L'«Autopilot» de Tesla sous les phares des autorités américaines après onze accidents

Le Center for Auto Safety, un groupe de défense des consommateurs, s'est réjoui de l'annonce de cette enquête, espérant que quelque chose sera «fait pour éviter de futurs blessés ou morts». (Photo, AFP)
Le Center for Auto Safety, un groupe de défense des consommateurs, s'est réjoui de l'annonce de cette enquête, espérant que quelque chose sera «fait pour éviter de futurs blessés ou morts». (Photo, AFP)
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Publié le Mardi 17 août 2021

L'«Autopilot» de Tesla sous les phares des autorités américaines après onze accidents

  • L'enquête va porter sur les Model Y, X, S et 3 de la marque américaine, mis sur le marché entre 2014 et 2021
  • Ces accidents ont entraîné la mort d'une personne et fait 17 blessés

 NEW YORK: Quelle responsabilité a l'assistant à la conduite "Autopilot" du constructeur de voitures électriques Tesla dans onze accidents de la circulation aux États-Unis ces trois dernières années ? L'agence américaine de la sécurité routière va s'y pencher au travers d'une enquête, annoncée lundi.

"La NHTSA ouvre une enquête préliminaire sur les systèmes d'assistants à la conduite (Autopilot) et les techniques mises en place pour surveiller, assister et faire respecter l'engagement du conducteur dans la conduite pendant son utilisation", a indiqué un porte-parole de la NHTSA dans une déclaration.

Sollicité, Tesla n'a pas réagi.

L'enquête va porter sur les Model Y, X, S et 3 de la marque américaine, mis sur le marché entre 2014 et 2021, représentant aujourd'hui environ 765 000 véhicules Tesla.

Onze accidents de la route sont scrutés dans cette enquête, ayant entraîné la mort d'une personne et fait 17 blessés.

Ces onze accidents se sont produits entre janvier 2018 et aujourd'hui, notamment en Californie, en Floride, dans le Michigan, et au Texas, détaille l'agence dans un document, le dernier ayant eu lieu le 10 juillet à San Diego.

"La NHTSA a confirmé que lors de chacune de ces affaires, le véhicule Tesla avait ou bien l'Autopilot, ou bien le système de régulateur de vitesse (Traffic Aware Cruise Control) activé juste avant les accidents", poursuit-elle.

«Terme trompeur»

Le Center for Auto Safety, un groupe de défense des consommateurs, s'est réjoui lundi de l'annonce de cette enquête, espérant que quelque chose sera "fait pour éviter de futurs blessés ou morts".

"Nous demandons depuis des années à la NHTSA d'enquêter sur +l'Autopilot+ et aux autorités de la concurrence (FTC) d'interdire à Tesla d'utiliser le terme trompeur d'Autopilot", a souligné son dirigeant Jason Levine dans une déclaration.

En Bourse, le titre Tesla plongeait de 4,59% à 684,25 dollars à Wall Street, vers 16H20 GMT.

L'assistant à la conduite, dit "Autopilot", de Tesla fait l'objet de nombreuses polémiques alors que les accidents impliquant des véhicules équipés du logiciel se sont multipliés ces dernières années.

Le nom de cette technologie fait par ailleurs débat alors qu'aucune voiture d'aucun constructeur n'est aujourd'hui techniquement en mesure de proposer aux automobilistes un véhicule à la conduite entièrement autonome.

"Ce nom peut mener à un excès de confiance" des automobilistes envers la technologie du véhicule et diminuer leur vigilance, a réagi Andrew Kun, professeur à l'Université du New Hampshire, qui travaille sur les interactions entre l'homme et la technologie dans le véhicule autonome.

"Toutes les voitures disponibles aujourd'hui requièrent un contrôle humain tout le temps", explique la NHTSA.

Le constructeur automobile américain dirigé par le fantasque Elon Musk ne dit pas l'inverse, rappelant sur son site internet que la technologie Autopilot exige "une surveillance active de la part du conducteur et ne rend pas le véhicule autonome".

