseigner l'inimitié envers les juifs et les chrétiens. Il estime que ce thème doit faire partie des programmes scolaires dès le plus jeune âge.

Sur les femmes

Selon Hawali, « les femmes musulmanes ne doivent pas travailler dans les hôpitaux, les avions ou tout autre endroit. […] Elles ne doivent en aucun cas être encouragées à se maquiller de quelque manière que ce soit. »

La seule profession qu'il approuve est celle de sage-femme, mais affirme qu'une formation de trois mois suffirait pour apprendre comment aider les mères à accoucher.

Vidéo

Les documents qui suivent contiennent des informations qui peuvent être considérées comme étant inappropriées ; Arab News n’approuve pas ce contenu mais croit fermement qu’il est important d’être conscient de son influence destructrice.

Audio

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Analyse

Safar Al-Hawali: L’appel au djihad

Rawan Radwan, Djeddah

  • Le dernier livre du religieux saoudien met à nu ses croyances extrémistes

A travers son livre de 3 000 pages intitulé Les musulmans et la civilisation occidentale, publié en 2018, le religieux saoudien Safar Al-Hawali vise à raviver les idéologies de l’époque du mouvement du Réveil islamique et à critiquer le gouvernement saoudien pour ses efforts de modération et de modernité.

Le mouvement incitait à la haine envers les autres religions,  appelait au djihad en Afghanistan et dans d'autres pays musulmans occupées et s’opposait au gouvernement saoudien qui avait autorisé les troupes américaines à installer des bases dans la péninsule arabique lors de l'opération Tempête du désert en 1991.

Al-Hawali appelle à ce que le djihad soit une priorité quotidienne dans l'éducation. La diffusion de son livre a conduit à son arrestation le 12 juillet 2018.

Le prédicateur se fait connaître dans les années 1990 en tant que chef de file du Réveil islamique aux côtés du prédicateur Salman Al-Ouda.

Alors que ce dernier apparaît comme un agitateur, Al-Hawali joue sur son air doux et serein et se sert de son poste d'universitaire pour appeler ses disciples à mener le djihad dans les terres musulmanes occupées.

En 1994, il est arrêté pour avoir refusé de se repentir et de mettre fin à sa prédication haineuse ; il est ensuite libéré après avoir purgé sa peine de cinq ans. Ses opinions extrémistes et ses fatwas (édits religieux) sont cependant toujours disponibles sur son site internet.

Né dans la ville saoudienne d’Al-Baha, Al-Hawali obtient sa licence en droit islamique à l’Université islamique de Médine, ainsi que sa maîtrise et son doctorat en théologie islamique à l'Université Umm Al-Qura à La Mecque.

Aux côtés d'Al-Ouda et d'autres chefs de file du mouvement de Réveil islamique, il prêche contre la présence militaire étrangère en Arabie saoudite lors de l'opération Tempête du désert de 1991 qui libère le Koweït de l'occupation irakienne. Ils incitent à la haine envers l'Occident et appellent au djihad.

Après qu’une commission mixte placée sous la direction du grand mufti Abdulaziz ibn Baz conclut que les incitations à la haine du mouvement représentent un danger pour la société saoudienne, le gouvernement dissout ce dernier en 1994.

Après sa sortie de prison, Al-Hawali remet en cause la vision négative d’Al-Qaïda, de son dirigeant Oussama ben Laden et du djihad dans l’opinion, notamment sur la première chaîne de télévision saoudienne.

Après les attentats du 11 septembre, le religieux critique les médias occidentaux, les accusant d’exagérer l'implication d'Al-Qaïda, et déclare à la télévision saoudienne qu'il n'a aucune preuve de son existence.

« Les Américains ont créé une organisation entièrement imaginaire et l'ont soutenue pour attaquer leur propre pays et d'autres endroits, pas seulement les pays musulmans » déclare-t-il.

Il refuse de reconnaître l'existence d'Al-Qaïda et s'adresse à Ben Laden en l’appelant « cheikh ». Lorsque le présentateur de télévision lui demande pourquoi il s'adresse à Ben Laden de manière si respectueuse, Al-Hawali répond : « Il est innocent jusqu'à ce que sa culpabilité soit prouvée. »

À maintes reprises, Al-Hawali désigne l'Occident comme l'ennemi, écrivant notamment dans son livre : « L'Occident mène une croisade brutale contre nous et colonise nos vies. » Dans le livre, il soutient les actes terroristes, quels que soient leurs effets sur les communautés musulmanes.

Il estime que les musulmans ont le devoir religieux de soutenir les djihadistes et affirme qu’« on ne peut résoudre aucune crise ni sortir d’aucun tunnel sombre si ce n’est par l'ascèse et la renaissance du djihad dans cette nation. »

Dans un discours intitulé « Réponse à ceux qui ont modifié la religion de Jésus-Christ », il exhorte les enseignants à utiliser une partie de leurs cours pour enseigner l'inimitié envers les juifs et les chrétiens.

Il critique le gouvernement saoudien pour avoir investi dans le secteur du divertissement, estimant que le devoir des musulmans est de se préparer au djihad avec le soutien du gouvernement.

« Selon des responsables en Arabie saoudite, ils [le gouvernement] vont dépenser 65 milliards de dollars, soit plus de 200 milliards de riyals saoudiens, pour ouvrir des cinémas. Ne vaudrait-il pas mieux dépenser ces milliards pour se préparer au djihad? », s’insurge-t-il.

Il a appelé à un regain des attentats suicides, les qualifiant d'« opérations de martyre » qui « intimident l'ennemi » et « montrent le courage des musulmans. »

Selon lui, « les djihadistes doivent être honorés, pas emprisonnés, et s'ils font quelque chose de mal, ils doivent être corrigés.»