Relance ou pas, General Electric restructure deux divisions en Europe

Les employés de l’usine de General Electric à Belfort protestent contre les suppressions d’emploi dues à la délocalisation de leur activité (Photo, Sebastien BOZON/AFP).
Les employés de l’usine de General Electric à Belfort protestent contre les suppressions d’emploi dues à la délocalisation de leur activité (Photo, Sebastien BOZON/AFP).
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Publié le Jeudi 10 septembre 2020

Relance ou pas, General Electric restructure deux divisions en Europe

  • Selon une source syndicale, le plan prévoit la suppression de 753 postes en France
  • A Belfort, le maire dénonce « la stratégie purement financière à court terme » de GE

PARIS : En plein débat sur la relance et la relocalisation industrielle, General Electric annonce la restructuration de deux divisions en Europe, celles des équipements pour barrages et réseaux électriques, laissant augurer de nouvelles suppressions d'emplois en France de la part du géant américain.

« Afin de leur permettre de retrouver une situation financière viable, ces divisions ont chacune présenté un projet de transformation au comité d'entreprise européen », a expliqué le groupe dans un communiqué, sans précisions à ce stade sur des suppressions d'emplois.

Selon une source syndicale, le plan prévoit la suppression de 753 postes en France, dont « 618 dans la branche Grids (réseaux), supprimés sur les sites Villeurbanne, Aix-en-Provence, Saint-Priest et Montpellier », et « 135 postes dans la branche Hydro, supprimés sur les sites de Belfort et Boulogne-Billancourt ». Le journal Libération a notamment évoqué la fermeture du site de Villeurbanne, mais GE a démenti.

Appel au président

A Belfort, le maire parle de 89 emplois concernés, et dénonce « la stratégie purement financière à court terme » de GE.

« À Belfort, les 89 emplois de la filière Hydro vont être supprimés, c'est un manque à la parole donnée », s'est insurgé dans un communiqué Damien Meslot (LR).

L'élu, comme le président (LR) du conseil du Territoire de Belfort Florian Bouquet, en appellent au président Emmanuel Macron, rappelant qu'il était ministre de l'Economie quand les activités énergie d'Alstom ont été vendues à GE et que son ancien conseiller industriel, Hugh Bailey, est désormais directeur général de GE France.

« La crise frappe toutes les entreprises, et en particulier General Electric dans (...) l'aérien et l’énergie », a d'ores et déjà réagi mercredi le ministère de l'Economie, assurant suivre « de près la situation ».

« Nous serons attentifs à ce que ces restructurations permettent de pérenniser l'empreinte industrielle de GE en France et maintienne un maximum d'activité et d'emploi, en ayant notamment recours aux dispositifs mis en place par le gouvernement » (de type activité partielle de longue durée), ajoute Bercy.

General Electric explique sa décision par « des pertes financières importantes » sur ses deux activités Réseaux et Hydro.

L'activité « Grids Solutions » a vu ses revenus reculer depuis trois ans, avec des prix en chute de 40% depuis 2008, et une concurrence asiatique toujours plus forte, explique une source proche du dossier.

Cette division produit aussi en Allemagne, Suisse, Italie, Espagne, au Royaume-Uni, mais le groupe n'a pas précisé quels pays seraient concernés en plus de la France, dans ce secteur des réseaux électriques pourtant en plein essor du fait du boom des énergies renouvelables.

Désengagement, ou délocalisation

Concernant la division « Hydro », le plan ne concerne que la France, sur une partie de l'activité, installée notamment à Grenoble et Belfort.

Selon une source proche du groupe, qui évoque « la crise, la concurrence », les commandes dans ce secteur ont vu leur valeur divisée par deux depuis 2011, avec l'an dernier le niveau de commande le plus bas enregistré par GE depuis 10 ans mondialement.

« Nous partagerons très prochainement des informations complémentaires avec nos salariés, conformément aux processus d'information-consultation européen et nationaux », a indiqué le géant américain.

GE n'a pas non plus précisé s'il s'agissait d'un désengagement partiel ou si une relocalisation était prévue. « Nous avons connu un important plan de délocalisation dans l'activité Gaz, il n'y a aucune raison que GE n'applique pas cette stratégie à ses autres activités », a déclaré Alexis Sesmat, délégué Sud à GE Belfort.

En rachetant la branche énergie d'Alstom en 2014, GE avait promis la création nette de 1.000 emplois sur trois ans. A la place, des activités ont été délocalisées et notamment 485 emplois supprimés sur la seule division gaz à Belfort, principal site du groupe en France.

