La restructuration de la dette libanaise pourrait coûter 134% du PIB, prévient S&P

Le Liban a besoin d'une forte volonté politique et d'une coopération entre les principales parties prenantes, notamment la banque centrale, afin de surmonter sa situation actuelle. (Photo, Shutterstock/Archives)
Le Liban a besoin d'une forte volonté politique et d'une coopération entre les principales parties prenantes, notamment la banque centrale, afin de surmonter sa situation actuelle. (Photo, Shutterstock/Archives)
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Publié le Mercredi 26 mai 2021

La restructuration de la dette libanaise pourrait coûter 134% du PIB, prévient S&P

  • «Le principal obstacle à la restructuration de la dette est que le Liban fonctionne en ce moment avec un gouvernement intérimaire»
  • L'échec de la restructuration du système financier pourrait laisser le pays aux prises avec des banques incapables de relancer la reprise économique

DUBAI: Le coût de la restructuration de la dette pourrait varier de 30% à 134% du PIB du pays en 2021 en ce qui concerne les banques libanaises, a révélé S&P Global.

L'impasse politique au pays a laissé des institutions importantes, en particulier le système bancaire, incapables d’accompagner la reprise économique et de restructurer la dette impayée.

«Le principal obstacle à la restructuration de la dette est que le Liban fonctionne en ce moment avec un gouvernement intérimaire, sans autorité qui puisse parvenir à un accord avec les créanciers», explique le rapport.

L'échec de la restructuration du système financier pourrait laisser le pays aux prises avec des banques incapables de relancer la reprise économique, ajoute le rapport.

Mais même si les banques sont aptes à restructurer la dette, l'agence de crédit mondiale prédit que le financement externe à lui seul «serait probablement insuffisant pour absorber ces coûts».

«À ce stade, rembourser les déposants en leur versant des taux de change inférieurs à ceux du marché par exemple, ou en convertissant les dépôts en actions, semble très probable», a souligné le S&P.

Le Liban a suspendu les paiements de ses euro-obligations

Au 31 mars 2021, les banques nationales détenaient environ 60% de leurs actifs sous la forme de dépôts et de certificats de dépôt de la Banque du Liban (banque centrale), et 11% des bons du Trésor public et d'euro-obligations.

La Banque centrale détenait pour sa part près de 44% de la dette publique, et les banques commerciales 26%, directement, à la fin de 2020.

Le Liban a besoin d'une forte volonté politique et d'une coopération entre les principales parties prenantes, notamment la banque centrale, afin de surmonter sa situation actuelle, insiste le rapport.

S&P estime que le pays pourrait imiter d'autres pays qui ont aussi connu des difficultés économiques dans le passé, mais qui ont été en mesure de les surmonter grâce à différentes mesures.

Ces mesures comprennent entre autres un soutien externe, la création d'une société de gestion d'actifs ou la consolidation du secteur bancaire.

«Jusqu'à présent, nous n'avons constaté aucune fusion ni fermeture de banques libanaises, même si nous prédisons un changement en 2021-2022», précise le rapport.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Hors série consacré à l’Arabie saoudite: la revue du Medef vante une relation ancienne et multiforme avec la France

Soucieux de renforcer les liens économiques et commerciaux qui lient la France à l’Arabie, le Medef, qui regroupe les représentants des grandes entreprises françaises, met l’accent à travers ce hors série sur la qualité des relations bilatérales bâties depuis plusieurs décennies, «qui témoignent de la volonté d’entretenir ce lien et stimulent les échanges». (Photo MEDEF/Inspir)
Soucieux de renforcer les liens économiques et commerciaux qui lient la France à l’Arabie, le Medef, qui regroupe les représentants des grandes entreprises françaises, met l’accent à travers ce hors série sur la qualité des relations bilatérales bâties depuis plusieurs décennies, «qui témoignent de la volonté d’entretenir ce lien et stimulent les échanges». (Photo MEDEF/Inspir)
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  • Les relations entre les deux pays, concrétisées dès 1839 avec l’ouverture du premier consulat de France à Djeddah, se sont renforcées au fil des années
  • Elles ont gagné en intensité dès 2017, date de la première rencontre entre le président Emmanuel Macron et le prince héritier Mohammed ben Salmane à Riyad

PARIS: Dans un hors série consacré à l’Arabie saoudite, la revue Inspir, organe du Mouvement des entreprises de France, le Medef, aborde, dans une série d’entretiens avec des personnalités de haut niveau, les différents aspects des relations franco-saoudiennes et leurs potentiels de développement.

