Virus: À Barcelone, les soignants pris de court par la nouvelle vague

Des infirmières discutent d'un patient Covid-19 à l'unité de soins intensifs (USI) de l'hôpital del Mar à Barcelone le 4 août 2021. La Catalogne a le taux d'incidence de Covid-19 le plus élevé d'Espagne. (Josep Lago/AFP)
Des infirmières discutent d'un patient Covid-19 à l'unité de soins intensifs (USI) de l'hôpital del Mar à Barcelone le 4 août 2021. La Catalogne a le taux d'incidence de Covid-19 le plus élevé d'Espagne. (Josep Lago/AFP)
Short Url
Publié le Vendredi 06 août 2021

Virus: À Barcelone, les soignants pris de court par la nouvelle vague

  • À Barcelone, la nouvelle vague de Covid-19 a remis le système de santé sous une intense pression
  • Face à la rapidité des contagions dans cette région touristique du nord-est de l'Espagne, un hôpital a dû pousser les murs pour accueillir en réanimation dix patients de plus que sa capacité

BARCELONE, Espagne : Après un an et demi de pandémie, le personnel de l'hôpital del Mar de Barcelone s'attendait à vivre un été un peu plus serein. C'était sans compter la nouvelle vague de Covid-19, qui a remis le système de santé sous une intense pression.

"Cela nous a pris par surprise. Nous nous attendions à un rebond (...) mais pas de cette ampleur", reconnaît Antonia Vázquez, docteur responsable du département de médecine intensive de cet établissement situé sur le front de mer de la métropole catalane.

Face à la rapidité des contagions dans cette région touristique du nord-est de l'Espagne, l'hôpital a dû pousser les murs pour pouvoir accueillir trente patients en réanimation, soit dix de plus que sa capacité habituelle.

Et ce qui aurait dû être en temps normal une tranquille journée du mois d'août a marqué au contraire le pic des entrées en soins intensifs.

Vêtues de combinaisons intégrales afin de se protéger du virus, les infirmières entrent et sortent des boxes des patients, pour la plupart intubés. Les bips des moniteurs des patients résonnent et rappellent qu'ils luttent pour leur vie.

"Nous sommes à un moment critique, qui ressemble plus (que les autres vagues) à la première vague", qui avait particulièrement affecté l'Espagne, "et nous sommes dépassés", explique Desirée Ruiz, responsable des infirmières des soins intensifs.

En Catalogne, épicentre de cette nouvelle vague de Covid-19 en Espagne, près de la moitié (48,4%) des lits en soins intensifs sont occupés par des patients Covid, contre environ 20% au niveau national.

- Des patients plus jeunes -

La propagation du variant Delta, plus contagieux, associée à la fin de l'obligation du port du masque en extérieur et à la réouverture des bars de nuit et des discothèques, ont entraîné une explosion des cas en juin et en juillet parmi les jeunes, qui n'étaient pas encore vaccinés.

Grâce à l'avancée de la vaccination, le nombre de morts est, en revanche, resté limité.

Face à l'urgence, le gouvernement régional a notamment rétabli mi-juillet un couvre-feu à partir de 01H00 du matin à Barcelone et dans une grande partie de la région.

Ces mesures ont permis un recul des contaminations mais la baisse de la pression hospitalière se fait encore attendre, alors que les patients, de plus en plus jeunes, sont hospitalisés parfois plusieurs semaines après leur infection.

"Lors des précédentes vagues (de la pandémie), les moins de 40 ans étaient très rares, alors que nous en avons désormais plusieurs", souligne Antonia Vazquez, en précisant que l'âge moyen des patients en soins intensifs, pour la plupart non vaccinés, est désormais de 50 ans, contre 60-65 ans auparavant.

- "A bout" -

Dans un des boxes, la photo d'un nouveau-né est accrochée sur la paroi. A côté, sa mère, âgée de moins de 30 ans, lutte contre le Covid-19 après avoir dû subir une césarienne en urgence.

Les soignants, qui se mettent à plusieurs pour bouger un autre malade, ne cachent pas leur épuisement.

