Le patronat américain presse Biden de faire revenir les Européens

Voyageurs à l'aéroport John F. Kennedy (JFK) avant le week-end du Memorial Day le 28 mai 2021 à New York. (Angela Weiss / AFP)
Voyageurs à l'aéroport John F. Kennedy (JFK) avant le week-end du Memorial Day le 28 mai 2021 à New York. (Angela Weiss / AFP)
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Publié le Samedi 26 juin 2021

Le patronat américain presse Biden de faire revenir les Européens

Voyageurs à l'aéroport John F. Kennedy (JFK) avant le week-end du Memorial Day le 28 mai 2021 à New York. (Angela Weiss / AFP)
  • Les voyageurs en provenance de l'espace Schengen, du Royaume-Uni et d'Irlande ne peuvent pas entrer aux États-Unis depuis mars 2020
  • Lors de la visite de Joe Biden en Europe la semaine dernière, l'UE avait, déjà, rappelé que le partenariat économique UE/États-Unis constituait la plus grande relation commerciale bilatérale au monde

WASHINGTON : L'économie américaine a besoin des vols transatlantiques: aux États-Unis, le patronat presse l'administration Biden de lever sans délai les restrictions de voyage imposées aux Européens, alors que les investissements en provenance du Vieux continent se sont effondrés de près d'un tiers l'an passé.

Tandis que les pays de l'Union européenne ont décidé de rouvrir leurs propres frontières aux Américains, à condition qu'ils soient vaccinés contre le Covid-19 ou présentent un test négatif, les États-Unis maintiennent les leurs fermées, suscitant désormais l'agacement du monde des affaires.

La Chambre de commerce américaine a pris le flambeau vendredi en fustigeant l'absence de réciprocité, et exhorté le gouvernement à autoriser le retour des voyageurs européens "dans les plus brefs délais".

La reprise des voyages transatlantiques "en toute sécurité est d'une importance cruciale pour la reprise économique" des États-Unis, a justifié Marjorie Chorlins, sa vice-présidente chargée des affaires européennes.

Les voyageurs en provenance de l'espace Schengen, du Royaume-Uni et d'Irlande ne peuvent pas entrer aux États-Unis depuis mars 2020.

Ce "travel ban" est également en vigueur, depuis des dates différentes, pour l'Afrique du Sud, le Brésil, la Chine, l'Inde et l'Iran.

"Les engagements commerciaux en personne et le tourisme international contribueront à stimuler la croissance économique et la création d'emplois pour les Américains à travers le pays", a plaidé Mme Chorlins.

"Interconnectées"

L'ambassadeur de l'Union européenne aux États-Unis, Stavros Lambrinidis, a indiqué à l'AFP que Bruxelles "faisait pression" pour obtenir la réciprocité, mettant également en avant les impératifs économiques.

"Nos économies et nos populations sont profondément interconnectées et nos taux de vaccination sont les plus élevés au monde, il serait crucial d'ouvrir en toute sécurité ce côté de l'Atlantique également alors que nous redémarrons tous les deux nos économies", a-t-il ajouté.

Lors de la visite de Joe Biden en Europe la semaine dernière, l'UE avait, déjà, rappelé que le partenariat économique UE/États-Unis constituait la plus grande relation commerciale bilatérale au monde, représentant pas moins de 42% du PIB mondial et du commerce mondial des biens et services.

Ce qui n'a pas convaincu le président américain de précipiter le retour des Européens aux États-Unis.

Pourtant au-delà des échanges, ce sont les énormes investissements qui sont en jeu.

"Épine dorsale"

"Les investissements mutuels (...) constituent la véritable épine dorsale de l'économie transatlantique", notent les auteurs du rapport 2021 sur l'économie transatlantique coproduit par la Chambre de commerce américaine, l'organisme AmCham EU, l'université Johns Hopkins ainsi que le Wilson Center.

Au fil du temps, ils "sont devenus essentiels à l'emploi et à la prospérité européenne et américaine", disent-ils.

L'Europe a continué de représenter plus de 60% des investissements directs étrangers ayant afflué aux États-Unis au cours des trois premiers trimestres de 2020.

Mais en annualisant ces données, ces investissements sont tombés à 81 milliards de dollars en 2020 contre 120 milliards de dollars en 2019, soit une baisse de 32,5%.

D'où la mobilisation de la Chambre de commerce alors que la moitié de l'année 2021 est déjà achevée.