Soucieux de renforcer les liens économiques et commerciaux qui lient la France à l’Arabie, le Medef, qui regroupe les représentants des grandes entreprises françaises, met l’accent à travers ce hors série sur la qualité des relations bilatérales bâties depuis plusieurs décennies, «qui témoignent de la volonté d’entretenir ce lien et stimulent les échanges».

Ces relations anciennes, concrétisées dès 1839 avec l’ouverture du premier consulat de France à Djeddah, se sont renforcées au fil des années, affirme la revue, à travers les contacts entre les dirigeants des deux pays et l’échange des visites bilatérales.

En avril 2018, le prince héritier effectue une visite à Paris, puis le président Macron se rend à Djeddah en décembre 2021, pour une visite clôturée par un communiqué commun soulignant «l’importance de renforcer l’action commune et de porter les relations bilatérales ainsi que le partenariat stratégique vers de nouveaux horizons prometteurs».

Elles ont gagné en intensité dès 2017, date de la première rencontre entre le président Emmanuel Macron et le prince héritier Mohammed ben Salmane à Riyad, et se sont approfondies par la suite en se nourrissant de la volonté des deux dirigeants.

En avril 2018, le prince héritier effectue une visite à Paris, puis le président Macron se rend à Djeddah en décembre 2021, pour une visite clôturée par un communiqué commun soulignant «l’importance de renforcer l’action commune et de porter les relations bilatérales ainsi que le partenariat stratégique vers de nouveaux horizons prometteurs».

Les deux dirigeants sont convenus de la nécessité d’exploiter les opportunités découlant de la Vision 2030 du Royaume et du plan économique France 2030 dans les différents secteurs d’intérêt commun.

D’une visite à l’autre – dont la dernière remonte au mois de juin 2023 – ils ont réussi à tisser ce que la revue décrit comme «un partenariat stratégique fidèle à notre relation historique et réinventé à l’aune des défis qui sont les nôtres».

La revue signale que cette dernière visite a constitué entre autres, l’occasion pour la France de soutenir la candidature de l’Arabie saoudite pour l’organisation de l’Exposition universelle de 2030.

Pour sa part, le président du comité des métropoles du Medef, Charles Znaty souligne dans un éditorial publié par la revue, que les échanges commerciaux entre les deux pays sont en pleine croissance et qu’ils ont atteint en 2023 environ 9,5 milliards d’euros soit une augmentation de 18 pour cent par rapport à 2016, date du lancement de la Vision 2030.

Il indique également que la France «accompagne le rayonnement culturel et touristique saoudien», en particulier le développement de la région AlUla, joyau archéologique exceptionnel.

Parmi la vingtaine de personnes interviewées par la revue, le président de l’Agence française pour le développement d’AlUla, Jean-Yves Le Drian, ancien ministre des Affaires étrangères, détaille les missions de l’agence qu’il préside et exprime sa grande satisfaction à l’égard du choix de la France de soutenir ce vaste projet.

Il ajoute qu’à travers ce projet, l’Arabie saoudite «renoue avec sa grande histoire et rappelle au monde la contribution très ancienne du Royaume au récit universel».

Les relations franco-saoudiennes incluent également une coopération militaire non négligeable, mise en évidence par le président d’Arquus, société spécialisée dans la construction de véhicules militaires terrestres.

L’ambassadeur d’Arabie saoudite en France et à l’Unesco, Fahd Alruwaily, souligne que «sous l’impulsion du prince héritier, le Royaume connaît une phase de développement économique et social sans précédent», ce qui «crée les conditions appropriées pour davantage de partenariat et de coopérations gagnant-gagnant».

Ainsi, poursuit-il, les deux pays amis «ont développé des liens de coopération étroits, pour renforcer la défense de la sécurité, de la paix et du droit international», aux niveaux régional et international.

Les relations franco-saoudiennes incluent également une coopération militaire non négligeable, mise en évidence par le président d’Arquus, société spécialisée dans la construction de véhicules militaires terrestres. Emmanuel Levacher indique que l’Arabie saoudite, où sa société est implantée depuis de longues années, est «un pays clé».

Levacher considère que le Royaume «dispose d’un bassin d’emploi dynamique avec une jeunesse particulièrement qualifiée, apte à développer un écosystème de défense robuste et durable».

Il estime que proposer «les bons produits et la bonne approche client» sont «la garantie d’un vrai partenariat sincère sur le long terme».

Sans oublier la dimension humaine, la revue donne la parole à la députée de la 10e circonscription des Français établis hors de France, Amélia Lakrafi, qui estime que les Français résidant en Arabie, au nombre de sept mille personnes, constituent la plus grande communauté européenne.

Cela s’explique par plusieurs raisons. D’une part, indique-t-elle, il y a «la volonté réformatrice du Royaume incarnée par la Vision 2030» mais par ailleurs «il y a une curiosité mutuelle entre la France et l’Arabie saoudite et donc la volonté de tisser des liens».

