Les Houthis revendiquent la victoire contre la marine américaine en mer Rouge

Le destroyer lance-missiles Arleigh Burke USS Carney (DDG 64) abat plusieurs véhicules aériens sans pilote et missiles houthis en mer Rouge. (AFP)
Le destroyer lance-missiles Arleigh Burke USS Carney (DDG 64) abat plusieurs véhicules aériens sans pilote et missiles houthis en mer Rouge. (AFP)
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Publié le Lundi 06 mai 2024

Les Houthis revendiquent la victoire contre la marine américaine en mer Rouge

  • Le porte-parole militaire des Houthis, Yahya Sarea, a rapporté, vendredi, que les frappes contre les navires ayant des liens avec Israël seraient étendues à la Méditerranée
  • Les attaques seraient intensifiées pour inclure toute entreprise interagissant avec Israël si le pays en venait à mener l’attaque prévue contre la ville palestinienne de Rafah

AL-MOUKALLA: Les Houthis ont réitéré leurs menaces de prendre pour cible des navires à destination d’Israël ou ayant des liens avec le pays – y compris ceux qui sont en Méditerranée – au moment où ils revendiquent la victoire contre la marine américaine en mer Rouge.

L’agence de presse Saba, sous contrôle houthi, a rapporté que la quatrième phase de la campagne propalestinienne de la milice ciblerait tous les navires se dirigeant vers Israël qui se trouvent à portée de leurs drones et missiles, notant que les marines américaine et britannique, entre autres marines occidentales, «sont impuissantes» face à leurs attaques.

«La quatrième phase met en lumière la puissance des forces armées yéménites dans la lutte contre les armes navales les plus puissantes du monde, les flottes américaine, britannique et européenne, ainsi que la marine sioniste (israélienne)», déclare l’agence Saba.

Le porte-parole militaire des Houthis, Yahya Sarea, a rapporté, vendredi, que les frappes contre les navires ayant des liens avec Israël seraient étendues à la Méditerranée. Les attaques seraient intensifiées pour inclure toute entreprise interagissant avec Israël si le pays en venait à mener l’attaque prévue contre la ville palestinienne de Rafah.

Depuis novembre, les Houthis ont lancé des centaines de missiles balistiques et de drones sur des navires commerciaux et militaires en mer Rouge, dans le détroit de Bab al-Mandab et dans le golfe d’Aden. Ils affirment que les attaques visent uniquement les navires ayant des liens avec Israël dans le but de mettre fin au blocus imposé à la bande de Gaza.

Ils ont également tiré sur des navires commerciaux et militaires américains et britanniques dans les eaux internationales au large du Yémen après que les deux pays ont lancé des frappes contre les zones contrôlées par les Houthis.

Samedi, le ministre houthi de l’Information, Dhaif Allah al-Chami, a affirmé que les États-Unis avaient été contraints de retirer leurs porte-avions et autres navires de guerre de la mer Rouge après avoir échoué à contrecarrer les attaques. Il a ajouté que de nouvelles offensives seraient lancées contre les navires israéliens en Méditerranée dans les jours à venir.

«Ils ont lamentablement échoué. Les missiles et drones yéménites ont battu la marine américaine. Ses militaires, croiseurs, destroyers et porte-avions ont par ailleurs commencé à se retirer de nos mers», soutient Al-Chami dans un entretien accordé à la chaîne d’information libanaise Al-Mayadeen.

Les spécialistes du Yémen ont contesté les affirmations des Houthis selon lesquelles ils disposeraient d’armes militaires capables d’atteindre les navires israéliens en Méditerranée.

Dimanche, le général Mohammed al-Kumaim, un analyste militaire yéménite, a informé Arab News que les Houthis ne seraient en mesure de mener de telles attaques que s’ils disposaient d’armes avancées. Il a déclaré que les Houthis élargissaient leur campagne contre les navires pour éviter un ressentiment croissant du public dans les zones sous leur contrôle, après que la milice n’a ni payé pour les services de réparation ni versé leur dû aux employés du secteur public.

