De "La Haine" aux "Misérables": la colère des banlieues au Palais de Tokyo

Skateur devant l’œuvre de JR, « Jusqu’ici » en référence au film La Haine, sur l’esplanade du Palais de Tokyo à Paris (Thomas Coex/AFP)
Skateur devant l’œuvre de JR, « Jusqu’ici » en référence au film La Haine, sur l’esplanade du Palais de Tokyo à Paris (Thomas Coex/AFP)
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Publié le Samedi 29 août 2020

De "La Haine" aux "Misérables": la colère des banlieues au Palais de Tokyo

  • Créée en 2018 par Ladj Ly, l’école Kourtrajmé, installée dans la banlieue où éclatèrent les révoltes de 2005, offre une formation gratuite en cinéma et en art de l'image
  • Issus de cette école, trente artistes méconnus débarquent au Palais de Tokyo, y exposant les colères de leurs cités, 25 ans après le film "La Haine

PARIS : Ils ont de 18 à 30 ans, ont suivi à Montfermeil l'école Kourtrajmé de Ladj Ly, réalisateur du film coup de poing "Les Misérables" : trente artistes méconnus débarquent au Palais de Tokyo, y exposant les colères de leurs cités, 25 ans après le film "La Haine".

L'exposition "Jusqu'ici tout va bien" (jusqu'au 7 septembre) est un pont de 25 ans - le temps d'une génération- entre le film de Matthieu Kassovitz, qui dénonçait en 1995 les bavures policières dans les banlieues, et celui de Ladj Ly, qui montre ces mêmes banlieues toujours sous tension aujourd'hui. Qu'est-ce qui a changé durant toutes ces années ? 

Les jeunes sélectionnés, qui viennent de ces banlieues et d'ailleurs, ont reçu carte blanche pour s'exprimer à partir des scènes du film de Kassovitz. Se retrouver dans ce musée au cœur de Paris est pour eux "un peu un saut dans le grand bain", reconnait Hugo Vitrani, commissaire de l'exposition.

Créée en 2018 par Ladj Ly, Kourtrajmé, installée à Clichy-Montfermeil, où éclatèrent les révoltes de 2005 après la mort de Zyed Benna et Bouna Traoré, électrocutés alors qu’ils fuyaient un contrôle de police, offre une formation gratuite en cinéma et en art de l'image.

On peut y participer sans condition d'âge et de diplôme. Signes de son succès, des antennes vont ouvrir à Marseille (septembre) et à Dakar (janvier).

Mathieu Kassovitz se félicite que son film puisse déboucher sur cette exposition : quand il l'a tourné, "les jeunes de ces banlieues étaient énervés sans savoir pourquoi, sans avoir les moyens de l'exprimer. Mon film leur a donné une fenêtre. C'est aujourd'hui une haine complètement différente, beaucoup plus créative qui s'exprime. Avoir la haine, c'est un moteur, c'est un feu", assure-t-il.

Ladj Ly et son équipe ont retenu 30 projets. Les jeunes ont eu deux mois pour les réaliser. Occasion aussi de leur montrer comment on présente un projet, comment on le chiffre, avec qui, de leur faire comprendre les coulisses des institutions.

Nouveautés

Le "feu" des jeunes artistes se concentre contre les forces de l'ordre. Le fantôme d'Adama Traoré, mort dans une gendarmerie en 2016, est omniprésent. Le bruit enregistré d'une grenade de désencerclement se charge de rappeler périodiquement aux visiteurs l'ambiance des jours d'émeutes.

Arrestations, incendies, trafics, rodéos urbains, "il y a encore une violence qui brûle", observe l'artiste JR, qui collabore étroitement avec Ladj Ly dans ce workshop.

Certains thèmes absents il y a 25 ans ont émergé : le shooting de mode, des jeunes posant avec des habits de marque, vrais ou faux. Le thème LGBT, une photo montrant une basket d'où émerge une socquette en dentelle. Le passé colonial aussi. 

La dénonciation des clichés médiatiques, le traitement de l'information sur les chaînes en continu forment un autre focus obsessionnel

Un collectif a féminisé cet univers dominé par les hommes, en faisant des portraits de femmes qui jouent des rôles très divers dans la cité.

Un jeune artiste a suspendu une voiture à l'envers sur laquelle est écrit POLICE, sous le titre "objet à détruire".

Autre allusion à l'illégalité : un groupement de chaises abîmées, ces chaises où veillent dans les cités les "guetteurs" qui alertent les dealers quand la police arrive. Les chaises sont moulées dans du béton, "double hommage aux Tours HLM des années 60 et aux guetteurs", explique Hugo Vitrani.

En exposant l'école Kourtrajmé, la présidente du Palais de Tokyo, Emma Lavigne, confirme sa politique de "démocratisation culturelle" d'un lieu surtout visité par une élite culturelle.

Pour faire pénétrer la banlieue dans le XVIe arrondissement, JR a réalisé un collage géant sur le Palais : les tours de la Cité des Bosquets de Montfermeil y apparaissent, une Tour Eiffel en leur milieu. Pour dix jours seulement...

"La vraie mixité sociale, c'est d'amener Neuilly à Montfermeil", note-t-il malicieusement.


