La tour penchée de Herat inquiète les Afghans et les historiens

Les minarets historiques, autrefois un « exemple brillant » de l’architecture moghole, dans la province de Herat en Afghanistan, doivent retrouver leur ancienne gloire. (Fichiers / AFP)
Les minarets historiques, autrefois un « exemple brillant » de l’architecture moghole, dans la province de Herat en Afghanistan, doivent retrouver leur ancienne gloire. (Fichiers / AFP)
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Publié le Mercredi 02 septembre 2020

La tour penchée de Herat inquiète les Afghans et les historiens

  • Le minaret s'est incliné de près de 60 degrés en raison de l’usure naturelle
  • Il est au-delà de la capacité des ingénieurs afghans de le reconstruire d'un point de vue technique, mais aussi par manque de ressources

KABOUL : La tour emblématique de Herat en Afghanistan, l’une des cinq connues sous le nom de minarets de Musalla, a survécu à quarante ans de guerre, pourtant elle pourrait bientôt basculer en raison de l’usure naturelle et du manque d’efforts de restauration.

« Le minaret s'est incliné de près de 60 degrés en raison de changements naturels tels que des inondations, des tremblements de terre et d'autres catastrophes. Elle a besoin d’une attention urgente », explique à Arab News Arya Rawoufyan, chef du département de l’Information et de la Culture de Herat.

Construit au xve siècle par la reine timouride Goharshad Begum, le minaret est haut de plus de 30 mètres et large de près de 3 mètres. Jusqu’en 2007, les voitures pouvaient encore circuler entre les minarets.

« Lorsque la circulation des voitures a commencé à endommager la structure, les autorités l’ont interdite et ont mis en place un blocus, mais certaines voitures circulent toujours », a déclaré Rahima Jami, une législatrice de Herat, à Arab News. D’après les historiens, la reine Goharshad présentait un vif intérêt pour l’art et la culture. C’est à cet intérêt qu’ils attribuent la construction, sur le site, du complexe original de madrasa, qui abritait 20 minarets. Jusqu'en 1885, date à laquelle la plupart d’entre eux ont été détruits par les forces britanniques, durant le conflit avec la Russie.

Herat subira plus tard le poids de l’occupation soviétique de la région et des guerres qui ont suivi, jusqu’au départ de l’Armée rouge dans les années 1980.

Aujourd'hui, il ne reste que cinq minarets de ce qui était autrefois un « exemple brillant » de l'architecture moghole.

« Les minarets font partie de ce qui était autrefois un complexe admirablement décoré de savoir et de dévotion islamiques dans la région, le long de la route de la Soie à l'ouest de Herat », a déclaré Rawoufyan. Considérée comme un berceau de l'art et de la culture en Afghanistan, Herat, limitrophe avec l'Iran et le Turkménistan, est la deuxième plus grande ville du pays.

Célèbre pour une grande variété d'aliments, tels que le raisin et le safran, et l'artisanat local, y compris des tapis au design raffiné, Herat a longtemps été une plaque tournante des activités commerciales régionales et internationales.

Herat est devenu importante au xiiie siècle après que Gengis Khan a conquis plusieurs villes afghanes, dont Herat et Kaboul.

Une fois que l’armée a quitté l'Afghanistan, Herat est restée sous la domination moghole pendant des années et elle est finalement devenu le foyer d'éminents poètes, érudits et artistes persans.

Les minarets qui autrefois « se distinguaient sur l'étendue sèche de la région » sont aujourd'hui entourés de maisons et de commerces anciens et nouveaux.

Pendant des années, les autorités ont tenté de faire inscrire les vestiges sur la liste du patrimoine mondial par l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (Unesco) mais elles ont échoué en raison de leur détérioration et du manque de ressources pour redonner aux minarets leur gloire passée.

Pour faciliter les efforts de restauration, l’ancien président Hamid Karzai a demandé de l’aide à l’Allemagne, à la France, à l’Italie et à l’Inde, par l’intermédiaire de l’Unesco, pour empêcher la destruction des minarets.

