Présidentielle: Wauquiez renonce, Barnier et Ciotti se lancent à droite

L’ancien négociateur de l’Union européenne pour le Brexit, Michel Barnier, le 10 juin 2021 à Toulouse (Haute-Garonne). Archives/AFP
L’ancien négociateur de l’Union européenne pour le Brexit, Michel Barnier, le 10 juin 2021 à Toulouse (Haute-Garonne). Archives/AFP
Le député des Alpes-Maritimes Éric Ciotti. AFP/Archives
Le député des Alpes-Maritimes Éric Ciotti. AFP/Archives
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Publié le Vendredi 27 août 2021

Présidentielle: Wauquiez renonce, Barnier et Ciotti se lancent à droite

  • Michel Barnier, 70 ans, a été député, sénateur, ministre et a été commissaire européen à deux reprises, avant de piloter les négociations du Brexit
  • Eric Ciotti a créé la surprise en se mettant sur les rangs d'une primaire avec «un projet pour plus d'autorité, plus de liberté, plus d'identité»

PARIS : Le rythme accélère à droite, où Laurent Wauquiez a renoncé jeudi à se présenter à la présidentielle de 2022, tandis que Michel Barnier a annoncé sa candidature pour une "France réconciliée" et qu'Eric Ciotti se lançait autour d'un projet de "droite forte".

Alors que sa décision faisait l'objet de toutes les spéculations, le président de la région Auvergne Rhône Alpes a renoncé à se présenter dans la soirée, estimant que "le moment n'est pas venu" pour lui.

"Je ne veux pas ajouter de la division à la division", a-t-il expliqué, en s'inquiétant que "les candidatures à la présidentielle à droite se multiplient de façon inquiétante".

M. Wauquiez, 46 ans, s'était astreint à une cure de silence médiatique depuis son départ de la tête des Républicains en 2019, à la suite de mauvais résultats aux européennes. 

Il a assuré jeudi qu'il s'emploierait désormais à oeuvrer "pour l’unité d'une candidature à droite" et à "veiller à ce que la droite assume clairement et fortement ses convictions".

Deux heures plus tard, l'ancien négociateur européen pour le Brexit Michel Barnier a annoncé sa candidature, affirmant au Figaro vouloir être "un président qui respecte les Français et qui fait respecter la France".

Parmi les axes de son projet, il a plaidé sur TF1 pour "limiter l'immigration et la maitriser" en répétant son idée de "moratoire", et promis de "rétablir l'autorité de l'État", "une justice qui est efficace", "remettre le travail, le mérite au centre de notre société", sans oublier la lutte contre "le changement climatique qui va tout bouleverser".

Michel Barnier, 70 ans, a été député, sénateur, a siégé dans plusieurs gouvernements de droite en France dans les années 1990 et 2000 (Affaires européennes, Environnement, Agriculture etc), et a été commissaire européen à deux reprises de 1999 à 2014, avant de piloter les négociations du brexit à partir de 2016.

Son entrée en lice porte à quatre (avec Eric Ciotti, Valérie Pécresse et Philippe Juvin) le nombre de candidats à une primaire de la droite et du centre, que LR se résoudra à organiser si personne ne se détache naturellement. Bruno Retailleau pourrait très rapidement rejoindre la liste.

En début de journée, le député LR des Alpes-Maritimes avait créé la surprise en se mettant sur les rangs d'une primaire "pour que la France reste la France" avec "un projet pour plus d'autorité, plus de liberté, plus d'identité".

Ce tenant de la fermeté sur les questions d'immigration -- au point de s'attirer des critiques de proximité idéologique avec le RN -- avait aussi plaidé pour "qu'on revienne sur le droit du sol au profit du droit du sang, car l'âme française se délite" et pour "l'inscription dans la Constitution de nos origines chrétiennes". 

«Loyauté»

"Je suis de droite, je ne m'excuse pas de l'être", a martelé M. Ciotti, patron de la plus grosse fédération LR dans les Alpes-Maritimes où les thématiques sécuritaires et migratoires sont particulièrement prégnantes.

Le paysage se précise donc à droite donc à la veille d'un week-end riche en rentrées politiques:  Valérie Pécresse à Brive, Eric Ciotti dans l'arrière-pays niçois, Laurent Wauquiez au Mont Mézenc, tandis que Bruno Retailleau, Philippe Juvin et Michel BArnier seront à La Baule.

