Portugal: décès de Otelo Saraiva de Carvalho, stratège de la Révolution des Oeillets

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Publié le Dimanche 25 juillet 2021

Portugal: décès de Otelo Saraiva de Carvalho, stratège de la Révolution des Oeillets

Le major Otelo Saraiva de Carvalho (à droite), chef de la « Révolution des capitaines », tient un œillet à la main, à Mora (130 km de Lisbonne), le 13 juin 1976. (AFP)
  • «Otelo», comme l'appellent les Portugais, est mort à l'hôpital militaire à Lisbonne, où il était hospitalisé
  • «Il est devenu à juste titre l'un des symboles» de la Révolution, qui «a mis un terme à la plus longue dictature du XXe siècle en Europe ouvrant la voie à la démocratie»

LISBONNE: Otelo Saraiva de Carvalho, stratège du "mouvement des capitaines" qui a renversé la dictature le 25 avril 1974 au Portugal, est décédé dimanche à Lisbonne à l'âge de 84 ans, a annoncé le colonel Vasco Lourenço, porte-parole des capitaines d'avril.


"Otelo", comme l'appellent les Portugais, est mort à l'hôpital militaire à Lisbonne, où il était hospitalisé, selon les médias locaux.


Ses obsèques sont prévues mercredi prochain, a indiqué l'Association 25 avril, héritière du "mouvement des capitaines", précisant qu'il sera incinéré.


"Il est devenu à juste titre l'un des symboles" de la Révolution, qui "a mis un terme à la plus longue dictature du XXe siècle en Europe ouvrant la voie à la démocratie", a souligné dans un communiqué le cabinet du Premier ministre portugais, Antonio Costa, qui a mis en avant sa "capacité stratégique et opérationnelle" ainsi que "son engagement et sa générosité".


Le ministre de la Défense, Joao Gomes Cravinho, lui a rendu hommage pour "son rôle dans la conquête de la liberté".


Le commandant Otelo de Carvalho, "cerveau militaire" de la Révolution des œillets, a dirigé dans l'anonymat toute la rébellion des capitaines qui a mis fin, en une matinée, pratiquement sans effusion de sang, à plus de quarante ans de dictature salazariste.


Liberté d'expression, suffrage universel, égalité des chances entre les hommes et les femmes, droit de grève, Sécurité sociale pour tous... les Portugais découvraient alors la démocratie.


"Otelo" était né au Mozambique en 1936 et avait débuté sa carrière militaire dans les années 60, alors que le pays est engagé dans les guerres coloniales.


Après la Révolution, sa popularité lui a fait espérer un rôle politique de poids, et il a été candidat deux fois à la présidentielle, une fois en 1976 présenté par des organisations populaires, puis en 1980, à la tête d'un mouvement d'extrême gauche. 


Personnalité déroutante et controversée, il a été condamné en 1987 à 15 ans de prison pour complicité morale dans des attentats d'extrême gauche, puis amnistié en 1996. Il était accusé de participation au mouvement clandestin FP-25 impliqué dans plusieurs attentats meurtriers entre 1980 et 1987. 


L'enfant terrible de la Révolution, qui a passé cinq ans en prison, a toujours clamé son innocence et condamné la violence, mais avait reconnu cependant la paternité d'un "projet global" visant à la prise du pouvoir par les travailleurs.


Il a joué "un rôle pervers et destructeur dans la période qui a suivi le 25 Avril", a réagi dimanche le parti d'extrême droite Chega (Basta) dans un communiqué.


Le capitaine d'Avril, qui "suscite et a suscité de profonds clivages au sein de la société portugaise", a été "un protagoniste de premier plan dans un moment décisif de l'histoire contemporaine portugaise", a reconnu pour sa part le président portugais Marcelo Rebelo de Sousa dans un communiqué.


Le chef de l'Etat conservateur a en outre précisé qu'il était "trop tôt" pour que l'histoire puisse le juger avec le recul nécessaire".


