Antitrust: Facebook gagne une manche contre les autorités américaines

En plus de forcer Facebook à revendre Instagram et WhatsApp, l'autorité américaine de la concurrence voulait que le groupe cesse de contraindre les développeurs à accepter certaines conditions et qu'il lui demande son feu vert pour toute opération de rachat. (Photo, AFP)
En plus de forcer Facebook à revendre Instagram et WhatsApp, l'autorité américaine de la concurrence voulait que le groupe cesse de contraindre les développeurs à accepter certaines conditions et qu'il lui demande son feu vert pour toute opération de rachat. (Photo, AFP)
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Publié le Mardi 29 juin 2021

Antitrust: Facebook gagne une manche contre les autorités américaines

  • Le réseau social s'est félicité de ces décisions, qui «reconnaissent les défauts des plaintes gouvernementales déposées contre Facebook»
  • À Wall Street, l'action du groupe de Mark Zuckerberg a terminé dans la foulée en hausse de 4,2%

NEW YORK: Un juge américain a infligé un revers aux autorités du pays qui accusaient Facebook de pratiques anti-concurrentielles en rejetant lundi des plaintes déposées fin 2020, faisant grimper le réseau social au-dessus des 1 000 milliards de dollars de capitalisation boursière pour la première fois.

L'autorité américaine de la concurrence (FTC) et les procureurs représentant 48 États et territoires estimaient que Facebook abusait de sa position dominante et de ses coffres bien remplis pour évincer la concurrence, et demandaient notamment à la justice de forcer l'entreprise à se séparer d'Instagram et WhatsApp.

Mais selon le juge James Boasberg, "la FTC n'est pas parvenue à présenter suffisamment de faits pour établir de manière plausible" que le groupe disposait vraiment d'un pouvoir monopolistique sur les réseaux sociaux. 

La plainte de l'agence "ne dit presque rien de concret sur la question clé du pouvoir réel de Facebook (...), c'est presque comme si l'agence s'attendait à ce que le tribunal approuve sans broncher l'idée répandue selon laquelle Facebook est un monopole", remarque le magistrat dans son argumentaire.

Concernant les allégations formulées par les procureurs généraux à l'encontre des rachats par Facebook d'Instagram en 2012 et de WhatsApp en 2014, le juge a estimé que, déposées en 2020, elles étaient bien trop tardives. 

Il a par ailleurs affirmé que la politique selon laquelle Facebook empêchait le transfert des données vers des applications concurrentes comme Twitter, TikTok ou Snapchat n'était pas contraire aux lois sur la concurrence. 

Le réseau social s'est félicité de ces décisions, qui "reconnaissent les défauts des plaintes gouvernementales déposées contre Facebook".

"Nous rivalisons tous les jours équitablement avec d'autres entreprises pour gagner le temps et l'attention des gens", a affirmé un porte-parole.

À Wall Street, l'action du groupe de Mark Zuckerberg a terminé dans la foulée en hausse de 4,2%, dépassant pour la première fois le seuil symbolique des 1 000 milliards de dollars de capitalisation.

Porte ouverte

Le juge laisse toutefois une porte ouverte: s'il rejette entièrement la plainte des procureurs généraux, il donne à la FTC trente jours pour présenter de nouveaux documents étayant plus précisément ses accusations.

Ces décisions interviennent au moment où les autorités américaines haussent le ton face à Google, Apple, Facebook et Amazon, les fameux Gafa.

D'autres poursuites ont ainsi été lancées ces derniers mois contre Google pour abus de position dominante, et de nombreuses enquêtes sur les Gafa sont toujours en cours.

Des élus américains sont aussi décidés à s'en prendre à la toute-puissance de ces géants: une commission parlementaire a approuvé la semaine dernière plusieurs propositions de loi cherchant entre autres à obliger Facebook à laisser ses utilisateurs quitter le réseau social en emmenant avec eux leurs contacts et informations personnelles chez un concurrent. 

Il est aussi prévu d'interdire aux colosses de la tech d'acquérir des concurrents pour préserver leur pouvoir de marché.  

Ces textes doivent encore passer par la Chambre des représentants, à majorité démocrate, puis par le Sénat, où leur sort est plus incertain.

Les décisions du juge "soulignent le besoin urgent de moderniser nos lois antitrust pour lutter contre les fusions anticoncurrentielles et les comportements abusifs dans l'économie numérique", ont réagi les parlementaires démocrates Jerrold Nadler et David Cicilline. 

Ils promettent de s'atteler dans les prochaines semaines à faire avancer les textes de la commission parlementaire "pour restaurer le choix, l'innovation, et les opportunités pour toutes les entreprises et les consommateurs américains."