A huit mois du premier tour de la présidentielle, la question du candidat de droite est d'autant moins réglée que Xavier Bertrand, déclaré depuis mars, refuse catégoriquement d'entrer dans un processus de départage.

Laurent Wauquiez a sans le citer regretté que "certains candidats expliquent qu’ils se présenteront sans accepter de règle commune". 

C'est pourtant "une question de loyauté et de confiance réciproques", a estimé Michel Barnier.

"S'il y a deux candidats à droite, ce n'est même pas la peine d'y aller, il n'aura aucune chance", a averti M. Ciotti, confiant qu'"à la fin, il y aura un seul candidat". 

Selon un sondage Harris interactive publié mercredi, la droite ferait 16% au premier tour avec Xavier Bertrand et 13% avec Valérie Pécresse.


Troisième jour de grève au Louvre, le musée partiellement ouvert

Une délégation d'agents est par ailleurs reçue au ministère de la Culture pour tenter de trouver une issue à ce conflit qui avait conduit le Louvre à garder ses portes closes lundi, a appris l'AFP auprès du ministère. Cette mobilisation intervient alors que le musée peine à sortir de la crise provoquée par le cambriolage du 19 octobre. (AFP)
Une délégation d'agents est par ailleurs reçue au ministère de la Culture pour tenter de trouver une issue à ce conflit qui avait conduit le Louvre à garder ses portes closes lundi, a appris l'AFP auprès du ministère. Cette mobilisation intervient alors que le musée peine à sortir de la crise provoquée par le cambriolage du 19 octobre. (AFP)
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  • "On est déterminés mais en tant que syndicalistes responsables on a envie d'un apaisement. Il y a eu des avancées mais ça ne répond pas à nos revendications"
  • En première ligne dans ce dossier, le ministère de la Culture a jusqu'à présent notamment promis l'annulation d'une baisse de 5,7 millions d'euros des dotations publiques au Louvre et des recrutements que les syndicats jugent insuffisants

PARIS: Les agents du Louvre ont reconduit leur mouvement de grève jeudi au troisième jour de leur mobilisation contre leurs conditions de travail, contraignant de nouveau le musée à n'ouvrir qu'une partie de ses espaces, a-t-on appris de sources concordantes.

Une délégation d'agents est par ailleurs reçue au ministère de la Culture pour tenter de trouver une issue à ce conflit qui avait conduit le Louvre à garder ses portes closes lundi, a appris l'AFP auprès du ministère. Cette mobilisation intervient alors que le musée peine à sortir de la crise provoquée par le cambriolage du 19 octobre.

De nouveau réunis en assemblée générale jeudi matin, les salariés ont approuvé la poursuite de leur mobilisation contre les problèmes de sous-effectifs, la hausse des tarifs pour les non-Européens ou la dégradation du bâtiment, ont indiqué la CFDT et la CGT.

"On est déterminés mais en tant que syndicalistes responsables on a envie d'un apaisement. Il y a eu des avancées mais ça ne répond pas à nos revendications", a déclaré à l'AFP la déléguée CFDT Valérie Baud.

En première ligne dans ce dossier, le ministère de la Culture a jusqu'à présent notamment promis l'annulation d'une baisse de 5,7 millions d'euros des dotations publiques au Louvre et des recrutements que les syndicats jugent insuffisants.

Jeudi, avec quelques heures de retard liées à la mobilisation, le musée a, comme mercredi, ouvert partiellement ses espaces aux visiteurs qui ont notamment accès au "parcours chefs d’œuvre" incluant la Joconde, la Vénus de Milo ou la Victoire de Samothrace, a indiqué la direction à l'AFP.

"Ce n'est pas un message positif par rapport aux grévistes", a réagi la CFDT.

Parallèlement à ce conflit social, la présidente du Louvre s'est de nouveau défendue jeudi matin, au lendemain d'une audition au Sénat où sa gestion de la sécurité du musée a été durement critiquée.

Interrogée sur France Inter, Laurence des Cars a affirmé disposer encore du crédit suffisant pour se maintenir à la tête du Louvre, qu'elle dirige depuis fin 2021.

