Le temps presse à Washington pour éviter la paralysie du gouvernement

Le convoi du président américain Joe Biden quitte National Park après avoir assisté à un match de baseball. (AFP).
Le convoi du président américain Joe Biden quitte National Park après avoir assisté à un match de baseball. (AFP).
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Publié le Jeudi 30 septembre 2021

Le temps presse à Washington pour éviter la paralysie du gouvernement

  • Les enjeux sont si élevés que le président démocrate a préféré annuler un déplacement prévu mercredi à Chicago pour rester à Washington et mener les négociations avec des élus-clés de son groupe
  • En parallèle, une autre mission cruciale incombe aux parlementaires: éviter en deux temps l'effondrement des finances publiques

WASHINGTON: C'est une course contre la montre qui se joue pour les parlementaires américains chargés d'adopter un budget avant jeudi minuit s'ils veulent éviter l'assèchement soudain des finances du gouvernement fédéral, alors que le Congrès doit régler en parallèle plusieurs sujets brûlants pour Joe Biden. 


Les enjeux sont si élevés que le président démocrate a préféré annuler un déplacement prévu mercredi à Chicago pour rester à Washington et mener les négociations avec des élus-clés de son groupe.


L'ex-sénateur, qui vante ses talents de conciliateur, espère extraire ses deux projets titanesques d'investissements, dans les infrastructures et les réformes sociales, de l'impasse où les ont plongés des luttes fratricides entre démocrates.


En parallèle, une autre mission cruciale incombe aux parlementaires: éviter en deux temps l'effondrement des finances publiques.


D'une part, ils doivent approuver dans les prochaines heures un mini-budget valide jusqu'en décembre pour éviter la paralysie du gouvernement fédéral, car la loi de finances actuelle expire jeudi soir à minuit.


De l'autre, ils doivent relever d'ici le 18 octobre la capacité d'endettement des Etats-Unis s'ils veulent éviter le premier défaut souverain de la plus grande puissance économique mondiale.

« Le danger est réel »

Le premier front, approuver un budget temporaire, devrait être le plus facile à régler car cela fait consensus. Mais dans une ambiance explosive au Congrès où les divisions partisanes sont à vif, tout se complique.


Après une journée d'attente, le chef démocrate du Sénat Chuck Schumer a annoncé que le vote aurait finalement lieu jeudi matin, sur un texte qui prolongerait le budget actuel jusqu'au 3 décembre.


Les sénateurs républicains devraient voter en nombre suffisant pour que ce mini-budget soit approuvé. Il devra ensuite recevoir dans la foulée le feu vert de la Chambre des représentants, contrôlée par les démocrates, avant de pouvoir être promulgué par Joe Biden.


Le tout avant minuit. Car si cette nouvelle loi de finances n'est pas validée à temps, tous les fonds des services fédéraux seront soudainement coupés vendredi (ce qui est surnommé "shutdown").


Ministères mais aussi parcs nationaux, certains musées et une multitude d'organismes seraient affectés, forçant des centaines de milliers d'employés au chômage technique.


Une instabilité dont aucun élu ne veut, au moment où de nombreux autres fronts législatifs agitent Washington. Avec en premier lieu le spectre d'un défaut des Etats-Unis.


Car même si un "shutdown" est finalement évité, il restera le problème du plafond de la dette.


S'il n'est pas suspendu ou relevé, les Etats-Unis se retrouveront à court d'argent le 18 octobre, a mis en garde la ministre des Finances Janet Yellen.


"Le temps est compté, le danger est réel", a martelé Chuck Schumer.

Incertitude

Les républicains refusent de donner le feu vert à une suspension de la limite d'endettement, qui reviendrait selon eux à faire un chèque en blanc à Joe Biden.


Ils exhortent les démocrates à l'approuver seuls, à travers une manoeuvre parlementaire laborieuse.


Mais Chuck Schumer martèle que cette voie serait trop "risquée". Et que la dette a jusqu'ici surtout été accumulée sous les précédents présidents.


Les élus de la Chambre des représentants, à majorité démocrate, ont approuvé de leur côté mercredi un texte prévoyant de suspendre le plafond de la dette jusqu'en décembre 2022. Mais sans aucun soutien républicain, ce projet est mort-né au Sénat.


A ce stade, une grande incertitude demeure sur l'issue que trouvera le Congrès.


Sur le front des plans Biden, plusieurs dizaines d'élus de l'aile gauche démocrate menacent de faire échouer un vote final sur les infrastructures prévu jeudi à la Chambre.


Ils s'indignent de ne pas avoir reçu de garanties fermes de la part des centristes sur l'avancée du plan de réformes sociales colossales.


Le plus grand doute pèse donc sur ces plans au coeur du mandat de Joe Biden, chiffrés actuellement à près de 5.000 milliards de dollars.


Le président a reçu mercredi les chefs démocrates dans le Bureau ovale et promis que les efforts de la Maison Blanche pour faire avancer ses projets "continueront demain".


En attendant, tous se sont retrouvés dans la soirée autour d'un terrain de baseball pour un match amical entre parlementaires.


