Beyrouth: la ville où les rues portent encore les noms d'hommes d'État français

La rue Georges Catroux est située dans le quartier résidentiel Badaro de Beyrouth.
La rue Georges Catroux est située dans le quartier résidentiel Badaro de Beyrouth.
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Publié le Mardi 01 septembre 2020

Beyrouth: la ville où les rues portent encore les noms d'hommes d'État français

  • Les rues de Beyrouth, étaient appelées « haraat » (ruelles), elles portaient les noms des familles, des dirigeants, des princes, ou même des sectes qui y habitaient
  • Les marchés de la ville étaient nommés après les professions qui s’y trouvaient, selon les archives du Tribunal de la Charia à Beyrouth

BEYROUTH: Après que les Français sont entrés au Liban en 1920, à la suite de la proclamation de l’État du Grand Liban, ils ont reconfiguré la capitale Beyrouth pour se conformer au nouvel ordre politique.

Parmi les transformations les plus visibles figurait l’introduction de cartes d’identités pour les habitants, une décision qui visait à établir une entité libanaise séparée des autres États arabes.

En 1921, les autorités du mandat français ont procédé au premier recensement de la population libanaise et, sur cette base, les Libanais ont reçu de nouvelles cartes d’identité à la place des tickets ottomans. Le recensement a été boycotté par ceux qui refusaient de se séparer de la Syrie et de reconnaître le nouvel État.

Les rues de Beyrouth, sous domination ottomane depuis plus de quatre siècles, étaient appelées « haraat » (ruelles). Elles portaient les noms des familles, des dirigeants, des princes, ou même des sectes qui y habitaient.

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Quant aux marchés de la ville, ils étaient nommés après les professions qui s’y trouvaient, selon les archives du Tribunal de la Charia à Beyrouth.

Cependant, le mandat français a changé les noms après avoir modifié l’architecture de la ville. Des rues de vingt mètres ont été pavées afin de connecter les quartiers de la capitale et de rendre la vie plus facile. Bien que les quartiers aient préservé les noms des familles qui y vivaient – tels qu’Al-Barbir, Al-Bachoura, Karm Al-Zaitoun, Zaroub Saba et Zaroub Al-Arawi –, le mandat a laissé son empreinte sur les rues modernes en leur donnant les noms des généraux et des hauts-commissaires qui ont dirigé le Liban après la chute du règne ottoman.

Même si le Liban a obtenu son indépendance en 1943, certaines rues principales à Beyrouth conservent le nom des généraux français qui sont devenus célèbres durant les deux guerres mondiales.

La rue Gouraud est une rue résidentielle et commerçante à Gemmayzeh, dans le quartier d’Achrafieh à Beyrouth. C'est l'une des artères les plus branchées, pleine de restaurants raffinés, de cafés français et de bars de jazz.

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Le général Henri Gouraud était le haut-commissaire français en Syrie et en Cilicie et commandant de l’armée du côté est. Gouraud a proclamé l’État du Grand Liban depuis le porche de la Résidence des Pins à Beyrouth et a adopté la stratégie militaire française connue sous le nom de « bataille d’anéantissement ».

Le général, qui dirigeait les forces françaises lors de la fameuse bataille de Khan Maysaloun, vivait dans cette rue de Beyrouth.

Une rue parallèle, la rue Pasteur, a été nommée d’après le célèbre scientifique français Louis Pasteur. C’est une rue commerçante qui abrite des boutiques d’innovateurs libanais. Louis Pasteur (1822-1895) était un chimiste français et l’un des fondateurs les plus importants de la microbiologie médicale. Ses découvertes médicales ont contribué à réduire le taux de mortalité de la fièvre puerpérale, et il a préparé des vaccins contre la rage et l'anthrax. Il est connu pour avoir inventé une méthode de pasteurisation du lait.

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La rue Weygand, adjacente à la municipalité de Beyrouth, porte le nom de Maxime Weygand, un officier haut gradé de l’Armée française à l’époque du mandat. Il était le deuxième haut-commissaire miliaire désigné par la France pour régner sur la Syrie et le Liban entre avril 1923 et le 29 novembre 1924. Weygand, témoin de l’action durant les deux guerres mondiales, est décédé en 1965.