"Je suis à la manoeuvre, je dirige ce musée dans une tempête, c'est très clair, mais je suis calme, déterminée pour accompagner les 2.300 agents du Louvre", a-t-elle assuré, ajoutant prendre sa "part quotidienne" de responsabilité dans les dysfonctionnements du musée.

 


«Marseille doit continuer à être debout», appelle Amine Kessaci, invité du conseil municipal

"Marseille a été debout, Marseille doit continuer à être debout face à la guerre de la drogue, face à celles et ceux qui veulent semer la terreur dans nos rues, qui veulent faire taire", a déclaré Amine Kessaci, 22 ans, endeuillé par la mort de deux de ses frères, dont un assassiné le 13 novembre sans doute pour le faire taire. (AFP)
"Marseille a été debout, Marseille doit continuer à être debout face à la guerre de la drogue, face à celles et ceux qui veulent semer la terreur dans nos rues, qui veulent faire taire", a déclaré Amine Kessaci, 22 ans, endeuillé par la mort de deux de ses frères, dont un assassiné le 13 novembre sans doute pour le faire taire. (AFP)
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  • Accueilli par des applaudissements nourris, le jeune homme a réclamé "des actions concrètes"
  • "Sans la rénovation des écoles, sans la création de services publics, sans l'action des centres sociaux, on ne pourra jamais sortir ces enfants des quartiers"

MARSEILLE: "Marseille doit continuer à être debout face à la guerre de la drogue", a appelé jeudi le militant écologiste Amine Kessaci, après le meurtre de son frère Mehdi en novembre, invité du dernier conseil municipal de la ville avant les prochaines élections municipales.

"Marseille a été debout, Marseille doit continuer à être debout face à la guerre de la drogue, face à celles et ceux qui veulent semer la terreur dans nos rues, qui veulent faire taire", a déclaré Amine Kessaci, 22 ans, endeuillé par la mort de deux de ses frères, dont un assassiné le 13 novembre sans doute pour le faire taire.

Accueilli par des applaudissements nourris, le jeune homme a réclamé "des actions concrètes". "Sans la rénovation des écoles, sans la création de services publics, sans l'action des centres sociaux, on ne pourra jamais sortir ces enfants des quartiers".

Pour le militant écologiste, "attaquer les petits jeunes au pied d'immeuble ne va pas stopper ces trafics internationaux". Il faut "exiger des pays comme l'Arabie Saoudite, comme le Qatar, comme la Thaïlande" d'extrader "les têtes de réseau qui vivent très bien de l'argent de la drogue, vivent loin du territoire et font couler le sang ici chez nous et nos enfants se retrouvent assassinés".

Mardi, lors de son déplacement à Marseille, le président de la République Emmanuel Macron a réaffirmé sa détermination à mener la "guerre" contre le narcotrafic.

Il a affiché sa volonté d'aller "chercher dans les pays où sont les têtes de réseau de la coopération, pour pouvoir saisir leurs biens, pour pouvoir arrêter les têtes de réseau, nous les restituer".

Le chef de l’Etat doit se rendre dimanche pour le Noël aux troupes aux Emirats arabes unis, où d'importants narcotrafiquants ont trouvé refuge, selon la justice française.


Pour le Noël des armées, Macron fait cette année le choix des Emirats

La ministre française de la Défense, Catherine Vautrin, quitte le palais présidentiel de l'Élysée à Paris après une réunion hebdomadaire du Conseil des ministres, le 17 décembre 2025. (AFP)
La ministre française de la Défense, Catherine Vautrin, quitte le palais présidentiel de l'Élysée à Paris après une réunion hebdomadaire du Conseil des ministres, le 17 décembre 2025. (AFP)
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  • En se rendant aux Émirats arabes unis pour le Noël des armées, Emmanuel Macron adresse un message de soutien aux militaires français tout en réaffirmant l’engagement stratégique de la France dans une région marquée par de fortes tensions géopolitiques
  • Ce déplacement met en lumière la solidité du partenariat de défense franco-émirien, pilier de la présence militaire française dans le Golfe et vecteur de stabilité régionale

En choisissant les Émirats arabes unis pour célébrer, les 21 et 22 décembre, le traditionnel Noël des armées françaises, le président Emmanuel Macron a voulu adresser un message clair à ses militaires engagés loin de leurs familles, mais aussi aux partenaires de la France dans une région marquée par de fortes turbulences géopolitiques.