"Durant la première vague, personne n'imaginait une seule seconde arrêter de travailler mais, désormais, de plus en plus de gens disent +si je pouvais, je m'en irais et ne reviendrais pas+", confie Mme Vazquez. "Nous sommes tous à bout".

D'autant plus que cette vague a pris les hôpitaux de court en plein été.

"En une semaine, nous sommes passés de dix patients Covid dans l'hôpital à 150. Et en juin-juillet, pouvoir installer quatre étages d'hospitalisation (Covid) a été compliqué", explique Miguel Pera, directeur médical de l'hôpital.

Face à la saturation des hôpitaux, les autorités régionales, compétentes en matière de santé, ont suspendu les opérations non urgentes et ont même évoqué une suppression des congés. Une ligne rouge qu'aucun hôpital n'a toutefois voulu franchir.

"Le personnel est épuisé. Il y en a même qui ont besoin de soutien psychologique", confie Desirée Ruiz.

Compliqué dans ces conditions de supporter, après une dure nuit de garde, les rassemblements alcoolisés de jeunes sur la plage située face à l'hôpital.

 


Islamabad assure que le cessez-le-feu avec l'Afghanistan «tient»

Le cessez-le-feu entre Islamabad et Kaboul, prolongé jeudi à l'issue d'un cycle de négociations en Turquie "tient", a affirmé le ministère pakistanais des Affaires étrangères. (AFP)
Le cessez-le-feu entre Islamabad et Kaboul, prolongé jeudi à l'issue d'un cycle de négociations en Turquie "tient", a affirmé le ministère pakistanais des Affaires étrangères. (AFP)
Short Url
  • "Le cessez-le-feu tient mais toute provocation entraînera une riposte adaptée à la nature de la violation du cessez-le-feu"
  • Un nouveau cycle de discussions est prévu à Istanbul le 6 novembre pour tenter d'instaurer une trêve durable à la frontière entre les deux pays après des affrontements d'une ampleur inédite

ISLAMABAD: Le cessez-le-feu entre Islamabad et Kaboul, prolongé jeudi à l'issue d'un cycle de négociations en Turquie "tient", a affirmé le ministère pakistanais des Affaires étrangères.

"Le cessez-le-feu tient mais toute provocation entraînera une riposte adaptée à la nature de la violation du cessez-le-feu", a assuré Tahir Andrabi, porte-parole de ce ministère. Un nouveau cycle de discussions est prévu à Istanbul le 6 novembre pour tenter d'instaurer une trêve durable à la frontière entre les deux pays après des affrontements d'une ampleur inédite.

 


Soudan: le Conseil de sécurité de l'ONU condamne «l'assaut» des paramilitaires sur El-Facher

Le Conseil de sécurité de l'ONU a condamné jeudi "l'assaut" des paramilitaires soudanais sur la ville d'El-Facher, au Darfour, et ses "impacts dévastateurs sur les civils". (AFP)
Le Conseil de sécurité de l'ONU a condamné jeudi "l'assaut" des paramilitaires soudanais sur la ville d'El-Facher, au Darfour, et ses "impacts dévastateurs sur les civils". (AFP)
Short Url
  • Dans cette déclaration, le Conseil exprime sa "profonde inquiétude concernant l'escalade de la violence dans et autour d'El-Facher"
  • El-Facher, dernière grande ville du Darfour qui échappait au contrôle des Forces de soutien rapide (FSR), "déjà le théâtre de niveaux catastrophiques de souffrance humaine, a plongé dans un enfer encore plus noir"

NATIONS-UNIES: Le Conseil de sécurité de l'ONU a condamné jeudi "l'assaut" des paramilitaires soudanais sur la ville d'El-Facher, au Darfour, et ses "impacts dévastateurs sur les civils".

Dans cette déclaration, le Conseil exprime sa "profonde inquiétude concernant l'escalade de la violence dans et autour d'El-Facher", dont les paramilitaires des Forces de soutien rapide viennent de prendre le contrôle, et condamne les "atrocités qu'auraient commises les FSR contre la population civile, y compris exécutions sommaires et détentions arbitraires".