La rue Georges Catroux est située dans le quartier résidentiel de Badaro à Beyrouth. Catroux était un général dans l’Armée française (1877-1969), un diplomate qui a servi lors des deux guerres mondiales, et un conseiller dans la Légion d’honneur.

La rue Clemenceau, située à Ras Beyrouth, est nommée d’après le Premier ministre Georges Benjamin Clemenceau (1841-1929). Politicien, docteur et journaliste, il a été élu deux fois à la tête du gouvernement français.

Son premier mandat s’est tenu entre 1906 et 1909, le second durant la période critique de 1917-1920 pendant la Première Guerre mondiale. L’un des architectes les plus importants du Traité de Versailles, il a été nommé « Père de la victoire » et « le Tigre ».

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L’avenue Charles de Gaulle (1890-1970) est la rue du front maritime de Beyrouth et elle porte le nom de la personnalité française la plus éminente de la Seconde Guerre mondiale. De Gaulle a vécu deux ans au Liban (1929-1931) lorsqu’il était général dans l’Armée française. Il a été président de la république française.

La rue Verdun est l’une des rues résidentielles les plus élégantes et vivantes de Beyrouth. Elle comprend des boutiques, des salons de beauté et de coiffure et de nombreux cafés. Au centre se trouve le Lycée franco-libanais. L’école française Saint-Joseph était située dans cette rue avant qu’elle ne se retrouve en dehors de la capitale. La rue Verdun a été nommée en l’honneur des victimes de la Bataille de Verdun, qui a eu lieu durant la Première Guerre mondiale.

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Bien que cette rue ait été renommée d’après l’ancien Premier ministre Rachid Karamé à la suite de son assassinat en 1987, le nom Verdun est resté populaire.

La rue Foch, ou rue du maréchal Ferdinand Foch, est située dans le centre commerçant de Beyrouth. Foch était un général suprême allié lors de la Première Guerre mondiale. Une rue de Beyrouth a été ainsi nommée à la suite de la victoire des Alliés contre les Allemands.

Enfin, la rue Monot, située du côté est du centre de Beyrouth, est remplie de restaurants, de bars et de librairies. Elle accueille des peintres et des événements créatifs, et organise des concerts et des pièces de théâtre dans son fameux théâtre, qui porte le nom du père Ambroise Monot, chef de la mission jésuite au Liban à la fin du XIXe siècle. Le père Monot a contribué à la fondation d’écoles et d’imprimeries afin que le Liban ne devienne un centre culturel et intellectuel au Proche-Orient.

Ce texte est la traduction d'un article paru sur ArabNews.com

Les monuments effacés du Grand Liban
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Au Liban, le mandat français et son bilan mitigé
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L’art contemporain saoudien s’expose pour la première fois au Musée national de Chine, à Pékin

Art of the Kingdom, la première exposition itinérante d’art contemporain saoudien, visible jusqu’au 30 octobre 2025 au Musée national de Chine. (Photo Fournie)
Art of the Kingdom, la première exposition itinérante d’art contemporain saoudien, visible jusqu’au 30 octobre 2025 au Musée national de Chine. (Photo Fournie)
Art of the Kingdom, la première exposition itinérante d’art contemporain saoudien, visible jusqu’au 30 octobre 2025 au Musée national de Chine. (Photo Fournie)
Art of the Kingdom, la première exposition itinérante d’art contemporain saoudien, visible jusqu’au 30 octobre 2025 au Musée national de Chine. (Photo Fournie)
Art of the Kingdom, la première exposition itinérante d’art contemporain saoudien, visible jusqu’au 30 octobre 2025 au Musée national de Chine. (Photo Fournie)
Art of the Kingdom, la première exposition itinérante d’art contemporain saoudien, visible jusqu’au 30 octobre 2025 au Musée national de Chine. (Photo Fournie)
Art of the Kingdom, la première exposition itinérante d’art contemporain saoudien, visible jusqu’au 30 octobre 2025 au Musée national de Chine. (Photo Fournie)
Art of the Kingdom, la première exposition itinérante d’art contemporain saoudien, visible jusqu’au 30 octobre 2025 au Musée national de Chine. (Photo Fournie)
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  • L’exposition réunit plus de 30 artistes saoudiens de toutes générations autour d’une sélection d’œuvres (peintures, installations, vidéos) qui interrogent les notions d’identité, de mémoire, de tradition et de changement.
  • De La Mecque à l’intimité du vêtement féminin, des palmiers du désert aux structures géométriques du mihrab, l’art saoudien se dévoile sous toutes ses formes.