L’ancien Premier ministre australien à Netanyahu : « Restez en dehors de notre politique »

L'ancien Premier ministre australien Malcolm Turnbull s'entretient avec Channel 4 News au Royaume-Uni. (Capture d'écran)
L'ancien Premier ministre australien Malcolm Turnbull s'entretient avec Channel 4 News au Royaume-Uni. (Capture d'écran)
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  • Turnbull s’en prend au Premier ministre israélien dans une interview sur Channel 4
  • Les tentatives de Netanyahu de lier le massacre de Bondi à la politique sur la Palestine jugées « contre-productives »

​​​​​​LONDRES : L’ancien Premier ministre australien Malcolm Turnbull a demandé à Benjamin Netanyahu de « rester en dehors de notre politique » après que le dirigeant israélien a établi un lien entre la reconnaissance de la Palestine et la fusillade de masse survenue à Bondi Beach.

Quinze personnes ont été tuées lorsqu’un père et son fils ont ouvert le feu sur des participants célébrant la fête juive de Hanoukka dimanche soir.

Netanyahu a affirmé que la décision de l’Australie de reconnaître l’État palestinien plus tôt cette année avait « jeté de l’huile sur le feu de l’antisémitisme » dans les semaines précédant l’attaque.

Interrogé sur ces propos lors du journal de Channel 4 News au Royaume-Uni, Turnbull a déclaré : « Je dirais respectueusement à “Bibi” Netanyahu : s’il vous plaît, restez en dehors de notre politique.

« Tenir ce type de discours n’aide en rien… et ce n’est pas approprié. »

Turnbull a soutenu la décision du gouvernement de l’actuel Premier ministre australien Anthony Albanese de reconnaître l’État palestinien en août — aux côtés de nombreux autres pays occidentaux — alors que la pression internationale s’intensifiait face à la guerre à Gaza.

Dans un discours prononcé après l’attaque de Bondi, Netanyahu a déclaré : « Il y a quelques mois, j’ai écrit au Premier ministre australien pour lui dire que sa politique jetait de l’huile sur le feu de l’antisémitisme. »

Il a ajouté : « L’antisémitisme est un cancer qui se propage lorsque les dirigeants se taisent. »

Turnbull a rappelé que la grande majorité des pays du monde reconnaissaient la Palestine comme un État et soutenaient une solution à deux États au conflit.

Il a souligné que l’Australie était une société multiculturelle très prospère qui ne pouvait permettre l’importation de conflits étrangers.

« Nous devons veiller à ce que les guerres du Moyen-Orient ou d’ailleurs ne soient pas menées ici », a-t-il déclaré.
« Chercher à les relier, comme l’a fait Netanyahu, n’est pas utile et va exactement à l’encontre de ce que nous voulons accomplir. »

Albanese a également rejeté les propos de Netanyahu lorsqu’on lui a demandé s’il existait un lien entre sa politique sur la Palestine et l’attaque de Bondi.

« L’écrasante majorité du monde considère qu’une solution à deux États est la voie à suivre au Moyen-Orient », a-t-il déclaré aux médias.

« C’est un moment d’unité nationale où nous devons nous rassembler… Nous devons entourer les membres de la communauté juive qui traversent une période extraordinairement difficile. »

Albanese s’est rendu à l’hôpital pour rendre visite à l’homme salué comme un héros pour avoir désarmé l’un des assaillants.

Ahmed Al-Ahmed, commerçant arrivé en Australie depuis la Syrie en 2006, est en convalescence après avoir maîtrisé le tireur.

Albanese a déclaré mardi que les assaillants, Sajid Akram et son fils Naveed, étaient animés par l’idéologie de Daesh.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Attentat de Sydney: le Premier ministre australien rend visite au «héros» de la plage de Bondi

Le Premier ministre australien Anthony Albanese a rendu visite mardi à l'hôpital au "héros" de la plage de Bondi, Ahmed al Ahmed, qui a interrompu la fusillade la plus meurtrière que le pays ait connu depuis des décennies. (AFP)
Le Premier ministre australien Anthony Albanese a rendu visite mardi à l'hôpital au "héros" de la plage de Bondi, Ahmed al Ahmed, qui a interrompu la fusillade la plus meurtrière que le pays ait connu depuis des décennies. (AFP)
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  • Des images montrent Ahmed al Ahmed, un vendeur de fruits, se glisser entre des voitures garées pendant la fusillade, avant d'arracher son fusil à l'un des assaillants
  • Il a rapidement été salué en "héros" par les dirigeants australiens et étrangers, d'Anthony Albanese à Donald Trump

SYDNEY: Le Premier ministre australien Anthony Albanese a rendu visite mardi à l'hôpital au "héros" de la plage de Bondi, Ahmed al Ahmed, qui a interrompu la fusillade la plus meurtrière que le pays ait connu depuis des décennies.

Dimanche soir, alors qu'une foule était rassemblée sur cette plage de Sydney pour la fête juive de Hanouka, un père et son fils ont ouvert le feu pendant une dizaine de minutes, tuant 15 personnes et en blessant 42 autres.