Le sénateur représentant les Français établis hors de France, et président du groupe d’amitié France-pays du Golfe Olivier Cadic, vante pour sa part les mérites et la dimension du marché saoudien, et affirme qu’«aux États-Unis, il faut penser grand», mais qu’en Arabie «il faut penser énorme».

«Disposant des capitaux financiers, matériels et humains, mais aussi d’une véritable vision pour son économie et sa population, l’Arabie saoudite n’a pas fini de nous surprendre», affirme-t-il.

Les autres entretiens publiés par la revue traitent de nombreux sujets d’intérêt commun tels que l’environnement et les énergies renouvelables, les transports, l’aéronautique ainsi que l’amélioration de la qualité de vie des Saoudiens.  


Eurazeo souhaite conquérir le marché saoudien: stratégies, partenariats et soutien aux start-up franco-saoudiennes

hristophe Bavière, président et directeur général d’Eurazeo (Photo Fournie)
hristophe Bavière, président et directeur général d’Eurazeo (Photo Fournie)
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  • Christophe Bavière, président et directeur général d’Eurazeo et qui a déclaré : « Nous sommes un fonds d'investissement qui investit principalement en Europe, et nous sommes présents en Arabie depuis déjà dix ans.
  • « Nous établissons pour nos clients des stratégies d’investissement, que l'on appelle également dans certains cas du private equity. Il s'agit donc de formes d'investissement relativement nouvelles.

Riyad : Des dirigeants mondiaux et des experts du secteur sont réunis dans la capitale saoudienne à l'occasion de la huitième édition de la Future Investment Initiative (FII), qui se tient depuis le 29 octobre sur le thème « Horizons infinis : investir aujourd'hui, façonner demain ».

Cette 8ᵉ édition de la FII a suscité des discussions sur la manière dont l'investissement peut servir de catalyseur pour un avenir prospère et durable.

Considérée comme l'une des conférences phares du secteur financier, cette rencontre annuelle a attiré des experts, des leaders et des décideurs dans les domaines de l'intelligence artificielle, de la durabilité, de l'énergie, de la géoéconomie et de l'espace.

En marge de cette conférence, Arab News a effectué une interview avec Christophe Bavière, président et directeur général d’Eurazeo et qui a déclaré : « Nous sommes un fonds d'investissement qui investit principalement en Europe, et nous sommes présents en Arabie depuis déjà dix ans.

Nous finançons des entreprises de taille moyenne ou intermédiaire, surtout très innovantes, mais qui ne connaissent pas forcément l'Arabie saoudite. Notre mission consiste à aider ces entreprises à mieux se faire connaître à l'international, à se développer davantage et à nouer des partenariats dans la région. »

Eurazeo est un groupe d'investissement mondial qui gère 35,4 milliards d'euros d'actifs diversifiés, dont 25 milliards d'euros pour le compte de clients institutionnels et privés au travers de ses stratégies de capital-investissement, de dette privée, d'immobilier et d'infrastructures.

« Nous participons pour la huitième fois à ce salon, et nous sommes notamment présents à l'invitation du PIF, principal sponsor de l'événement. C'est aussi un partenaire très important pour nous.

Nous avons également des partenariats avec des fonds souverains d'Europe, notamment la Caisse des dépôts et Bpifrance, ainsi qu'avec le Fonds européen d'investissement. Nous collaborons aussi avec des fonds souverains publics à Singapour, aux États-Unis et en Chine.

Notre présence dans la région nous a également permis de développer des contacts avec de plus en plus d'acteurs locaux, notamment des fonds souverains. Mais nous avons aussi de plus en plus de capitaux privés, des familles, des groupes industriels avec qui nous entretenons des relations. » a-t-il ajouté

« Nous établissons pour nos clients des stratégies d’investissement, que l'on appelle également dans certains cas du private equity. Il s'agit donc de formes d'investissement relativement nouvelles. La difficulté souvent, c'est d'expliquer à nos investisseurs qu'il faut investir non seulement en Europe, mais aussi en Arabie saoudite, en Afrique et en Asie.

Lorsque nous nous projetons à l’international, nous nous projetons dans les secteurs que nous connaissons bien, notamment les secteurs financier, médical, de la transition énergétique, de la transition digitale et des innovations technologiques.

Nous intervenons donc dans les secteurs où notre expertise est déjà ancienne et reconnue en Europe, et ce sont les secteurs où l'Arabie Saoudite regorge de potentialités importantes. » a expliqué Mr. Bavière a expliqué le président d’Eurazeo.    

