Les talibans peuvent-ils se passer de la manne de la drogue ?

La grande majorité de l'opium et de l'héroïne consommés dans le monde provient d'Afghanistan, et leur production et exportation de zones contrôlées par les talibans, qui ont taxé et commercialisé l'opium pendant leur insurrection de 20 ans. (Photo, AFP)
La grande majorité de l'opium et de l'héroïne consommés dans le monde provient d'Afghanistan, et leur production et exportation de zones contrôlées par les talibans, qui ont taxé et commercialisé l'opium pendant leur insurrection de 20 ans. (Photo, AFP)
La grande majorité de l'opium et de l'héroïne consommés dans le monde provient d'Afghanistan, et leur production et exportation de zones contrôlées par les talibans, qui ont taxé et commercialisé l'opium pendant leur insurrection de 20 ans. (Photo, AFP)
La grande majorité de l'opium et de l'héroïne consommés dans le monde provient d'Afghanistan, et leur production et exportation de zones contrôlées par les talibans, qui ont taxé et commercialisé l'opium pendant leur insurrection de 20 ans. (Photo, AFP)
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Publié le Vendredi 20 août 2021

Les talibans peuvent-ils se passer de la manne de la drogue ?

  • La grande majorité de l'opium et de l'héroïne consommés dans le monde provient d'Afghanistan, qui détient ainsi un quasi-monopole
  • La nouvelle rhétorique anti-héroïne s'inscrit dans le cadre des efforts de se montrer sous un jour plus modéré aux yeux du monde

PARIS : Les talibans, désormais au pouvoir à Kaboul, vont-ils faire cesser la production d'héroïne qui a explosé en Afghanistan ces dernières années et contribué à les financer ? Ils l'ont assuré, reste à tenir de difficiles promesses, selon des experts.

Lors de leur première conférence de presse mardi, leur porte-parole, Zabihullah Mujahid, a affirmé que les nouvelles autorités ne transformeraient pas le premier producteur mondial d'opium en un véritable narco-État.

"Nous assurons à nos compatriotes et à la communauté internationale que nous ne produirons pas de stupéfiants", a déclaré Mujahid à Kaboul.

"À partir de maintenant, personne ne sera impliqué (dans le commerce de l'héroïne), personne ne pourra être impliqué dans la contrebande de drogue", a-t-il ajouté.

Les analystes considèrent que la rhétorique anti-héroïne, tout comme les promesses similaires de respecter les droits de l'homme et la liberté des médias, s'inscrivent dans le cadre des efforts déployés par ces nouveaux dirigeants pour se montrer sous un jour plus modéré et gagner ainsi le soutien de la communauté internationale.

La grande majorité de l'opium et de l'héroïne consommés dans le monde provient d'Afghanistan, et leur production et exportation de zones contrôlées par les talibans, qui ont taxé et commercialisé l'opium pendant leur insurrection de 20 ans.

Ces drogues sont devenues une ressource essentielle pour le groupe qui pourrait avoir du mal à les interdire, a estimé Jonathan Goodhand, expert du commerce international de la drogue à l'université SOAS de Londres. Le sujet "va faire ressortir une série de tensions au sein du mouvement", a-t-il prédit.

D'une part, "ils veulent créer une image d'eux-mêmes plus modérée et plus ouverte à l'engagement avec l'Occident et ils réalisent que la drogue est un moyen d'y parvenir", a-t-il ajouté. D'autre part, toute répression toucherait les agriculteurs dans les provinces de Helmand et de Kandahar, cœur politique des talibans.

"Il va falloir lutter pour adopter une approche très agressive de la drogue", a-t-il ajouté.

Mujahid a souligné mardi que pour être "un pays sans narcotiques", l'Afghanistan aurait "besoin de l'aide internationale" pour fournir aux agriculteurs des cultures alternatives au pavot, dont la sève est raffinée en morphine et en héroïne.

L'appel à l'aide internationale pourra sembler ironique aux travailleurs de la coalition de forces de l'OTAN, d'ONG et d'agences de l'ONU qui ont tenté sans succès de briser la dépendance de l'Afghanistan à la culture du pavot depuis dix ans.