Le général Al-Kumaim ajoute que les Houthis pourraient revendiquer la responsabilité d’une attaque contre un navire en Méditerranée, menée par un groupe soutenu par l’Iran dans la région.

«Des points de vue théorique et technologique, les Houthis n’ont aucune capacité technique ou militaire pour atteindre leurs objectifs (en Méditerranée)», conclut le général Al-Kumaim.

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Irak: le Parlement échoue à élire son président

Une vue générale du parlement irakien à Bagdad, en Irak (Photo, Reuters).
Une vue générale du parlement irakien à Bagdad, en Irak (Photo, Reuters).
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  • Lors du vote de samedi, 311 des 329 députés étaient présents
  • De nombreux députés ne sont pas revenus pour un deuxième vote, les médias locaux partageant des vidéos d'une brève bagarre entre certains d'entre eux

BAGDAD: Les députés irakiens n'ont pas réussi à élire un président du Parlement samedi, aucun des deux principaux candidats n'ayant obtenu la majorité lors d'une séance tendue.

A la mi-novembre, la Cour suprême, plus haute instance judiciaire d'Irak, avait mis fin au mandat du précédent titulaire, l'influent politicien sunnite Mohamed al-Halboussi, après la plainte d'un député pour "falsification" de document.

Depuis, les parlementaires ont échoué à plusieurs reprises à élire un nouveau président en raison de querelles politiques et surtout de divisions entre les principaux partis sunnites.

Lors du vote de samedi, 311 des 329 députés étaient présents.

Le bureau parlementaire des médias a annoncé que 137 avaient choisi Mahmoud al-Mashhadani, le plus ancien membre du Parlement, et 158 avaient voté pour Salem al-Issawi, soit moins pour chacun des deux candidats que les 165 voix requises.

De nombreux députés ne sont pas revenus pour un deuxième vote, les médias locaux partageant des vidéos d'une brève bagarre entre certains d'entre eux et faisant état d'au moins un blessé.
 

Processus ardu 

La séance a ensuite été ajournée.

Dans ce pays majoritairement chiite, le Parlement est dominé par une coalition de partis chiites pro-iraniens.

La vie politique en Irak, pays multiethnique et multiconfessionnel, est régie par un partage du pouvoir entre les différentes communautés: le poste largement honorifique de président revient traditionnellement aux Kurdes, celui de Premier ministre aux chiites, tandis que la communauté sunnite est représentée par le président du Parlement.

Les élections et nominations de responsables aux plus hauts postes sont bien souvent des processus ardus qui peuvent durer plusieurs mois, compliqués par des tractations interminables et des accords âprement négociés.


Israël: Gantz menace de quitter le cabinet de guerre si pas de plan d'après-guerre à Gaza

 De gauche à droite, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, le ministre de la Défense Yoav Gallant et le ministre du Cabinet Benny Gantz tiennent une conférence de presse sur la base militaire de Kirya à Tel-Aviv le 28 octobre 2023. (Photo Abir Sultan POOL AFP)
De gauche à droite, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, le ministre de la Défense Yoav Gallant et le ministre du Cabinet Benny Gantz tiennent une conférence de presse sur la base militaire de Kirya à Tel-Aviv le 28 octobre 2023. (Photo Abir Sultan POOL AFP)
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  • «Le cabinet de guerre doit formuler et approuver d'ici le 8 juin, un plan d'action permettant de réaliser six objectifs stratégiques d'importance nationale», a déclaré M. Gantz, s'affirmant sinon «contraint de démissionner du gouvernement
  • L'un des «objectifs» du plan doit être «la mise en place d'une administration américano-européano-arabo-palestinienne qui gérera les affaires civiles» à Gaza «et posera les fondations d'une alternative future qui ne soit ni le Hamas ni (Mahmoud) Abbas»

JÉRUSALEM : Le principal rival de Benjamin Netanyahu, Benny Gantz, a donné trois semaines au Premier ministre israélien pour adopter un «plan d'action» stratégique notamment sur l'après-guerre dans la bande de Gaza, faute de quoi il démissionnera.