Vendredi, lors d'une visite en France, le secrétaire d'État américain Antony Blinken a exprimé l'espoir que les Européens puissent à nouveau se rendre prochainement aux États-Unis.

"J'espère que cela arrivera rapidement. Nous le voulons vraiment", a-t-il déclaré. "J'espère que ce sera une question de semaines plutôt que de mois".

Mais il a aussitôt tempéré ses propos en évoquant le variant du virus baptisé Delta, qui a d'abord émergé en Inde et circule activement dans les pays occidentaux.

"Nous sommes bien sûr inquiets pour le variant Delta et suivons de près son évolution", rétorque l'ambassadeur Stavros Lambrinidis.

Mais il souligne que les personnes entièrement vaccinées "sont bien protégées" contre les variants.

Plutôt que de garder les frontières fermées, il prône l'accélération de la vaccination, la vigilance et le maintien des gestes barrières.

De leur côté, les compagnies aériennes martèlent que voyager en avion reste sûr.

"De nombreuses études scientifiques ont validé que les voyages en avion présentaient un faible risque de transmission", a souligné une porte-parole de United Airlines.

"Et comme le vaccin devient plus largement disponible, il est maintenant temps de mettre en œuvre une stratégie de réouverture au profit à la fois de l'économie et du public voyageur", a-t-elle ajouté.

Signe que United croit en la réouverture prochaine des frontières américaines: la compagnie a ajouté des vols vers des destinations comme la France, l'Italie, la Grèce, la Croatie, l'Islande, le Portugal.

 


L’économie saoudienne progresse de 3,9 % au T2, portée par l’activité hors pétrole

Le PIB réel de l'Arabie saoudite devrait croître à un taux moyen de 3,5 % entre 2025 et 2028. (Shutterstock)
Le PIB réel de l'Arabie saoudite devrait croître à un taux moyen de 3,5 % entre 2025 et 2028. (Shutterstock)
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  • La croissance des activités non pétrolières a atteint 4,7 %
  • Le secteur non pétrolier a été le principal moteur de la croissance du PIB, ajoutant 2,7 points de pourcentage

RIYAD : L’économie de l’Arabie saoudite a enregistré une croissance de 3,9 % en glissement annuel au deuxième trimestre 2025, portée par de solides performances dans les secteurs non pétroliers, selon les données officielles.

D’après les estimations rapides de l’Autorité générale des statistiques (GASTAT), les activités hors pétrole ont progressé de 4,7 %, surpassant la croissance du secteur pétrolier (3,8 %) ainsi que celle des services publics (0,6 %).

Le secteur non pétrolier a contribué à hauteur de 2,7 points de pourcentage à la croissance du PIB, contre 0,9 point pour les activités pétrolières. Les activités gouvernementales et les taxes nettes sur les produits ont chacune contribué à hauteur de 0,1 et 0,2 point respectivement.

Ces données sont conformes aux prévisions macroéconomiques de S&P Global Ratings, qui anticipent une croissance moyenne du PIB réel de 3,5 % entre 2025 et 2028, contre 0,8 % en 2024.

« Le PIB réel corrigé des variations saisonnières a augmenté de 2,1 % au T2 2025 par rapport au T1 2025 », précise GASTAT dans sa mise à jour trimestrielle.

« Cette hausse s’explique par la plus forte progression des activités pétrolières depuis le troisième trimestre 2021, en hausse de 5,6 % ce trimestre. Les activités non pétrolières ont augmenté de 1,6 %, tandis que les activités gouvernementales ont reculé de 0,8 % », ajoute-t-elle.

GASTAT indique que les activités pétrolières ont contribué à hauteur de 1,3 point à la croissance trimestrielle, contre 0,9 point pour les secteurs non pétroliers.

Les activités gouvernementales et les taxes nettes ont chacune eu un impact négatif de 0,1 point.

Appuyant la dynamique de croissance hors pétrole, les exportations non pétrolières du Royaume, y compris les réexportations, ont atteint 31,11 milliards de riyals saoudiens (8,29 milliards de dollars) en mai, soit une hausse de 6 % par rapport à mai 2024, selon les données préliminaires publiées la semaine dernière par GASTAT.

Les Émirats arabes unis sont restés la première destination des produits non pétroliers saoudiens, avec des exportations s’élevant à 9,54 milliards de riyals. L’Inde suit avec 2,78 milliards, devant la Chine (2,03 milliards), Bahreïn (989,1 millions) et la Turquie (924,7 millions).

