Gallimard met la main sur les prestigieuses Editions de Minuit

Cette photo prise le 12 février 2020 montre la pancarte à l'entrée de l'un des principaux éditeurs de livres français Editions Gallimard, à Paris. (Photo, AFP/Archives)
Cette photo prise le 12 février 2020 montre la pancarte à l'entrée de l'un des principaux éditeurs de livres français Editions Gallimard, à Paris. (Photo, AFP/Archives)
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Publié le Mercredi 23 juin 2021

Gallimard met la main sur les prestigieuses Editions de Minuit

  • C'est un coup de maître pour Antoine Gallimard, le patron du troisième groupe d'édition français : avoir convaincu l'éditeur de Marguerite Duras ou du prix Nobel de littérature Samuel Beckett de le rejoindre
  • L'opération met fin à l'indépendance de Minuit, fondée dans la clandestinité en 1941 et contrôlée par la famille Lindon depuis 1948

PARIS: Le groupe d'édition Madrigall, maison-mère de Gallimard, a annoncé mercredi qu'il mettait la main sur les prestigieuses Editions de Minuit, indépendantes depuis leur fondation sous l'Occupation.

C'est un coup de maître pour Antoine Gallimard, le patron du troisième groupe d'édition français : avoir convaincu l'éditeur de Marguerite Duras ou du prix Nobel de littérature Samuel Beckett de le rejoindre.

« Irène Lindon, présidente des Editions de Minuit, et Antoine Gallimard, président de Madrigall, ont conclu un accord scellant l'adossement des Editions de Minuit à Madrigall le 1er janvier 2022 », ont annoncé mercredi les deux sociétés dans un communiqué commun.

Les termes financiers de l'accord n'ont pas été divulgués.

L'opération met fin à l'indépendance de Minuit, fondée dans la clandestinité en 1941 et contrôlée par la famille Lindon depuis 1948.

« Je pense à l'avenir »

Minuit avait commencé en publiant « Le Silence de la mer » du résistant Vercors. Jérôme Lindon en avait pris la tête alors que cette petite structure se débattait avec les problèmes financiers.

Il a ensuite été l'un des plus grands éditeurs de l'histoire de la littérature française : le premier de Samuel Beckett (« Molloy », 1958), Irlandais qui recevra le prix Nobel de littérature en 1961, celui du Nouveau Roman (« Les Gommes » d'Alain Robbe-Grillet en 1953), celui de Claude Simon, prix Nobel 1985, ou encore de Marguerite Duras, l'un des plus grands succès du prix Goncourt (« L'Amant », 1984).

« J'estime vos efforts et votre goût. Je vous envie parfois d'être libre et de savoir l'être », écrivait en 1959 Gaston Gallimard, le grand-père d'Antoine Gallimard, à Jérôme Lindon, comme l'ont rappelé les deux maisons d'éditions dans leur communiqué.

« L'âge venant, il fallait que je pense à l'avenir de la maison, de ses collaborateurs et de ses auteurs (...) C'est donc naturellement que je me suis tournée vers Antoine Gallimard dont le catalogue et les librairies sont un modèle de la profession et qui assure depuis plusieurs années par l'intermédiaire du CDE-Sodis notre diffusion-distribution auprès des libraires », a expliqué Irène Lindon, 72 ans.

Le rachat se traduit par l'arrivée de Thomas Simonnet, directeur de collection chez Gallimard, comme directeur éditorial de Minuit.

Son « talent me paraît convenir à la fois aux auteurs du catalogue mais certainement aussi à des auteurs encore inconnus qui pourraient rejoindre la maison, lui donnant un nouveau souffle », a estimé Mme Lindon.

Remarquable négociateur

Antoine Gallimard, comme il est de coutume dans la profession, a promis de maintenir l'indépendance éditoriale de sa nouvelle filiale. « Nous nous attacherons à faire vivre le catalogue de Minuit avec une continuité d'intention. Nous veillerons à ce que son lien privilégié avec la librairie soit entretenu », a-t-il affirmé.

Remarquable négociateur, toujours à l'affût, il a su attirer dans son giron Flammarion, qu'il avait rachetée en 2012 à l'italien RCS Mediagroup. Il avait aussi pris le contrôle de POL en 2003.

Madrigall détient entre autres des maisons comme Denoël, Mercure de France, J'ai lu, La Table ronde, et dans la bande dessinée Casterman et Futuropolis.

M. Gallimard a salué chez Minuit « des auteurs et un catalogue littéraire d'une qualité exceptionnelle, une créativité toujours à l'œuvre, une maison vivante et indépendante qui a su conserver le meilleur de l'édition artisanale tout en s'ouvrant au renouveau de la librairie et du lectorat ».

Aujourd'hui, ses auteurs phares s'appellent Laurent Mauvignier, Tanguy Viel, Jean Echenoz, Eric Chevillard ou Jean-Philippe Toussaint. Une vedette des lettres françaises, Marie Ndiaye, découverte par Minuit, est chez Madrigall depuis 2005.