De plus, Tesla a imposé des garde-fous à ses technologies pour empêcher les abus sur la technologie Autopilot, qui peut adapter la vitesse au trafic autoroutier, et Full Self Driving, qui permet notamment de garer la voiture ou changer de voie sur la route. 

Subterfuges

La Tesla alerte par exemple l'automobiliste et s'arrête si la ceinture n'est plus bouclée ou si les mains du conducteur ne sont pas assez sur le volant.

Or l'association de protection des consommateurs Consumer Report a montré en avril qu'il était possible de faire rouler une Tesla seule, sans personne derrière le volant, grâce à de simples subterfuges. 

De plus, Tesla, qui a affiché un bénéfice net de 1,14 milliard de dollars au deuxième trimestre 2021 grâce à la livraison d'un nombre record de véhicules supérieur à 200 000 unités, est souvent prise dans un double langage.

Lors d'une conférence en début d'année, Elon Musk affirmait que l'autonomie complète deviendrait "évidente (...) dans l'année". En 2015, le milliardaire américain disait qu'un véhicule entièrement autonome serait disponible dans les deux ans.

Malgré les milliards de dollars de recherche et développement au fil des années, Tesla évolue dans la catégorie 2 sur l'échelle d'autonomie fixée par l'organisation professionnelle Society of Automotive Engineers, loin de la cinquième marche, synonyme d'autonomie complète. 

"Ces accidents viennent souligner la nécessité pour Tesla d'améliorer ses logiciels d'assistance à la conduite", observent les analystes de Morningstar dans une note. 


Bouygues Telecom: ventes en hausse, portées par La Poste Telecom

Sur le dernier trimestre, l'entreprise a gagné 125.000 nouveaux abonnés à un forfait mobile, et compte désormais 18,5 millions d'abonnés. Le nombre total de clients mobile accuse quant à lui une légère baisse, à 27 millions. (AFP)
Sur le dernier trimestre, l'entreprise a gagné 125.000 nouveaux abonnés à un forfait mobile, et compte désormais 18,5 millions d'abonnés. Le nombre total de clients mobile accuse quant à lui une légère baisse, à 27 millions. (AFP)
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  • Sur la période, ses ventes atteignent 5,9 milliards d'euros, soit une hausse de 4% par rapport à la même période l'année précédente. A périmètre et change constants, elles accusent un léger recul de 1%
  • Le chiffre d'affaires facturé aux clients, autre indicateur de l'activité de l'entreprise, ressort quant à lui en hausse de 5% sur un an, à 4,9 milliards d’euros, grâce à l'intégration de La Poste Telecom

PARIS: Le groupe de télécommunications Bouygues Telecom a vu son chiffre d'affaires augmenter sur les neuf premiers mois de l'année, toujours porté par l'intégration de La Poste Telecom après son rachat l'année dernière, d'après des résultats financiers publiés mercredi.

Sur la période, ses ventes atteignent 5,9 milliards d'euros, soit une hausse de 4% par rapport à la même période l'année précédente. A périmètre et change constants, elles accusent un léger recul de 1%.

Le chiffre d'affaires facturé aux clients, autre indicateur de l'activité de l'entreprise, ressort quant à lui en hausse de 5% sur un an, à 4,9 milliards d’euros, grâce à l'intégration de La Poste Telecom.

En parallèle, la contribution de l'activité au résultat net du groupe Bouygues accuse une baisse substantielle de 126 millions d'euros et s'établit à 137 millions d'euros.

Sur les neuf premiers mois de l'année, l'excédent brut d'exploitation après loyer (Ebitdal), indicateur de rentabilité de référence dans le secteur, est stable et atteint 1,5 milliard d'euros, avec "une contribution limitée de La Poste Telecom", précise l'entreprise dans son communiqué.

A fin septembre, le nombre de clients fixe progresse par rapport aux derniers chiffres de fin juin, à 5,3 millions de clients.

Sur le dernier trimestre, l'entreprise a gagné 125.000 nouveaux abonnés à un forfait mobile, et compte désormais 18,5 millions d'abonnés. Le nombre total de clients mobile accuse quant à lui une légère baisse, à 27 millions.