« Jusqu'à présent, aucune des nations ne s'est manifestée, mais l'Unesco a déboursé plus de 250 000 dollars pour la fortification des fondations des cinq minarets et pour la construction d'un mur afin de consolider la route qui traverse le site, où la circulation était autrefois une menace majeure », a déclaré Rawoufyan.

Tandis que l'Unesco a su saisir l'occasion et que Kaboul est disposée à couvrir les dépenses de restauration, les autorités ont déclaré qu'elles ne pourraient évaluer le coût total qu'après une « évaluation technique » du site.

« Il est au-delà de la capacité des ingénieurs afghans de le reconstruire d'un point de vue technique, mais aussi par manque de ressources », a déclaré Rawoufyan.

Cependant, même si les responsables réussissent à restaurer le minaret le plus gravement touché, pour Rawoufyan, l’Afghanistan pourrait ne pas être en mesure de faire inscrire le site au patrimoine mondial de l’Unesco car « plusieurs critères » ne sont pas remplis.

« Des développements incontrôlés, de nouveaux immeubles de grande hauteur près des minarets, des formalités administratives et l’incapacité de la municipalité à arrêter leur construction ont changé le caractère ancien et historique de la zone, qui est un critère clé », a déclaré Rawoufyan.

Jami a ajouté que certains véhicules empruntent toujours la route qui traverse les minarets et a accusé Kaboul de « ne pas prêter attention » à la destruction de ce trésor mondial.

« C'est notre bijou national et une partie de l’histoire de la civilisation islamique, il doit être protégé à tout prix », a-t-elle déclaré à Arab News.

Haji Rafiq Shaheer, historien et activiste de la société civile, s'est demandé pourquoi « malgré les progrès technologiques », le gouvernement était incapable de restaurer la structure.

« Comment se fait-il que dans le passé, avec des ressources limitées, nous ayons réussi à construire plus d'une douzaine de ces minarets, mais que, aujourd'hui, avec tant d'avancées et de progrès dans tous les domaines, nous n’en soyons pas capables ? Il est dommage que nous ne puissions pas protéger cette icône qui représente notre histoire, notre autorité et notre honneur », a-t-il déclaré à Arab News.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com  


Gaza: une commission de l'ONU accuse Israël de «génocide»

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  • La commission, qui ne s'exprime pas au nom de l'ONU, est arrivée "à la conclusion qu'un génocide se produi(sai)t à Gaza et continu(ait) de se produire" dans ce territoire palestinien,
  • "La responsabilité incombe à l'État d'Israël", a-t-elle ajouté en présentant un nouveau rapport

GENEVE: Une commission d'enquête internationale indépendante de l'ONU a accusé mardi Israël de commettre un "génocide" à Gaza depuis octobre 2023 avec l'intention de "détruire" les Palestiniens, mettant en cause le Premier ministre et d'autres responsables israéliens.

La commission, qui ne s'exprime pas au nom de l'ONU, est arrivée "à la conclusion qu'un génocide se produi(sai)t à Gaza et continu(ait) de se produire" dans ce territoire palestinien, a déclaré à l'AFP sa présidente, Navi Pillay.

"La responsabilité incombe à l'État d'Israël", a-t-elle ajouté en présentant un nouveau rapport.

Israël a "rejeté catégoriquement" ce "rapport biaisé et mensonger et appelle à la dissolution immédiate" de la commission, a réagi son ministère des Affaires étrangères.

Sa publication intervient près de deux ans après le début de la guerre, déclenchée par l'attaque sans précédent du Hamas le 7 octobre 2023 en Israël. Depuis, le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a juré de détruire le mouvement islamiste qui a pris le pouvoir en 2007 à Gaza.

La commission d'enquête a conclu que les autorités et les forces de sécurité israéliennes avaient commis "quatre des cinq actes génocidaires" définis par la Convention de 1948 pour la prévention et la répression du crime du génocide.

A savoir: "meurtre de membres du groupe; atteinte grave à l'intégrité physique ou mentale de membres du groupe; soumission intentionnelle du groupe à des conditions d'existence devant entraîner sa destruction physique totale ou partielle; et mesures visant à entraver les naissances au sein du groupe".

