Liban: des frappes israéliennes font trois blessés dans l'est, le Hezbollah riposte

Des personnes se tiennent à côté des décombres sur le site d'une frappe aérienne israélienne dans les environs de la ville de Baalbek dans la plaine centrale de la Bekaa le 26 février 2024. (Photo AFP)
Des personnes se tiennent à côté des décombres sur le site d'une frappe aérienne israélienne dans les environs de la ville de Baalbek dans la plaine centrale de la Bekaa le 26 février 2024. (Photo AFP)
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Publié le Dimanche 24 mars 2024

Liban: des frappes israéliennes font trois blessés dans l'est, le Hezbollah riposte

  • «Plus tôt cette nuit, des avions de chasse des forces de défense israéliennes ont frappé un site de production contenant des armes dans la zone de Baalbeck», a communiqué l'armée israélienne
  • «En riposte au bombardement» à Baalbeck, le Hezbollah a dit avoir lancé près d'une heure plus tard «plus de soixante roquettes de type Katioucha» sur deux positions militaires israéliennes dans le Golan syrien occupé par Israël

BEKAA, Liban : Trois personnes ont été blessées par des frappes israéliennes au cours de la nuit de samedi à dimanche dans la région de Baalbeck, bastion du Hezbollah dans l'est du Liban, a rapporté un correspondant de l'AFP, conduisant le parti chiite à riposter.

«Plus tôt cette nuit, des avions de chasse des forces de défense israéliennes ont frappé un site de production contenant des armes dans la zone de Baalbeck», a communiqué l'armée israélienne.

D'après le correspondant de l'AFP, «l'aviation israélienne a lancé cinq missiles sur un bâtiment habité de deux étages à al-Osseira, aux abords de Baalbeck».

Il a ajouté que les frappes ont visé un centre du Hezbollah qui avait été déserté depuis un moment, faisant trois blessés parmi les habitants des immeubles voisins.

Le gouverneur de la région Bachir Khodr a également fait état sur le réseau social X de trois blessés.

Puis, «en riposte au bombardement» à Baalbeck, le Hezbollah a dit avoir lancé près d'une heure plus tard «plus de soixante roquettes de type Katioucha» sur deux positions militaires israéliennes dans le Golan syrien occupé par Israël.

Le  mouvement islamiste libanais a indiqué y avoir visé une base et une caserne faisant office de «siège du commandement de la défense aérienne, où des membres de la brigade de Golani s'y entraînaient après être rentrés de la bande de Gaza».

L'armée israélienne a, elle, rapporté avoir repéré «environ 50 lancements» depuis le Liban «en direction du nord d'Israël», expliquant en avoir intercepté plusieurs et avoir frappé au moyen de son aviation plusieurs des lanceurs impliqués.

Israël n'a fait mention d'aucune victime ni dégât.

Depuis plusieurs semaines, Israël lance des raids aériens de plus en plus en profondeur sur le territoire libanais, contre des positions du puissant Hezbollah, accentuant les menaces d'une guerre ouverte.

Il s'agit de la troisième fois, en plus de cinq mois de combats entre le Hezbollah et l'armée israélienne, que la région de Baalbeck est visée.

Cette frappe, à une centaine de kilomètres de la frontière israélo-libanaise, intervient après un calme relatif d'une dizaine de jours entre les deux belligérants.

Samedi, le Hezbollah a annoncé avoir mené plusieurs attaques sur des positions militaires israéliennes, comme c'est le cas quotidiennement depuis le début le 8 octobre des violences transfrontalières, en soutien à son allié palestinien du Hamas dans la bande de Gaza.

Le Hezbollah pro-iranien affirme qu'il ne mettra fin à ses attaques contre Israël qu'en cas de cessez-le-feu à Gaza.

Au Liban, au moins 323 personnes ont été tuées, des combattants du Hezbollah pour la plupart et au moins 56 civils, selon un décompte de l'AFP.

Les échanges de tirs incessants, qui étaient d'abord cantonnés aux zones proches de la frontière, ont également déplacé des milliers de personnes dans le sud du Liban, mais aussi dans le nord d'Israël, où selon l'armée, dix soldats et sept civils ont péri.

Fin février, le ministre israélien de la Défense Yoav Gallant a averti qu'une éventuelle trêve à Gaza n'entamerait pas «l'objectif» d'Israël de repousser le Hezbollah de sa frontière nord, par la force ou la diplomatie.