Les États-Unis ont dépensé environ 8,6 milliards de dollars entre 2002 et 2017 dans ces vains efforts, selon un rapport de 2018 de l'inspecteur général spécial américain pour l'Afghanistan (SIGAR).

La stratégie américaine consistait à aider financièrement les paysans à la reconversion vers la culture du blé ou du safran, à investir dans les voies de transport, mais aussi la pulvérisation de défoliants sur les champs de pavot ou le bombardement des installations de raffinage.

À chaque étape, ils se sont heurtés aux combattants talibans qui contrôlaient les principales régions de culture du pavot et tiraient des centaines de millions de dollars de cette industrie, selon les estimations des gouvernements américain et afghan.

Les enquêtes ont montré que les agriculteurs des zones contrôlées par les talibans subissaient souvent des pressions de la part des chefs de guerre et des combattants locaux pour planter du pavot.

En conséquence, le pays détient un quasi-monopole sur l'opium et l'héroïne, représentant 80 à 90 % de la production mondiale, selon les Nations unies.

La superficie des terres plantées de pavot a atteint un record en 2017 et s'est établie en moyenne à environ 250000 hectares au cours des quatre dernières années, soit environ quatre fois le niveau du milieu des années 1990, selon l'Office des Nations unies contre la drogue et le crime (ONUDC).

La politique des talibans en matière de stupéfiants aura des répercussions non seulement pour les pays occidentaux et leurs toxicomanes, mais aussi pour la Russie, l'Iran, le Pakistan et la Chine qui sont à la fois des voies de contrebande et d'énormes marchés pour l'héroïne afghane.

Ce n'est pas la première fois que le groupe fondamentaliste jure de bannir la drogue. La production avait été interdite en 2000, l'année précédant le renversement des talibans par les forces dirigées par les États-Unis.

Gretchen Peters, l'auteur américaine du livre "Les graines de la terreur : Comment l'héroïne finance les talibans et Al-Qaïda", estime que cette interdiction était tactique.

Pour elle, les talibans "sont trop liés à ce commerce" pour y mettre fin et ce pays pauvre "ne peut pas survivre sans opium".

Le fait de contrôler le pays offrira aux talibans un accès aux compagnies aériennes, à la bureaucratie de l'État et aux banques, qui pourrait être utilisé pour faciliter la contrebande de drogue et le blanchiment d'argent, a-t-elle expliqué. "Je n'ai aucun doute qu'ils l'exploiteront", a-t-elle déclaré.


Russie: le soldat américain arrêté pour «vol» placé en détention jusqu'au 2 juillet

Le Pentagone a déclaré que le soldat américain Gordon Black avait non seulement enfreint les règles de l'armée en se rendant sans autorisation dans la ville russe de Vladivostok, mais qu'il l'avait fait après avoir traversé la Chine. (Gordon Black via Facebook/via Reuters)
Le Pentagone a déclaré que le soldat américain Gordon Black avait non seulement enfreint les règles de l'armée en se rendant sans autorisation dans la ville russe de Vladivostok, mais qu'il l'avait fait après avoir traversé la Chine. (Gordon Black via Facebook/via Reuters)
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  • La Maison Blanche a elle affirmé être «au courant» de la situation
  • Il risque jusqu'à cinq ans de prison, selon le code pénal russe

MOSCOU: Le soldat américain arrêté la semaine dernière en Extrême-Orient russe a été placé en détention préventive jusqu'au 2 juillet dans une affaire de "vol", a annoncé mardi un tribunal de Vladivostok.

"Le tribunal du district de Pervomaïskiï à Vladivostok a placé en détention le soldat américain Gordon Black jusqu'au 2 juillet en vertu de l'article pour +vol+", a indiqué sa porte-parole, Elena Oleneva, citée par l'agence de presse Ria Novosti.

Il risque jusqu'à cinq ans de prison, selon le code pénal russe.

La chaîne Telegram d'actualité Baza, réputée proche des forces de l'ordre, ainsi que le quotidien Izvestia ont expliqué que le soldat américain aurait rendu visite à sa petite amie russe à Vladivostok, avant "de la battre" et "lui voler 200.000 roubles (environ 2.000 euros, ndlr) et de l'alcool".