PEKIN : Après Rio de Janeiro et Riyad, c’est au tour de Pékin d’accueillir Art of the Kingdom, la première exposition itinérante d’art contemporain saoudien, visible jusqu’au 30 octobre 2025 au Musée national de Chine.

Organisée par la Commission des musées du ministère saoudien de la Culture, cette manifestation culturelle majeure s’inscrit dans le cadre de l’Année culturelle saoudo-chinoise et constitue une nouvelle étape dans le dialogue artistique entre les deux pays.

Elle présente une scène contemporaine plurielle et audacieuse.

L’exposition réunit plus de 30 artistes saoudiens de toutes générations autour d’une sélection d’œuvres (peintures, installations, vidéos) qui interrogent les notions d’identité, de mémoire, de tradition et de changement. Le commissariat a été confié à la critique d'art argentine Diana Wechsler, qui propose une lecture sensible et contrastée de la scène contemporaine saoudienne.

De La Mecque à l’intimité du vêtement féminin, des palmiers du désert aux structures géométriques du mihrab, l’art saoudien se dévoile sous toutes ses formes, entre enracinement et modernité, spiritualité et questionnements écologiques.

Une immersion dans les récits et les formes.

Parmi les œuvres majeures exposées, Golden Hour d'Ahmed Mater présente une série de photographies tirées de Desert of Pharan, qui documentent l'évolution fulgurante de La Mecque. À travers ces images, l’artiste capture les tensions entre espace sacré, urbanisation massive et transformation sociale, offrant une nouvelle vision de la ville sainte.

The Silent Press, une installation de Muhannad Shono, se présente sous la forme d'un long rouleau de papier recouvert de signes énigmatiques tracés au charbon. Cette œuvre silencieuse mais vibrante interroge notre manière de lire, d'interpréter et de ressentir les mots et les formes.

Avec Five Women, Filwa Nazer présente des installations textiles inspirées de robes ayant appartenu à des femmes saoudiennes et qui racontent des histoires intimes de transformation, de mémoire et de résilience. L’artiste déconstruit les motifs et les structures vestimentaires pour révéler la charge émotionnelle contenue dans chaque vêtement.

Dans Tracing Lines of Growth, Lina Gazzaz transforme des feuilles de palmier traversées de fil noir en sculptures poétiques qui révèlent les tensions internes du végétal et les traces du temps. Chaque ligne cousue est une méditation sur la croissance, la mémoire et le mouvement.

Simplicity in Multiplicity d’Ahmad Angawi prend la forme d’un mihrab en bois inspiré de la « Fleur de Vie », un symbole ancestral. À travers ses motifs géométriques en expansion, l’œuvre exprime l’unité entre la foi, la nature et la géométrie sacrée, et représente les cinq prières quotidiennes musulmanes.

L’installation vidéo The Desert Keepers d’Ayman Zedani explore l’adaptation des plantes désertiques aux conditions extrêmes, notamment grâce au transfert génétique horizontal. Le désert y devient une mémoire vivante et un espace d'exploration des futurs possibles, dans une narration coécrite avec la poétesse Wided Rihana Khadraoui.

Enfin, Soft Machine / Far Away Engines de Sarah Brahim est une œuvre immersive mêlant performance filmée et installation sonore. À travers le souffle, geste à la fois fragile et fondamental, l’artiste interroge le corps humain, sa présence, sa résonance émotionnelle et son lien au collectif.

Une ouverture sur le monde et les futurs possibles.

Outre la valorisation des artistes contemporains du Royaume, l’exposition met également en lumière les pionniers de l’art moderniste saoudien des années 1960 à 1980, grâce à une sélection d'œuvres issues de la collection du ministère de la Culture. Cette perspective historique offre une lecture enrichie de l’évolution artistique du pays.