La filiale a indiqué maintenir ses prévisions sur l'année, avec un chiffre d'affaires facturé aux clients "soit légèrement supérieur soit légèrement inférieur, son évolution dépendant de la durée et de l’intensité de la pression concurrentielle observée actuellement".

Bouygues Telecom a également indiqué que la vente de sa société Infracos, détenue en commun avec SFR, devrait s'achever d'ici la fin de l'année.

L'opérateur a réaffirmé maintenir l'offre de rachat commune de SFR, déposée mi-octobre avec Free et Orange.

"Nous considérons que l'offre est attractive", a affirmé Pascal Grangé, directeur général délégué du groupe Bouygues, au cours d'une conférence téléphonique.

"Il n'y avait pas de dialogue particulier avant, il n'y a pas de dialogue particulier après" avec Patrick Drahi, actionnaire majoritaire du groupe Altice France, maison mère de SFR, a-t-il ajouté.

La proposition de rachat, à hauteur de 17 milliards d'euros, avait été refusée dès le lendemain de son annonce par la direction d'Altice France, et remise aussitôt sur la table par les trois opérateurs concurrents.

 


Le décret sur la programmation énergétique de la France, priorité du Premier ministre, assure Lescure

Le ministre de l’Économie et de l’Énergie, Roland Lescure, s'exprime lors d'une séance de questions au gouvernement à l'Assemblée nationale, chambre basse du Parlement français, à Paris, le 4 novembre 2025. (AFP)
Le ministre de l’Économie et de l’Énergie, Roland Lescure, s'exprime lors d'une séance de questions au gouvernement à l'Assemblée nationale, chambre basse du Parlement français, à Paris, le 4 novembre 2025. (AFP)
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  • Le ministre de l’Économie et de l’Énergie, Roland Lescure, a affirmé que la nouvelle programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE3) est la priorité du gouvernement et qu’elle sera présentée « très bientôt » après plus de deux ans de retard
  • Ce texte stratégique doit définir la trajectoire énergétique de la France pour les dix prochaines années, combinant relance du nucléaire et développement des énergies renouvelables afin d’atteindre la neutralité carbone d’ici 2050

PARIS: Le décret traçant la stratégie énergétique de la France est en tête des priorités du ministre de l'Energie et de celles du Premier ministre, a affirmé mardi le ministre de l'Economie Roland Lescure, au sujet de ce texte sensible qui déchire la classe politique.

"La programmation pluriannuelle de l'énergie, elle est au sommet de la pile du ministre de l'Energie, elle est aussi au sommet de la pile du Premier ministre" Sébastien Lecornu, a assuré à la presse le ministre de l'Economie et des Finances, également chargé de l'énergie, lors d'un déplacement au salon du nucléaire civil près de Paris.

La programmation énergétique de la France, dite PPE3, qui a déjà plus de deux ans de retard, n'en finit pas de se faire attendre. Mais le ministre tient à rassurer: "on est en train de travailler, j'ai repris le crayon il y a maintenant trois semaines pour faire atterrir tout ça".

"On va rencontrer les parlementaires qui ont beaucoup travaillé là-dessus et on va vous revenir très vite avec une programmation pluriannuelle de l'énergie qui (...) va permettre de lancer les grands projets dont on a tant besoin", a-t-il dit.

Le gouvernement précédent avait promis de publier le décret de la PPE3 d'"ici à la fin de l'été", avant finalement de renoncer.

Le Premier ministre de l'époque François Bayrou, alors sous menace d'une censure du Rassemblement national, avait expliqué début août avoir retardé la publication "pour que soient conduites la concertation et les consultations nécessaires" avec les partis et les groupes parlementaires.

Le texte a donné lieu à des débats enflammés dans la classe politique au printemps entre pronucléaires et partisans des renouvelables, lors de l'examen d'une proposition de loi elle aussi consacrée à la programmation énergétique.

La PPE3 fixe la feuille de route énergétique de la France sur 10 ans pour sortir des énergies fossiles et atteindre la neutralité carbone en 2050 grâce à une relance massive du nucléaire combinée au développement des renouvelables.