"Cette affaire n'est pas liée à la politique ou à de l'espionnage", a assuré mardi la représentation du ministère russe des Affaires étrangères à Vladivostok.

Lundi, une porte-parole de l'US Army, Cynthia Smith, a indiqué que ce soldat, déployé en Corée du Sud selon les médias américains, avait été arrêté "sur la base d'accusation d'infraction pénale", sans pouvoir fournir davantage de détails.

Au courant 

La Maison Blanche a elle affirmé être "au courant" de la situation.

Dans une affaire distincte, un autre citoyen américain a par ailleurs été condamné le 3 mai à une peine de dix jours de prison à Moscou pour "délit mineur", selon une notice sur le site des tribunaux de Moscou consultée mardi par l'AFP.

Selon l'agence Ria Novosti, cet individu se serait endormi dans une bibliothèque pour enfants en état d'ébriété.

Ces dernières années, plusieurs citoyens américains ont été arrêtés et condamnés à de lourdes peines en Russie. Washington, qui soutient militairement et financièrement l'Ukraine face à l'armée russe depuis plus de deux ans, accuse Moscou de vouloir les échanger contre des Russes détenus aux États-Unis.

Reporter au Wall Street Journal, Evan Gershkovich, qui a aussi travaillé pour l'AFP à Moscou par le passé, a été arrêté par les services de sécurité russes (FSB) lors d'un reportage à Ekaterinbourg, dans l'Oural, en mars 2023.

Il est accusé d'espionnage, un crime passible de 20 ans de prison, une peine d'une gravité inédite depuis la fin de l'URSS concernant un journaliste étranger.

Il rejette ces accusations, tout comme les États-Unis, son journal, ses proches et sa famille.

La Russie n'a jamais étayé ses accusations ni apporté publiquement d'éléments de preuve. L'ensemble de la procédure a été classée secrète.

Une journaliste russo-américaine, Alsu Kurmasheva, travaillant pour Radio Free Europe/Radio Liberty (RFE/RL), est elle en détention depuis octobre 2023 pour ne pas s'être enregistrée en tant qu'"agent de l'étranger" comme l'exigent les autorités russes.


Poutine, investi président, promet aux Russes la victoire

Le président russe Vladimir Poutine (à droite) et le patriarche orthodoxe russe Kirill assistent à un service dans la cathédrale de l'Annonciation après la cérémonie d'investiture de Poutine au Kremlin de Moscou le 7 mai 2024 (Photo, AFP).
Le président russe Vladimir Poutine (à droite) et le patriarche orthodoxe russe Kirill assistent à un service dans la cathédrale de l'Annonciation après la cérémonie d'investiture de Poutine au Kremlin de Moscou le 7 mai 2024 (Photo, AFP).
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  • Le chef du Kremlin fait face néanmoins à plusieurs défis, notamment économiques, alors que l'issue du conflit en Ukraine
  • Les Occidentaux, Washington en tête, avaient de leur côté fustigé un vote sous contrainte

MOSCOU: Vladimir Poutine a prêté mardi serment pour un cinquième mandat à la tête de la Russie, jusqu'en 2030, en promettant à ses compatriotes de vaincre "ensemble" en plein conflit armé contre l'Ukraine présenté comme existentiel.

Lors d'une cérémonie au Kremlin en présence de 2.500 invités, dont l'élite politique du pays et des soldats combattant en Ukraine, le président russe, 71 ans, a livré un court discours solennel.

"C'est un grand honneur, une responsabilité et un devoir sacré", a-t-il déclaré, en remerciant les "héros" qui combattent sur le front.

"Nous traverserons avec dignité cette période difficile et nous deviendrons encore plus fort", a ajouté le dirigeant russe, selon une journaliste de l'AFP présente sur place.

En pleine tension avec les Occidentaux, soutiens de Kiev contre l'offensive russe, il a assuré que Moscou ne refusait pas "le dialogue" avec ces derniers, mais que le "choix dépendait d'eux".

