«Salâmun li Bayrût», pour tenter de « réparer un peu la douleur des jeunes artistes »

Claude et France Lemand, devant Les Élus d’Abdallah Benanteur. (Photo Dahmane).
Claude et France Lemand, devant Les Élus d’Abdallah Benanteur. (Photo Dahmane).
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Publié le Jeudi 03 juin 2021

«Salâmun li Bayrût», pour tenter de « réparer un peu la douleur des jeunes artistes »

  • Avec M. Jack Lang, président de l’IMA, nous avons lancé un appel à candidature aux jeunes artistes du Liban et de la diaspora à travers le monde, afin de nous proposer des projets de création d’œuvre
  • Cette vente aux enchères a été pensée pour réparer un peu la douleur qui s’est abattue sur les jeunes artistes, et de façon plus générale, sur l’ensemble du peuple libanais

PARIS: Sous le haut patronage de Jack Lang, président de l’Institut du monde arabe (IMA), du fonds Claude et France Lemand et de l’étude Ader, une vente aux enchères caritative et solidaire au profit des jeunes artistes du Liban, du musée de l’IMA et des diasporas a été organisée vendredi 28 mai 2021 à Paris.

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Chafic Abboud, aquarelle. (Photo fournie)

Sollicité par Arabnews en français, Claude Lemand répond à nos questions sur sa passion et son engagement pour l’art, notamment comme mécène pour le musée de l’IMA. Il revient sur les objectifs de la vente caritative et solidaire au profit des jeunes artistes du Liban et du musée de l’IMA et l’organisation de l’exposition Lumières du Liban qui aura lieu du 17 au 31 décembre 2021 à l’IMA.

Depuis 2018, plus de 1 600 œuvres d’art moderne et contemporain ont été octroyées généreusement par le fonds Claude et France Lemand au musée de l’IMA. Pouvez-vous nous en parler?

Notre passion pour les arts a commencé il y a quarante ans, nous étions en poste en Égypte où nous sommes arrivés, ma femme et moi, en septembre 1981. C’est dans ce pays que j’ai observé ma méthode d’approche des œuvres d’art: je ne pouvais me satisfaire de visiter les musées, les galeries, les ateliers d’artistes et lire des livres; je sentais la nécessité d’acheter des œuvres, de les avoir chez moi, afin d’essayer d’entrer dans l’univers de chaque artiste pour lequel j’ai eu un coup de cœur.

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Dia Azzawi, (Photo fournie)

J’ai quitté la fonction publique en juin 1988, par amour pour l’art, j’ai ouvert une galerie à Paris en octobre 1988, dans laquelle j’exposais des artistes, tout en poursuivant l’acquisition des œuvres qui me touchaient le plus. Comme le disait le célèbre marchand d’art Heinz Berggruen: «J’étais mon meilleur client.» Durant ces quarante dernières années, nous avons constitué, mon épouse et moi, une vaste collection d’art moderne et contemporain.

J’aime Paris, une ville qui m’a adopté et que j’ai adoptée. Nous ne voulions pas donner ces œuvres au Liban où il y avait un projet de musée, ni à une ville de province. Nous voulions les donner à un musée parisien, pour qu’un vaste public venu des quatre coins du monde, de France et des pays arabes aussi, puisse admirer la création de ces artistes du monde arabe et des diasporas.

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Abdallah Benanteur, aquarelle. (Photo fournie).

Après une longue réflexion et concertation avec mon épouse, nous avons décidé de les donner au musée de l’IMA, qui est un «musée de France», et de créer un fonds pour perpétuer cette donation. Ces œuvres sont devenues inaliénables; contrairement à ce qui est pratiqué dans les musées, aux États-Unis d’Amérique ou d’autres pays, les œuvres qui font l’objet d’une donation ne peuvent être ni vendues, ni offertes, ni échangées. Nous sommes très heureux d’avoir fait cette donation de 1 600 œuvres et les artistes sont très fiers que leurs œuvres soient entrées dans les collections d’un musée de France afin d’être exposées par rotation dans le nouveau musée de l’IMA, et montrées à tous les publics, enfants, jeunes et adultes.

Grâce à la création du fonds Claude et France Lemand-IMA, nous continuons à nous impliquer dans l’acquisition d’autres œuvres et la réalisation de nombreux autres projets. Nous organisons des expositions, nous mettons en place des programmes de recherche et de médiation et nous publions des catalogues.