Initialement, le gouvernement avait prévu de présenter sa stratégie énergétique dans un projet de loi pour début 2024, avant finalement d'opter pour la voie réglementaire devant la "guerre de religion" qui oppose pro-renouvelables et pro-nucléaire, comme l'avait admis à l'époque le ministère de l'Energie alors dirigé par Roland Lescure lors de son précédent passage à Bercy.

Mais aujourd'hui, "la guerre des religions est terminée", a martelé mardi le ministre. "On a besoin d'engager des grands projets dans le nucléaire, dans l'éolien offshore" et "de continuer sur la dynamique des énergies renouvelables".


IA: Microsoft annonce 15,2 milliards de dollars d'investissements aux Emirats arabes unis

Microsoft a annoncé lundi des investissements de 15,2 milliards de dollars, essentiellement dans l'intelligence artificielle (IA), aux Emirats arabes unis d'ici à 2029, en affirmant avoir obtenu une licence pour importer des puces avancées dans le pays du Golfe. (AFP)
Microsoft a annoncé lundi des investissements de 15,2 milliards de dollars, essentiellement dans l'intelligence artificielle (IA), aux Emirats arabes unis d'ici à 2029, en affirmant avoir obtenu une licence pour importer des puces avancées dans le pays du Golfe. (AFP)
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  • Le géant technologique américain a investi 7,3 milliards de dollars dans le pays depuis 2023, dans le cadre d'une initiative soutenue par les gouvernements des Etats-Unis et des Emirats arabes unis
  • Ce montant inclut l'investissement de 1,5 milliard dans la société d'intelligence artificielle G42

ABOU DHABI: Microsoft a annoncé lundi des investissements de 15,2 milliards de dollars, essentiellement dans l'intelligence artificielle (IA), aux Emirats arabes unis d'ici à 2029, en affirmant avoir obtenu une licence pour importer des puces avancées dans le pays du Golfe.

Le géant technologique américain a investi 7,3 milliards de dollars dans le pays depuis 2023, dans le cadre d'une initiative soutenue par les gouvernements des Etats-Unis et des Emirats arabes unis, a indiqué son président Brad Smith, dans une lettre publiée en marge d'une visite à Abou Dhabi.

Ce montant inclut l'investissement de 1,5 milliard dans la société d'intelligence artificielle G42, dirigée par le conseiller à la sécurité nationale et frère du président émirati, Tahnoon ben Zayed.

"Du début de l'année 2026 à la fin de l'année 2029, nous dépenserons plus de 7,9 milliards de dollars" supplémentaires pour continuer à développer l'infrastructure d'IA et de cloud dans le pays, portant l'enveloppe totale à 15,2 milliards, a-t-il ajouté.

L'Etat du Golfe, qui figure parmi les principaux exportateurs de pétrole au monde, a fait de l'IA l'un des piliers de sa stratégie de diversification économique, avec l'ambition de devenir un leader mondial d'ici 2031.

Il subit toutefois les règles imposées par les Etats-Unis pour restreindre les exportations de certaines puces d'IA avancées vers la Chine, dont l'une prévoit des autorisations pour toute exportation ou réexportation afin de limiter toute opération consistant à contourner les restrictions en passant par des pays tiers.

Des exemptions sont prévues pour des pays considérés comme amis des Etats-Unis, mais la plupart se voient imposer des plafonds.

Lors de la visite du président américain Donald Trump à Abou Dhabi en mai, les Emirats et les Etats-Unis ont conclu un partenariat stratégique dans l'IA, laissant espérer un assouplissement de ces règles à l'égard du pays.

Sous l'administration de Joe Biden, Microsoft avait été "l'une des rares entreprises" à obtenir des licences d'exportation pour les Emirats, permettant d'accumuler dans le pays l'équivalent de 21.500 puces A100 de la compagnie Nvidia, selon son président.

Et pour la première fois depuis l'arrivée de M. Trump, elle a obtenu en septembre des licences "permettant d'expédier l'équivalent de 60.400 puces A100 supplémentaires", impliquant dans ce cas des technologies encore plus avancées, a-t-il ajouté en soulignant que ces autorisations étaient basées sur "des mesures de protection technologique strictes".