« La stratégie du groupe américain n'est aujourd'hui plus dissimulée : démanteler toutes les activités d'Alstom », a déclaré mercredi la présidente (PS) de la Région Bourgogne Franche Comté, Marie-Guite Dufay.

Estimant que « ces délocalisations vers la Chine, l'Inde ou la Turquie mettent en péril l'avenir industriel de la France », elle en appelle à l'Etat, et aux « financements prévus dans le plan de relance au titre de l'innovation et de la relocalisation ».


CMA CGM annonce la reprise de la compagnie aérienne cargo en faillite Air Belgium

CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. (AFP)
CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. (AFP)
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  • Le groupe marseillais, qui a lancé CMA CGM Air Cargo en mars 2021 pour proposer une offre de fret aérien, va mettre la main sur les quatre avions cargo d'Air Belgium
  • L'offre de reprise du transporteur maritime avait été validée par le tribunal de l'entreprise du Brabant wallon fin mars. Air Belgium accumulait les difficultés depuis 2023, après avoir tenté de lancer une activité passager qui n'a jamais été rentable

PARIS: Le transporteur maritime français CMA CGM a annoncé mercredi qu'il reprenait la compagnie aérienne belge Air Belgium qui était placée en liquidation en raison d'un passif important accumulé pendant la pandémie de Covid, en promettant de sauvegarder 124 emplois sur 401.

Le groupe marseillais, qui a lancé CMA CGM Air Cargo en mars 2021 pour proposer une offre de fret aérien, va mettre la main sur les quatre avions cargo d'Air Belgium. Il totalisera dès lors neuf appareils effectuant plusieurs liaisons depuis la France, la Belgique et les Etats-Unis. Sa flotte doit doubler d'ici 2027.

L'ajout des quatre appareils d'Air Belgium - deux Airbus A330F et deux Boeing B747F - "permet de renforcer immédiatement nos capacités aériennes tout en répondant aux défis logistiques actuels", s'est réjoui le vice-président exécutif de la division aérienne de CMA CGM, Damien Mazaudier.

L'offre de reprise du transporteur maritime avait été validée par le tribunal de l'entreprise du Brabant wallon fin mars. Air Belgium accumulait les difficultés depuis 2023, après avoir tenté de lancer une activité passager qui n'a jamais été rentable.

Les liens entre Air Belgium et CMA CGM sont anciens puisque la compagnie belge était chargée de l'exploitation de quatre Airbus A330F appartenant à CMA CGM Air Cargo basés à Liège, avant que la compagnie n'obtienne son certificat de transporteur aérien français et ne rapatrie ses appareils à l'aéroport de Paris-Charles de Gaulle.

CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. Deux d'entre eux effectuent une liaison régulière entre Bruxelles et la Chine, tandis que les deux autres sont exploités pour le compte de tiers, a indiqué Damien Mazaudier.

Parallèlement, le groupe marseillais a annoncé son intention de renforcer sa flotte basée à Chicago, où stationnent déjà deux Boeing B777F, "auxquels viendront s'ajouter trois autres appareils" du même modèle.

Ce hub permet d'effectuer des liaisons entre les Etats-Unis, la Chine et l'Asie du Sud-Est. CMA CGM n'a pas souhaité commenter l'impact de la guerre commerciale en cours entre Pékin et Washington sur cette activité.

"Ces avions renforceront la présence du groupe sur les routes transpacifiques et soutiendront l'expansion de ses activités cargo sur le marché américain", a expliqué CMA CGM.

En Europe, CMA CGM Air Cargo dispose déjà de liaisons régulières depuis Paris vers Hong Kong, Shanghai et Zhengzhou.


L’autorité portuaire saoudienne renforce l’attractivité de Dammam avec une zone logistique ambitieuse

La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de SR visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume.
La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de SR visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume.
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  • L'Autorité portuaire générale d'Arabie saoudite, connue sous le nom de Mawani, a signé un nouvel accord pour développer une zone logistique d'une valeur de 300 millions de riyals saoudiens (79 millions de dollars) dans le port Roi Abdulaziz de Dammam
  • Le projet renfore l'ambition du Royaume de devenir une plaque tournante mondiale de la logistique

RIYAD : L'Autorité portuaire générale d'Arabie saoudite, connue sous le nom de Mawani, a signé un nouvel accord pour développer une zone logistique d'une valeur de 300 millions de riyals saoudiens (79 millions de dollars) dans le port Roi Abdulaziz de Dammam, renforçant ainsi l'ambition du Royaume de devenir une plaque tournante mondiale de la logistique.