El-Facher, dernière grande ville du Darfour qui échappait au contrôle des Forces de soutien rapide (FSR), "déjà le théâtre de niveaux catastrophiques de souffrance humaine, a plongé dans un enfer encore plus noir, avec des informations crédibles d'exécutions de masse" après l'entrée des paramilitaires, a dénoncé devant le Conseil de sécurité le chef des opérations humanitaires de l'ONU, Tom Fletcher.

"Nous ne pouvons pas entendre les cris, mais pendant que nous sommes assis ici, l'horreur se poursuit. Des femmes et des filles sont violées, des gens mutilés et tués, en toute impunité", a-t-il ajouté.

Mais "la tuerie n'est pas limitée au Darfour", a-t-il alerté, s'inquiétant notamment de la situation dans le Kordofan voisin.

"Des combats féroces au Kordofan-Nord provoquent de nouvelles vagues de déplacement et menacent la réponse humanitaire, y compris autour de la capitale El-Obeid".

Des informations font état "d'atrocités à large échelle commises par les Forces de soutien rapide à Bara, dans le Kordofan-Nord, après la récente prise de la ville", a également dénoncé Martha Ama Akyaa Pobee, sous-secrétaire générale de l'ONU chargée de l'Afrique.

"Cela inclut des représailles contre des soi-disant collaborateurs, souvent ethniquement motivées", a-t-elle déploré.

"Au moins 50 civils ont été tués ces derniers jours à Bara, à cause des combats et par des exécutions sommaires. Cela inclut l'exécution sommaire de cinq bénévoles du Croissant rouge", a-t-elle indiqué.

Le Kordofan "est probablement le prochain théâtre d'opérations militaires pour les belligérants", a-t-elle mis en garde.

"Des attaques de drones de la part des deux parties touchent de nouveaux territoires et de nouvelles cibles. Cela inclut le Nil Bleu, Khartoum, Sennar, le Kordofan-Sud et le Darfour-Ouest, ce qui laisse penser que la portée territoriale du conflit s'élargit", a ajouté la responsable onusienne.

Décrivant la situation "chaotique" à El-Facher où "personne n'est à l'abri", elle a d'autre part noté qu'il était difficile d'y estimer le nombre de victimes.

La guerre au Soudan a fait des dizaines de milliers de morts, des millions de déplacés et provoqué la pire crise humanitaire actuelle, selon l'ONU.

Elle a été déclenchée en avril 2023 par une lutte de pouvoir entre deux anciens alliés: le général Abdel Fattah al-Burhane, commandant de l'armée et dirigeant de facto du Soudan depuis le coup d'Etat de 2021, et le général Mohamed Daglo, à la tête des FSR.


Ouragan Melissa: près de 50 morts dans les Caraïbes, l'aide afflue

Un homme passe devant les débris d'une maison endommagée après le passage de l'ouragan Melissa dans le village de Boca de Dos Rios, province de Santiago de Cuba, Cuba, le 30 octobre 2025. (AFP)
Un homme passe devant les débris d'une maison endommagée après le passage de l'ouragan Melissa dans le village de Boca de Dos Rios, province de Santiago de Cuba, Cuba, le 30 octobre 2025. (AFP)
Short Url
  • L’ouragan Melissa, le plus puissant à frapper la Jamaïque en près de 90 ans, a fait près de 50 morts en Haïti et en Jamaïque, laissant derrière lui des destructions massives et des centaines de milliers de sinistrés
  • L’aide internationale afflue vers les Caraïbes, avec des secours venus des États-Unis, du Venezuela, de la France et du Royaume-Uni, alors que les experts rappellent le rôle du réchauffement climatique dans l’intensification de ces catastrophes

CUBA: L'aide internationale afflue vendredi vers les Caraïbes dévastées par le passage de l'ouragan Melissa qui a fait près de 50 morts en Haïti et en Jamaïque.

Habitations en ruines, quartiers inondés et communications coupées... L'heure est à l'évaluation des dégâts causés par Melissa qui devrait désormais faiblir au dessus dans l'Atlantique nord après avoir passé les Bermudes.

Selon le Centre national américain des ouragans (NHC), les inondations devraient s'atténuer aux Bahamas, mais les crues pourraient demeurer à un niveau élevé à Cuba, en Jamaïque, en Haïti et en République dominicaine voisine.