De son côté, le chef du parti chiite avait estimé mi-mars qu'Israël était trop affaibli pour se lancer dans une guerre contre le Liban, au lendemain de frappes israéliennes meurtrières près de Baalbeck.


Tunisie: le bâtonnier dénonce des «abus de pouvoir» après l'arrestation d'avocats

L'avocat tunisien Hatem Meziou (au centre) s'adresse aux journalistes lors d'une conférence de presse au siège du barreau de Tunis à la suite d'une descente de police quelques jours plus tôt, le 14 mai 2024 (Photo, AFP).
L'avocat tunisien Hatem Meziou (au centre) s'adresse aux journalistes lors d'une conférence de presse au siège du barreau de Tunis à la suite d'une descente de police quelques jours plus tôt, le 14 mai 2024 (Photo, AFP).
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  • Les deux avocats ont été emmenés de force par des policiers alors qu'ils se trouvaient à la Maison de l'avocat
  • Depuis que le président Saied s'est emparé des pleins pouvoirs à l'été 2021, plusieurs ONG ont déploré une régression des droits et libertés

TUNIS: Le bâtonnier de l'Ordre des avocats en Tunisie a appelé mardi à mettre fin aux "abus de pouvoir" après l'intervention musclée de la police à deux reprises dans des locaux professionnels pour arrêter des avocats.

Lors d'une conférence de presse, Hatem Meziou a demandé au président tunisien Kais Saïed d'"intervenir en urgence", réclamant "une justice indépendante et équitable, sans abus de pouvoir ni recours à la violence".

Depuis que le président Saied s'est emparé des pleins pouvoirs à l'été 2021, plusieurs ONG ont déploré une régression des droits et libertés dans le pays berceau du Printemps arabe.

Le bâtonnier a critiqué "des actes criminels graves" commis selon lui par des policiers lors des arrestations mouvementées samedi de l'avocate et chroniqueuse Sonia Dahmani, et lundi soir de leur confrère Mehdi Zagrouba.

"Ils nous ont traités comme des criminels ou des barbares. Nous ne sommes pas des hors-la-loi", a protesté le bâtonnier, soulignant que toute arrestation d'avocat nécessite des autorisations de la corporation.

Les deux avocats ont été emmenés de force par des policiers alors qu'ils se trouvaient à la Maison de l'avocat, siège de  l'Ordre, ce qui reflète "un manque de respect pour la profession", a ajouté M. Meziou.

 


Gaza: le ministre saoudien des AE réitère son appel à un cessez-le-feu immédiat et permanent  

Le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Faisal ben Farhane, s’exprime lors d’une réunion de la Ligue arabe à Manama. (Agence de presse saoudienne)
Le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Faisal ben Farhane, s’exprime lors d’une réunion de la Ligue arabe à Manama. (Agence de presse saoudienne)
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  • Le prince Faisal affirme que l’agression israélienne continue et la violation de toutes les lois et normes internationales exacerbent l’ampleur de la catastrophe humanitaire
  • Ces violations mettent par ailleurs en lumière l’incapacité des institutions internationales à maintenir la paix et la sécurité

RIYAD: L’Arabie saoudite a réitéré, mardi, son appel à un cessez-le-feu immédiat et permanent dans la bande de Gaza et à l’acheminent continu d’une aide adéquate vers le territoire.

S’exprimant lors d’une réunion préparatoire des ministres des Affaires étrangères de la Ligue arabe à Manama, le ministre des Affaires étrangères du Royaume, le prince Faisal ben Farhane, a déclaré qu’il était nécessaire de favoriser une voie fiable et irréversible vers une solution à deux États au conflit palestino-israélien.

Le ministre affirme que le Royaume a coopéré avec des pays amis pour déployer tous les efforts nécessaires en vue de mobiliser le soutien international indispensable pour mettre fin aux attaques israéliennes brutales et limiter les répercussions de la guerre à Gaza.

Le prince Faisal ajoute que l’agression israélienne continue et la violation de toutes les lois et normes internationales, en l’absence de mesures internationales de responsabilisation, exacerbent l’ampleur de la catastrophe humanitaire à Gaza et mettent en lumière l’incapacité des institutions internationales à maintenir la paix et la sécurité internationales.

Le ministre réitère les efforts continus du Royaume et son plein soutien à la paix au Yémen. Il souligne l’importance de parvenir à une solution politique globale par le dialogue et la concertation entre les parties yéménites.