1er-Mai: des milliers de personnes défilent pour les salaires ou pour la paix

Parmi les premiers cortèges, celui de Marseille a réuni environ 3.000 personnes, selon la police, et 8.000 selon la CGT  (Photo, AFP).
Parmi les premiers cortèges, celui de Marseille a réuni environ 3.000 personnes, selon la police, et 8.000 selon la CGT (Photo, AFP).
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  • Marseille, Lyon, Rennes ou Toulouse, les premiers cortèges, avec souvent des drapeaux palestiniens en plus de ceux des syndicats, se sont élancés dès la matinée
  • A l'approche des élections européennes du 9 juin, plusieurs responsables politiques étaient de la partie

PARIS: "La colère sociale, elle est bel et bien présente": des milliers de personnes manifestent en France mercredi à l'occasion du 1er-Mai, avec des revendications diverses portées par les syndicats pour les salaires, la paix, Gaza ou encore une Europe "plus protectrice".

Marseille, Lyon, Rennes ou Toulouse, les premiers cortèges, avec souvent des drapeaux palestiniens en plus de ceux des syndicats, se sont élancés dès la matinée.

A l'approche des élections européennes du 9 juin, plusieurs responsables politiques étaient de la partie comme Fabien Roussel (PCF) à Lille ou Manon Aubry (LFI) à Lyon. A Saint-Etienne, la tête de liste du PS et de Place publique Raphaël Glucksmann a été empêché de rejoindre le cortège après des jets de peinture et des invectives de quelques dizaines de militants. Une éviction que le chef de file de La France insoumise Jean-Luc Mélenchon a dit désapprouver "totalement".

Parmi les premiers cortèges, celui de Marseille a réuni environ 3.000 personnes, selon la police, et 8.000 selon la CGT, sous un ciel gris, derrière une banderole proclamant: "Mobilisés pour la paix et le progrès social".

A Rennes, la manifestation a attiré 1.400 manifestants, selon la préfecture, tandis qu'à Nantes, ils étaient entre 4.000 et 5.000, a constaté un journaliste de l'AFP. Vers midi, de premières dégradations avaient lieu.

A Lyon aussi, entre 6.500 (préfecture) et 13.000 (CGT) ont défilé. Au moins 17  personnes ont été interpellées après des dégradations et des tensions avec les forces de l'ordre.

A Toulouse, ils étaient 3.000, selon la préfecture, 8.000, selon les organisateurs. Le défilé, sous la pluie, s'est tenu au milieu de drapeaux syndicaux, mais aussi palestiniens. "Stop à la guerre, augmentez les salaires" ou "contre la précarité", pouvait-on lire sur des pancartes.

A Paris, la manifestation doit s'élancer à 14H00 de la place de la République vers la place de la Nation. Dans une unité assez large, puisque la CFDT et l'Unsa en seront avec la CGT, FSU et Solidaires.

Avant le départ du cortège parisien, la numéro un de la CGT Sophie Binet a notamment mis en avant "le refus des politiques de casse sociale" et la défense des libertés, y compris syndicales.

La CGT, FSU et Solidaires, ainsi que des organisations de jeunesse dont l'Unef, la Fage ou le MNL (Mouvement national lycéen), ont lancé un appel commun notamment "contre l'austérité", pour l'emploi et les salaires ou encore la paix.

Le premier syndicat français, la CFDT, a de son côté appelé à "rejoindre les cortèges organisés partout en France, pour revendiquer une Europe plus ambitieuse et plus protectrice pour les travailleurs et les travailleuses". Sa numéro un Marylise Léon devait se rendre à Nancy, où elle participera à un débat sur les enjeux des élections européennes.

«plus compliqué»

Son homologue de FO, Frédéric Souillot, était à Montauban, en Occitanie, et dans la capitale les militants devaient manifester séparément depuis la place d'Italie à midi.

L'an dernier, les huit principaux syndicats français (CFDT, CGT, FO, CFE-CGC, CFTC, Unsa, Solidaires, FSU) avaient défilé ensemble contre la réforme des retraites.

"Là évidemment, c'est plus compliqué", a reconnu sur BFMTV Benoit Teste (FSU), tout en soulignant comme Marylise Léon, plus tôt sur France Inter, que les appels sont signés "assez largement" localement, notamment à Paris.

Dans ce contexte, au niveau national, "120.000 à 150.000" manifestants sont attendus, selon une note des services de renseignement territoriaux, consultée par l'AFP.

C'est nettement moins que l'an dernier où la mobilisation avait rassemblé près de 800.000 manifestants, selon les autorités, et 2,3 millions, selon la CGT, bien au delà d'un 1er mai classique. A titre de comparaison en 2022, la police avait dénombré quelque 116.000 manifestants (dans la fourchette ordinaire se situant entre 100.000 et 160.000) et la CGT 210.000.