Nucléaire: Paris, Berlin et Londres exhortent Téhéran à négocier «au plus vite, sans préconditions»

 Le président du Conseil européen António Costa, le Premier ministre japonais Shigeru Ishiba, le Premier ministre italien Giorgia Meloni, le président français Emmanuel Macron et le Premier ministre canadien Mark Carney arrivent pour une photo de famille lors du sommet du Groupe des Sept (G7) au Kananaskis Country Golf Course à Kananaskis, Alberta, Canada, le 16 juin 2025. (AFP)
Le président du Conseil européen António Costa, le Premier ministre japonais Shigeru Ishiba, le Premier ministre italien Giorgia Meloni, le président français Emmanuel Macron et le Premier ministre canadien Mark Carney arrivent pour une photo de famille lors du sommet du Groupe des Sept (G7) au Kananaskis Country Golf Course à Kananaskis, Alberta, Canada, le 16 juin 2025. (AFP)
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  • Dans la nuit de lundi à mardi, le ministère iranien des Affaires étrangères avait fait état de l'appel entre le chef de la diplomatie iranienne et chef négociateur pour le nucléaire avec ses homologues français, britannique et allemand
  • Jean-Noël Barrot, David Lammy et Johann Wadephul, qui se sont entretenus lundi soir avec la cheffe de la diplomatie de l'Union européenne Kaja Kallas, ont "appelé l'Iran à éviter toute fuite en avant contre les intérêts occidentaux"

PARIS: Les chefs de la diplomatie française, britannique et allemand ont "incité l'Iran à revenir au plus vite, sans préconditions, à la table des négociations" sur le programme nucléaire iranien, selon une source diplomatique française.

Jean-Noël Barrot, David Lammy et Johann Wadephul, qui se sont entretenus lundi soir avec la cheffe de la diplomatie de l'Union européenne Kaja Kallas, ont en outre "appelé l'Iran à éviter toute fuite en avant contre les intérêts occidentaux, toute extension régionale et toute escalade nucléaire" comme la non-coopération avec l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), la sortie du Traité sur la non-prolifération (TNP) ou le franchissement de seuils d'enrichissement, selon la même source.

Dans la nuit de lundi à mardi, le ministère iranien des Affaires étrangères avait fait état de l'appel entre le chef de la diplomatie iranienne et chef négociateur pour le nucléaire avec ses homologues français, britannique et allemand ainsi que Kaja Kallas.

Abbas Araghchi a estimé que les frappes israéliennes contre son pays "portent un coup" à la diplomatie.

"L'agression israélienne contre l'Iran en pleine négociation (sur le nucléaire avec les Etats-Unis, NDLR) porte un coup à la diplomatie", a-t-il déclaré.

La France, l'Allemagne et le Royaume Uni et l'UE sont membres avec la Chine et la Russie d'un accord sur le nucléaire conclu en 2015 et dont les Etats-Unis s'étaient unilatéralement retirés.

Paris, Berlin et Londres, qui forment le groupe E3, avaient entrepris des discussions avec Téhéran l'an passé pour tenter de trouver un nouvel accord sur le nucléaire.

Parallèlement, les Etats-Unis avaient entamé des négociations indirectes en début d'année qui butaient sur la question de l'enrichissement d'uranium iranien.

Un nouveau cycle de négociations devait avoir lieu la semaine dernière avant qu'Israël ne frappe l'Iran.

Les Etats-Unis et leurs alliés occidentaux, ainsi qu'Israël, considéré par des experts comme la seule puissance nucléaire au Moyen-Orient, accusent depuis longtemps la République islamique d'Iran de chercher à se doter de l'arme atomique, ce qu'elle a toujours nié.

Par ailleurs, des messages ont été passés par les ministres français, britannique et allemand à Israël "sur la nécessité de ne pas cibler les autorités, infrastructures et populations civiles", selon la source diplomatique française.

 


Les forces américaines restent «dans une posture défensive» au Moyen-Orient annonce la Maison Blanche

Les forces américaines "sont dans une posture défensive" au Moyen-Orient "et cela n'a pas changé", a indiqué lundi un porte-parole de la Maison Blanche, Alex Pfeiffer, sur X. (AFP)
Les forces américaines "sont dans une posture défensive" au Moyen-Orient "et cela n'a pas changé", a indiqué lundi un porte-parole de la Maison Blanche, Alex Pfeiffer, sur X. (AFP)
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  • "Ce que vous voyez en temps réel, c'est la paix par la force et l'Amérique d'abord. Nous sommes en position défensive dans la région, pour être forts, dans la poursuite d'un accord de paix, et nous espérons certainement que c'est ce qui se passera"
  • "Et le président (Donald) Trump l'a dit clairement, c'est sur la table. La question est de savoir si l'Iran l'acceptera"

WASHINGTON: Les forces américaines "sont dans une posture défensive" au Moyen-Orient "et cela n'a pas changé", a indiqué lundi un porte-parole de la Maison Blanche, Alex Pfeiffer, sur X.

