Le 14 juillet, cérémonie réduite sous le signe de la gratitude et triple anniversaire pour de Gaulle

Répétition du 14 juillet pour ces soldats français du 2e Régiment de Dragons portant des masques. Ce régiment est particulièrement actif dans la lutte contre l’épidémie de COVID-19. (Thomas SAMSON/AFP)
Répétition du 14 juillet pour ces soldats français du 2e Régiment de Dragons portant des masques. Ce régiment est particulièrement actif dans la lutte contre l’épidémie de COVID-19. (Thomas SAMSON/AFP)
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Publié le Mercredi 15 juillet 2020

Le 14 juillet, cérémonie réduite sous le signe de la gratitude et triple anniversaire pour de Gaulle

  • La cérémonie aura lieu depuis la Place de la Concorde. Elle ne sera pas ouverte au public et n’accueillera que 2.000 participants contre plus de 4.000 militaires mobilisés d'habitude.
  • Le défilé aérien est en maintenu, avec une vingtaine d'hélicoptères, une cinquantaine d'avions, et un second passage exceptionnel de la Patrouille de France en hommage aux soignants

PARIS : C'est une première depuis 1945. Épidémie de Covid-19 oblige, le traditionnel défilé des armées à Paris, pour la fête nationale du 14 juillet, sera remplacé mardi par une cérémonie en format réduit, qui mettra à l'honneur les militaires et civils mobilisés pendant la crise sanitaire.

Avec pour thème "une Nation engagée, unie et solidaire", cette cérémonie parisienne présidée par le chef de l'État, Emmanuel Macron, mettra particulièrement en valeur la participation des armées à la lutte contre le coronavirus au sein de l'opération Résilience, avant de s'achever par un hommage plus large aux soignants, applaudis chaque soir de la période de confinement par les Français.

Format inédit

Pour parer aux risques sanitaires, les autorités prévoient un dispositif resserré sur la place de la Concorde -la plus grande de Paris- qui accueillera 2.000 participants contre plus de 4.000 militaires mobilisés d'habitude lors du traditionnel défilé du 14 juillet.

Pas de blindés ni de troupes à pied descendant les Champs Élysées cette année. Le défilé aérien est en revanche maintenu, avec une vingtaine d'hélicoptères et une cinquantaine d'avions, dont un appareil de transport A400M et un avion ravitailleur A330 de l'armée de l'Air, utilisés au plus fort de la crise sanitaire pour transférer des patients atteints du Covid, afin de désengorger les régions françaises les plus saturées.

L'événement, qui rassemble d'habitude une foule compacte, ne sera pas ouvert au public. Seuls quelque 2.500 invités assisteront à la cérémonie, retransmise en direct à la télévision.

Quatre pays européens - Allemagne, Suisse, Autriche, Luxembourg - seront symboliquement représentés, pour les remercier d'avoir pris en charge dans leurs hôpitaux un total de 161 patients français, au moment où les services de réanimation de l'Est de la France étaient saturés.

Hommage à de Gaulle

L'édition 2020 du 14-Juillet débutera par un hommage au général Charles de Gaulle, dont la mémoire est célébrée cette année à l'occasion d'un triple anniversaire : le 130e de sa naissance, le 50e de sa mort, et le 80e de l'appel du 18 juin 1940. En ouverture des festivités, la célèbre Patrouille de France dessinera dans le ciel son emblématique panache de fumée bleu-blanc-rouge, suivie de Rafale et de Mirage 2000 des trois escadrons de chasse héritiers des traditions des Forces aériennes françaises libres. Ils seront accompagnés de deux Typhoon de l'armée de l'Air britannique. Quatre Rafale Marine du porte-avions français Charles de Gaulle clôtureront ce premier tableau aérien.

Le Service de santé des armées à l'honneur

Le Service de santé des armées (SSA), très mobilisé au pic de la pandémie, sera particulièrement mis à l'honneur lors de cette cérémonie. Le SSA, qui représente 1% de l'offre de soins en France, a pris en charge 3% des patients atteints du virus en réanimation, dans ses 8 hôpitaux et via des interventions tous azimuts, tout en continuant à assurer sa mission première : le soutien médical des forces armées et de leurs blessés.

