Gros temps pour les sociétés chinoises cotées à Wall Street

Un logo du géant chinois du covoiturage Didi Chuxing est visible à son siège à Pékin le 2 juillet 2021 (AFP)
Un logo du géant chinois du covoiturage Didi Chuxing est visible à son siège à Pékin le 2 juillet 2021 (AFP)
Short Url
Publié le Jeudi 08 juillet 2021

Gros temps pour les sociétés chinoises cotées à Wall Street

  • Deux autres groupes chinois cotés à Wall Street, Full Truck Alliance (fret et réservation de camions) et Kanzhun (recherche d'emploi), eux aussi objet d'une enquête du régulateur national, ont perdu respectivement mardi 6,4% et 15,9%
  • L'histoire des sociétés chinoises à Wall Street a vraiment commencé en septembre 2014 avec la cotation du géant du commerce en ligne Alibaba

NEW YORK : Frappées par un tour de vis réglementaire dans leur pays, les sociétés chinoises cotées à Wall Street dévissent en Bourse, boudées par certains investisseurs échaudés, dans un climat géopolitique incertain.

Le titre du "Uber chinois" Didi Chuxing a abandonné mardi 18,9%, plombé par une série d'annonces de l'Autorité chinoise de surveillance de la cybersécurité, qui a successivement ouvert une enquête, interdit à la société d'accepter de nouveaux utilisateurs et sommé les plateformes d'applications de retirer Didi de leur offre.

En cause, selon le régulateur, une "violation grave de la réglementation en matière de collecte des données des utilisateurs". Didi a promis des "rectifications".

Deux autres groupes chinois cotés à Wall Street, Full Truck Alliance (fret et réservation de camions) et Kanzhun (recherche d'emploi), eux aussi objet d'une enquête du régulateur national, ont perdu respectivement mardi 6,4% et 15,9%.

"Le risque réglementaire en Chine est une réalité", a commenté Nicholas Borst, responsable de la recherche sur la Chine pour la société d'investissement Seafarer Capital Partners. "Et je pense que les investisseurs commencent à prendre ça en compte."

L'histoire des sociétés chinoises à Wall Street a vraiment commencé en septembre 2014 avec la cotation du géant du commerce en ligne Alibaba.

Les investissements directs de capitaux étrangers au capital de ces entreprises étant interdits par le gouvernement chinois, les prétendants recourent à un double mécanisme complexe, appelé VIE côté chinois et ADR (ou ADS) côté américain, pour entrer à Wall Street et lever des capitaux.

En 2020, les sociétés chinoises ont levé quelque 11,7 milliards de dollars aux Etats-Unis, selon Renaissance Capital. La tendance s'est encore affirmée cette année avec 12,5 milliards de dollars sur le seul premier semestre, selon les données du cabinet Dealogic.

Mais après avoir longtemps laissé la bride sur le cou à ses fleurons de la tech, le gouvernement chinois a mis le holà en 2020, en commençant par Alibaba, objet d'une enquête anti-monopole.

"Les régulateurs chinois ont pris d'un coup conscience que ces entreprises étaient grandes, tentaculaires, présentes dans plusieurs secteurs", analyse Nicholas Borst. "La priorité est cette industrie (de la tech) dont ils ont l'impression qu'elle est hors de contrôle."

"Et je ne pense pas que les intérêts des actionnaires, en particulier des actionnaires étrangers, soient bien hauts dans la liste de leurs priorités", conclut-il.

«Davantage de clarté»

Reste, en toile de fond, la relation complexe entre Chine et Etats-Unis avec, pour enjeu majeur, la technologie, domaine dans lequel chacun des deux pays essaye de s'octroyer un avantage.

En mai, la Bourse du New York Stock Exchange (NYSE) a sorti de la cote trois groupes chinois, se conformant à un décret du président Donald Trump qui interdisait d'investir dans des entreprises accusées de collaborer avec l'armée chinoise.