Rendu plus destructeur par le réchauffement climatique, l'ouragan a été le plus puissant à toucher terre en 90 ans lorsqu'il a frappé la Jamaïque mardi en catégorie 5, la plus élevée sur l'échelle Saffir-Simpson, avec des vents d'environ 300 km/h.

"Le bilan confirmé est désormais de 19 morts" dont neuf à l'extrémité ouest de l'île, a déclaré jeudi soir la ministre jamaïcaine de l'Information Dana Morris Dixon, citée par les médias locaux.

De nombreux habitants n'ont toujours pas pu contacter leurs proches, ont expliqué les autorités. L'armée jamaïcaine s'emploie à dégager les routes bloquées, selon le gouvernement.

"Il y a eu une destruction immense, sans précédent, des infrastructures, des propriétés, des routes, des réseaux de communication et d'énergie", a déclaré depuis Kingston Dennis Zulu, coordinateur pour l'ONU dans plusieurs pays des Caraïbes. "Nos évaluations préliminaires montrent que le pays a été dévasté à des niveaux jamais vus auparavant".

- Melissa "nous a tués" -

A Haïti, pas directement touché par l'ouragan mais victime de fortes pluies, au moins 30 personnes, dont dix enfants, sont mortes, et 20 portées disparues, selon le dernier bilan des autorités communiqué jeudi. Vingt-trois de ces décès sont dus à la crue d'une rivière dans le sud-ouest du pays.

A Cuba, les communications téléphoniques et routières restent largement erratiques.

A El Cobre, dans le sud-ouest de l'île communiste, le son des marteaux résonne sous le soleil revenu: ceux dont le toit s'est envolé s'efforcent de réparer avec l'aide d'amis et de voisins, a constaté l'AFP.

Melissa "nous a tués, en nous laissant ainsi dévastés", a déclaré à l'AFP Felicia Correa, qui vit dans le sud de Cuba, près d'El Cobre. "Nous traversions déjà d'énormes difficultés. Maintenant, évidement, notre situation est bien pire."

Quelques 735.000 personnes avaient été évacuées, selon les autorités cubaines.

- Secouristes -

L'aide promise à l'internationale s'achemine dans la zone dévastée.

Les États-Unis ont mobilisé des équipes de secours en République dominicaine, en Jamaïque et aux Bahamas, selon un responsable du département d'État. Des équipes étaient également en route vers Haïti.

Le secrétaire d'État Marco Rubio a également indiqué que Cuba, ennemi idéologique, est inclus dans le dispositif américain.

Le Venezuela a envoyé 26.000 tonnes d'aide humanitaire à son allié cubain.

Le président du Salvador Nayib Bukele a annoncé sur X envoyer vendredi "trois avions d'aide humanitaire en Jamaïque" avec "plus de 300 secouristes" et "50 tonnes" de produits vitaux.

Kits de première nécessité, unités de traitement de l'eau: la France prévoit de livrer "dans les prochains jours" par voie maritime une cargaison d'aide humanitaire d'urgence en Jamaïque, selon le ministère des Affaires étrangères.

Le Royaume-Uni a débloqué une aide financière d'urgence de 2,5 millions de livres (2,8 millions d'euros) pour les pays touchés.

Le changement climatique causé par les activités humaines a rendu l'ouragan plus puissant et destructeur, selon une étude publiée mardi par des climatologues de l'Imperial College de Londres.

"Chaque désastre climatique est un rappel tragique de l'urgence de limiter chaque fraction de degré de réchauffement, principalement causé par la combustion de quantités excessives de charbon, de pétrole et de gaz", a déclaré Simon Stiell, secrétaire exécutif de l'ONU chargé du changement climatique, alors que la grande conférence climatique des Nations unies COP30 s'ouvre dans quelques jours au Brésil.

Avec le réchauffement de la surface des océans, la fréquence des cyclones (ou ouragans ou typhons), les plus intenses augmente, mais pas leur nombre total, selon le groupe d'experts du climat mandatés par l'ONU, le Giec.