Cette commission a conclu que le président israélien, Isaac Herzog, le Premier ministre, Benjamin Netanyahu, et l'ancien ministre de la Défense, Yoav Gallant, avaient "incité à commettre un génocide et que les autorités israéliennes (n'avaient) pas pris de mesures" pour les en empêcher.

"Intention de détruire" 

"Il est clair qu'il existe une intention de détruire les Palestiniens à Gaza par des actes répondant aux critères énoncés dans la Convention sur le génocide", a relevé dans un communiqué Mme Pillay, qui fut présidente du Tribunal pénal international pour le Rwanda et juge à la Cour pénale internationale (CPI).

Les plus hauts dirigeants israéliens "ont orchestré une campagne génocidaire", a ajouté la Sud-Africaine de 83 ans, ancienne Haute-Commissaire de l'ONU aux droits de l'homme.

La commission n'est pas une instance juridique mais ses rapports peuvent accroître la pression diplomatique et servent à recueillir des preuves que les tribunaux peuvent utiliser.

La commission a conclu un accord de coopération avec la Cour pénale internationale (CPI) avec laquelle "nous avons partagé des milliers d'informations", a expliqué Mme Pillay à l'AFP.

"La communauté internationale ne peut rester silencieuse face à la campagne génocidaire lancée par Israël contre le peuple palestinien à Gaza. Lorsque des signes et des preuves manifestes de génocide apparaissent, l'absence d'action pour y mettre fin équivaut à une complicité", a souligné Mme Pillay.

La campagne de représailles militaires dans le territoire palestinien a fait près de 65.000 morts, selon des données du ministère de la Santé de la bande de Gaza, placé sous l'autorité du Hamas, données jugées fiables par l'ONU.

Depuis le début de la guerre, Israël a été accusé à plusieurs reprises de commettre un génocide à Gaza, par diverses ONG, des experts indépendants de l'ONU, et jusque devant la justice internationale, à l'initiative de l'Afrique du Sud.

Les autorités israéliennes ont toujours vigoureusement rejeté ces accusations.

L'ONU n'a pas qualifié la situation de génocide, mais le chef des opérations humanitaires a exhorté à la mi-mai les dirigeants mondiaux à "agir pour empêcher un génocide".

A La Haye, la Cour internationale de justice (CIJ) avait sommé Israël dès janvier 2024 de prévenir tout acte de génocide. Quatre mois après, le procureur de la CPI avait demandé que des mandats d'arrêt soient délivrés à l'encontre de MM. Netanyahu et Gallant, soupçonnés de crimes contre l'humanité et crimes de guerre.

La CPI est depuis dans le collimateur de Washington qui a pris des mesures contre des magistrats ayant autorisé la Cour à émettre ces mandats d'arrêt, notamment l'interdiction d'entrée sur le sol américain et le gel des avoirs détenus aux États-Unis.


Rubio promet un soutien "indéfectible" à Israël, avant une visite à Doha

Le secrétaire d'État américain Marco Rubio et le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu visitent le Mur occidental, le lieu de prière le plus sacré du judaïsme, dans la vieille ville de Jérusalem. (AP)
Le secrétaire d'État américain Marco Rubio et le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu visitent le Mur occidental, le lieu de prière le plus sacré du judaïsme, dans la vieille ville de Jérusalem. (AP)
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  • En visite à Jérusalem, le secrétaire d’État Marco Rubio a réaffirmé le soutien « indéfectible » des États-Unis à Israël dans sa guerre contre le Hamas à Gaza
  • Alors que les offensives israéliennes se poursuivent, causant de lourdes pertes civiles à Gaza, les critiques internationales s’intensifient

Jérusalem: Le secrétaire d'Etat Marco Rubio a promis lundi à Jérusalem le "soutien indéfectible" des Etats-Unis à Israël pour éliminer le mouvement islamiste palestinien Hamas à Gaza, à la veille d'un déplacement à Doha.

Durant la visite de M. Rubio, l'armée israélienne a poursuivi son offensive dans la bande de Gaza assiégée et affamée, la Défense civile locale faisant état d'au moins 49 morts, dont des enfants.