Ce déplacement présidentiel, à la fois militaire et diplomatique, illustre la solidité d’un partenariat stratégique noué de longue date entre Paris et Abou Dhabi.

Comme le veut la tradition, le président de la République partagera un moment privilégié avec les forces françaises déployées sur place, après une séquence bilatérale avec les autorités émiriennes.

Selon le palais de l’Élysée, Emmanuel Macron se rendra directement auprès des militaires : il dînera avec eux, avant de consacrer la matinée suivante à des échanges de terrain et à des démonstrations opérationnelles, au plus près de la réalité de leur engagement en période de fêtes.

Si le choix des Émirats arabes unis n’a rien d’anodin, c’est parce que la région concentre aujourd’hui un grand nombre de crises majeures : conflits persistants au Moyen-Orient, tensions maritimes affectant le commerce mondial, instabilité chronique de plusieurs États.

Un déplacement stratégique dans une région sous tension

Le Golfe est devenu un carrefour stratégique où se croisent enjeux sécuritaires, diplomatiques et économiques et, en s’y rendant, le chef de l’État entend rappeler que la France demeure un acteur militaire et diplomatique engagé à l’échelle mondiale.

Mais ce déplacement est aussi l’occasion d’incarner la relation de confiance qui lie Paris et Abou Dhabi depuis plus de trente ans.

Le partenariat de défense franco-émirien, formalisé et renforcé par un accord signé en 2009, s’est progressivement imposé comme l’un des piliers de la présence française dans la région. Il repose sur une coopération étroite, une interopérabilité accrue des forces et un partage d’objectifs communs en matière de stabilité régionale.

Les Émirats arabes unis accueillent en effet un dispositif militaire français structurant. À Abou Dhabi se trouve un état-major interarmées, à la tête duquel est placé un amiral commandant à la fois les Forces françaises aux Émirats arabes unis (FFAU) et les forces françaises déployées dans l’océan Indien.

Cette implantation est complétée par une base navale française, ainsi que par une base aérienne située à une cinquantaine de kilomètres au sud-ouest de la capitale, où sont notamment stationnés des avions de combat Rafale.

À environ 70 kilomètres à l’ouest d’Abou Dhabi, dans une zone désertique, est également déployé le 5ᵉ régiment de cuirassiers, équipé de matériels de dernière génération, dont des chars Leclerc et des véhicules blindés de combat.

C’est sur ce site que se déroulera l’essentiel de la séquence militaire du déplacement présidentiel, avec une démonstration interarmées illustrant les capacités opérationnelles françaises.

Au total, près de 900 militaires français sont stationnés aux Émirats arabes unis. Ils jouent un rôle clé dans plusieurs opérations majeures.

Un partenariat militaire franco-émirien au cœur de la présence française dans le Golfe

Les moyens aériens basés aux Émirats contribuent notamment à l’opération Chammal de lutte contre le terrorisme, tandis que les capacités maritimes participent à l’opération européenne Aspides, destinée à sécuriser le trafic international en mer Rouge, récemment menacé par des attaques visant la navigation commerciale.

Au-delà de la dimension opérationnelle, la présence française aux Émirats arabes unis constitue un symbole fort de coopération stratégique et traduit la volonté partagée de renforcer la stabilité régionale, de sécuriser les grandes routes maritimes internationales et de soutenir les efforts de paix dans des zones fragilisées comme l’Irak, le Yémen, la Libye ou encore le Soudan.

Tous ces sujets pourraient être abordés lors des échanges entre le président français et le président émirien, Cheikh Mohamed ben Zayed.

En se rendant auprès des forces françaises à Noël, accompagné de la ministre des Armées, Emmanuel Macron entend surtout témoigner de son attachement personnel aux militaires engagés loin de la métropole.

Le message qu’il veut leur adresser est autant humain que politique, puisqu’il s’agit d’exprimer la reconnaissance de leur engagement et d’affirmer la crédibilité militaire française.

Dans un contexte international tendu, le choix des Émirats arabes unis pour le Noël des armées apparaît ainsi comme un signal fort : celui d’une France fidèle à ses alliances, pleinement investie dans la sécurité internationale et consciente que sa présence militaire est indissociable de relations diplomatiques durables et de partenariats stratégiques solides.