Par ailleurs, dans son rapport intitulé « Tendances du crédit en Arabie saoudite : un changement en cours », publié le 30 juillet, S&P Global affirme que les initiatives de la Vision 2030 devraient « renforcer la croissance hors pétrole à moyen terme », soutenues par l’activité dans le BTP, la demande des consommateurs et une main-d’œuvre élargie.

La participation des femmes au marché du travail a plus que doublé depuis 1999, atteignant 36 % depuis 2022.

S&P Global souligne que le tourisme représente désormais environ 6 % du PIB et 14 % des recettes courantes en 2024, contre 5 % en 2022.
Le secteur devrait continuer à croître grâce à des processus de visa améliorés et à l’élargissement de l’offre de loisirs.

Malgré des déficits budgétaires estimés en moyenne à 4,4 % du PIB jusqu’en 2028, les investissements publics liés à la Vision 2030, notamment les grands événements comme l’Expo 2030 et la Coupe du Monde FIFA 2034, devraient maintenir l’élan économique, selon S&P.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


France: la pleine puissance du nouveau réacteur nucléaire EPR repoussée à la fin de l'automne

Cette photographie prise le 25 avril 2024 montre la centrale nucléaire de Flamanville, dans le nord-ouest de la France, alors que la centrale nucléaire Flamanville 3 est prête à démarrer. (AFP)
Cette photographie prise le 25 avril 2024 montre la centrale nucléaire de Flamanville, dans le nord-ouest de la France, alors que la centrale nucléaire Flamanville 3 est prête à démarrer. (AFP)
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  • EDF prévoit désormais que son nouveau réacteur EPR de Flamanville, en Normandie dans l'ouest du pays, atteindra sa pleine puissance "avant la fin de l'automne"
  • Le redémarrage du réacteur est désormais prévu au 1er octobre, décalant de fait le passage à 100% de puissance du réacteur

PARIS: Electricité de France (EDF) prévoit désormais que son nouveau réacteur EPR de Flamanville, en Normandie dans l'ouest du pays, atteindra sa pleine puissance "avant la fin de l'automne", alors que le groupe espérait jusqu'à présent pouvoir franchir cette étape d'ici la fin de l'été.

La prolongation d'un arrêt "pour réaliser une opération de contrôle et de maintenance préventive sur une soupape de protection du circuit primaire principal" conduit à modifier "la date d'atteinte de la pleine puissance, désormais prévue avant la fin de l'automne", a indiqué l'électricien public français sur son site internet vendredi.

Alors que le réacteur à eau pressurisée de nouvelle génération était à l'arrêt depuis le 19 juin pour des opérations d'essais de mise en service, classiques pour de nouvelles installations nucléaires, EDF a décidé le 2 juillet de le maintenir à l'arrêt pour intervenir sur des soupapes.

EDF avait en effet constaté pendant les essais que deux des trois soupapes placées au sommet du pressuriseur qui permet de maintenir l'eau du circuit primaire à une pression de 155 bars "n'étaient pas complètement conformes" aux attendus en termes d'"étanchéité".

En raison de ces "aléas", EDF a décidé vendredi de prolonger cet arrêt pour mener une opération de maintenance préventive sur la 3e soupape.

"Les expertises menées sur les deux premières soupapes conduisent EDF, dans une démarche pro-active de sûreté, à étendre les vérifications à la troisième soupape en profitant de la logistique déjà en place et mobilisant les compétences disponibles", a expliqué le groupe.

Le redémarrage du réacteur est désormais prévu au 1er octobre, décalant de fait le passage à 100% de puissance du réacteur.

"Il y a 1.500 critères de sûreté qui sont testés lors d'un premier démarrage" de réacteur, a expliqué à l'AFP une porte-parole d'EDF. Lors de ces phases d'essais et de contrôle, il est parfois nécessaire de "refaire des réglages", selon elle.

Le réacteur de nouvelle génération a été raccordé au réseau électrique le 21 décembre 2024, avec douze ans de retard par rapport à la date prévue. Son coût a explosé par rapport au devis initial de 3,3 milliards d'euros: selon un rapport de la Cour des comptes française publié en,janvier, EDF l'estime aujourd'hui à 22,6 milliards d'euros aux conditions de 2023.