Lancée en riposte à une attaque sans précédent du Hamas en Israël le 7 octobre 2023, cette offensive a fait des dizaines de milliers de morts et détruit une grande partie du territoire palestinien, où le mouvement islamiste a pris le pouvoir en 2007.

Le déplacement de M. Rubio a coïncidé avec un sommet arabo-islamique à Doha, quelques jours après une attaque israélienne inédite le 9 septembre au Qatar contre des chefs du Hamas.

"Les habitants de Gaza méritent un avenir meilleur, mais cet avenir meilleur ne pourra commencer que lorsque le Hamas sera éliminé", a déclaré M. Rubio après une rencontre à Jérusalem avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu.

"Vous pouvez compter sur notre soutien indéfectible et notre engagement à voir cela se concrétiser", a-t-il ajouté.

M. Rubio se rend mardi au Qatar, en route pour Londres, afin de "réaffirmer le soutien total des Etats-Unis à la sécurité et la souveraineté du Qatar après l'attaque israélienne", selon le département d'Etat.

La frappe aérienne au Qatar, un médiateur entre Israël et le Hamas, a contrarié le président Donald Trump.

"Le Qatar a été un très grand allié. Israël et tous les autres, nous devons faire attention. Quand nous attaquons des gens, nous devons être prudents", a-t-il dit dimanche.

Malgré cette critique, M. Netanyahu a estimé que M. Trump était "le plus grand ami" qu'Israël ait jamais eu à la Maison Blanche.

- "Animaux barbares" -

Au sommet de Doha, l'émir du Qatar, cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani, s'en est prix à Israël, l'accusant de "vouloir faire échouer les négociations" en vue d'un cessez-le-feu à Gaza et d'une libération des otages enlevés durant l'attaque du 7-Octobre.

Un communiqué final du sommet a appelé "tous les Etats à revoir les relations diplomatiques et économiques avec Israël", alors que les six monarchies du Golfe ont appelé les Etats-Unis à "user de leur influence" pour contenir Israël.

A Jérusalem, M. Rubio s'est montré pessimiste quant à la possibilité d'une solution "diplomatique" à Gaza, qualifiant le Hamas d'"animaux barbares".

"Même si nous souhaitons vivement qu'il existe un moyen pacifique et diplomatique pour mettre fin (à la guerre) -et nous continuerons à explorer cette voie-, nous devons également nous préparer à la possibilité que cela ne se produise pas", a-t-il dit.

M. Rubio a aussi affiché la solidarité des Etats-Unis avec Israël avant un sommet coprésidé par la France et l'Arabie saoudite le 22 septembre à l'ONU, destiné à promouvoir la reconnaissance d'un Etat de Palestine, au côté d'Israël.

Une initiative largement symbolique dans la mesure où Israël s'oppose fermement à la création d'un tel Etat auquel aspirent les Palestiniens.

Les Etats-Unis sont également hostiles à cette démarche, qui selon M. Rubio, a "enhardi" le Hamas.

En soirée, le secrétaire d'Etat a rencontré à Jérusalem des familles d'otages, selon un responsable du département d'Etat. Sur les 251 personnes enlevées durant l'attaque du 7-Octobre, 47 sont encore retenues à Gaza, dont 25 décédées selon l'armée israélienne.

- "Un corps sans âme" -

Dans le territoire palestinien, la Défense civile a indiqué que plus de la moitié des 49 Palestiniens tués l'avaient été à Gaza-ville, où l'armée a intensifié ses attaques avec l'objectif de s'en emparer.

Compte-tenu des restrictions imposées aux médias à Gaza et des difficultés d'accès sur le terrain, l'AFP n'est pas en mesure de vérifier de manière indépendante les informations des différentes parties.

L'armée israélienne, qui présente Gaza-ville comme l'un des derniers bastions du Hamas dans le territoire palestinien, y a détruit plusieurs tours d'habitation en accusant le Hamas de s'y cacher.

Les Palestiniens continuent de fuir, en grand nombre, la ville et ses environs, qui comptaient un million d'habitants selon l'ONU.