Selon les remontées de la CGT, la mobilisation est "un petit peu plus élevée que le 1er mai 2022. (...) La colère sociale, elle est bel et bien présente", a affirmé Sophie Binet.

A Paris entre 15.000 et 30.000 personnes sont attendues par les autorités, dont 400 à 800 manifestants radicaux.

Mais les autorités s'attendent globalement à des manifestations "plus apaisées" que l'an dernier. De source policière, 12.000 policiers et gendarmes seront mobilisés dont 5.000 à Paris.


Visite du chef de la diplomatie française au Caire mercredi

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  • Stéphane Séjourné, qui s'est rendu ces derniers jours au Liban, en Arabie Saoudite et en Israël, rencontrera son homologue Sameh Choukri à la mi-journée
  • La France presse depuis des mois Israël de cesser son offensive durablement pour permettre la libération des otages et à l'aide humanitaire d'affluer

 

PARIS: Le ministre français des Affaires étrangères a décidé de prolonger sa tournée au Moyen-Orient par une visite au Caire mercredi "dans le cadre des efforts de l'Egypte pour obtenir la libération des otages et une trêve à Gaza", a indiqué son entourage à l'AFP.

Stéphane Séjourné, qui s'est rendu ces derniers jours au Liban, en Arabie Saoudite et en Israël, rencontrera son homologue Sameh Choukri à la mi-journée pour porter "le sujet des trois otages français et la coopération humanitaire".

Cette visite intervient alors qu'une médiation qatarie, égyptienne et américaine de longue haleine a fait naître un espoir de trêve entre Israël et le mouvement islamiste palestinien Hamas, associée à la libération d'otages, après près de sept mois de combats et de bombardements quasi quotidiens dans la bande de Gaza.

La France presse depuis des mois Israël de cesser son offensive durablement pour permettre la libération des otages et à l'aide humanitaire d'affluer alors que la population manque de tout.

Israël a donné "jusqu'à mercredi soir" au Hamas pour répondre à son offre de trêve discutée au Caire.

L'Egypte avait affirmé lundi avoir "bon espoir" concernant une trêve. Mais Zaher Jabareen, un des négociateurs du Hamas, a déclaré à l'AFP qu'il était "trop tôt pour parler d'une atmosphère positive dans les négociations".

Quelque 250 personnes ont été enlevées par le mouvement palestinien le 7 octobre lors de son attaque sans précédent dans le sud d'Israël et 129 restent captives à Gaza, dont 34 sont mortes, selon des responsables israéliens.

L'attaque menée depuis Gaza en Israël le 7 octobre a entraîné la mort de 1.170 personnes, selon un bilan de l'AFP établi à partir de données officielles israéliennes. L'opération militaire menée en représailles par Israël dans la bande de Gaza a fait 34.535 morts, majoritairement des civils, d'après le Hamas.


Ecrans: Macron donne un mois au gouvernement pour dégager des mesures

Cette photographie d'illustration prise le 14 février 2024 montre un enfant regardant un écran à Paris. (AFP)
Cette photographie d'illustration prise le 14 février 2024 montre un enfant regardant un écran à Paris. (AFP)
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  • «Déterminer le bon usage des écrans pour nos enfants, à la maison comme en classe» : c’est l'objet du rapport
  • La commission préconise d'interdire l'usage des écrans et des téléphones portables aux plus jeunes et d'en limiter drastiquement l'accès pour les adolescents

PARIS: Le gouvernement a un mois pour dégager des mesures à partir du rapport remis par une commission mandatée pour plancher sur l'usage des écrans et des téléphones portables chez les enfants et adolescents, a annoncé mercredi Emmanuel Macron.

"Déterminer le bon usage des écrans pour nos enfants, à la maison comme en classe : c’est l'objet du rapport qui m'a été remis par la commission d'experts sur l'impact de l'exposition des jeunes aux écrans que j’avais lancée. J’ai donné un mois au gouvernement pour examiner ses recommandations et les traduire en actions", a écrit sur X le chef de l'Etat.

Dans ce rapport d'une centaine de pages, la commission préconise d'interdire l'usage des écrans et des téléphones portables aux plus jeunes et d'en limiter drastiquement l'accès pour les adolescents. Elle alerte en particulier sur "les effets négatifs, directs et indirects, des écrans", notamment sur le sommeil, la sédentarité ou encore la myopie.

Les dix experts dépeignent également les réseaux sociaux comme "facteurs de risque" de dépression ou d'anxiété en cas de "vulnérabilité préexistante", et jugent "alarmant" le niveau d'exposition des enfants à des contenus violents. Ils proposent donc par exemple de pouvoir donner un smartphone sans accès aux réseaux sociaux à partir de 13 ans seulement, puis d'ouvrir cet accès à partir de 15 ans, uniquement sur des réseaux "éthiques".