Opération Résilience

Transport de masques, protection de sites sensibles, appui sanitaire : la cérémonie mettra en valeur de multiples unités militaires qui ont œuvré à lutter contre le coronavirus sous le parapluie de l'opération Résilience, lancée le 25 mars par Emmanuel Macron. Parmi les troupes représentées figureront le régiment médical de l'armée de Terre, mobilisé pour ouvrir une structure médicale de réanimation sous tente (EMR) à Mulhouse (Est), ou encore le 2e régiment de dragons, spécialisé dans les menaces nucléaires, radiologiques, biologiques et chimiques (NRBC), qui a assuré la désinfection d'infrastructures et de moyens de transport militaire mis à disposition de patients atteints de Covid-19. Seront également présents des personnels de l'armée de l'Air ayant transféré des patients par voie aérienne, ainsi que des marins-pompiers de Marseille et des membres d'équipage des porte-hélicoptères (PHA) ayant convoyé du matériel médical et des renforts Outre-mer.

Un hommage à l'ensemble du monde soignant, civil et militaire, clôturera la cérémonie, au son de la Marseillaise. La Patrouille de France réalisera un second passage exceptionnel en leur honneur.


La défiance à l'égard de Macron et de Bayrou au plus haut, selon un sondage Paris, France

Le Premier ministre français François Bayrou et le président français Emmanuel Macron assistent à une réunion avec les élus de Nouvelle-Calédonie et les représentants de l'État au palais de l'Élysée, à Paris, le 12 juillet 2025. (AFP)
Le Premier ministre français François Bayrou et le président français Emmanuel Macron assistent à une réunion avec les élus de Nouvelle-Calédonie et les représentants de l'État au palais de l'Élysée, à Paris, le 12 juillet 2025. (AFP)
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  • La défiance à l'égard du président Emmanuel Macron s'est accrue en juillet pour atteindre le niveau le plus élevé de son second quinquennat
  • Le Premier ministre François Bayrou a établi un nouveau record d'impopularité, selon un sondage Elabe pour Les Echos publié jeudi

PARIS: La défiance à l'égard du président Emmanuel Macron s'est accrue en juillet pour atteindre le niveau le plus élevé de son second quinquennat, tandis que le Premier ministre François Bayrou a établi un nouveau record d'impopularité, selon un sondage Elabe pour Les Echos publié jeudi.

Près des trois quarts des Français interrogés (73%) affirment ne pas faire confiance au chef de l'Etat et la moitié (49%) va jusqu'à "ne pas lui faire du tout confiance", le niveau le plus élevé atteint de son second mandat, qu'il n'a dépassé qu'une seule fois depuis son arrivée à l'Elysée en 2017 au plus fort de la crise des gilets jaunes en décembre 2018.

Selon le sondage, seuls 21% des Français font confiance à Emmanuel Macron, soit un point de moins qu'en juin et 6 de perdus par rapport à mars.

Pour François Bayrou, qui a présenté à la mi-juillet les mesures d'économie prévues par le gouvernement dans son projet de budget pour l'année prochaine, la chute se poursuit avec seulement 12% des Français qui disent lui faire confiance, soit un nouveau record d'impopularité (-2 points).

La défiance à l'égard du chef du gouvernement a progressé, avec 80% des Français (+5 points en un mois) qui disent ne pas lui faire confiance et 56% qui affirment ne pas lui faire "du tout" confiance, soit un bond de 9 points depuis juin.

Au classement des personnalités, le RN Jordan Bardella conserve la première place avec 39% des Français (+3 points) qui ont une image positive de lui, devant l'ancien Premier ministre Edouard Philippe (37%) et Marine Le Pen (35%).

A gauche, le mieux classé est l'ancien président François Hollande qui s'installe en huitième position grâce à un bond de 6 points en un mois.

Sondage réalisé par internet les 29 et 30 juillet auprès d'un échantillon de 1.000 personnes représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus, selon la méthode des quotas. Marge d'erreur entre 1,4 et 3,1 points.


Accord EU-USA: Bayrou juge que la France a été "un peu seule"

Le Premier ministre français, François Bayrou, s'adresse à la presse après une visite au siège de Tracfin, le service de lutte contre le blanchiment d'argent du ministère des Finances, à Montreuil, près de Paris, le 31 juillet 2025. (AFP)
Le Premier ministre français, François Bayrou, s'adresse à la presse après une visite au siège de Tracfin, le service de lutte contre le blanchiment d'argent du ministère des Finances, à Montreuil, près de Paris, le 31 juillet 2025. (AFP)
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  • Le Premier ministre, François Bayrou, a jugé jeudi que la France avait été "un peu seule" dans la bataille commerciale face aux Etats-unis
  • Le chef du gouvernement, qui avait vivement critiqué lundi l'accord commercial conclu entre l'Union européenne et les Etats-Unis, déplorant une "soumission" de l'Europe, a estimé que ce n'était "pas la fin de l'histoire"

PARIS: Le Premier ministre, François Bayrou, a jugé jeudi que la France avait été "un peu seule" dans la bataille commerciale face aux Etats-unis, en marge d'un déplacement dans les locaux de Tracfin, organisme de lutte contre la criminalité financière, à Montreuil (93).