"Je me sens comme un corps sans âme", dit Susan Annan, une Palestinienne qui habitait dans l'une de tours détruites. "Nous avons quitté notre maison avec seulement nos vêtements. Nous n'avons rien pu emporter."

L'attaque du 7-Octobre a entraîné la mort de 1.219 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles.

Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts à Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire. L'ONU y a déclaré la famine, ce que Israël dément.


La flottille pour Gaza quitte la Tunisie, direction le territoire palestinien

Après plusieurs reports, la flottille internationale pour Gaza a quitté lundi la Tunisie pour mettre le cap sur le territoire palestinien assiégé par Israël, dans le but de "briser le blocus israélien" et d'ouvrir un "corridor" humanitaire. (AFP)
Après plusieurs reports, la flottille internationale pour Gaza a quitté lundi la Tunisie pour mettre le cap sur le territoire palestinien assiégé par Israël, dans le but de "briser le blocus israélien" et d'ouvrir un "corridor" humanitaire. (AFP)
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  • Une vingtaine de bateaux venus de Barcelone (Espagne) ont quitté Bizerte, les derniers étant partis à l'aube lundi, selon un photographe de l'AFP sur place
  • Yasemin Acar, du comité de coordination de la partie maghrébine de la flottille, a posté sur Instagram des images de bateaux tunisiens prenant aussi la mer ces dernières heures, avec le message "le blocus de Gaza doit cesser"

BIZERTE: Après plusieurs reports, la flottille internationale pour Gaza a quitté lundi la Tunisie pour mettre le cap sur le territoire palestinien assiégé par Israël, dans le but de "briser le blocus israélien" et d'ouvrir un "corridor" humanitaire.

"Nous essayons d'envoyer un message à la population de Gaza, (de lui dire) que le monde ne l'a pas oubliée", a dit à l'AFP la militante écologiste suédoise Greta Thunberg avant d'embarquer dans le port de Bizerte, dans le nord de la Tunisie.

"Lorsque nos gouvernements ne prennent pas leurs responsabilités, nous n'avons pas d'autre choix que de prendre les choses en main", a-t-elle ajouté.

Une vingtaine de bateaux venus de Barcelone (Espagne) ont quitté Bizerte, les derniers étant partis à l'aube lundi, selon un photographe de l'AFP sur place.

Yasemin Acar, du comité de coordination de la partie maghrébine de la flottille, a posté sur Instagram des images de bateaux tunisiens prenant aussi la mer ces dernières heures, avec le message "le blocus de Gaza doit cesser", "nous partons par solidarité, dignité et pour la justice".

Les embarcations arrivées d'Espagne s'étaient transférées à Bizerte après un séjour mouvementé à Sidi Bou Saïd, près de Tunis.

La "Global Sumud Flotilla", accueillie par des rassemblements de soutien, a indiqué que deux de ses bateaux avaient été visés par des attaques de drones deux nuits de suite la semaine passée, publiant des vidéos à l'appui. Après la deuxième annonce, les autorités tunisiennes ont dénoncé "une agression préméditée" et dit mener une enquête.

L'eurodéputée franco-palestinienne Rima Hassan qui, comme Greta Thunberg, avait été détenue à bord du "Madleen" lors d'une précédente traversée vers Gaza, a dit à l'AFP redouter "bien entendu" de nouvelles attaques, ajoutant: "on se prépare aux différents scénarios".

Selon elle, les personnalités les plus en vue - dont l'actrice française Adèle Haenel - ont été réparties entre les deux plus gros bateaux de coordination "de manière à équilibrer et (ne) pas concentrer toutes les personnalités visibles dans un seul et même bateau".

Le départ de Tunisie a été repoussé à plusieurs reprises en raison de motifs de sécurité, de retard dans les préparatifs pour certains bateaux et de la météo.

La Global Sumud Flotilla ("sumud" signifie "résilience" en arabe), qui comprend aussi des embarcations parties ces derniers jours de Corse (France), Sicile (Italie) et Grèce, avait initialement prévu d'atteindre le territoire palestinien à la mi-septembre, après deux tentatives bloquées par Israël en juin et juillet.