En Grèce, «corps-à-corps» pour arrêter la course folle de l'incendie d'Eubée

Les forces déployées dans la partie nord d'Eubée ont été renforcées mardi et portées à 870 pompiers, dont beaucoup venus de Chypre, Slovaquie, Pologne, Serbie, Ukraine et Roumanie, selon les services d'incendies grecs. (Photo,AFP)
Les forces déployées dans la partie nord d'Eubée ont été renforcées mardi et portées à 870 pompiers, dont beaucoup venus de Chypre, Slovaquie, Pologne, Serbie, Ukraine et Roumanie, selon les services d'incendies grecs. (Photo,AFP)
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Publié le Mercredi 11 août 2021

En Grèce, «corps-à-corps» pour arrêter la course folle de l'incendie d'Eubée

  • En huit jours d'incendie sur cette vaste île montagneuse et boisée à 200 km d'Athènes, ce sont 49700 hectares qui sont déjà partis en fumée
  • Devant l'avancée du brasier, plus de 3 000 personnes ont été évacuées par la mer de l'immense île

AVGARIÁ: Villages assiégés, pinèdes carbonisées et maisons détruites: l'île grecque d'Eubée offrait un spectacle de désolation mardi alors que des centaines de pompiers et de volontaires luttaient pour arrêter la course folle du plus destructeur des incendies ayant frappé la Grèce.

En huit jours d'incendie sur cette vaste île montagneuse et boisée à 200 km d'Athènes, ce sont 49 700 hectares qui sont déjà partis en fumée, selon le Système européen d'information sur les feux de forêts (EFFIS).

Et depuis le 29 juillet, plus de 93 700 hectares ont été ravagés par les flammes dans ce pays méditerranéen frappé début août par la pire canicule en trois décennies. Moins de 2 300 hectares avaient brûlé en moyenne sur la même période entre 2008 et 2020.

Face à une "catastrophe naturelle aux proportions sans précédent", le Premier ministre Kyriakos Mitsotakis a annoncé le déblocage d'une enveloppe globale de 500 millions d'euros qui comprend à la fois des aides d'urgence aux habitants victimes des feux, mais aussi un plan de reconstruction des zones sinistrées.

En l'espace de quelques jours où le thermomètre a largement dépassé les 40° à de nombreux endroits, 586 incendies se sont déclarés dans le pays, a précisé le vice-ministre de la Protection civile, Nikos Hardalias. 

Devant l'avancée du brasier, plus de 3 000 personnes ont été évacuées par la mer de l'immense île d'Eubée dont la partie nord s'est embrasée le 3 août, selon les garde-côtes grecs.

Si les autorités ont jugé que "la situation est bien meilleure" mardi, les pompiers, aidés de nombreux volontaires, bataillaient toujours pour empêcher le feu d'atteindre Istiaia, une ville de 7 000 habitants, qui n'a pas été évacuée.

Les forces déployées dans la partie nord d'Eubée ont été renforcées mardi et portées à 870 pompiers, dont beaucoup venus de Chypre, Slovaquie, Pologne, Serbie, Ukraine et Roumanie, selon les services d'incendies grecs.

Dix-sept hélicoptères bombardiers d'eau étaient mobilisés, ainsi que huit avions, dont trois Canadairs français.

Dans le Péloponnèse, région également frappée par les incendies, les feux ont repris de plus belle, poussant les autorités à ordonner l'évacuation de plus d'une dizaine de petits villages dans la région de Gortynia.

"En un clin d'œil, nous avons perdu tout contrôle", a déploré le maire, Efstathios Soulis, à la télévision publique ERT, ajoutant que des dizaines de villages, d'unités agricoles et d'entreprises étaient en danger.

À Eubée, "les citoyens et les pompiers sont engagés dans une bataille au corps-à-corps, se battant avec tout leur cœur et toute leur âme", a déclaré sur sa page Facebook le maire d'Istiaia, Yiannis Kontzias.

La Grèce et la Turquie sont touchées par une vague d'incendies violents, qui ont fait huit morts sur les côtes turques et trois morts en Grèce.

La Turquie semblait toutefois désormais sortie d'affaire.

Seize personnes ont été interpellées, soupçonnées d'incendie criminel ou d'incendie par négligence, a indiqué la police.

«On les supplie de venir»

Des villages entiers ont été évacués et des centaines de maisons détruites à Eubée mais aussi dans l'agglomération d'Athènes, sur la péninsule du Péloponnèse et dans d'autres régions du pays.

En T-shirts et souvent sans masque ni casque, les volontaires, aidés de pompiers, luttaient sur plusieurs fronts pour contenir les flammes qui dévorent Eubée. 

Mardi, le maire d'Istiaia se montrait "optimiste" sur le front de Kamatriades, estimant que le feu y était "sous contrôle". 