"Une discussion sur les questions de sécurité et de stabilité stratégique est possible (...) mais seulement sur un pied d'égalité, en respectant les intérêts de chacun", a-t-il affirmé.

La veille, il a ordonné la tenue d'exercices nucléaires près de l'Ukraine en réponse, selon le Kremlin, à des déclarations jugés menaçantes de dirigeants occidentaux, notamment celle du président français Emmanuel Macron sur le possible envoi de troupes en Ukraine.

"Nous sommes un peuple uni et grand, et ensemble nous surmonterons tous les obstacles (...) Ensemble nous gagnerons", a conclu Vladimir Poutine.

Il a ensuite assisté à une cérémonie religieuse en présence du patriarche Kirill, chef de l'Église orthodoxe russe et fervent soutien du Kremlin.

Pouvoir incontesté 

Le chef de l'État russe, aux commandes depuis près d'un quart de siècle, jouit d'un pouvoir incontesté en Russie après l'écrasement des voix dernières dissidentes dans la foulée du conflit en Ukraine.

Il rempile jusqu'en 2030, avec la possibilité d'effectuer ensuite un autre mandat jusqu'en 2036.

Son investiture est intervenue cette année à deux jours de l'anniversaire de la victoire soviétique du 9 mai contre l'Allemagne nazie, dont la célébration est un pilier de la politique de puissance de Vladimir Poutine, qui assure combattre en Ukraine des "néo-nazis".

La cérémonie coïncide aussi avec une situation plus favorable sur le front pour l'armée russe, qui avait subi d'humiliants revers au printemps et à l'automne 2022, lors des premiers mois de son attaque à grande échelle contre Kiev.

Ces dernières semaines, les assauts russes dans l'est de l'Ukraine ont augmenté en intensité et permis la prise progressive de plusieurs localités, en particulier dans la zone de la ville-clef d'Avdiïvka, conquise mi-février.

En face, les troupes de Kiev manquent de munitions et de recrues après leur contre-offensive infructueuse à l'été 2023. Elles attendent l'arrivée d'une nouvelle aide américaine, alors que l'industrie de défense russe tourne, elle, à plein régime.

«Ni paix, ni liberté»

Mi-mars, à l'issue d'un scrutin remporté officiellement avec plus de 87% des scrutins exprimés, Vladimir Poutine avait déjà dressé le portrait d'une Russie "unie" derrière lui et son armée.

Les Occidentaux, Washington en tête, avaient de leur côté fustigé un vote sous contrainte, quelques semaines après la mort en prison, le 16 février, du principal opposant russe, Alexeï Navalny.

En exil à l'étranger, la veuve de ce dernier, Ioulia Navalnaïa, qui a juré de poursuivre son combat, a fustigé Vladimir Poutine dans une vidéo publiée mardi quelques minutes avant le début de la cérémonie d'investiture.

"Avec lui à la barre, notre pays n'aura ni paix, ni développement, ni liberté", a-t-elle affirmé.

Lundi, la diplomatie ukrainienne avait pour sa part estimé que cette investiture était destinée à donner "une illusion de légalité" au maintien au pouvoir de M. Poutine qui, selon Kiev, a transformé la Russie "en État agresseur" et "en dictature".

Les principaux membres de l'opposition russe sont désormais en exil ou en prison, tout comme des centaines de personnes ordinaires qui ont affiché leur opposition à l'offensive de Moscou contre son voisin ukrainien.

Le chef du Kremlin fait face néanmoins à plusieurs défis, notamment économiques, alors que l'issue du conflit en Ukraine, très meurtrier, semble toujours incertaine.

L'inflation, tirée notamment par l'explosion du budget fédéral, liée aux dépenses militaires, reste persistante et inquiète la population, dont le pouvoir d'achat est déjà plombé par les effets des sanctions occidentales.

Et l'économie russe, toujours dépendante des revenus des hydrocarbures, doit également négocier un virage, revendiqué par Vladimir Poutine, vers l'Asie, même si les infrastructures nécessaires, coûteuses et longues à construire, manquent encore.