Le prince Faisal fait également part de l’engagement du Royaume à préserver la sécurité et la sûreté en mer Rouge, à garantir la liberté de navigation et à prévenir de nouvelles crises dans la région.

Concernant le Soudan, le ministre affirme que son pays est préoccupé par la poursuite des opérations militaires et les souffrances humanitaires qui en résultent.

Il renouvelle l’appel du Royaume à un retour au dialogue afin de parvenir à une solution politique qui épargne aux civils les horreurs de la guerre.

Il soutient que seule une solution politique qui respecte la souveraineté et l’unité du Soudan et de ses institutions nationales pourrait résoudre la crise.

Le prince Faisal insiste sur l’importance de garantir la sécurité et la stabilité en Syrie et de respecter sa souveraineté, son unité territoriale et son identité arabe.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Gaza: des Palestiniens fuient Rafah au 76e anniversaire de la Nakba

Dans la ville de Gaza, dans le nord du territoire, au moins cinq personnes, dont une mère et son enfant, ont été tuées et d'autres blessées mardi soir dans deux frappes aériennes israéliennes, selon la défense civile palestinienne. (AFP).
Dans la ville de Gaza, dans le nord du territoire, au moins cinq personnes, dont une mère et son enfant, ont été tuées et d'autres blessées mardi soir dans deux frappes aériennes israéliennes, selon la défense civile palestinienne. (AFP).
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  • Durant la Nakba, environ 760.000 Arabes de Palestine ont fui ou ont été chassés de chez eux pour se réfugier dans les pays voisins ou ce qui allait devenir la Cisjordanie et la bande de Gaza, selon l'ONU
  • "Gaza ne s'agenouillera pas devant les chars et les canons", ont scandé mardi des Palestiniens, venus par milliers à une marche annuelle dans les ruines de villages du nord d'Israël dont les habitants arabes ont été chassés en 1948

RAFAH: Des dizaines de milliers de civils continuent de fuir mercredi la ville de Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, pilonnée par Israël et menacée d'une offensive terrestre d'envergure, le jour où les Palestiniens marquent l'anniversaire de la Nakba, la "Catastrophe" que fut pour eux la création d'Israël en 1948.

Durant la Nakba, environ 760.000 Arabes de Palestine ont fui ou ont été chassés de chez eux pour se réfugier dans les pays voisins ou ce qui allait devenir la Cisjordanie et la bande de Gaza, selon l'ONU.

"Gaza ne s'agenouillera pas devant les chars et les canons", ont scandé mardi des Palestiniens, venus par milliers à une marche annuelle dans les ruines de villages du nord d'Israël dont les habitants arabes ont été chassés en 1948.

Dans la bande de Gaza, assiégée et ravagée par les bombardements et les combats entre Israël et le Hamas, la population civile, déplacée plusieurs fois depuis le début de la guerre, est de nouveau sur les routes pour tenter de trouver un refuge, même si l'ONU affirme qu"il "n'y a pas d'endroit sûr à Gaza".

L'AFP a constaté dans la nuit des bombardements israéliens dans le centre et l'est de Rafah, ville située à la frontière égyptienne, menacée d'une offensive d'envergure et où s'entassent des centaines de milliers de Palestiniens, en grande majorité des déplacés.

Dans la ville de Gaza, dans le nord du territoire, au moins cinq personnes, dont une mère et son enfant, ont été tuées et d'autres blessées mardi soir dans deux frappes aériennes israéliennes, selon la défense civile palestinienne.

Réouverture immédiate

Au huitième mois de la guerre déclenchée le 7 octobre par une attaque sans précédent sur le sol israélien du mouvement islamiste palestinien Hamas, 35.173 personnes sont mortes dans la bande de Gaza, en majorité des civils, selon le ministère de la Santé du Hamas.

L'armée israélienne est entrée avec des chars dans Rafah le 7 mai.

Depuis, le poste-frontière entre la bande de Gaza et l'Egypte reste fermé, alors qu'il est crucial pour les convois transportant de l'aide à une population menacée de famine à Gaza selon l'ONU.

Son secrétaire général, Antonio Guterres, a appelé mardi soir sur X "à la réouverture immédiate" du point de passage et à "l'acheminement sans entrave de l'aide humanitaire", et réitéré son appel à un "cessez-le-feu humanitaire immédiat à Gaza et à la libération de tous les otages".