Des images montrent Ahmed al Ahmed, un vendeur de fruits, se glisser entre des voitures garées pendant la fusillade, avant d'arracher son fusil à l'un des assaillants. Il a rapidement été salué en "héros" par les dirigeants australiens et étrangers, d'Anthony Albanese à Donald Trump.

"Il allait s'acheter un café et s’est retrouvé face à des gens qui se faisaient tirer dessus", raconte M. Albanese après une visite au chevet de M. Ahmed.

"Il a décidé d'agir, et son courage est une source d’inspiration pour tous les Australiens."

L'homme a été touché plusieurs fois à l'épaule après s'être battu avec l'un des assaillants. M. Albanese rapporte qu'il devra "subir une nouvelle intervention chirurgicale" mercredi.

"Au moment où nous avons été témoins d'actes maléfiques, il brille comme un exemple de la force de l'humanité", a salué le Premier ministre. "Nous sommes un pays courageux. Ahmed al Ahmed incarne ce que notre pays a de meilleur."

Alité, des tubes dans le nez, M. Ahmed a brièvement remercié en arabe les personnes le soutenant, dans une vidéo qui circule sur les réseaux sociaux mardi matin.

"J'apprécie les efforts de chacun (...). Puisse Allah vous récompenser et vous accorder le bien être", a-t-il déclaré, selon une traduction (en anglais) fournie par la chaîne publique turque TRT World.

Ce père de deux enfants, originaire de Syrie, vit en Australie depuis plus de 10 ans, selon les médias locaux.

Sa mère a déclaré lundi au média australien ABC qu'elle n'avait cessé de "culpabiliser et de pleurer" lorsqu'elle a reçu l'appel lui annonçant que son fils avait été blessé par balle dans "un accident". "Nous prions pour que Dieu le sauve", dit-elle.

Une collecte de fonds en ligne a récolté plus de 1,9 million de dollars australiens (1,1 million d'euros) de dons pour couvrir les frais médicaux de M. Ahmed.


La CPI rejette un appel d'Israël contestant sa compétence

La CPI, qui siège à La Haye, a émis en novembre 2024 des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ancien ministre de la Défense Yoav Gallant. (AFP)
La CPI, qui siège à La Haye, a émis en novembre 2024 des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ancien ministre de la Défense Yoav Gallant. (AFP)
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  • Dans un document de 44 pages publié lundi, les juges ont maintenu leur décision d'enquêter sur des faits survenus dans le territoire palestinien après l'attaque meurtrière du 7 octobre 2023, perpétrée contre Israël par le groupe militant palestinien Hamas
  • Le porte-parole de la diplomatie israélienne Oren Marmorstein a indiqué, dans un message sur X, rejeter la décision, accusant la CPI de "politisation" et de "mépris flagrant des droits souverains des Etats non parties"

LA HAYE: La Cour pénale internationale a rejeté lundi une demande en appel d'Israël qui contestait sa compétence pour enquêter sur des crimes présumés dans la bande de Gaza depuis le début de la guerre contre le Hamas.

La CPI, qui siège à La Haye, a émis en novembre 2024 des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ancien ministre de la Défense Yoav Gallant.

Ils sont soupçonnés de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité à Gaza. Famine, meurtre et persécution font partie des chefs d'accusation.

Dans un document de 44 pages publié lundi, les juges ont maintenu leur décision d'enquêter sur des faits survenus dans le territoire palestinien après l'attaque meurtrière du 7 octobre 2023, perpétrée contre Israël par le groupe militant palestinien Hamas.

Le porte-parole de la diplomatie israélienne Oren Marmorstein a indiqué, dans un message sur X, rejeter la décision, accusant la CPI de "politisation" et de "mépris flagrant des droits souverains des Etats non parties".

La Cour examine actuellement une autre contestation israélienne de sa compétence, en plus d'une demande de récusation du procureur Karim Khan.

Elle a dit non en juillet à une demande d'Israël de rejet des mandats d'arrêts, ainsi qu'à l'appel de cette décision en octobre.

Créée en 2002, la CPI poursuit des individus accusés des pires atrocités tels que les crimes de guerre, les crimes contre l'humanité et le génocide.

Israël n'adhère pas au traité de Rome ayant institué la CPI, ce qui ne les empêche pas d'introduire des contestations juridiques auprès de la Cour.

La Cour avait déjà statué en 2021 que sa compétence territoriale s'étendait à Gaza.

Les accusations de génocide commis par Israël envers les Palestiniens dans la bande de Gaza se sont multipliées depuis le début de la guerre, le 7 octobre 2023, après l'attaque du Hamas contre Israël ayant coûté la vie à 1.221 personnes côté israélien, principalement des civils, selon un décompte de l'AFP établi à partir de données officielles.

Les représailles israéliennes à Gaza ont depuis fait plus de 70.000 morts, selon les chiffres du ministère de la Santé du territoire palestinien contrôlé par le Hamas, que l'ONU considère comme fiables.

Sous fortes pressions américaines, une trêve fragile est en vigueur depuis le 10 octobre.