Engie confirme ses perspectives 2025 malgré un contexte "incertain et mouvant"

Cette photographie montre le parc éolien offshore de Yeu-Noirmoutier au large de l'Ile-d'Yeu, dans l'ouest de la France, le 23 juin 2025. (AFP)
Cette photographie montre le parc éolien offshore de Yeu-Noirmoutier au large de l'Ile-d'Yeu, dans l'ouest de la France, le 23 juin 2025. (AFP)
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  • Engie a confirmé vendredi ses perspectives pour 2025 malgré un contexte "incertain" et une baisse des prix qui a pesé sur ses résultats au premier semestre
  • L'énergéticien se dit confiant sur la suite et maintient ses prévisions pour 2025

PARIS: Engie a confirmé vendredi ses perspectives pour 2025 malgré un contexte "incertain" et une baisse des prix qui a pesé sur ses résultats au premier semestre, et se dit désormais plus confiant pour ses projets renouvelables aux Etats-Unis après une période d'incertitude.

Son résultat net récurrent a reculé de 19% à 3,1 milliards d’euros au cours des six premiers mois de l'année. Le résultat opérationnel (Ebit) hors nucléaire est ressorti à 5,1 milliards d'euros, en baisse de 9,4% en raison d'une base de comparaison élevée par rapport au premier semestre 2024 et "dans un contexte de baisse des prix".

Mais l'énergéticien se dit confiant sur la suite et maintient ses prévisions pour 2025.

"Nous abordons les prochains mois avec confiance et nous confirmons notre +guidance+ annuelle", a commenté Catherine MacGregor, sa directrice générale, citée dans le communiqué de résultats.

Elle a néanmoins insisté sur le contexte économique et géopolitique "assez incertain et mouvant", lors d'une conférence téléphonique.

A la Bourse de Paris, Engie cédait 2,45% à 10H53 (8H53 GMT) à 19,15 euros vendredi, après avoir lâché 5% à l'ouverture.

Interrogée sur les Etats-Unis, Catherine MacGregor s'est montrée plus confiante après une période d'incertitude qui a suivi l'entrée en fonction du gouvernement Trump.

"Avec la promulgation du +Big beautifull bill+ (la loi budgétaire de Donald Trump, ndlr) et une première clarification du cadre réglementaire et fiscal qui était attendue, nous nous apprêtons à lancer trois projets pour plus de 1,1 GW de capacité totale, éolien, solaire et batteries qui vont conforter notre croissance jusqu'en 2028", a-t-elle déclaré.

Engie a pour l'heure "juste en dessous de 9 GW en opération aux États-Unis", a-t-elle rappelé.

"Il y avait beaucoup, beaucoup d'incertitudes sur le traitement qui serait donné à ces projets", a-t-elle souligné, mais avec cette nouvelle loi, "on a beaucoup plus de clarté".

"Le marché aux États-Unis reste évidemment très, très porteur", a-t-elle poursuivi. "Les projections de demande d'électricité sont absolument massives et aujourd'hui, il n'y a pas de scénarios (...) sans une grande partie de projets renouvelables", notamment en raison du fort développement des centres de données dans le pays.

Le groupe table sur un résultat net récurrent - qui exclut des coûts de restructuration et la variation de la valeur de ses contrats de couverture - "entre 4,4 et 5,0 milliards d'euros" en 2025.

Engie vise par ailleurs un Ebit hors nucléaire "dans une fourchette indicative de 8,0 à 9,0 milliards d'euros" en 2025.

"Comme prévu, l'Ebit hors nucléaire va atteindre son point bas cette année et le second semestre 2025 sera en hausse par rapport à 2024", a indiqué Catherine MacGregor.

Le bénéfice net en données publiées s'établit à 2,9 milliards d'euros au premier semestre, en hausse de 50%, en raison d'un impact moindre de la variation de la valeur de ses contrats de couverture.

Le chiffre d'affaires a atteint 38,1 milliards d'euros au premier semestre, en croissance de 1,4%.

Engie disposait d'une capacité totale renouvelables et de stockage de 52,7 gigawatts (GW) à fin juin 2025, en hausse de 1,9 GW par rapport à fin 2024. A cela s'ajoutent 95 projets en cours de construction qui représentent une capacité totale de près de 8 GW.

Le groupe dispose d'un portefeuille de projets renouvelables et de batteries en croissance qui atteint 118 GW à fin juin 2025, soit 3 GW de plus qu'à fin décembre 2024.