De la vase à l'éblouissement dans les jardins de Monet à Giverny

Une photographie montre le jardin japonais de la maison du peintre impressionniste français Claude Monet à Giverny, dans le nord-ouest de la France, le 25 août 2021.Le jardinier en chef de Giverny Gilbert Vahé a restauré le jardin de Monet, qui a vécu à Giverny pendant 43 ans. (Bertrand Guay/AFP)
Une photographie montre le jardin japonais de la maison du peintre impressionniste français Claude Monet à Giverny, dans le nord-ouest de la France, le 25 août 2021.Le jardinier en chef de Giverny Gilbert Vahé a restauré le jardin de Monet, qui a vécu à Giverny pendant 43 ans. (Bertrand Guay/AFP)
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Publié le Vendredi 27 août 2021

De la vase à l'éblouissement dans les jardins de Monet à Giverny

  • "Pour tout remettre en état, il a fallu quatre ans. Le jardin a commencé à être très beau en 1985, presque 10 ans après", raconte le jardinier qui a participé à cette renaissance pendant plus de 40 ans
  • Il a fallu reconstituer les plans des jardins, sur la base des tableaux, de quelques photochromes, de témoignages ou de la correspondance de Monet

 

GIVERNY, France : Un bassin des nymphéas rongé par la vase, des fleurs disparues sous les ronces: les jardins de Monet à Giverny, au nord-ouest de Paris, étaient à l'abandon avant que des travaux essentiellement financés par des Américains ne soient engagés en 1976 pour les reconstituer.

«C'était devenu une friche. Il n'y avait plus de fleurs mais des ronces. Les berges de l'étang [construit par Monet pour les nymphéas] s’effondraient à cause des ragondins. Tout était à l'abandon», explique Gilbert Vahé, 73 ans, recevant l'AFP sur les lieux dont il fut jardinier en chef jusqu'en 2018.

«Pour tout remettre en état, il a fallu quatre ans. Le jardin a commencé à être très beau en 1985, presque 10 ans après», raconte le jardinier qui a participé à cette renaissance pendant plus de 40 ans. Son récit fait aussi l'objet d'un livre («Le jardin de Monet, histoire d'une renaissance») sorti en 2021.

Le résultat est une profusion de fleurs qui submergent les visiteurs nombreux en cette journée ensoleillée d'août.

Malgré le Covid-19, ce lieu qui fut à la fois le domicile, «l'atelier et le centre de recherche» de Claude Monet de 1883 à sa mort en 1926, accueille sur ses deux hectares environ 2.000 visiteurs par jour, contre 3.000 en 2019.

Dans ses allées étroites parfois engorgées, les langues étrangères foisonnent comme les couleurs des rosiers grimpants, des capucines, des tournesols et autres dahlias géants. En 2019, la moitié des visiteurs étaient étrangers.

Pour redonner vie au «chef d'oeuvre» horticole du célébrissime peintre-jardinier, il fallut le «génie» de Gérald Van der Kemp (1912-2001), ex-conservateur du Domaine de Versailles, «un super caméléon, aussi à l'aise dans les hautes sphères que dans le milieu ouvrier», souligne M. Vahé.

«Même moi, au début, je n'y croyais pas du tout», confie l'ex-militant communiste aujourd'hui consultant permanent des jardins de Monet.

Mais avec sa générosité, son carnet d'adresse et son épouse d'origine américaine, Gérald Van der Kemp parvient, de 1976 au début des années 1980, à récolter 20 à 25 millions de dollars de l'époque auprès de collectionneurs américains, selon une source à la direction des jardins.

Pour Gérald Van der Kemp, il était «indéniable» que l'ouverture des jardins en 1980 a ensuite contribué à augmenter la cote des tableaux de Monet, selon cette source.

Entre temps l'inspecteur général honoraire des musées, peintre et jardinier à ses heures, a suggéré une exposition Monet à New-York, un succès en 1978, puis à Paris en 1980.

Surtout, il a fallu reconstituer les plans des jardins, sur la base des tableaux, de quelques photochromes, de témoignages ou de la correspondance de Monet.

- «Pollution de l'eau» -

Le maître impressionniste «était collectionneur de plantes, il en créait et avec ses amis, comme Caillebotte ou Clemenceau, ils en échangeaient», souligne Gilbert Vahé.

Mais le jardinier et son «presque père spirituel» ne sont pas au bout de leur peine. «Il y avait une pollution de l'eau parce qu'il y avait une papeterie [à proximité] et l'agriculture avait changé», poursuit M. Vahé.

Après avoir consolidé les berges avec des palplanches métalliques, «il a fallu isoler l'étang» du cours d'eau pollué qui l'alimentait. Le «combat pour l'eau claire» indispensable aux nymphéas demeure quotidien.

Et puis les variétés de fleurs sont moins nombreuses que du temps de Monet.