« I like it hot ! » : J. Lo fait sensation à Abou Dhabi

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  • Jennifer Lopez, 56 ans, prouve qu’elle reste l’une des artistes les plus enflammées au monde

ABOU DHABI: De retour à Abou Dhabi après son spectacle magistral en février, Jennifer Lopez a dansé toute la soirée mardi à l’Etihad Arena sur l’île de Yas dans le cadre de sa tournée mondiale « Up All Night ».

En interprétant ses tubes cultes comme « On the Floor », « Ain’t Your Mama » et « Dance Again », Lopez a fait monter la température avec son énergie débordante et ses chorégraphies percutantes.

Même si j’ai regretté que « Jenny From the Block » n’ait pas bénéficié d’un moment à elle, Lopez l’a tout de même interprétée en medley avec « We Will Rock You » de Queen.

Pour célébrer ses 56 ans, elle a chanté « Birthday », le single sorti le 24 juillet, très applaudi par le public.

La superstar a remercié ses fans et les a encouragés à s’aimer les uns les autres et à suivre ce qu’ils aiment.

Elle a également plaisanté sur la chaleur intense des Émirats. « I like it hot ! », a-t-elle lancé en se ventilant.

Avec plusieurs changements de tenues et des plages musicales bien calibrées, le show a alterné entre titres dynamiques, ballades lentes et medleys.

Lopez a rendu hommage à sa culture latino en interprétant quelques-uns de ses succès en espagnol, notamment « Qué Hiciste » et « Si Una Vez ».

Elle a chanté en dansant le flamenco, vêtue d’une tenue inspirée du traje de flamenca, la robe traditionnelle des femmes aux festivals andalous.

L’artiste n’est pas étrangère au Golfe : elle avait déjà fait sensation en avril lors du Grand Prix d’Arabie saoudite de F1 à Djeddah, puis en novembre dernier à Riyad pour l’événement « 1001 Seasons of Elie Saab ».

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


L’artiste saoudienne met en lumière le riche paysage culturel de l’Asir à travers ses œuvres

L'artiste Arafat Al-Asimi a déclaré qu'elle se sentait le plus à l'aise dans la nature et les dessins de paysages traditionnels. (Fourni)
L'artiste Arafat Al-Asimi a déclaré qu'elle se sentait le plus à l'aise dans la nature et les dessins de paysages traditionnels. (Fourni)
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  • Arafat Al-Asimi a surmonté de nombreux défis pour s’imposer comme artiste en tant que femme

MAKKAH : Les montagnes verdoyantes de la région d’Asir en Arabie saoudite ont nourri la vision artistique d’Arafat Al-Asimi.

En évoquant ses débuts, Al-Asimi confie qu’elle aime utiliser des couleurs pastel pour représenter des paysages naturels et patrimoniaux. Les montagnes, les vallées, les nuances des forêts et le climat unique de la région ont nourri son imagination artistique.

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L’artiste Arafat Al-Asimi affirme se sentir chez elle au cœur de la nature et des paysages traditionnels. (Fournie)

Elle explique se sentir profondément liée à la nature et aux dessins de paysages traditionnels, en particulier ceux inspirés de l’Asir, car ils traduisent son fort sentiment d’appartenance et lui procurent un équilibre et un confort psychologique.

Elle partage également sa passion pour l’intégration de la calligraphie arabe dans ses œuvres, soulignant combien cette pratique allie esthétique visuelle et identité culturelle.


Le programme Saudi Game Champions soutient les talents locaux pour une portée mondiale

Le programme a proposé plus de 180 heures d'ateliers spécialisés et plus de 1 500 heures de mentorat, auxquels ont participé 25 studios de jeux saoudiens. (Fourni)
Le programme a proposé plus de 180 heures d'ateliers spécialisés et plus de 1 500 heures de mentorat, auxquels ont participé 25 studios de jeux saoudiens. (Fourni)
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  • Le programme comprenait plusieurs étapes : un Game Jam, des phases d'incubation et d'accélération, et une cérémonie de clôture célébrant les réalisations et les talents locaux
  • L'initiative vise à aider les participants à entrer sur le marché avec des normes élevées de qualité et de professionnalisme

RIYAD : Le Centre de l'entrepreneuriat numérique du ministère des communications et des technologies de l'information a conclu le programme Saudi Game Champions, une initiative de neuf mois visant à soutenir la croissance des studios de développement du pays.

Le programme comprenait plusieurs étapes : un Game Jam, des phases d'incubation et d'accélération, et une cérémonie de clôture célébrant les réalisations et les talents locaux.

L'initiative vise à aider les participants à entrer sur le marché avec des normes élevées de qualité et de professionnalisme.

Elle a offert plus de 180 heures d'ateliers spécialisés et plus de 1 500 heures de mentorat, auxquels ont participé 25 studios de jeux d'Arabie saoudite.

Lors de la cérémonie de clôture, Hussain Al-Safwan de LIMELESS Studio a remporté le prix du changement audacieux, tandis que Fahad Al-Jumaan de Hero Galaxy Studio a reçu le prix de l'inspiration.

Mostafa Fares a reçu le prix de la créativité et son collègue Ali Aseeri le prix du choix du public, tous deux représentant SYMMETRIC STUDIO.

Cette initiative s'inscrit dans le cadre des efforts plus vastes déployés par le centre pour renforcer le rôle du Royaume dans l'industrie mondiale du jeu.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com