"Nous défendrons les intérêts américains" dans la région, a-t-il ajouté, alors que le conflit entre Israël et l'Iran se poursuit pour la cinquième nuit consécutive.

"Ce que vous voyez en temps réel, c'est la paix par la force et l'Amérique d'abord. Nous sommes en position défensive dans la région, pour être forts, dans la poursuite d'un accord de paix, et nous espérons certainement que c'est ce qui se passera", a déclaré de son côté le ministre de la Défense, Pete Hegseth, interrogé sur la chaîne Fox News.

"Et le président (Donald) Trump l'a dit clairement, c'est sur la table. La question est de savoir si l'Iran l'acceptera", a-t-il ajouté.

Le président américain va écourter sa participation au sommet du G7 au Canada pour rentrer à Washington dans la soirée en raison de la situation au Moyen-Orient, a indiqué la Maison Blanche.

Ces déclarations sur la posture "défensive" des forces américaines surviennent alors que des informations diffusées par des médias israéliens ont fait état d'une supposée participation directe des Américains aux frappes contre l'Iran.

Entretemps, le porte-avions américain Nimitz, qui croisait en mer de Chine méridionale, a mis le cap à l'ouest et prend la direction du Moyen-Orient, a confirmé un responsable du Pentagone.

Il remonte actuellement le détroit de Malacca, entre l'île indonésienne de Sumatra et la Malaisie.

Des sites qui géolocalisent en temps réel les positions des avions dans le monde entier ont identifié pour leur part dans la nuit de dimanche à lundi le mouvement d'une trentaine d'avions ravitailleurs américains, qui ont décollé des Etats-Unis et se sont dirigés vers différentes bases militaires en Europe.

Israël, allié des Etats-Unis, a lancé vendredi une campagne aérienne massive d'une ampleur sans précédent contre l'Iran, en ciblant des centaines de sites militaires et nucléaires, avec l'objectif affiché de l'empêcher de se doter de l'arme nucléaire. L'Iran tire depuis des salves de missiles en riposte.

Le président américain a appelé sur son réseau Truth Social "tout le monde à évacuer Téhéran immédiatement".

"L'Iran aurait dû signer l'+accord+ quand je leur ai dit de signer. Quel dommage et quel gâchis de vies humaines. Pour le dire simplement, L'IRAN NE PEUT PAS AVOIR D'ARME NUCLEAIRE", a-t-il aussi écrit.

Les Etats-Unis aident déjà Israël à intercepter les missiles iraniens visant son territoire.

 

 


Conflit Israël-Iran: Trump quitte prématurément le G7

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  • Le président américain, dont le séjour dans les Rocheuses canadiennes devait se prolonger jusqu'à mardi en fin de journée et se conclure par une conférence de presse, "rentre à Washington pour s'occuper de nombreux sujets importants"
  • Cette annonce vient peu après que Donald Trump a écrit sur son réseau Truth Social: "Tout le monde devrait évacuer Téhéran immédiatement."

KANANASKIS: "A cause de ce qui se passe au Moyen-Orient, le président Trump va partir ce soir après le dîner" avec les autres dirigeants du sommet du G7 au Canada, un jour plus tôt que prévu, a annoncé lundi sa porte-parole Karoline Leavitt sur X.

Le président américain, dont le séjour dans les Rocheuses canadiennes devait se prolonger jusqu'à mardi en fin de journée et se conclure par une conférence de presse, "rentre à Washington pour s'occuper de nombreux sujets importants", a-t-elle déclaré par ailleurs dans un court communiqué.

Cette annonce vient peu après que Donald Trump a écrit sur son réseau Truth Social: "Tout le monde devrait évacuer Téhéran immédiatement."