Biden va prononcer un discours axé sur la dénonciation de l'antisémitisme

Le président américain Joe Biden (Photo, AFP).
Le président américain Joe Biden (Photo, AFP).
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  • Son silence pendant plusieurs jours avait attiré des critiques des camps républicain comme démocrate en pleine année électorale
  • Son adresse au Congrès se fait dans le cadre de la cérémonie annuelle des Jours du souvenir, organisée par le musée américain de l'Holocauste au Capitole

WASHINGTON: Joe Biden doit s'exprimer mardi lors d'une cérémonie de commémoration de l'Holocauste pour condamner l'antisémitisme, au moment où la tension demeure sur les campus américains autour d'une vaste mobilisation propalestinienne.

Depuis le Capitole, siège du Congrès américain à Washington, le discours du président américain intervient quelques jours après ses premières remarques sur les protestations estudiantines contre la guerre d'Israël à Gaza.

Son silence pendant plusieurs jours avait attiré des critiques des camps républicain comme démocrate en pleine année électorale.

Son adresse au Congrès se fait dans le cadre de la cérémonie annuelle des Jours du souvenir, organisée par le musée américain de l'Holocauste au Capitole. Le démocrate va se "réengager à tenir à l'esprit les leçons de ce chapitre sombre" de l'Histoire, selon la Maison Blanche.

«Hausse alarmante»

"Il évoquera les horreurs du 7 octobre, quand le Hamas a été à l'origine du jour le plus meurtrier pour le peuple juif depuis l'Holocauste", a déclaré lundi la porte-parole de la Maison Blanche, Karine Jean-Pierre.

"Et il s'exprimera sur le fait que --depuis le 7 octobre-- nous avons constaté une hausse alarmante de l'antisémitisme aux Etats-Unis, dans nos villes, nos quartiers et nos campus", a-t-elle ajouté.

Des étudiants juifs s'alarment d'une augmentation des actes et de la rhétorique antisémite depuis le 7 octobre, et le président israélien Isaac Herzog a dénoncé la semaine dernière "des universités réputées" qui sont selon lui "contaminées par la haine".

Joe Biden "va réaffirmer que nous respectons et protégeons le droit fondamental qu'est la liberté d'expression, mais que l'antisémitisme ne doit être toléré ni sur les campus, ni ailleurs", a déclaré Karine Jean-Pierre.

Nombreux étudiants juifs ont pris part à la mobilisation propalestinienne contre les actions du gouvernement israélien.

Le président américain a évoqué lundi la question de l'antisémitisme lors d'un appel avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu. Appel au cours duquel Joe Biden a également réitéré sa "position claire" contre une offensive terrestre israélienne à Rafah, selon le compte-rendu de leurs échanges.

Les deux dirigeants ont discuté de l'"engagement partagé" des Etats-Unis et d'Israël à se souvenir des six millions de morts juifs du fait de l'Holocauste perpétré par les nazis" et "à agir avec force contre l'antisémitisme et toutes les formes de violence alimentées par la haine".

«L'ordre doit prévaloir»

Les campus américains sont secoués depuis plusieurs semaines par des manifestations s'opposant à la guerre menée par Israël à Gaza.

A travers le pays, la police a été appelée à plusieurs reprises pour démanteler des campements et déloger manu militari des manifestants.

L'université Columbia à New York, épicentre de ce mouvement estudiantin propalestinien, a annoncé lundi "renoncer" à sa cérémonie en grande pompe de remise de diplômes.

Le prestigieux établissement va privilégier des événements plus modestes pour des raisons de sécurité selon lui, après trois semaines de colère condamnée par Joe Biden et réprimée par la police.

A six mois de la présidentielle, dans des Etats-Unis polarisés, le président démocrate a pris la parole la semaine dernière pour affirmer que "l'ordre devait prévaloir" sur les campus.

"Nous ne sommes pas un pays autoritaire qui réduit les gens au silence", a néanmoins assuré Joe Biden lors d'une courte allocution.

Auparavant, son adversaire républicain Donald Trump l'avait accusé d'inaction face au mouvement propalestinien. "Ce sont des tarés de la gauche radicale et il faut les arrêter maintenant", avait-il lancé à son arrivée à son procès à New York.