Le chef du gouvernement, qui avait vivement critiqué lundi l'accord commercial conclu entre l'Union européenne et les Etats-Unis, déplorant une "soumission" de l'Europe, a estimé que ce n'était "pas la fin de l'histoire", et qu'il fallait "un processus encore pas totalement élucidé de ratification" de cet accord.

"Il y a à vérifier quelle est la portée exacte de ces accords, et les Etats auront d'une manière ou d'une autre leur mot à dire", a-t-il ajouté.

"Je sais que toutes les autorités françaises, et en particulier le président de la République (Emmanuel Macron), ont été ceux qui se sont battus le plus contre des concessions qu'on considérait comme excessives", a-t-il affirmé avant de s'interroger: "Est-ce que nous avons été un peu seuls? Oui".

"Est-ce qu'on a le sentiment qu'à l'intérieur de l'Union européenne, des forces politiques et économiques étaient plutôt sur une ligne de trouver des accommodements? Oui", a-t-il ajouté, en estimant que de son point de vue, "la voie pour l'Europe est une voie d'affirmation et de résistance quand il faut et de fierté le plus souvent possible".

La classe politique française a été unanime à dénoncer l'accord conclu entre le président américain, Donald Trump, et la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, qui prévoit notamment une hausse de 15% des droits de douane sur les exportations européennes.

Le président Emmanuel Macron a déploré mercredi en Conseil des ministres que l'Union européenne n'ait pas été assez "crainte" dans ses négociations commerciales avec les Etats-Unis, affirmant que la France continuerait de faire montre "d'exigence et de fermeté" dans la suite des discussions.


Lille: enquête ouverte après les propos sur internet d'une étudiante gazaouie

L'Institut d'études politiques (IEP) de Sciences Po à Lille. (AFP)
L'Institut d'études politiques (IEP) de Sciences Po à Lille. (AFP)
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  • Le parquet de Lille a annoncé jeudi avoir ouvert une enquête pour apologie du terrorisme et apologie de crime contre l'humanité concernant les publications sur les réseaux sociaux d'une étudiante gazaouie

LILLE: Le parquet de Lille a annoncé jeudi avoir ouvert une enquête pour apologie du terrorisme et apologie de crime contre l'humanité concernant les publications sur les réseaux sociaux d'une étudiante gazaouie, dont Sciences Po Lille a annulé l'inscription mercredi.

"Une enquête a été ouverte pour apologie du terrorisme, apologie de crime contre l'humanité avec utilisation d'un service de communication au public en ligne", a écrit la procureure de la République de Lille, Carole Etienne, à l'AFP.

Des captures d'écran circulant sur les réseaux sociaux montrent qu'un compte, attribué à cette étudiante par des internautes et fermé depuis, a repartagé des messages appelant à tuer des juifs.

Elle a été désinscrite de l'Institut d'études politiques de Lille, où elle devait étudier à partir de septembre, en raison du contenu de certaines de ses publications qui "entre en contradiction frontale avec les valeurs portées par Sciences Po Lille", a indiqué l'établissement mercredi.

"Pourquoi on est passé à travers? Il y a quand même une question, il faut y répondre", a reconnu jeudi sur RMC François-Noël Buffet, ministre auprès du ministre de l'Intérieur.

"Il y aura des poursuites qui seront engagées et sur la base de ces éléments-là, elle est susceptible d'être renvoyée dans son pays, bien évidemment", a-t-il ajouté.

"Administrativement, semble-t-il, je suis très prudent, il n'y avait pas de difficulté particulière, sauf que sur les réseaux sociaux, voilà, on s'en est rendu compte", a-t-il ajouté, précisant que "les services des titres de séjour relèvent du ministère des Affaires étrangères".

Sollicité par l'AFP, Sciences Po Lille a expliqué avoir "accueilli cette étudiante sur proposition du consulat général de France à Jérusalem".

L'incident a fait largement réagir dans la classe politique, jusqu'au gouvernement.

"Une étudiante gazaouie tenant des propos antisémites n'a rien à faire en France", a réagi sur X le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot. Il a indiqué avoir "demandé à ce qu'une enquête interne soit diligentée pour que cela ne puisse en aucun cas se reproduire".

Le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a souligné sur le même réseau social avoir "demandé de faire fermer ce compte haineux", et a martelé que "les propagandistes du Hamas n'ont rien à faire dans notre pays".