Le groupe avait déposé en mars des requêtes en irrecevabilité concernant les plaintes de la FTC et des procureurs généraux, estimant alors que l'enquête de la FTC "ignorait complètement la réalité de l'industrie dynamique et ultra-compétitive de la high-tech au sein de laquelle Facebook opère".

En plus de forcer Facebook à revendre Instagram et WhatsApp, l'agence voulait que le groupe cesse de contraindre les développeurs à accepter certaines conditions et qu'il lui demande son feu vert pour toute opération de rachat.

Des accusations anticoncurrentielles de même ordre avaient été lancées à la fin des années 1990 contre le groupe informatique Microsoft. Après près de trois ans de procédure, le ministère de la Justice n'était toutefois pas parvenu à démanteler la firme.


IA: Microsoft annonce 15,2 milliards de dollars d'investissements aux Emirats arabes unis

Microsoft a annoncé lundi des investissements de 15,2 milliards de dollars, essentiellement dans l'intelligence artificielle (IA), aux Emirats arabes unis d'ici à 2029, en affirmant avoir obtenu une licence pour importer des puces avancées dans le pays du Golfe. (AFP)
Microsoft a annoncé lundi des investissements de 15,2 milliards de dollars, essentiellement dans l'intelligence artificielle (IA), aux Emirats arabes unis d'ici à 2029, en affirmant avoir obtenu une licence pour importer des puces avancées dans le pays du Golfe. (AFP)
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  • Le géant technologique américain a investi 7,3 milliards de dollars dans le pays depuis 2023, dans le cadre d'une initiative soutenue par les gouvernements des Etats-Unis et des Emirats arabes unis
  • Ce montant inclut l'investissement de 1,5 milliard dans la société d'intelligence artificielle G42

ABOU DHABI: Microsoft a annoncé lundi des investissements de 15,2 milliards de dollars, essentiellement dans l'intelligence artificielle (IA), aux Emirats arabes unis d'ici à 2029, en affirmant avoir obtenu une licence pour importer des puces avancées dans le pays du Golfe.

Le géant technologique américain a investi 7,3 milliards de dollars dans le pays depuis 2023, dans le cadre d'une initiative soutenue par les gouvernements des Etats-Unis et des Emirats arabes unis, a indiqué son président Brad Smith, dans une lettre publiée en marge d'une visite à Abou Dhabi.

Ce montant inclut l'investissement de 1,5 milliard dans la société d'intelligence artificielle G42, dirigée par le conseiller à la sécurité nationale et frère du président émirati, Tahnoon ben Zayed.

"Du début de l'année 2026 à la fin de l'année 2029, nous dépenserons plus de 7,9 milliards de dollars" supplémentaires pour continuer à développer l'infrastructure d'IA et de cloud dans le pays, portant l'enveloppe totale à 15,2 milliards, a-t-il ajouté.

L'Etat du Golfe, qui figure parmi les principaux exportateurs de pétrole au monde, a fait de l'IA l'un des piliers de sa stratégie de diversification économique, avec l'ambition de devenir un leader mondial d'ici 2031.

Il subit toutefois les règles imposées par les Etats-Unis pour restreindre les exportations de certaines puces d'IA avancées vers la Chine, dont l'une prévoit des autorisations pour toute exportation ou réexportation afin de limiter toute opération consistant à contourner les restrictions en passant par des pays tiers.

Des exemptions sont prévues pour des pays considérés comme amis des Etats-Unis, mais la plupart se voient imposer des plafonds.

Lors de la visite du président américain Donald Trump à Abou Dhabi en mai, les Emirats et les Etats-Unis ont conclu un partenariat stratégique dans l'IA, laissant espérer un assouplissement de ces règles à l'égard du pays.

Sous l'administration de Joe Biden, Microsoft avait été "l'une des rares entreprises" à obtenir des licences d'exportation pour les Emirats, permettant d'accumuler dans le pays l'équivalent de 21.500 puces A100 de la compagnie Nvidia, selon son président.

Et pour la première fois depuis l'arrivée de M. Trump, elle a obtenu en septembre des licences "permettant d'expédier l'équivalent de 60.400 puces A100 supplémentaires", impliquant dans ce cas des technologies encore plus avancées, a-t-il ajouté en soulignant que ces autorisations étaient basées sur "des mesures de protection technologique strictes".