Vous avez organisé une vente aux enchères pour aider les jeunes artistes du Liban. Comment a été organisée la sélection de ces artistes?

Avec M. Jack Lang, ancien ministre et président de l’IMA, nous avons lancé un appel à candidature aux jeunes artistes, âgés de 21 ans à 35 ans, du Liban et de la diaspora à travers le monde, afin de nous proposer des projets de création d’œuvre. Sur les cent-trente dossiers que nous avons reçus, un comité a sélectionné onze artistes, qui ont pu bénéficier de l’aide de notre fonds, aussi bien pour l’achat et le transport des œuvres à Paris, offertes au musée de l’IMA.

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Pourriez-vous nous dire un mot sur la composition des œuvres qui ont été proposées à la vente?

Avec l’étude Ader, nous proposons 120 lithographies, 40 dessins et aquarelles sur papier et 40 photographies. Les artistes ont accepté de nous offrir ces estampes (une œuvre éditée en plusieurs exemplaires comme les lithographies, les gravures, ou encore la sérigraphie), parce qu’ils savent que cette initiative a pour but d’aider le Liban.

Cette vente aux enchères a été pensée pour réparer un peu la douleur qui s’est abattue sur les jeunes artistes, et de façon plus générale, sur l’ensemble du peuple libanais, qui aspire à un nouveau Liban, uni et fraternel. Au sein du monde arabe, le Liban a toujours été un pays solidaire et fraternel des autres peuples arabes, dans la douleur comme dans l’espoir. Telle Fayrouz, l’icône de la chanson libanaise, qui avait chanté en 1959 Lettre à Djamila Bouhired, la jeune héroïne algérienne arrêtée, torturée et condamnée par l’armée française.

Fayrouz, qui représente si bien le Liban, à travers sa beauté, sa nature et son histoire, chante la fraternité, la solidarité, l’espoir et l’avenir. Sa chanson Li Beirut fut notre inspiration pour l’organisation de cette vente aux enchères que nous avons baptisée «Salâmun li Bayrût» («Je te salue Beyrouth»)

Un mot pour conclure?

Je souhaite que la jeunesse puisse créer de nouvelles perspectives pour le Liban, afin qu’il devienne une nation unie, fraternelle et solidaire. Ce pays a subi tellement de crimes et de malheurs, ajoutés à la crise sanitaire, l’effondrement financier et économique… Les explosions du port ont aggravé la situation, sans parler des diverses mafias confessionnelles qui exploitent les richesses du pays et qui prétendent défendre les intérêts des communautés, alors qu’elles ne défendent que leurs propres intérêts.

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Anas Albraehe, Les Dormeurs. (Photo fournie).

Les œuvres de trois générations d’artistes du Liban et les chansons de Fayrouz m’ont permis de garder un lien culturel et affectif permanent avec le pays, à rester fidèle à l’image d’un certain Liban, creuset de civilisations. J’ai appelé «Lumières du Liban» notre prochaine exposition à l’IMA qui aura lieu du 17 au 31 décembre 2021.


Un programme de formation artisanale lancé dans la région d’Asir

La Banque saoudienne de développement social a lancé un programme de formation à l'artisanat à Asir, en partenariat avec l'école italienne de joaillerie contemporaine Alchimia. (AFP/File).
La Banque saoudienne de développement social a lancé un programme de formation à l'artisanat à Asir, en partenariat avec l'école italienne de joaillerie contemporaine Alchimia. (AFP/File).
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  • Le programme puise son inspiration dans le patrimoine local
  • L’initiative s’inscrit dans les efforts de la banque pour soutenir l’artisanat et les industries créatives

ABHA: La Banque saoudienne de développement social a lancé un programme de formation artisanale dans la région d’Asir, en partenariat avec l’école italienne Alchimia Contemporary Jewellery School.

Cette initiative, qui s’inscrit dans le cadre du programme de formation spécialisée de la banque, propose aux artisans et professionnels indépendants une formation à la création de pièces utilisant le cuivre et la feuille d’or.

Le programme s’inspire du patrimoine local, notamment de l’art Al-Qatt Al-Asiri – inscrit au patrimoine immatériel de l’UNESCO – pour concevoir des produits de qualité, répondant aux exigences du marché et favorisant des opportunités économiques durables.