«Le cabinet de guerre doit formuler et approuver d'ici le 8 juin, un plan d'action permettant de réaliser six objectifs stratégiques d'importance nationale», a déclaré M. Gantz lors d'un discours télévisé, s'affirmant sinon «contraint de démissionner du gouvernement».

Chef du Parti de l'Union nationale (centre-droit) et ancien ministre de la Défense, M. Gantz a intégré le cabinet de guerre d'union nationale après l'attaque sans précédent menée le 7 octobre en Israël par le Hamas, qui a entraîné la mort de plus 1.170 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP réalisé à partir de chiffres officiels israéliens.

Le cabinet compte cinq membres, dont les trois principaux sont M. Netanyahu, M. Gantz et le ministre de la Défense, Yoav Gallant.

L'un des «objectifs» du plan doit être «la mise en place d'une administration américano-européano-arabo-palestinienne qui gérera les affaires civiles» à Gaza «et posera les fondations d'une alternative future qui ne soit ni le Hamas ni (Mahmoud) Abbas», président de l'Autorité palestinienne, chassée de la bande de Gaza en 2007 par le Hamas, a expliqué M. Gantz.

Il a aussi appelé à une normalisation avec l'Arabie saoudite «dans le cadre plus large qui permettra une alliance entre le +monde libre+ et le monde arabe contre l'Iran et ses alliés».

«Si vous choisissez la voie des fanatiques et menez la Nation entière vers l'abîme, nous serons forcé de démissionner», a lancé M. Gantz - ministre sans portefeuille depuis le 7 octobre - à M. Netanyahu.

«Les conditions posées par Benny Gantz sont des propos rabâchés dont le sens est clair: la fin de la guerre et la défaite d'Israël», a réagi M. Netanyahu dans un communiqué, accusant son rival de «chercher une excuse pour renverser le gouvernement» et vouloir «la création d'un Etat palestinien».

Sans majorité parlementaire pour son parti, le Likoud, M. Netanyahu mène une coalition considérée comme la plus à droite de l'histoire d'Israël.

M. Gallant avait déjà sommé publiquement le 15 mai M. Netanyahu de «préparer immédiatement» une «alternative gouvernementale au Hamas» dans la bande de Gaza, où l'armée a indiqué intensifier ses opérations à Rafah, dans le sud, pour une bataille qualifiée de «décisive» par le Premier ministre.

Le ministre avait dit son opposition à une administration civile ou militaire de la bande de Gaza par Israël.

Lancée en riposte à l'attaque du 7 octobre, l'offensive d'Israël dans la bande de Gaza a déjà fait plus de 35.000 morts, selon des données du ministère de la Santé du gouvernement de Gaza dirigé par le Hamas.

 


Le Hezbollah dit recourir à de nouvelles armes dans ses attaques contre Israël

Des roquettes tirées depuis le sud du Liban sont interceptées par le système de défense aérienne israélien Iron Dome au-dessus du plateau du Golan annexé par Israël, le 17 mai 2024, alors que des affrontements transfrontaliers se poursuivent entre les troupes israéliennes et les combattants du Hezbollah. (Photo Jalaa Marey AFP)
Des roquettes tirées depuis le sud du Liban sont interceptées par le système de défense aérienne israélien Iron Dome au-dessus du plateau du Golan annexé par Israël, le 17 mai 2024, alors que des affrontements transfrontaliers se poursuivent entre les troupes israéliennes et les combattants du Hezbollah. (Photo Jalaa Marey AFP)
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  • Le Hezbollah, selon l'analyste militaire Khalil Helou, est capable d'envoyer «des drones qu'il peut contrôler facilement et qui volent lentement à basse altitude sans être détectés par les radars»
  • Jeudi, le Hezbollah a annoncé avoir mené une attaque à l'aide d'un drone équipé de deux missiles «S5», généralement tirés depuis des avions, contre un site militaire à Metoulla dans le nord d'Israël

BEYROUTH, Liban : Le puissant Hezbollah libanais a eu recours ces dernières semaines à de nouvelles armes dans son conflit avec Israël, dont un drone capable de lancer des missiles avant d'exploser en attaquant ses cibles.