Christophe Bavière a conclu : « L’Arabie saoudite, c'est d'abord un marché local très prometteur, avec une population jeune, éduquée et digitale par nature. Cette zone a la capacité de servir de plaque tournante pour l'ensemble de la région, de relier l’Asie et l'Afrique. Actuellement, il faut vraiment raisonner en termes de hub. 

Nous devons souvent faire face au fait que les investisseurs sont encore un peu timorés dans leurs investissements. La plupart des gens maintiennent la plus grosse partie de leur épargne dans des zones du monde déjà très balisées comme les États-Unis et le Royaume-Uni. Le principal défi consiste à apprendre aux gens qu'il faut ouvrir les zones géographiques sur lesquelles ils peuvent investir. »


Le PIB saoudien a augmenté de 2,8% au troisième trimestre en raison d'une forte expansion non pétrolière: GASTAT

Selon l'Autorité générale des statistiques, le secteur non pétrolier du Royaume a progressé de 4,2 pour cent en glissement annuel au troisième trimestre, reflétant les objectifs de la Vision 2030 visant à diversifier l'économie au-delà des revenus pétroliers. (Shutterstock)
Selon l'Autorité générale des statistiques, le secteur non pétrolier du Royaume a progressé de 4,2 pour cent en glissement annuel au troisième trimestre, reflétant les objectifs de la Vision 2030 visant à diversifier l'économie au-delà des revenus pétroliers. (Shutterstock)
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  • Le produit intérieur brut réel de l'Arabie saoudite a augmenté de 2,8 pour cent au troisième trimestre de cette année par rapport à la même période en 2023
  • Selon l'Autorité générale des statistiques, le secteur non pétrolier du Royaume a augmenté de 4,2 pour cent en glissement annuel au troisième trimestre

RIYAD: Le produit intérieur brut réel de l'Arabie saoudite a augmenté de 2,8 pour cent au troisième trimestre de cette année par rapport à la même période en 2023, sous l'effet d'une augmentation des activités non pétrolières, selon des données officielles.  

Selon l'Autorité générale des statistiques, le secteur non pétrolier du Royaume a augmenté de 4,2 pour cent en glissement annuel au troisième trimestre, reflétant les objectifs de la Vision 2030 visant à diversifier l'économie au-delà des revenus pétroliers.

Les données de GASTAT ont également montré une augmentation de 3,1 pour cent des activités gouvernementales en glissement annuel, tandis que les activités pétrolières ont connu une croissance modeste de 0,3 pour cent. Sur une base trimestrielle, le produit intérieur brut réel corrigé des variations saisonnières de l'Arabie saoudite a augmenté de 0,8 pour cent au troisième trimestre par rapport au deuxième trimestre.

En décomposant les chiffres trimestriels, les activités non pétrolières ont augmenté de 0,5 pour cent, tandis que les activités pétrolières ont connu un gain de 1,5 pour cent. Cependant, les activités gouvernementales ont diminué de 0,3 pour cent d'un trimestre à l'autre.

Au début du mois, le Fonds monétaire international a prévu que l'économie saoudienne croîtrait de 1,5 pour cent en 2024 et de 4,6 pour cent en 2025, affirmant ainsi la résilience économique du Royaume. La Banque mondiale a fait écho à cet optimisme, prévoyant une croissance de 1,6 pour cent cette année et une accélération à 4,9 pour cent en 2025.

Ces projections du FMI et de la Banque mondiale dépassent les prévisions pré-budgétaires de l'Arabie saoudite, qui estimaient la croissance du PIB à 0,8 pour cent en 2024, soutenue par une augmentation de 3,7 pour cent des activités non pétrolières.

Dans son rapport de septembre, l'agence de notation S&P Global a également souligné la résilience économique de l'Arabie saoudite, prévoyant une croissance du PIB de 1,4 pour cent en 2024 et de 5,3 pour cent en 2025, grâce à l'engagement du Royaume en faveur de la diversification économique et de la réduction de la dépendance à l'égard des recettes pétrolières.

Affirmant les progrès de la diversification économique de l'Arabie saoudite, GASTAT a rapporté au début du mois que les exportations non pétrolières du Royaume, y compris les réexportations, ont augmenté de 7,5 pour cent en août, atteignant 27,52 milliards de SR par rapport au même mois de l'année dernière.

Sur une base mensuelle, les exportations non pétrolières de l'Arabie saoudite ont augmenté de 8,13 pour cent en août par rapport aux niveaux de juillet.

Lors de la huitième édition de la Future Investment Initiative (IIF), le ministre saoudien des finances, Mohammed Al-Jadaan, a souligné la croissance du secteur, notant que le PIB non pétrolier représente désormais 52 pour cent de l'économie du Royaume.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com