La cérémonie de lancement a été marquée par la signature d’un accord de coopération stratégique entre la banque et l’école Alchimia. Ce partenariat vise à transférer un savoir-faire international vers le marché local grâce à des formations spécialisées à l’échelle nationale, dans le but de renforcer les compétences des artisans et leur compétitivité.

L’initiative fait partie des actions de la banque pour soutenir l’artisanat et les industries créatives. Depuis son lancement en 2023, le programme de formation spécialisée a bénéficié à plus de 300 participants à travers 15 programmes, donnant naissance à 250 produits uniques.

Par ailleurs, 30 % des participants ont obtenu un financement, et plus de 150 familles actives dans l’artisanat à domicile ont pu développer leurs activités.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


« I like it hot ! » : J. Lo fait sensation à Abou Dhabi

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  • Jennifer Lopez, 56 ans, prouve qu’elle reste l’une des artistes les plus enflammées au monde

ABOU DHABI: De retour à Abou Dhabi après son spectacle magistral en février, Jennifer Lopez a dansé toute la soirée mardi à l’Etihad Arena sur l’île de Yas dans le cadre de sa tournée mondiale « Up All Night ».

En interprétant ses tubes cultes comme « On the Floor », « Ain’t Your Mama » et « Dance Again », Lopez a fait monter la température avec son énergie débordante et ses chorégraphies percutantes.

Même si j’ai regretté que « Jenny From the Block » n’ait pas bénéficié d’un moment à elle, Lopez l’a tout de même interprétée en medley avec « We Will Rock You » de Queen.

Pour célébrer ses 56 ans, elle a chanté « Birthday », le single sorti le 24 juillet, très applaudi par le public.

La superstar a remercié ses fans et les a encouragés à s’aimer les uns les autres et à suivre ce qu’ils aiment.

Elle a également plaisanté sur la chaleur intense des Émirats. « I like it hot ! », a-t-elle lancé en se ventilant.

Avec plusieurs changements de tenues et des plages musicales bien calibrées, le show a alterné entre titres dynamiques, ballades lentes et medleys.

Lopez a rendu hommage à sa culture latino en interprétant quelques-uns de ses succès en espagnol, notamment « Qué Hiciste » et « Si Una Vez ».

Elle a chanté en dansant le flamenco, vêtue d’une tenue inspirée du traje de flamenca, la robe traditionnelle des femmes aux festivals andalous.

L’artiste n’est pas étrangère au Golfe : elle avait déjà fait sensation en avril lors du Grand Prix d’Arabie saoudite de F1 à Djeddah, puis en novembre dernier à Riyad pour l’événement « 1001 Seasons of Elie Saab ».

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


L’artiste saoudienne met en lumière le riche paysage culturel de l’Asir à travers ses œuvres

L'artiste Arafat Al-Asimi a déclaré qu'elle se sentait le plus à l'aise dans la nature et les dessins de paysages traditionnels. (Fourni)
L'artiste Arafat Al-Asimi a déclaré qu'elle se sentait le plus à l'aise dans la nature et les dessins de paysages traditionnels. (Fourni)
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  • Arafat Al-Asimi a surmonté de nombreux défis pour s’imposer comme artiste en tant que femme

MAKKAH : Les montagnes verdoyantes de la région d’Asir en Arabie saoudite ont nourri la vision artistique d’Arafat Al-Asimi.

En évoquant ses débuts, Al-Asimi confie qu’elle aime utiliser des couleurs pastel pour représenter des paysages naturels et patrimoniaux. Les montagnes, les vallées, les nuances des forêts et le climat unique de la région ont nourri son imagination artistique.

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L’artiste Arafat Al-Asimi affirme se sentir chez elle au cœur de la nature et des paysages traditionnels. (Fournie)

Elle explique se sentir profondément liée à la nature et aux dessins de paysages traditionnels, en particulier ceux inspirés de l’Asir, car ils traduisent son fort sentiment d’appartenance et lui procurent un équilibre et un confort psychologique.

Elle partage également sa passion pour l’intégration de la calligraphie arabe dans ses œuvres, soulignant combien cette pratique allie esthétique visuelle et identité culturelle.