L'exposition Art of the Kingdom témoigne ainsi de la volonté de l'Arabie saoudite de soutenir la création artistique, d'élargir les horizons culturels et de tisser des liens durables avec d'autres scènes internationales.


Un programme de formation artisanale lancé dans la région d’Asir

La Banque saoudienne de développement social a lancé un programme de formation à l'artisanat à Asir, en partenariat avec l'école italienne de joaillerie contemporaine Alchimia. (AFP/File).
La Banque saoudienne de développement social a lancé un programme de formation à l'artisanat à Asir, en partenariat avec l'école italienne de joaillerie contemporaine Alchimia. (AFP/File).
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  • Le programme puise son inspiration dans le patrimoine local
  • L’initiative s’inscrit dans les efforts de la banque pour soutenir l’artisanat et les industries créatives

ABHA: La Banque saoudienne de développement social a lancé un programme de formation artisanale dans la région d’Asir, en partenariat avec l’école italienne Alchimia Contemporary Jewellery School.

Cette initiative, qui s’inscrit dans le cadre du programme de formation spécialisée de la banque, propose aux artisans et professionnels indépendants une formation à la création de pièces utilisant le cuivre et la feuille d’or.

Le programme s’inspire du patrimoine local, notamment de l’art Al-Qatt Al-Asiri – inscrit au patrimoine immatériel de l’UNESCO – pour concevoir des produits de qualité, répondant aux exigences du marché et favorisant des opportunités économiques durables.

La cérémonie de lancement a été marquée par la signature d’un accord de coopération stratégique entre la banque et l’école Alchimia. Ce partenariat vise à transférer un savoir-faire international vers le marché local grâce à des formations spécialisées à l’échelle nationale, dans le but de renforcer les compétences des artisans et leur compétitivité.

L’initiative fait partie des actions de la banque pour soutenir l’artisanat et les industries créatives. Depuis son lancement en 2023, le programme de formation spécialisée a bénéficié à plus de 300 participants à travers 15 programmes, donnant naissance à 250 produits uniques.

Par ailleurs, 30 % des participants ont obtenu un financement, et plus de 150 familles actives dans l’artisanat à domicile ont pu développer leurs activités.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


« I like it hot ! » : J. Lo fait sensation à Abou Dhabi

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  • Jennifer Lopez, 56 ans, prouve qu’elle reste l’une des artistes les plus enflammées au monde

ABOU DHABI: De retour à Abou Dhabi après son spectacle magistral en février, Jennifer Lopez a dansé toute la soirée mardi à l’Etihad Arena sur l’île de Yas dans le cadre de sa tournée mondiale « Up All Night ».

En interprétant ses tubes cultes comme « On the Floor », « Ain’t Your Mama » et « Dance Again », Lopez a fait monter la température avec son énergie débordante et ses chorégraphies percutantes.

Même si j’ai regretté que « Jenny From the Block » n’ait pas bénéficié d’un moment à elle, Lopez l’a tout de même interprétée en medley avec « We Will Rock You » de Queen.

Pour célébrer ses 56 ans, elle a chanté « Birthday », le single sorti le 24 juillet, très applaudi par le public.

La superstar a remercié ses fans et les a encouragés à s’aimer les uns les autres et à suivre ce qu’ils aiment.

Elle a également plaisanté sur la chaleur intense des Émirats. « I like it hot ! », a-t-elle lancé en se ventilant.

Avec plusieurs changements de tenues et des plages musicales bien calibrées, le show a alterné entre titres dynamiques, ballades lentes et medleys.

Lopez a rendu hommage à sa culture latino en interprétant quelques-uns de ses succès en espagnol, notamment « Qué Hiciste » et « Si Una Vez ».

Elle a chanté en dansant le flamenco, vêtue d’une tenue inspirée du traje de flamenca, la robe traditionnelle des femmes aux festivals andalous.

L’artiste n’est pas étrangère au Golfe : elle avait déjà fait sensation en avril lors du Grand Prix d’Arabie saoudite de F1 à Djeddah, puis en novembre dernier à Riyad pour l’événement « 1001 Seasons of Elie Saab ».

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com