Mais sur l'autre front, une centaine de pompiers se battaient contre l'avancée impitoyable des flammes, ont constaté des journalistes de l'AFP.

Dans le village balnéaire d'Asminio, menacé par les flammes, l'ordre d'évacuer a été donné mardi midi. "Où veux-tu qu'on aille?", hurle une sexagénaire qui refuse de quitter les lieux sous un ballet d'hélicoptères.

Dans les rues, envahies par des dizaines d'habitants, le ton monte: "Regarde, ce sont eux qui font le boulot", s'emporte Dimitri en montrant un camion de pompiers slovaque. "Ils sont où, les nôtres? On les supplie de venir et personne n'arrive".

Le Premier ministre demande pardon

Le maire d'Istiaia a estimé que "les hélicoptères avaient beaucoup aidé" lundi. "Si nous avions fait ça dès le début, nous aurions évité cette destruction", a-t-il dit.

À l'instar de l'opposition, de nombreux responsables locaux et habitants ont dénoncé le manque de réactivité et de moyens aériens mis en œuvre.

Le Premier ministre a "demandé pardon pour de possibles erreurs". "Nous avons fait tout ce qui était humainement possible, mais dans plusieurs cas, ce n'était pas assez", a-t-il déclaré lundi soir dans une allocution télévisée.

Nikos Hardalias a lui souligné mardi qu'il était "très dangereux" pour les pilotes de voler avec "zéro visibilité".


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.

 

 


Trump impose des restrictions d'entrée à sept autres pays et aux Palestiniens

Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
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  • Donald Trump élargit les interdictions d’entrée aux États-Unis à sept pays supplémentaires, dont la Syrie, et inclut les Palestiniens munis de documents de l’Autorité palestinienne
  • La Maison Blanche invoque la sécurité nationale, tout en prévoyant des exceptions limitées, dans le cadre d’un durcissement général de la politique migratoire

WASHINGTON: Donald Trump a étendu mardi les interdictions d'entrée aux Etats-Unis aux ressortissants de sept pays, dont la Syrie, ainsi qu'aux Palestiniens.

Le président américain a signé une proclamation "restreignant et limitant davantage l'entrée des ressortissants étrangers afin de protéger la sécurité des Etats-Unis", a indiqué la Maison Blanche.

Les nouveaux pays concernés par cette mesure sont le Burkina Faso, le Niger, le Mali, le Soudan du Sud et la Syrie, tandis que le Laos et la Sierra Leone passent de restrictions partielles à totales.

Les Palestiniens disposant de documents de voyage émis par l'Autorité palestinienne sont également visés.

L'administration Trump avait déjà imposé des restrictions totales visant les ressortissants de douze pays et des dizaines d'autres pays se sont vus imposer des restrictions partielles.

S'agissant de la Syrie, la mesure intervient quelques jours après une attaque meurtrière contre des soldats américains dans le centre de ce pays.

L'administration Trump dit avoir identifié des pays où les vérifications sont "tellement insuffisantes qu'elles justifiaient une suspension totale ou partielle de l'admission des ressortissants de ces pays".

La proclamation prévoit cependant des exceptions pour les résidents permanents légaux, les titulaires de visas existants, certaines catégories de visas comme les athlètes et les diplomates, et les personnes dont "l'entrée sert les intérêts nationaux des Etats-Unis".

Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump mène une vaste campagne contre l'immigration illégale et a considérablement durci les conditions d'entrée aux Etats-Unis et l'octroi de visas, arguant de la protection de la sécurité nationale.

Ces mesures visent ainsi à interdire l'entrée sur le territoire américain aux étrangers qui "ont l'intention de menacer" les Américains, selon la Maison Blanche.

De même, pour les étrangers qui "pourraient nuire à la culture, au gouvernement, aux institutions ou aux principes fondateurs" des Etats-Unis.

Le président américain s'en est récemment pris avec virulence aux Somaliens, disant qu'il "ne voulait pas d'eux chez nous".

En juin, il avait annoncé des interdictions d'entrée sur le territoire américain aux ressortissants de douze pays, principalement en Afrique et au Moyen-Orient (Afghanistan, Birmanie, Tchad, Congo-Brazzaville, Guinée équatoriale, Erythrée, Haïti, Iran, Libye, Somalie, Soudan, Yémen).

En revanche, le Turkménistan, pays qui figure parmi les plus reclus au monde, se voit accorder un satisfécit, la Maison Blanche évoquant mardi des "progrès significatifs" dans cet Etat d'Asie centrale.

Du coup, les ressortissants de ce pays pourront à nouveau obtenir des visas américains, mais uniquement en tant que non-immigrants.

Lors de son premier mandat (2017-2021), Donald Trump s'en était pris de façon similaire à certains pays, ciblant principalement des pays musulmans.