Le marché horticole actuel privilégie les variétés «petites pour en vendre plus. Les chimistes emploient des nanifiants alors que Monet c’était l’exubérance. Et lui pouvait récupérer ses graines. Aujourd'hui, on est tributaire» de ceux qui les vendent, regrette le jardinier devant le millier de géraniums hauts et rares planté au pied de la maison de Monet.

Autre changement, «au moment de la restauration, on avait une cuve de 300 litres et on traitait régulièrement. Aujourd'hui, ils ne traitent plus», assure M. Vahé. Du temps de Monet, les pesticides entamaient leur essor, précise le retraité.


Imane Alaoui, auteure de «Flavors of Morocco Transcended», rejoint E& Beach Canteen pour un cours culinaire en direct ce dimanche

Imane Alaoui, auteure du livre de recettes « Flavors of Morocco Transcended » (fournie)
Imane Alaoui, auteure du livre de recettes « Flavors of Morocco Transcended » (fournie)
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  • Rejoignez Imane pour un cours de cuisine marocaine à la pittoresque cantine E& Beach, située sur la plage de Jumeirah à Dubaï
  • Imane Alaoui s'est donné pour mission de détruire le mythe selon lequel la cuisine marocaine est trop complexe

DUBAÏ : Imane Alaoui, auteure du livre de recettes « Flavors of Morocco Transcended », invite les aficionados de la cuisine à embarquer pour un voyage culinaire sans précédent.

Rejoignez Imane pour un cours de cuisine marocaine à la pittoresque cantine E& Beach, située sur la plage de Jumeirah à Dubaï.

Au cours de cette expérience immersive, les participants visiteront la cuisine marocaine, découvrant et savourant des recettes exquises adaptées aux palais et aux styles de vie modernes. Au cœur de l'événement se trouve le célèbre tajine marocain, pour s'adapter à l'emploi du temps trépidant des habitants de Dubaï.

Flavors of Morocco Trenscended par Imane Alaoui (fournie)
Flavors of Morocco Transcended par Imane Alaoui (fournie)

Imane Alaoui s'est donné pour mission de détruire le mythe selon lequel la cuisine marocaine est trop complexe, en veillant à ce qu'elle soit accessible à tous ceux qui ont une passion pour la cuisine et un amour pour les saveurs diverses. Grâce à ce cours culinaire, les participants acquerront des connaissances inestimables, des compétences pratiques et une nouvelle appréciation de la riche tapisserie de la gastronomie marocaine.

Pour vous lancer dans cette aventure culinaire, rendez-vous sur : www.breakbread.com/experiences .

À propos d'Imane Alaoui :

Passionnée de cuisine et par le partage de son héritage, Imane Alaoui est connue pour son approche innovante de la cuisine marocaine. Elle cherche à inspirer les autres pour embrasser la richesse et la diversité de la gastronomie marocaine.

À propos de « Flavors of Morocco Transcended » (Les saveurs du Maroc transcendées)

« Les saveurs du Maroc transcendées » est un livre de recettes qui réinvente les plats marocains traditionnels pour un public moderne. Le livre présente un mélange harmonieux de saveurs authentiques et de tournures contemporaines, invitant les lecteurs à un voyage culinaire captivant à travers le paysage culinaire vibrant du Maroc.

 


L'Arabie saoudite annonce la Semaine de la mode de la mer Rouge

Parmi les moments forts, notons la participation de cent marques saoudiennes, une initiative lancée par la Commission de la mode afin de soutenir et de promouvoir les talents locaux émergents. (Photo Arab News).
Parmi les moments forts, notons la participation de cent marques saoudiennes, une initiative lancée par la Commission de la mode afin de soutenir et de promouvoir les talents locaux émergents. (Photo Arab News).
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  • Organisé par la Commission saoudienne de la mode, cet événement mettra en vedette des créateurs locaux et internationaux
  • L’Arabie saoudite avait accueilli sa première semaine de la mode en 2023 à Riyad

DUBAÏ: Le Royaume s’apprête à accueillir la toute première Semaine de la mode de la mer Rouge. Prévu en bord de mer sur l'île d'Ummahat, cet événement glamour se déroulera du 16 au 18 mai au St. Regis Red Sea Resort. Organisé par la Commission saoudienne de la mode, cet événement mettra en vedette des créateurs locaux et internationaux. Son objectif est de célébrer la fusion entre l'esthétique traditionnelle saoudienne et le design contemporain de pointe.

Parmi les moments forts, notons la participation de cent marques saoudiennes, une initiative lancée par la Commission de la mode afin de soutenir et de promouvoir les talents locaux émergents.

Rappelons que l'Arabie saoudite avait accueilli sa première semaine de la mode en 2023 à Riyad. L'événement, qui s’était déroulé dans le quartier financier du roi Abdallah du 20 au 23 octobre, a jeté les bases de la nouvelle capitale de la mode au Moyen-Orient.