Nicholas Borst rappelle néanmoins que beaucoup avaient prédit un assèchement des introductions de valeurs chinoises à Wall Street sous l'ère Trump. Mais "cela ne s'est pas produit", bien au contraire, souligne-t-il.

Le gendarme américain des marchés, la SEC, applique depuis mars une loi de 2020 imposant aux entreprises étrangères cotées aux Etats-Unis de se soumettre à un audit externe, sous peine de retrait de la cote.

L'alourdissement des contraintes réglementaires, côté chinois comme américain, devrait ralentir l'arrivée de nouvelles entités chinoises sur les marchés américains, prédit Winston Ma, professeur à l'université NYU de New York. "Il faut attendre de voir jusqu'où ira ce virage réglementaire", dit-il.

Depuis fin février, les entreprises chinoises cotées aux Etats-Unis se sont nettement repliées en valeur, Alibaba perdant un tiers de sa capitalisation tout comme JD.com, autre mastodonte du commerce sur internet.

"Les investisseurs tirent d'abord et posent des questions après", observe Brendan Ahern, responsable de l'investissement au sein de la société KraneShares.

Pour autant, cette réaction est "exagérée" au regard de la santé de ces entreprises, fait-il valoir, estimant que "ces sociétés sont très peu chères" comparées à d'autres entreprises équivalentes.

En outre, le plus souvent, "la régulation fait beaucoup de bruit mais elle n'a pas vraiment d'impact sur l'activité économique" de ces groupes, tempère-t-il.

Pour beaucoup, l'engagement des investisseurs américains a déjà atteint un tel niveau --environ mille milliards de dollars placés dans des acteurs chinois de la tech, selon Goldman Sachs-- que le marché ne reviendra pas en arrière, toujours décidé à profiter de cet accès direct à l'économie chinoise.

Brendan Ahern concède néanmoins que le temps est aujourd'hui à la prudence, voire à l'attentisme. "Les investisseurs vont vouloir davantage de clarté."

 

 


Saudi Eksab et le Guyana s’allient pour développer des investissements dans des secteurs clés

Saudi Eksab et le gouvernement de la Guyane ont signé un protocole d'accord afin d'envisager une collaboration en matière d'investissement dans des secteurs stratégiques clés. (Fourni)
Saudi Eksab et le gouvernement de la Guyane ont signé un protocole d'accord afin d'envisager une collaboration en matière d'investissement dans des secteurs stratégiques clés. (Fourni)
Short Url
  • Saudi Eksab et le gouvernement du Guyana ont signé un MoU pour développer des investissements conjoints dans des secteurs stratégiques clés
  • L’accord, conclu en marge de la Future Investment Initiative à Riyad, vise à renforcer la coopération économique et la diversification durable

RIYAD : Saudi Eksab et le gouvernement du Guyana ont signé un protocole d’accord (MoU) visant à explorer une collaboration en matière d’investissements dans des secteurs stratégiques clés, en marge de la Future Investment Initiative (FII) à Riyad.

Le protocole a été signé par Yazeed Alyahya, PDG de Saudi Eksab, et Zulfikar Ally, ministre guyanais du Service public, de l’Efficacité gouvernementale et de la Mise en œuvre, en présence du président du Guyana, Mohamed Irfaan Ali.

Selon un communiqué, cet accord ouvre la voie à un renforcement de la coopération pour promouvoir des opportunités d’investissement stratégiques et identifier de nouveaux domaines d’intérêt commun. Il consolide également le rôle de Saudi Eksab en tant que partenaire de confiance soutenant la croissance durable et la diversification économique.

« Le Guyana entre dans une phase de développement transformateur. À travers cette collaboration avec Saudi Eksab, nous souhaitons explorer des partenariats capables d’accélérer le développement des infrastructures et la diversification économique tout en favorisant la coopération mondiale », a déclaré Ally dans le communiqué.