Le projet, lancé en partenariat avec Alissa International Motors - une filiale du groupe Abdullatif Alissa Holding - couvrira 382 000 mètres carrés. La nouvelle installation servira de plaque tournante pour l'importation et la réexportation de véhicules et de pièces détachées, a indiqué l'autorité dans un communiqué.

Cette initiative s'aligne sur les objectifs de la stratégie nationale de l'Arabie saoudite en matière de transport et de logistique, qui vise à améliorer l'efficacité de la chaîne d'approvisionnement et à attirer les investissements étrangers et nationaux. La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de RS visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume sous la supervision de l'autorité.

La nouvelle installation comprendra un entrepôt de 7 000 mètres carrés consacré au stockage des pièces détachées et conçu pour accueillir plus de 13 000 véhicules.

"Ce développement renforcera l'avantage concurrentiel du port et sa position en tant que centre logistique régional en fournissant des services logistiques de haute qualité", selon Mawani.

L'autorité a également souligné que le projet contribuerait à la diversification de l'économie et renforcerait la participation du secteur privé à la croissance du Royaume.

Le port Roi Abdulaziz, qui constitue déjà un lien vital entre l'Arabie saoudite et les marchés internationaux, offre des infrastructures et des capacités logistiques de pointe, ce qui en fait une destination attrayante pour les entreprises de commerce international.

Par ailleurs, Mawani a signé un autre contrat avec Sultan Logistics pour l'établissement d'une zone logistique supplémentaire dans le port du roi Abdulaziz, d'une valeur de 200 millions de RS. D'une superficie de 197 000 mètres carrés, l'installation comprendra 35 000 mètres carrés d'espace d'entreposage, des bureaux administratifs, des parcs de stockage pour les conteneurs secs et réfrigérés, ainsi qu'une zone de réexportation dédiée.

"Ces installations amélioreront la qualité des services logistiques offerts dans le port et soutiendront le commerce grâce à une efficacité opérationnelle accrue", a ajouté Mawani.

La création de ces nouvelles zones devrait considérablement renforcer la capacité opérationnelle et la compétitivité du port Roi Abdulaziz.

En 2024, l'Arabie saoudite a lancé, développé et inauguré huit zones et centres logistiques, soutenus par environ 2,9 milliards de RS d'investissements du secteur privé. Ces efforts s'inscrivent dans le cadre d'une stratégie plus large visant à consolider la position du Royaume en tant que puissance logistique mondiale de premier plan.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Moody’s et Fitch attribuent des notes de qualité à AviLease, société du PIF

Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, la société AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable. (Photo fournie)
Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, la société AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable. (Photo fournie)
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  • Les deux agences ont mis en avant le portefeuille de haute qualité d'AviLease, composé d'avions de nouvelle technologie, ainsi que la solidité de son bilan et sa trajectoire de croissance
  •  Elles ont noté que la société devrait devenir l'un des principaux acteurs du secteur mondial du leasing d'ici à 2030

RIYAD: La société saoudienne AviLease a reçu des notations de crédit de premier ordre de la part des agences Moody’s et Fitch Ratings, alors qu’elle poursuit l’expansion de son portefeuille et renforce son rôle stratégique dans le secteur aéronautique du Royaume.

Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable.

Les deux agences ont mis en avant le portefeuille de haute qualité d'AviLease, composé d'avions de nouvelle technologie avec une forte combinaison de crédit, ainsi que la solidité de son bilan et sa trajectoire de croissance.

Elles ont noté que la société devrait devenir l'un des principaux acteurs du secteur mondial du leasing d'ici à 2030.

«Les notations ouvrent la voie à une flexibilité financière encore plus grande, car nous pourrons accéder aux marchés des capitaux de la dette non garantie», a déclaré Edward O'Byrne, PDG d'AviLease, dans un communiqué de presse.

Il poursuit: «L'obtention d'une notation de qualité en moins de trois ans depuis notre création est un exploit remarquable, et nous pensons qu'elle positionne AviLease dans un groupe restreint de bailleurs de l'industrie en un temps record.»

Les notations reconnaissent également le rôle stratégique d'AviLease dans le soutien des initiatives du secteur de l'aviation du PIF dans le cadre de la Vision 2030 de l'Arabie saoudite.

«Ces notations permettront à AviLease d'accéder aux marchés de capitaux mondiaux pour financer ses stratégies commerciales, en se positionnant à l'avant-garde de l'industrie du leasing d'avions, en parfaite adéquation avec la stratégie nationale de l'aviation et la Vision 2030 de l'Arabie saoudite», a déclaré Fahad al-Saif, président d'AviLease.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com