Depuis le début de la guerre à Gaza entre Israël et le Hamas le 7 octobre, le Hezbollah armé et financé par l'Iran affirme attaquer des objectifs militaires principalement dans le nord d'Israël à partir du sud du Liban, où il est fortement implanté, pour soutenir le mouvement islamiste palestinien.

- Drones et missiles -

Jeudi, le Hezbollah a annoncé avoir mené une attaque à l'aide d'un drone équipé de deux missiles «S5», généralement tirés depuis des avions, contre un site militaire à Metoulla dans le nord d'Israël.

Il a publié une vidéo montrant le drone volant vers un site où se trouvent des chars, avant de lancer deux missiles puis d'exploser contre sa cible.

C'est la première fois que le mouvement annonce l'utilisation d'une telle arme depuis le début des échanges de tirs transfrontaliers.

L'armée israélienne a déclaré que trois soldats avaient été blessés dans l’explosion d'un drone à Metoulla.

Selon le Hezbollah, la charge explosive du drone pèse entre 25 et 30 kilos.

L'importance de cette arme, explique à l'AFP l'analyste militaire Khalil Helou, un général de brigade à la retraite, réside dans sa capacité à lancer l'attaque depuis l'intérieur du territoire israélien.

Le Hezbollah, selon lui, est capable d'envoyer «des drones qu'il peut contrôler facilement et qui volent lentement à basse altitude sans être détectés par les radars».

- Missiles iraniens -

Mercredi, le mouvement libanais a annoncé avoir lancé des «drones d'attaque» contre une base militaire proche de Tibériade dans le nord d'Israël, à environ 30 kilomètres de la frontière avec le Liban.

C'est la première fois selon des experts qu'il cible un objectif en profondeur du territoire israélien.

Ces dernières semaines, le Hezbollah a aussi annoncé avoir utilisé simultanément dans une seule attaque contre des sites ou des convois militaires israéliens, des drones explosifs et des missiles guidés.

Il a aussi eu recours à des «missiles guidés» et à des missiles iraniens de type Burkan, Almas et Jihad Moughniyé, du nom d'un commandant du Hezbollah tué par Israël en 2015 en Syrie.

Mais, dit M. Helou, le Hezbollah continue d'utiliser en premier lieu dans ses attaques, des missiles antichars Kornet, qui ont une portée entre 5 et 8 kilomètres.

Le missile antichars russe Konkurs fait également partie de son arsenal et peut échapper au système de défense antimissiles israélien Dôme de fer.

- «Guerre d'usure» -

Le Hezbollah, qui possède un énorme arsenal, a maintes fois annoncé disposer de plusieurs armes et missiles avancés capables d'atteindre Israël en profondeur.

Le 5 avril, son secrétaire général Hassan Nasrallah avait affirmé que le mouvement n'avait «pas encore employé ses principales armes» dans la bataille.

Depuis octobre 2023, le Hezbollah et Israël testent leurs méthodes d'attaque et leurs tactiques militaires, estiment des analystes.

Mais selon M. Helou, le mouvement libanais «ne veut pas élargir le cercle de la guerre. Il s'agit d'une guerre d'usure» dans laquelle il tente de pousser l'armée israélienne à mobiliser davantage de soldats à sa frontière nord et de la dissuader de «lancer une attaque d'envergure au Liban».