Saudi Eksab et le Guyana s’allient pour développer des investissements dans des secteurs clés

Saudi Eksab et le gouvernement de la Guyane ont signé un protocole d'accord afin d'envisager une collaboration en matière d'investissement dans des secteurs stratégiques clés. (Fourni)
Saudi Eksab et le gouvernement de la Guyane ont signé un protocole d'accord afin d'envisager une collaboration en matière d'investissement dans des secteurs stratégiques clés. (Fourni)
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  • Saudi Eksab et le gouvernement du Guyana ont signé un MoU pour développer des investissements conjoints dans des secteurs stratégiques clés
  • L’accord, conclu en marge de la Future Investment Initiative à Riyad, vise à renforcer la coopération économique et la diversification durable

RIYAD : Saudi Eksab et le gouvernement du Guyana ont signé un protocole d’accord (MoU) visant à explorer une collaboration en matière d’investissements dans des secteurs stratégiques clés, en marge de la Future Investment Initiative (FII) à Riyad.

Le protocole a été signé par Yazeed Alyahya, PDG de Saudi Eksab, et Zulfikar Ally, ministre guyanais du Service public, de l’Efficacité gouvernementale et de la Mise en œuvre, en présence du président du Guyana, Mohamed Irfaan Ali.

Selon un communiqué, cet accord ouvre la voie à un renforcement de la coopération pour promouvoir des opportunités d’investissement stratégiques et identifier de nouveaux domaines d’intérêt commun. Il consolide également le rôle de Saudi Eksab en tant que partenaire de confiance soutenant la croissance durable et la diversification économique.

« Le Guyana entre dans une phase de développement transformateur. À travers cette collaboration avec Saudi Eksab, nous souhaitons explorer des partenariats capables d’accélérer le développement des infrastructures et la diversification économique tout en favorisant la coopération mondiale », a déclaré Ally dans le communiqué.

De son côté, AlYahya a ajouté : « Ce partenariat marque une étape prometteuse dans notre mission visant à identifier des initiatives d’investissement à fort impact, génératrices d’une croissance économique partagée. Nous sommes impatients de concrétiser des opportunités significatives. »

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le PIF en passe d’atteindre 1 000 milliards de dollars d’actifs d’ici la fin de l’année, selon Al-Rumayyan

M. Al-Rumayyan a indiqué que le fonds a lancé plus de 100 entreprises dans un large éventail de secteurs afin de combler les lacunes du marché et de favoriser la diversification économique. (Argaam)
M. Al-Rumayyan a indiqué que le fonds a lancé plus de 100 entreprises dans un large éventail de secteurs afin de combler les lacunes du marché et de favoriser la diversification économique. (Argaam)
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  • Les actifs du PIF ont triplé depuis 2015 et devraient atteindre 1 000 milliards de dollars d’ici la fin de l’année, avec plus de 100 entreprises créées pour diversifier l’économie
  • Une nouvelle stratégie du fonds, centrée sur six secteurs clés dont le tourisme, la logistique et l’énergie renouvelable, vise à renforcer la transformation économique du Royaume

RIYAD : Yasir Al-Rumayyan, gouverneur du Fonds public d’investissement (PIF), a déclaré que les actifs du fonds ont triplé depuis 2015, ajoutant que l’objectif d’atteindre 1 000 milliards de dollars d’actifs d’ici la fin de cette année est presque atteint.

Le PIF constitue la pierre angulaire de la Vision 2030 de l’Arabie saoudite. Son effectif est passé d’environ 40 employés en 2015 à quelque 4 000 aujourd’hui, et le fonds dispose désormais de bureaux dans plusieurs grandes capitales mondiales.

Al-Rumayyan a indiqué que le PIF a lancé plus de 100 entreprises dans un large éventail de secteurs afin de combler les lacunes du marché et de stimuler la diversification économique.

Il a révélé qu’une nouvelle stratégie du PIF sera annoncée prochainement, celle-ci étant actuellement dans les dernières étapes d’approbation. Cette stratégie se concentrera sur six secteurs clés : le tourisme, les voyages et le divertissement, le développement urbain, la fabrication avancée et l’innovation, la logistique, l’énergie renouvelable et NEOM.

Cet axe stratégique, a-t-il souligné, permettra au fonds de hiérarchiser ses investissements selon des calendriers précis : « Nous ne voulons pas aborder tous les investissements avec le même niveau de priorité, » a-t-il ajouté.

Al-Rumayyan a également mis en avant le succès du PIF dans la relance de la King Abdullah Economic City, qui fait partie de son portefeuille. Il a expliqué que le PIF a augmenté sa participation de minoritaire à majoritaire, transformant une entreprise restée largement inactive pendant près de deux décennies en un pôle dynamique attirant ports, entreprises et industries automobiles, entre autres.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com