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com


La rappeuse afghane Sonita Alizada, voix des jeunes filles pour la liberté

Sonita Alizada elle-même a failli être vendue à un homme vers l'âge de 10 ans, puis à 14 ans pour 9.000 dollars. (AFP).
Sonita Alizada elle-même a failli être vendue à un homme vers l'âge de 10 ans, puis à 14 ans pour 9.000 dollars. (AFP).
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  • Non au travail des enfants, aux mariages forcés, au renoncement à ses rêves: à travers le rap, Sonita Alizada (ou Alizadeh) a trouvé un médium parfait pour crier ses combats et raconter son histoire démarrée sous le régime taliban
  • Postée sur internet, la vidéo est vue plus de 8.000 fois le premier jour, tant les mariages forcés sont répandus dans le monde avec 12 millions de mineures mariées chaque année, selon l'Unicef

ARROMANCHES-LES-BAINS: Non au travail des enfants, aux mariages forcés, au renoncement à ses rêves: à travers le rap, Sonita Alizada (ou Alizadeh) a trouvé un médium parfait pour crier ses combats et raconter son histoire démarrée sous le régime taliban.

"Comme toutes les filles, je suis en cage, je ne suis qu'un mouton qu'on élève pour le dévorer", chante-t-elle, en 2014 en Iran, dans "Brides for sale" (Mariées à vendre), en robe de mariée, code-barre et ecchymoses sur le visage. "Relis le Coran! Il ne dit pas que les femmes sont à vendre."

Postée sur internet, la vidéo est vue plus de 8.000 fois le premier jour, tant les mariages forcés sont répandus dans le monde avec 12 millions de mineures mariées chaque année, selon l'Unicef.

Sonita Alizada elle-même a failli être vendue à un homme vers l'âge de 10 ans, puis à 14 ans pour 9.000 dollars.

Repérée par la documentariste iranienne Rokhsareh Ghaem Maghami qui verse 2.000 dollars, elle a droit à six mois de sursis et saisit sa chance lorsqu'une ONG américaine lui propose d'étudier aux Etats-Unis.

Dans l'Utah, les débuts sont difficiles pour celle qui ne sait dire en anglais que "salut, je suis une rappeuse". Elle découvre aussi qu'aux Etats-Unis les mariages de mineures existent.

Elle décide de raconter son histoire dans les écoles, jusqu'au très prisé festival américain du film de Sundance où le documentaire qui lui est consacré, "Sonita", remporte en 2016 le prix du jury.

Ses jeunes années sont marquées par la peur des Talibans et la faim. Née à Herat en 1996, elle a environ cinq ans lorsqu'elle fuit avec ses parents et ses sept frères et sœurs, sans papiers, vers l'Iran.

"On pensait que la vie y serait plus facile, sans guerre mais c'était très difficile de se faire accepter à cause de l'image des Afghans", se rappelle Sonita Alizada, 27 ans, dans un entretien avec l'AFP.

Là aussi, interdiction d'aller à l'école: "Je cirais des chaussures avec mes frères puis je vendais des fleurs." Sa première bonne étoile est une femme qui apprend clandestinement aux filles à lire et à écrire dans une mosquée.

« Toujours en colère »

De retour en Afghanistan, son père, malade, meurt. Son mariage est planifié puis annulé lorsqu'elle retourne en Iran. Sonita y rencontre une association qui lui permet de prendre des cours de guitare en secret... et l'encourage à écrire après avoir remporté un prix de poésie.

Un jour l'artiste en devenir entend le rappeur star Eminem et, sans comprendre les paroles, pense que c'est "probablement la meilleure façon de partager une histoire".

La jeune fille écrit "Brides for sale" même si sa mère, mariée à 12 ans et illettrée, lui interdit de faire du rap. C'est le succès et le départ vers les Etats-Unis.

Devenue sa plus grande admiratrice, sa mère apparaît dans son clip "Run Boy", qui parle des Talibans essayant d'empêcher la scolarisation des filles.

Le 4 juin, elle sera à Caen, dans le nord-ouest de la France, pour le prix Liberté, qu'elle a remporté en 2021. La jeune artiste chantera "Stand up" avec des locaux et le clip de la chanson, filmé sur les plages du Débarquement, sera diffusé devant des vétérans de la Seconde Guerre mondiale.

"Toujours en colère", elle continue de défendre avec le rap et sur les réseaux sociaux la liberté sous toutes ses formes: à l'éducation, à s'exprimer, à choisir son partenaire. Elle a aussi mis en place deux projets en Afghanistan pour aider les enfants et les femmes.

Diplômée l'année dernière en droits humains et en musique à New York, Sonita Alizada veut maintenant étudier la politique à Oxford.

"L'art et la politique vont ensemble. Toute ma musique parle de politique, de faire la différence, de donner de l'espoir, de prendre conscience. Alors j'essaye d'éveiller les consciences à travers la musique", souligne celle qui espère, un jour, pouvoir prendre une part active dans l'avenir de son pays.