De son côté, AlYahya a ajouté : « Ce partenariat marque une étape prometteuse dans notre mission visant à identifier des initiatives d’investissement à fort impact, génératrices d’une croissance économique partagée. Nous sommes impatients de concrétiser des opportunités significatives. »

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le PIF en passe d’atteindre 1 000 milliards de dollars d’actifs d’ici la fin de l’année, selon Al-Rumayyan

M. Al-Rumayyan a indiqué que le fonds a lancé plus de 100 entreprises dans un large éventail de secteurs afin de combler les lacunes du marché et de favoriser la diversification économique. (Argaam)
M. Al-Rumayyan a indiqué que le fonds a lancé plus de 100 entreprises dans un large éventail de secteurs afin de combler les lacunes du marché et de favoriser la diversification économique. (Argaam)
Short Url
  • Les actifs du PIF ont triplé depuis 2015 et devraient atteindre 1 000 milliards de dollars d’ici la fin de l’année, avec plus de 100 entreprises créées pour diversifier l’économie
  • Une nouvelle stratégie du fonds, centrée sur six secteurs clés dont le tourisme, la logistique et l’énergie renouvelable, vise à renforcer la transformation économique du Royaume

RIYAD : Yasir Al-Rumayyan, gouverneur du Fonds public d’investissement (PIF), a déclaré que les actifs du fonds ont triplé depuis 2015, ajoutant que l’objectif d’atteindre 1 000 milliards de dollars d’actifs d’ici la fin de cette année est presque atteint.

Le PIF constitue la pierre angulaire de la Vision 2030 de l’Arabie saoudite. Son effectif est passé d’environ 40 employés en 2015 à quelque 4 000 aujourd’hui, et le fonds dispose désormais de bureaux dans plusieurs grandes capitales mondiales.

Al-Rumayyan a indiqué que le PIF a lancé plus de 100 entreprises dans un large éventail de secteurs afin de combler les lacunes du marché et de stimuler la diversification économique.

Il a révélé qu’une nouvelle stratégie du PIF sera annoncée prochainement, celle-ci étant actuellement dans les dernières étapes d’approbation. Cette stratégie se concentrera sur six secteurs clés : le tourisme, les voyages et le divertissement, le développement urbain, la fabrication avancée et l’innovation, la logistique, l’énergie renouvelable et NEOM.

Cet axe stratégique, a-t-il souligné, permettra au fonds de hiérarchiser ses investissements selon des calendriers précis : « Nous ne voulons pas aborder tous les investissements avec le même niveau de priorité, » a-t-il ajouté.

Al-Rumayyan a également mis en avant le succès du PIF dans la relance de la King Abdullah Economic City, qui fait partie de son portefeuille. Il a expliqué que le PIF a augmenté sa participation de minoritaire à majoritaire, transformant une entreprise restée largement inactive pendant près de deux décennies en un pôle dynamique attirant ports, entreprises et industries automobiles, entre autres.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Beautyworld Middle East : le savoir-faire français entre innovation, luxe et clean beauty

Beautyworld Middle East a accueilli 86 marques françaises réunies sous la bannière Choose France. (Photo: ANFR)
Beautyworld Middle East a accueilli 86 marques françaises réunies sous la bannière Choose France. (Photo: ANFR)
Short Url
  • Le pavillon français à Beautyworld Middle East 2025 a mis en avant 86 marques, illustrant l’excellence et l’innovation françaises dans le secteur de la beauté et des cosmétiques
  • Face à un marché du Golfe en forte croissance, les entreprises françaises — entre tradition, technologie et durabilité — confirment leur capacité à répondre aux nouvelles attentes d’un secteur en expansion

DUBAÏ : Du 27 au 29 octobre, Beautyworld Middle East a accueilli 86 marques françaises réunies sous la bannière Choose France. Organisé par Business France, le pavillon met en lumière le savoir-faire français dans les domaines de la beauté, des cosmétiques et du bien-être, allant des soins de la peau et de la parfumerie aux produits en marque blanche et innovations technologiques.

Dans ce cadre, cinq marques françaises se distinguent par leur approche innovante et leur capacité à séduire le marché du Golfe, en pleine expansion.