Le Fatah, mouvement du président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas, a affirmé mardi soir qu'Israël avait proposé de confier la gestion du point de passage à l'Autorité palestinienne, qui exerce un pouvoir limité en Cisjordanie occupée. "Nous avons refusé", a déclaré un porte-parole à la chaîne al-Hadath.

Depuis que l'armée a ordonné aux civils de quitter les secteurs est à Rafah le 6 mai, "près de 450.000 personnes ont été déplacées de force", a indiqué l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (Unrwa).

« Pression militaire »

Après l'attaque sanglante du 7 octobre, le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a juré d'anéantir le Hamas qui a pris le pouvoir à Gaza en 2007 et qu'il considère comme une organisation terroriste de même que les Etats-Unis et l'Union européenne.

Pour ce faire, il est déterminé à lancer une opération d'envergure à Rafah où sont retranchés selon lui les derniers bataillons du Hamas, au grand dam de la communauté internationale inquiète pour la population civile.

Au cours d'un appel mardi soir avec le conseiller américain à la sécurité nationale Jake Sullivan, le ministre israélien Benny Gantz a souligné qu'il était impératif d'"accroître la pression internationale sur le Hamas, tout en maintenant la pression militaire, pour parvenir à un accord permettant de libérer les otages et d'éliminer la menace du Hamas", a-t-il rapporté sur X.

Premier allié d'Israël, Washington s'oppose à une opération d'envergure à Rafah.

Mais une semaine après que le président américain Joe Biden a menacé de limiter l'aide militaire américaine à son allié à propos de Rafah, l'exécutif a notifié mardi le Congrès qu'il allait procéder à une livraison d'armes à Israël pour environ un milliard de dollars, a appris l'AFP de sources proches du dossier.

Le Congrès doit encore approuver cette livraison, d'après un responsable américain.

L'attaque du 7 octobre menée par des commandos du Hamas infiltrés depuis Gaza dans le sud d'Israël a entraîné la mort de plus de 1.170 personnes, majoritairement des civils, selon un bilan de l'AFP établi à partir de données officielles israéliennes. Plus de 250 personnes ont été enlevées durant l'attaque et 128 restent captives à Gaza, dont 36 seraient mortes, selon l'armée.

« Scandalisé »

En riposte, Israël a lancé des bombardements intenses suivis d'une offensive terrestre qui ont ravagé la bande de Gaza. Dans le sud du territoire côtier, un soldat israélien est mort mardi, selon l'armée, portant à 621 le nombre de ses membres tués depuis le début de la guerre.

D'après le Qatar, l'aide humanitaire ne parvient plus aux habitants de Gaza depuis le 9 mai. La police israélienne a ouvert une enquête après que des activistes ont bloqué et vandalisé en Israël des camions d'aides destinées à Gaza.

"Je suis scandalisé par les attaques répétées (...) d'extrémistes israéliens contre des convois d'aide", a réagi sur X le chef de la diplomatie de l'Union européenne, Josep Borrell, appelant Israël à réagir.

"Cela doit cesser", a écrit sur le même réseau social Philippe Lazzarini, patron de l'Unrwa, en dénonçant une nouvelle attaque menée à Jérusalem contre l'agence.

Pour faciliter la livraison d'aide humanitaire, l'armée américaine construit un port artificiel. Celui-ci sera opérationnel "dans les prochains jours", a fait savoir mardi le Pentagone.

La guerre à Gaza a également des répercussions à la frontière entre Israël et le Liban, théâtre d'échanges de tirs quotidiens entre les forces israéliennes et le mouvement libanais Hezbollah, qui soutient le Hamas.

L'armée israélienne a annoncé mercredi avoir tué la veille Hussein Makki, un commandant du Hezbollah dans les environs de Tyr, dans le sud du Liban. Elle a accompagné cette annonce d'une vidéo montrant une voiture en mouvement exploser après avoir été frappée depuis les airs. Une source proche de la formation islamiste pro-iraniene a confirmé la mort de M. Makki et d'une autre personne.

Plus tôt, l'armée avait annoncé qu'un civil israélien avait été tué et cinq soldats blessés dans le nord d'Israël par une roquette tirée depuis le Liban.

La "Résistance islamique en Irak", nébuleuse de combattants issus des groupes armés pro-Iran, a par ailleurs indiqué sur Telegram avoir lancé mardi une attaque de drone contre une "cible militaire" à Eilat, dans le sud d'Israël. L'armée israélienne a dit avoir "intercepté avec succès" deux engins approchant d'Israël depuis l'est.