Atelier du Savon : l’excellence des ingrédients naturels

Frédéric Brunel-Acquaviva, PDG de l’Atelier du Savon, dirige une manufacture spécialisée dans les savons et cosmétiques naturels, située dans le sud de la France. L’entreprise commercialise ses propres marques, mais réalise également des productions en marque blanche pour des hôtels et distributeurs au Moyen-Orient.

« La cosmétique française est reconnue pour sa qualité ; nos partenaires souhaitent intégrer des ingrédients locaux comme la luffa, l’huile de figue de barbarie ou l’huile de date », précise-t-il.

--
L’Atelier du Savon (Photo: ANFR)

Trois ans après sa première participation à Dubaï, l’entreprise continue d’innover grâce à un laboratoire de R&D interne.

Le Laboratoire des Granions : le collagène au cœur de l’innovation

Créé en 1948, le Laboratoire des Granions est un acteur majeur des compléments alimentaires en France. Ilias Kadi, responsable export, met en avant le succès du Collagène Eternity, un collagène à bas poids moléculaire pour une meilleure assimilation.

Présent dans plus de 16 000 pharmacies en France et exporté dans 50 pays, le laboratoire combine expertise pharmaceutique et innovation afin de répondre aux besoins d’un marché international exigeant.

--
Le Laboratoire des Granions (Photo: ANFR)

Onérique : le skincare émotionnel

Fondée par Glorimar Primera-Riedweg, Onérique se distingue par une approche sensorielle et émotionnelle du soin. « Chaque produit doit éveiller des sensations positives dès le premier contact », explique la fondatrice. La marque présente trois produits phares au salon : des perles de soin à base d’algues marines, un exfoliant et une crème mousse hydratante.

Présente à Beautyworld Middle East, Onérique cherche à développer des partenariats aux Émirats arabes unis et en Arabie saoudite.

--
Onérique ​​​​​​(Photo: ANFR)

L’Officine du Monde : la nigelle au service du bien-être

La marque française, fondée par Olivier Decazes et par la Dr Rita Massoud, pharmacienne franco-égyptienne, exploite les vertus millénaires de la nigelle pour concevoir des compléments alimentaires et cosmétiques. Grâce à la thymoquinone, principe actif anti-inflammatoire de la plante, l’entreprise propose des solutions pour la peau, le confort articulaire ou la régulation de la glycémie entre autres.

« Tout est formulé par un pharmacien, avec des ingrédients importés d’Inde, d’Égypte, d’Éthiopie et de Tunisie. Et Tous les produits sont fabriqués en France », souligne Mr. Decazes.

--
L’Officine du Monde (Photo: ANFR)

Creation Parfums Paris 26 : la passion du parfum sur mesure

Virginie Smadja, fondatrice de Creation Parfums Paris 26, conçoit des parfums en private label pour des clients dans le monde entier, notamment dans les pays du Golfe.

« Chaque client peut avoir des demandes différentes, ce qui rend le métier fascinant », explique-t-elle.

--
"Just Together" (Photo: Instagram)

Dernièrement, elle a lancé son propre parfum, Just Together, alliant la tradition de l’Oud à des fragrances plus fraîches et sucrées, inspirées de la French touch. Pour Virginie, « ce n’est plus un métier, mais une véritable passion.»

Un marché régional en pleine expansion

Le salon met en évidence le rôle stratégique du Moyen-Orient, et plus particulièrement des Émirats arabes unis, dans l’univers de la beauté et du luxe. Évalué à 8,5 milliards USD en 2024, le marché des cosmétiques dans la région affiche une croissance soutenue de près de 6 % par an, portée par une demande accrue en innovation, qualité et durabilité.

Véritable plateforme de rayonnement pour l’ensemble du Golfe, les Émirats s’imposent comme un carrefour incontournable pour les marques internationales.

La présence française à Beautyworld Middle East illustre parfaitement cette dynamique : entre parfumerie, soins high-tech et cosmétiques écoresponsables, les entreprises tricolores confirment leur savoir-faire unique et leur capacité à allier héritage, excellence et innovation au service des nouvelles attentes du marché.